Numéro 6 - 29 janvier
2016
Chute des prix du pétrole
Développons la politique
indépendante
de la classe
ouvrière!
Chute
des
prix
du pétrole
• Développons la politique
indépendante de la classe ouvrière!
• Où vont les prix du pétrole et
l'économie?
Autres
sujets
d'importance
• Enquête sur Gustafsen Lake --
Déclaration des Tribus alliées - Comité
de défense Ts'Peten
• Le monument anticommuniste et l'arrogance et
la fraude des libéraux de Trudeau
- Louis Lang
• Prolongation et constitutionnalisation de
l'état d'urgence en France - Christian Legeais
Chute des prix du pétrole
Développons
la politique indépendante
de la classe ouvrière!
En Alberta, le Parti Wildrose mène la charge au
nom de ceux qui blâment le gouvernement du NPD pour les milliers
de mises à pied, pour l'annulation de projets et les
difficultés auxquelles les travailleurs et les petites
entreprises font face. Ils essaient de détourner l'attention des
causes de la crise et de ranger les travailleurs du secteur
pétrolier
et toutes les personnes affectées derrière un ordre du
jour d'austérité néolibérale
désastreux. Comme si la destruction du tissu social que les
Albertains ont bâti allait produire un tournant pour le secteur
de l'énergie. Ils demandent avec insistance que le NPD et tous
les Albertains se soumettent à leur prétention sans cesse
répétée que la dette
provinciale est le grand monstre qui est la source des problèmes
de l'économie. Ils cherchent à faire taire et à
supprimer toute voix qui appelle au nouveau et considère que les
droits du peuple doivent être reconnus et garantis en tant
qu'exigence fondamentale d'une société moderne. Ils
fulminent à la seule vue des programmes sociaux et des
travailleurs qui les dispensent parce qu'ils sont prisonniers du vieux
dogme selon lequel l'infrastructure sociale draine la valeur de
l'économie, une valeur qui selon eux appartient aux riches en
vertu du droit de monopole. Si les riches ne peuvent pas tirer profit
d'un programme social, alors pourquoi le garder !
Selon eux, les
intérêts privés étroits des monopoles et les
intérêts des travailleurs sont les mêmes et la
classe ouvrière doit se ranger derrière la
bannière des monopoles dans une opposition irrationnelle
à l'intérêt public et au bien commun. Leur solution
au problème des mises à pied de milliers de travailleurs
est de transférer une partie encore
plus grande de la richesse sociale produite par la classe
ouvrière dans les coffres privés des grandes
pétrolières qui auront ainsi un stimulant et une raison
d'opérer en Alberta. Ils veulent que leur idiotie dicte les
politiques publiques et rallier la classe ouvrière à
leurs politiques antisociales insensées,
La politique indépendante de la classe
ouvrière ne veut rien savoir de cette approche rétrograde
et du refus d'analyser et d'en venir à de vraies solutions aux
vrais problèmes. Nous sommes des êtres humains pensants
capables d'analyser et d'élaborer une voie vers l'avant qui
soutient les droits et les intérêts du peuple dans le
cadre d'une
nouvelle direction prosociale de l'économie qui construit
l'Alberta de manière calme, confiante et dans tous ses aspects,
résistant courageusement à l'intimidation du droit de
monopole et de ses représentants.
Où vont les prix du pétrole et
l'économie?
Qu'est-ce qui va arriver aux prix du pétrole dans
les mois et années qui viennent ? Il y a beaucoup de
spéculation sur cette question dans les médias
monopolisés mais pas de consensus. Plusieurs prédisent
que le prix du pétrole va augmenter vers la fin de
2016 alors que d'autres analystes disent que le prix du
pétrole pourrait bien
tomber encore plus bas avant de commencer sa remontée.
L'analyste de Wall Street Ed Morse, responsable de la
question des marchandises chez Citi Research, a dit que le prix du
pétrole pourrait bien continuer sa chute dans les prochains
mois :
« Les transactions sur le marché en
moment n'ont vraiment rien à voir avec quelque coût de
production et ce qu'il en coûte en moyenne pour produire du
pétrole brut », a-t-il dit en entrevue.
« Les échanges se font sur la base du sentiment qui
vient de la perception que le marché est engorgé, des
craintes en ce qui concerne
l'économie de la Chine et de la possibilité du
ralentissement de la demande en pétrole. »
L'expert de l'industrie pétrolière Jim
Gray soutient que le bas prix du pétrole en ce moment est le
fruit de caractéristiques uniques. Dans le passé, selon
Gray, l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), et
en particulier l'Arabie saoudite, agissait comme un
« balancier » qui réduisait la production
quand le prix mondial
chutait. Ce n'est plus le cas maintenant car l'Arabie saoudite fait
tout pour maintenir sa part de marché face à la
croissance de la production des États-Unis. Gray croit que la
fracturation hydraulique et le forage horizontal changent la donne. Le
développement de ces techniques de production a rendu possible
l'exploitation de vastes dépôts de
pétrole de schiste aux États-Unis et ailleurs, ce qui
veut dire que l'engorgement du marché va durer encore longtemps.
D'autres ne sont pas d'accord et disent que le
pétrole de schiste des États-Unis a un avenir incertain
parce que la productivité des nouveaux puits tombe très
rapidement. Plusieurs sont d'avis que ce boom est un genre de
système de Ponzi qui est en train de s'effondrer en l'absence de
nouveaux puits qui seraient constamment mis en production.
La production totale de pétrole de schiste des États-Unis
pour 2016 est estimée à 4,67 millions de barils
par jour, alors qu'elle était de 5,3 millions à son
moment le plus fort en mars 2015. Il s'agit d'une baisse de 630 000
barils par jour, dont 500 000 provenaient de Eagle Ford, un des champs
les plus vastes au Texas.
Ce déclin des prix s'accompagne de
pertes financières et humaines énormes dont font partie
les travailleurs qui perdent leur emploi, les prêts passés
dus dont le remboursement est réclamé par les
institutions financières, et les moyens de production et
d'autres avoirs qui sont laissés à rien faire où
même à rouiller sur place. Ce mois-ci, le géant
minier BHP Billiton a enregistré la plus grande perte de son
histoire, une charge de dépréciation
renversante de 7,2 milliards $ sur ses avoirs de gaz de
fracturation qu'il avait achetés au prix de 20 milliards $.
Cette disparition d'argent ou de valeur aura des répercussions
dans toute l'économie,
En dépit des milliers de mises à pied et
de la baisse dramatique du nombre de puits en opération, la
production canadienne de pétrole et de gaz a en fait
augmenté légèrement (8 %) en octobre 2015, le
mois le plus récent pour lequel existent des statistiques. La
production canadienne va continuer d'augmenter alors que les projets
présentement en construction vont être
complétés. La réintroduction sur le marché
du pétrole iranien suite à la levée des sanctions
contre le pays va accroître l'offre encore plus.
De ce sombre tableau, un contraste s'offre à
nous. La production dans les sables bitumineux requiert beaucoup de
temps avant qu'un projet ne soit terminé ; les projets qui
sont stoppés ou annulés prennent aussi beaucoup de temps
à repartir. À l'opposé, le pétrole de
fracturation peut être rapidement stoppé et remis en
production.
Les cycles d'essor et de contraction font partie de
l'économie impérialiste au sein de laquelle les
intérêts privés cherchent des coups de fortune et
rejettent toute planification rationnelle de la production en harmonie
avec les besoins de l'économie et de la demande. Les politiques
prédatrices de changement de régime et de guerre
contribuent
elles aussi à perturber l'économie. Les efforts des
États -Unis et de l'OTAN, dans leur course à
l'hégémonie mondiale, pour détruire les
économies de la Russie, de l'Iran et du Venezuela, ont
été un facteur majeur dans l'engorgement récent du
marché du pétrole et le génie qui est maintenant
sorti de sa bouteille et cause des problèmes n'acceptera
pas aisément d'y rentrer.
Compte tenu de tous ces facteurs, l'opinion qui dit
qu'on doit être patient et supporter les épreuves en
attendant que cela se calme revient à attendre la semaine des
quatre jeudis. Ce qu'il faut, c'est une nouvelle direction de
l'économie où le facteur humain/conscience sociale jouent
leur rôle central.
Autres sujets d'importance
Enquête sur Gustafsen Lake --
Déclaration des Tribus alliées
- Comité de défense
Ts'Peten -
Le 17 janvier 2016, sur les territoires non
cédés et non abandonnés du peuple Secwepemc, en
cérémonie et sous la juridiction exclusive de la Loi
tribale, nous, les Tribus alliées, sommes rassemblées
pour honorer l'appel de Wolverine et l'invitation à tous les
guerriers et défenseurs de la terre, tous ceux qui prennent
position pour la pleine
souveraineté et la pleine juridiction sur nos territoires.
Kanahus Manuel,
petite-fille de Wolverine, lit sa lettre au premier ministre Trudeau,
4 janvier 2016.
|
Wolverine [carcajou], estimé héros de
guerre Secwepemc et aîné, il y a 20 ans de cela, a pris la
défense du territoire Secwepemc non cédé et non
abandonné contre l'attaque brutale et génocidaire par les
gouvernements provincial et fédéral, la Gendarmerie
royale du Canada (GRC) et les forces militaires fédérales
à Ts'Peten/Gustafsen Lake en
1995. Ce rassemblement coïncide avec l'échéance
donnée par Wolverine pour recevoir une réponse à
la lettre qu'il a envoyée le 4 janvier 2016 appelant
à une enquête nationale sur cette attaque brutale commise
contre le peuple Secwepemc à Ts'Peten qui défendait son
droit d'utiliser ses terres pour la cérémonie.
Nous honorons aujourd'hui cet appel avec ce
rassemblement historique des Tribus alliées alors qu'ensemble
nous prenons la même position qu'a prise Wolverine et qu'il
continue de prendre :
1. La Loi tribale est la plus haute loi, la loi
véritable et originelle, la seule loi, sur nos territoires.
2. Les gouvernements provincial et fédéral
du « Canada » n'ont ni l'autorité ni la
juridiction qu'ils ont revendiquée par la violence, la tromperie
et la coercition. Toute autorité et toute juridiction qu'ils ont
utilisée comme une arme contre nous ne nous a pas
détruits, ne peut pas nous détruire et ne le fera jamais.
3. Nous continuerons, comme nous l'avons fait depuis des
temps immémoriaux, de défendre nos territoires en rejet
de l'occupation coloniale, génocidaire militaire appelée
« Canada » .
4. Nous n'avons jamais cédé nos
territoires aux gouvernements provincial et fédéral du
« Canada » et nous ne céderons et
n'abandonnerons jamais ces territoires.
Wolverine (à
droite) lors de la défense de la terre à Gustafsen Lake
en 1995.
|
En prenant cette position, nous soutenons l'appel de
Wolverine à une enquête nationale sur l'affrontement de
Ts'Peten/Gustafsen Lake.
En prenant cette position, nous témoignons de
l'adoption tribale de James Pitawanakwat, un autre défenseur
Ts'Peten/Gustafsen Lake, vivant en exil politique aux soi-disant
États-Unis d'Amérique. Par cette position, nous disons
que James Pitawanakwat appartient à la terre Secwepemculecw,
libre de ses mouvements.
Nous sommes rassemblés en cérémonie
aujourd'hui pour marcher et nous tenir ensemble pour remplir nos
responsabilités, obligations, devoirs et loyautés envers
les uns les autres et nos parents , nos terres, nos cours d'eau et nos
générations futures. Le sang et les os de tous nos
ancêtres sont dans la terre sur laquelle nous marchons. Le
même
sang qui coule dans un, coule en nous tous. Nous avons joint chacun des
feux de nos maisons en un seul feu afin que nous puissions continuer
d'affirmer notre Loi tribale, notre juridiction inhérente sur
nos territoires, avec la force unifiée et le but, la puissance
et la fierté de toutes nos Tribus. Lorsqu'une Tribu appelle,
toutes les Tribus répondent.
Lorsqu'une Tribu se dresse, toutes les Tribus se lèvent.
Il faut que cela soit connnu, la situation terrible et
injuste à laquelle les Tribus autochtones ont été
soumises aux mains des gouvernements coloniaux. Aujourd'hui, les Tribus
alliées continuent de défendre de leur corps et de leur
liberté nos territoires contre le génocide et la guerre
continues contre notre terre et nos enfants. Nous n'avons jamais
consenti et ne consentirons jamais à ce qui nous détruit
et détruit nos territoires et l'espoir pour nos
générations futures.
Nous honorons tous ceux présents ici aujourd'hui
qui ont fait le long voyage pour représenter leur Tribu,
ensemble nous honorons nos ancêtres et nos responsabilités
envers nos terres.
Nous, les Tribus alliées en nom et en action avec
tous les défenseurs de la terre sur nos territoires, prenant la
même position pour défendre notre Loi tribale et faisant
face au même régime génocidaire et à la
même force violente qui a tenté d'assassiner les
défenseurs de Ts'Peten/Gustafsen Lake, sommes unis et allons de
l'avant ensemble pour
la libération de notre peuple, de nos terres et de nos cours
d'eau ainsi que pour les générations futures.
Secwepemc
Secwepemc'ulecw
Grassroots/Say No to the NSTQ Treaty
Ancestral Pride ~
Xhopakelxhit, Gwaiina ~ Snuneymuxw/Ahousaht ~ Coast Salish, Nuu Chah
Nulth
Laax Uula (Lelu Island),
Gitwilgyoots Tribe, Tsimshian Nation
Ktunaxa
Anishinabe - giga aki
ikwe - my ing gun dodem
Anishinabek - Kai Kai
Kons, Mang Dootem
Neyhiyaw - Kihiw Mihkwan
Iskwew - Wapistan iskinisiyan
Senk ;lip - kwu
squilxw tribe
Misko kinew, mahikan
dootem, anishnabe inowak
The Unist'ot'en and
Likhts'amisyu of the Wet'suwet'en
St'atlimc Nation - Hostin
- Lil'wat
St'at'imc
Ktunaxa
Dene Zena - Northern
Trappers Alliance - Dene Suline
Secwepemc'ulecw
Grassroots/Say No to the NSTQ Treaty
Tl'ab ne : T tset n
(Tahltan)
Okanagan : St-Wan-mx
Voice for the Voiceless
Camp
Le monument anticommuniste et l'arrogance et la fraude
des libéraux de Trudeau
- Louis Lang -
Manifestation contre le
monument anticommuniste et l'extrémisme du gouvernement Harper,
colline du Parlement, Ottawa, 19 septembre 2015. (E.
Schulzke)
Le 20 janvier 2016, à sa séance du Conseil
d'administration, la Commission de la capitale nationale (CCN) a
annulé sa décision d'utiliser le terrain devant la Cour
suprême du Canada pour ériger le monument anticommuniste
proposé par le gouvernement Harper. Conformément à
ce qu'avait annoncé la nouvelle ministre du Patrimoine
libérale,
Mélanie Joly, le 17 décembre 2015, la CCN a dit que
c'est le Jardin des provinces et territoires, en face de
Bibliothèque et Archives Canada, qui sera étudié
pour approbation lors de sa réunion du printemps comme
emplacement de ce monument.
Le Conseil d'administration a également
adopté une motion visant à annuler la décision
prise sous la pression du gouvernement Harper lors de sa
précédente réunion en juin 2015 de
décontaminer le terrain en face de la Cour suprême.
Les travaux de décontamination avaient
été proposés pour mettre les citoyens devant le
fait accompli que le monument anticommuniste serait construit à
tout prix. Au printemps et à l'été 2015, alors que
l'opposition au monument grandissait, le gouvernement Harper avait
nommé en désespoir de cause cinq nouveaux membres au
Conseil
d'administration de la CCN quelques jours avant la réunion de
juin pour s'assurer que toute opposition serait supprimée.
Toutes les organisations communautaires, les groupes religieux, les
anciens combattants, les syndicats et d'autres, qui ont assisté
en grand nombre à la réunion de juin ont exprimé
leur opposition catégorique au concept extrémiste
de ce projet ainsi qu'aux méthodes dictatoriales
utilisées pour imposer cet ordre du jour réactionnaire.
Le lendemain de la réunion de juin 2015, des
architectes et des personnes concernées par la
préservation du patrimoine se sont regroupés pour
intenter une poursuite devant la Cour fédérale contre le
monument proposé. La poursuite demandait que la décision
de la CCN de décontaminer le terrain envisagé pour le
monument soit annulée et que
la CCN soit empêchée temporairement de commencer les
travaux. L'audience de cette poursuite avait été
fixée à avril 2016 mais les avocats du groupe
étaient prêts à déposer une demande
d'injonction pour empêcher la CCN de commencer.
De nombreux organismes communautaires, groupes religieux
et organisations syndicales ont également tenu des
réunions pour être prêts à agir contre toute
tentative de la CCN de commencer les travaux sur le site. Cette
opposition au monument anticommuniste au cours de l'été a
atteint son point culminant lors de la manifestation de masse du
19 septembre 2015. Plus d'un millier de personnes se sont
rassemblées devant la Cour suprême pour manifester leur
opposition au monument et « commémorer les victimes
du Harpérisme ». Les manifestants ont marché
jusqu'à la colline du Parlement avec des banderoles et des
affiches représentant tous les secteurs de la
société
attaqués par le gouvernement Harper.
Après que les élections ont
été déclenchées, la CCN a reporté
les réunions sur le monument et a annoncé qu'elle
n'appliquerait pas la motion sur les travaux de décontamination.
Depuis son élection, le nouveau gouvernement
libéral a pris le relais du gouvernement Harper et continue
d'imposer l'irrationalité et l'extrémisme pour appuyer
des intérêts privés contre la volonté de
nombreux Canadiens. La ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, a
indiqué clairement que l'une de ses priorités est le
monument anticommuniste
et le 17 décembre 2015, elle a annoncé que
« après consultation avec les
intervenants » le gouvernement propose de déplacer
l'emplacement du monument au Jardin des provinces et des territoires et
qu'il fournira un financement de 1,5 million de dollars, auquel
s'ajoutera 1,5 million de dollars du groupe privé
Tribute to Liberty. Elle a annoncé également que le
gouvernement couvrira les coûts du concours de design pour la
conception du monument et tiendra une consultation nationale sur le
design.
La ministre, Mélanie Joly, déclare que
cela permettra d'éliminer « les dissensions et
controverses » qui ont entouré le projet dès
le départ. Ces déclarations sonnent faux parce que le
gouvernement Trudeau n'a rien dit pour expliquer pourquoi il soutient
des intérêts privés et leurs points de vue
extrémistes qui sont imposés aux
Canadiens. Tout en prétendant être transparente et ouverte
à la consultation, il est clair que la ministre Joly ne tient
pas compte de l'opposition généralisée aux
conceptions réactionnaires et aux falsifications de l'histoire
au coeur de ce monument anticommuniste.
En limitant la consultation au design et à
l'architecture, les libéraux de Trudeau montrent que leurs
méthodes « ouvertes » sont simplement un
abus de pouvoir arrogant pour imposer leur volonté. La ministre
Joly n'a jamais expliqué ni qui elle avait réellement
consulté ni pourquoi les Canadiens qui ont exprimé
activement leurs
opinions contre ce projet sont ignorés. Il est évident
que ce soi-disant processus de consultation est tout aussi frauduleux
que le monument anticommuniste lui-même.
Il y a près d'un an, LML a
souligné le danger que représente ce projet de
monument : « ...le gouvernement a bafoué
plusieurs institutions canadiennes pour faire place à un
monument qui impose un point de vue privé et extrémiste
du monde et en fait une politique officielle. Il le fait d'une
manière à froisser ou blesser
plusieurs secteurs de la société qui ne partagent pas
cette vision du monde ou cette interprétation de l'histoire. Ce
n'est pas de la gouvernance, c'est de l'extrémisme. Aucune
société ne peut survivre si elle est dominée par
des points de vue et des pratiques extrémistes. C'est une
affaire très inquiétante. »
Non
à la fraude au Parlement !
Non au monument anticommuniste !
Note
1. « L'extrémisme
du
gouvernement
Harper :
Tentative
méprisable
de faire du communisme
l'ennemi principal des Canadiens »,
LML, 11 février 2015.
Prolongation et constitutionnalisation de
l'état d'urgence en France
- Christian Legeais -
La police attaque des
manifestants qui défiaient l'interdiction de manifester lors de
la Conférence de Paris sur les changements climatiques, la COP2,
29 novembre 2015.
Le 22 janvier 2016, le président de la
France, François Hollande a annoncé par voie de
communiqué la prolongation de l'état d'urgence de trois
mois. Le projet de loi prolongeant l'état d'urgence jusqu'au
26 mai 2016 sera discuté au Conseil des ministres le
3 février 2016, lit-on dans le communiqué.
De Davos, le premier ministre Manuel Valls à
justifié ainsi cette mesure : « Nous sommes en
guerre, en vraie guerre globale contre le terrorisme. (...) La guerre,
c'est utiliser tous les moyens dans notre démocratie pour
protéger les Français. Donc, c'est en effet l'état
d'urgence ».
Tout aussi extrémiste, le chef des
députés du Parti socialiste, Bruno Le Roux a
déclaré pour expliquer la prolongation et la
normalisation de cet état d'exception que :
« honnêtement, l'état d'urgence n'a absolument
rien changé pour les Français ». De quels
Français parlent-ils ? L'état d'urgence ne vise-t-il
que ceux qui
sont considérés comme des
« étrangers » par l'État et la
violation permamente des droits avec impunité ? Il faut que
nous croyons que tout peut être rétabli parce que
« S'il y a eu des personnes
visées à tort — sur la base de renseignements
erronés ou imprécis —, elles seront
indemnisées », comme l'a déclaré Manuel
Valls au Conseil des ministres le 23 décembre 2015.
Dans le même communiqué de la
présidence, François Hollande annonce que le premier
ministre, Manuel Valls, allait présenter le 27 janvier
« les avant-projets de loi d'application de la
révision constitutionnelle » lors de son audition par
la Commission des Lois. Le projet de révision, le Projet de
loi constitutionnelle
de protection de la Nation, a été
présenté le 23 décembre 2015, au
40ième jour de l'état d'urgence, par le premier ministre
à l'Assemblée nationale. Il y sera débattu pendant
trois jours à partir du 5 février, puis le
Sénat examinera le texte sorti de l'Assemblée à
partir du 16 mars.
Le gouvernement français présente son
bilan de
l'état d'urgence
Le 12 janvier 2015, le gouvernement
français a
déposé son rapport sur l'état d'urgence à
la commission des lois de l'Assemblée nationale. Un premier
rapport avait été déposé le
15 décembre 2015.
La présentation de cette synthèse est
obligatoire en vertu de l'article 4-1 de la loi relative à
l'état d'urgence. Cet article a été le seul
amendement accepté par le gouvernement lors de son adoption le
16 novembre 2015. Cettte mesure de contrôle et de
surveillance après le fait par l'assemblée nationale est
censée être une garantie du
maintien de l'état de droit dans un régime d'exception et
de transfert des pouvoirs civils aux pouvoir militaires et policiers.
Cette synthèse montre
que 3 021 perquisitions et 381 assignations à
résidence ont eu lieu dans l'ensemble du territoire
français du 14 novembre 2015 au 7 janvier
2016 et que 500 armes ont été saisies (sur ces 500
armes, 400 ont été saisies chez des collectionneurs, dont
200 chez une seule personne)
et que 25 infractions liées au terrorisme ont
été constatées et 4 enquêtes
préliminaires commencées.
Le tableau de Suivi judiciaire des mesures prises
pendant l'état d'urgence présenté par le
ministère de l'Intérieur montre 37 cas de
non-respect des mesures de l'état d'urgence. Ces infractions
concernent le non respect des assignations à résidence et
des interdictions de manifester, c'est-à-dire des infractions
à la loi qui n'existeraient pas
s'il n'y avait pas d'état d'urgence. Un second tableau sur les
Suites judiciaires des perquisitions administratives dénombre
542 cas d'infractions relevées par les forces de l'ordre
lors de 2 721 perquisitions administratives effectuées
et elles ont donné lieu à 201 poursuites pour trafic
d'armes, trafic de stupéfiants, séjour
irrégulier, non-respect de la réglementation sanitaire.
Le total des peines prononcées qui figurent dans ce suivi est de
71.
Cette synthèse ne montre pas les innombrables cas
de brutalité policière, la destructions des biens qui
accompagne ces perquisitions, ni les pertes d'emplois
qu'entraînent les assignations à résidence, ni les
brimades et les licenciements des travailleurs musulmans.
Cette « faiblesse des résultats »
n'est pas due comme les médias
voudraient le faire croire à une soi-disant inefficacité
des forces de l'ordre mais est le résultat d'un plan pour
atteindre « les objectifs nettement moins
prioritaires » de l'état d'urgence comme l'a
indiqué le président de la Commission des lois,
Jean-Jacques
Urvoas, le 13 janvier 2016.
Ces objectifs moins prioritaires sont la
reconquête des banlieues que l'État français
considère étant devenues pratiquement des zones de
non-droit. Ainsi la majorité de ces perquisitions et
assignations à résidence ont eu lieu dans les banlieues
de l'Ile-de-France, la grande région parisienne, de Lille dans
le nord et autour de Lyon, de Grenoble,
Toulouse et Marseille dans le sud. Ce sont les même villes et les
mêmes banlieues visées par l'état d'urgence de
2005 lors des émeutes causées par le racisme, la
violence policière et l'exclusion sociale qui frappent les
jeunes de minorités nationales en France.
Le prétexte de cet assaut des forces
policières est, selon le ministère de l'Intérieur,
l'existence d'une « porosité » entre la
radicalisation djihadiste, le terrorisme, l'économie souterraine
qui existe dans les banlieues. La fraude de la justification de
« la porosité des milieux » est que son
point de départ est que ce sont les
jeunes, les travailleurs qui sont les responsables du terrorisme.
Jamais il n'est considéré que le terrorisme, notamment le
terrorisme d'État est la théorie et la pratique des
élites au pouvoir et de l'impérialisme. Il n'est pas le
fait du peuple.
Une autre indication de la violence actuelle de
l'état d'urgence est le communiqué du ministère de
l'Intérieur en date du 1er janvier 2016 qui fait le bilan
de la nuit de la Saint-Sylvestre 2015 et des opérations
policières pour lutter contre la violence urbaine. Dans ce
communiqué, il est dit que « les festivités et
rassemblements
de la Saint-Sylvestre la nuit dernière ont été
marqués par une forte baisse des violences urbaines
constatées et une forte augmentation de l'activité des
forces de l'ordre déployées » et que
« 622 personnes ont été
interpellées contre 308 l'année dernière,
soit une augmentation de 101 %. Parmi elles, 368 ont
été
placées en garde à vue contre 251 il y a un an, soit
une augmentation de 46,6 %. Ces résultats confirment la
grande efficacité du travail des forces de
sécurité ».
Ce sont cette synthèse et cette efficacité
de la répression par les forces de l'ordre qui sont brandies par
le premier ministre Valls comme preuve que l'état d'urgence
fonctionne et sont la raison de la nécessité de le
« graver dans le marbre de la constitution ».
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