Numéro 4 - 27
janvier
2016
La réunion du Forum
économique mondial à Davos
La consolidation du droit de
monopole
La
réunion du Forum économique mondial à Davos
• La consolidation du droit de monopole
• L'appel néolibéral à
donner une nouvelle image au Canada reprend du service
La réunion du Forum
économique mondial à Davos
La consolidation du droit de monopole
Le thème central du Forum économique
mondial (FEM), dont la réunion annuelle s'est tenue du 20 au
23 janvier 2016 à Davos en Suisse, a été
les monopoles, les puissants intérêts privés qu'ils
représentent et leur volonté de consolider partout dans
le monde leur pouvoir sur les États et les économies
socialisées. Les autocrates au
pouvoir, en particulier ceux du système impérialiste
d'États mené par les États-Unis, sont convaincus
que pour empêcher le peuple de prendre le pouvoir et d'imposer
une révolution sociale dans les rapports de de production, il
faut consolider l'emprise des élites au pouvoir sur les
institutions de l'État, l'autorité publique et l'ensemble
de
l'économie socialisée. L'appel de leurs riches
propriétaires et [clients] est « Tout le pouvoir aux
monopoles ! » Tout le pouvoir au droit de monopole de
priver le droit public de son pouvoir de restreindre le droit de
monopole.
Le monde est en crise parce
que l'oligarchie au pouvoir,
qui possède et contrôle l'économie et les moyens de
production socialisés mondiaux, refuse de céder le
pouvoir et le contrôle aux véritables producteurs,les
travailleurs qui produisent tous les biens et services et la valeur
dont le monde et les masses dépendent pour leur survie.
L'élite
dirigeante est déterminée à priver le peuple de
son droit d'établir une autorité publique qui
répond aux besoins de l'époque, qui est en harmonie avec
les conditions concrètes d'une économie
entièrement socialisée.
Le FEM se focalise sur la
façon de
préserver le pouvoir de l'oligarchie de priver le peuple de ses
droits, dont le plus important est le droit de priver l'élite
dirigeante de son pouvoir d'empêcher la transformation des
rapports de production afin de les harmoniser avec les moyens de
production et l'économie socialisés.
Un axe important de cette campagne contre le peuple est
de priver les travailleurs des moyens de développer tout aspect
de l'économie qui sert à satisfaire et à garantir
les droits du peuple indépendamment du contrôle des
monopoles et de leur course acharnée au profit privé.
À l'ordre du jour du FEM figure l'examen de toutes les niches de
l'économie, en particulier les propositions sur les programmes
sociaux, les services publics et en matière d'environnement afin
de déterminer comment les rendres dépendantes des
monopoles pour servir leurs intérêts privés
étroits de recherche du taux de profit maximum ou comment les
éliminer totalement parce qu'elles seraient un gaspillage et un
détournement inutile de valeur publique de leurs coffres
privés.
L'objectif du FEM est de vaincre la lutte du peuple pour
défendre ses droits et de démanteler les biens publics,
les programmes sociaux ou les entreprises publiques qui peuvent servir
le peuple sans donner à l'oligarchie les profits qu'elle exige.
La dialectique vivante dans le monde et présente à Davos
est celle de la lutte entre une économie
socialisée qui garantit les droits du peuple et une
économie socialisée qui garantit un taux de profit
maximum aux monopoles et à leurs riches propriétaires et
[clients].
La consolidation du FEM comme un front politique,
économique, social et de propagande des monopoles dans le
système impérialiste d'États mené par les
États-Unis s'est faite de concert avec le renforcement de
l'OTAN, son bras armé, et l'affaiblissement de l'
autorité publique qui représente le peuple et
défend ses droits. À mesure que le
FEM et l'OTAN ont accru leur présence et leur puissance sur la
scène internationale au moyen de changements de régime
par la force, de guerres prédatrices et de l'offensive
antisociale, les pays souverains membres des Nations unies et leurs
institutions économiques, politiques, militaires et sociales ont
été affaiblis considérablement.
Selon son site Internet, le
FEM est une organisation
internationale dont « Le financement est assuré par
les 1 000 entreprises membres. Le profil type de l'entreprise
membre est une multinationale réalisant un chiffre d'affaires
supérieur à cinq milliards de dollars, un chiffre qui
peut toutefois varier selon la branche et la région
concernées. Ces entreprises se classent parmi les meilleures
dans leur secteur d'activité et jouent un rôle
prédominant dans l'évolution future de leur secteur
d'activité et/ou région ». Le droit de
participer aux délibérations du FEM est dicté
principalement par le montant qu'un monopole s'engage à
contribuer. Plus le montant donné au FEM
est élévé, plus la participation et le statut le
sont.
Le FEM dit qu'il est « engagé à
améliorer l'état du monde en rassemblant des chefs
d'entreprise, des hommes politiques, des universitaires et autres
dirigeants de la société pour définir des
stratégies mondiales, régionales et
insdustrielles ». Le FEM a son siège à
Genève et un bureau à New York. Il tient des
réunions régionales
régulières et organise des projets dans le monde entier.
Son événement culminant est le sommet annuel de quatre
jours à Davos, en Suisse, qui rassemble plus de 2 500
participants comprenant des représentants des monopoles membres
et des invités..
Les invitations au FEM des non-membres sont faites en
fonction des avantages qu'elles procurent aux monopoles membres et au
système impérialiste d'États mené par les
États-Unis. Par exemple, des représentants de la
République populaire démocratique de Corée (RPDC)
avaient été invités à participer au FEM de
2016, mais à la suite de
l'essai de la bombe à hydrogène de la RPDC le
6 janvier, le FEM a retiré son invitation dans le cadre des
pressions impérialistes contre la RPDC et son droit
d'État souverain de se défendre contre l'agression
militaire des États-Unis, le changement de régime et la
guerre prédatrice.
Les questions qui préoccupent les monopoles
membres étaient inscrites à l'ordre du jour du FEM de
2016 à Davos. Elles étaient regroupées en
trois « piliers de programme ». Les
« piliers » portaient surtout sur le
développement des forces productives dont les monopoles peuvent
tirer des profits. [1] Rien dans
l'ordre du jour ne portait sur comment l'essor des forces productives
dans une économie maintenant entièrement
socialisée a engendré une crise des rapports de
production, qui sont les rapports entre les travailleurs à leur
lieu de travail, dans la société en
général, avec la nature et le matériel et les
machines qu'ils utilisent pour produire, et le produit
social.
Les moyens de production et l'économie
socialisée modernes ont connu un développement rapide
mais
entrent maintenant en collision avec les vieux rapports de production
qui n'ont pas suivi. Cette contradiction non résolue engendre
des crises économiques, politiques, sociales et militaires
mondiales dont profite l'oligarchie au pouvoir et qu'elle
aggrave en cherchant à supprimer tout mouvement de
progrès social. L'élite dirigeante poussée par ses
privilèges de classe et son arriération
idéologique refuse de reconnaître que la cause
première des problèmes actuels se trouve dans les
rapports de production dépassés qui reposent sur la
propriété privée et le contrôle de sections
concurrentes de
l'économie. Les travailleurs prennent des mesures pour
résoudre ce problème et s'organisent pour défendre
leurs droits, donner une nouvelle direction à l'économie
et faire progresser la société.
Note
1. Liste des trois « piliers de
programme » de la rencontre de Davos affichée sur le
site du FEM :
Maîtrise
de
la
quatrième
révolution
industrielle
La quatrième révolution industrielle se
distingue par sa vitesse, son ampleur et la force avec laquelle elle
transforme des systèmes entiers de production, de distribution
et de consommation. Comment la technologie va-t-elle changer nos vies
et
celle des générations futures et remodeler
les contextes économiques, sociaux, écologiques et
culturels dans lesquels nous vivons ?
Perspectives
de
la
sécurité
mondiale
La tragédie humanitaire de la crise des
réfugiés et les répercusions des actes terroristes
sont des rappels de la façon dont les rivalités
géostratégiques, le régionalisme renouvelé
et les nouveaux antagonistes érodent la solidarité
mondiale. Comment des dirigeants des secteurs publics et privés
peuvent-ils se préparer à la mutation rapide du contexte
de sécurité dans lequel les nouvelles technologies jouent
également un rôle clé ?
Résoudre
les
problèmes
du
patrimoine
commun
Les tensions de géosecurité aggravent les
difficultés de gouvernance au niveau mondial, alors même
que l'urgence augmente pour poursuivre la durabilité
environnementale et sociale, la réforme du système
financier et l'ouverture qu'offre internet. Comment s'attaqueraux
problèmes
du patrimoine commun au moyen de nouveaux modèles de
coopération public-privé et l'application des solutions
de pointe de la science et de la technologie ?
L'appel néolibéral à donner une
nouvelle image au Canada reprend du service
Le premier ministre Justin Trudeau s'est adressé
à la session d'ouverture du Forum économique mondial
(FEM) à Davos en Suisse le 20 janvier. Il a donné une
version recyclée de l'appel de l'ex-premier ministre Paul Martin
à l'oligarchie financière internationale à
« donner une nouvelle image au Canada », lequel
avait été un
échec. Au lieu que le Canada soit considéré comme
un « scieur de bois et un porteur d'eau »,
Trudeau cherche à promouvoir les secteurs de haute technologie
et les ressources humaines du Canada, ce que l'ancien premier ministre
Jean Chrétien appelait « l'économie du
savoir ».
« Autrefois, le
Canada était
plutôt connu pour ses ressources. Je veux maintenant que vous
connaissiez les Canadiens pour leur
ingéniosité », a dit Trudeau.
Le Canada regorge d'occasions fiables de faire des
profits, a-t-il dit. Si les ressources naturelles « sont
importantes », « les Canadiens savent toutefois
que la croissance et la prospérité ne tient pas seulement
à ce qui se trouve sous nos pieds mais surtout à ce que
nous avons entre les oreilles ».
Il a dit que le Canada
jouit d'un avantage concurrentiel
parce que la production de la valeur en éducation et en
santé est faite par le biais de l'infrastructure publique et que
les monopoles l'obtiennent sans frais.
« Nous avons une population
diversifiée et créative, des systèmes
d'éducation et de santé exceptionnels et une
infrastructure de pointe. Nous avons une stabilité sociale, une
stabilité financière et un gouvernement prêt
à investir dans l'avenir », a dit Trudeau.
Il a dit que les gouvernements doivent investir en
éducation, dans les infrastructures, en science, en innovation
et en recherche « tout en mettant en valeur l'innovation
dynamique qui caractérise le secteur privé ».
Trudeau a cité en particulier l'Université
de Waterloo et évoqué le grand nombre de Canadiens qui
travaillent dans la Silicon Valley ou pour des firmes internationales.
Il a dit que le Canada « possède la diversité,
la résilience, l'optimisme et la confiance » pour
tirer profit de la « prochaine révolution
industrielle » [...]
C'est le moment où jamais de vous tourner vers le
Canada », a-t-il dit.
Les monopoles mondiaux, principalement
américains, ont démontré à maintes reprises
qu'ils ne sont pas prêts à permettre aux firmes
canadiennes de haute technologie de faire entrave à leur propre
édification d'empire. C'est pourtant aux mêmes monopoles
mondiaux qui ont détruit Nortel et d'autres comme lui que
Trudeau fait appel pour
qu'ils étendent leur emprise sur le Canada en mettant à
leur disposition « une population diversifiée et
créative, des systèmes d'éducation et de
santé exceptionnels et une infrastructure de pointe...une
stabilité sociale, une stabilité financière et un
gouvernement prêt à investir dans l'avenir ».
L'appel que Trudeau a lancé à
l'élite mondiale à Davos de s'intéresser au Canada
autrement que pour ses seules ressources véhiculait le
même vieux message à l'effet que l'économie et les
ressources naturelles et humaines du Canada sont à la
disposition des monopoles mondiaux. Il espère que cette offre
les amènera à
« diversifier » le Canada et à en faire un
joueur dans « l'économie du savoir ».
Certains pourraient qualifier le comportement de Trudeau
d'à -plat-ventrisme inconvenant devant de riches autocrates. Il
démontre le problème sérieux qui est posé
par le fait que le commerce international et les décisions sur
ce qui doit être produit et comment les ressources naturelles du
Canada doivent être utilisées sont dans les mains de
l'oligarchie financière internationale et des stratagèmes
d'investissement au service de leurs intérêts
privés et de l'édification d'empire. La
réalité est que le commerce international, le mouvement
de la richesse sociale et des travailleurs et le développement
sont en général dominés par les monopoles mondiaux
au moyen d'accords de libre-échange
multilatéraux et non par des États souverains qui
contrôlent leur économie et sont engagés dans
l'édification de la nation.
Un exemple en est l'accord de libre-échange du
Partenariat transpacifique qui est en préparation et qui
donnerait un accès et un contrôle virtuellement sans
limites aux monopoles mondiaux sur les ressources humaines et
naturelles du Canada, de même que sur la production des biens et
services incluant les services financiers et sur le marché
domestique. Qu'on pense aussi à l'Accord économique et
commercial global (AECG), l'accord de libre-échange entre le
Canada et l'Union européenne. À Davos, Trudeau a
fortement encouragé les États-membres de l'UE à
signer l'AECG le plus tôt possible et il a dit que sa ministre du
Commerce international Chrystia Freeland était activement
engagée dans du lobbying auprès des Européens pour
qu'ils acceptent l'entente sans délai.
Le contrôle de l'économie par les monopoles
mondiaux signifie la négation du pouvoir souverain sur
l'économie au sein de chaque pays. Selon les
néolibéraux, abandonner le contrôle souverain de
l'économie aux monopoles mondiaux est la seule façon
d'amener les monopoles à investir au Canada et
conséquemment de faire croître l'économie.
La fausse prémisse est mise de l'avant à l'effet qu'un
peuple peut s'engager dans l'édification de la nation sans
contrôler son économie. Une autre affirmation
erronée est celle voulant que l'accumulation de richesse sociale
à même la production nationale de biens et de services ne
peut pas suffire aux besoins en investissements de l'économie.
L'argumentation néolibérale ne dit rien sur comment les
intérêts privés étroits des monopoles
mondiaux qui prennent contrôle de l'économie pour
étendre leurs empires peuvent être harmonisés avec
l'intérêt public du peuple et ses droits et avec la
nécessité d'humaniser l'environnement social et naturel.
L'aspiration du peuple
à l'édification de
la nation et son opposition au contrôle de ses affaires par
l'oligarchie financière internationale requièrent que les
producteurs véritables et les résidents d'un pays aient
en main le pouvoir politique d'exercer un contrôle
démocratique sur l'économie et le commerce international.
Sans le contrôle démocratique
de la prise de décision sur la direction de l'économie,
les intérêts privés étroits des monopoles
mondiaux sèment le chaos ce qui non seulement laisse les
problèmes politiques, sociaux, économiques et
environnementaux sans solution mais les aggrave et les droits du peuple
se font assaillir par le droit de monopole.
Dans la lutte du peuple, le
renouveau
démocratique est la priorité première qui permet
de construire une économie qui est stable, suffit à ses
besoins et est intégrée de manière consciente.
Cette économie, qui est contrôlée
par les vrais producteurs et les résidents, est au service de
l'intérêt public. S'appuyant sur ce fondement solide
d'appui sur soi, sur une production, un secteur manufacturier, des
programmes sociaux et des services publics qui assurent la satisfaction
des besoins du peuple et la sécurité alimentaire, le
commerce
international peut se faire sur une vaste échelle avec tous les
pays qui sont prêts à s'engager dans des échanges
pour l'avantage et le développement mutuels et sans
ingérence dans les affaires souveraines de l'autre.
Les résultats du commerce international des
marchandises du Canada pour les 11 premiers mois de 2015, les plus
récents qui sont disponibles, montrent un déficit de
22,8 milliards $. Ces résultats démontrent
clairement à quel point est fallacieuse l'affirmation de Trudeau
que le libre-échange et le diktat des monopoles sur la
production canadienne des biens et services, sur le marché de
gros, le commerce, la devise et les prix vont résoudre les
problèmes de l'économie canadienne.
Les intérêts privés étroits
des monopoles mondiaux dictent toutes les facettes du commerce depuis
les biens qui doivent être produits et échangés
jusqu'à la méthode de leur production et leur prix. Les
prix fluctuent considérablement, l'économie va de crise
en crise, la richesse sociale quitte l'économie et le pays, le
secteur manufacturier et la
sécurité alimentaire sont attaqués, le droit et
l'intérêt public sont niés et l'environnement
social et naturel est mis à mal.
L'économie et le commerce international du Canada
ont besoin d'une nouvelle direction qui est marquée par le droit
et le contrôle publics. Les Canadiens doivent bâtir un
pouvoir qui restreint le droit de monopole et le diktat des monopoles
mondiaux. Le pays a besoin d'une direction nouvelle au service d'une
économie qui subvient à ses
besoins et est intégrée consciemment et est sous le
contrôle démocratique des vrais producteurs et des
résidents. Le peuple peut et doit s'opposer à la
direction néolibérale de l'économie dans laquelle
le gouvernement Trudeau entraîne le Canada et à ses
promesses et à ses appels à l'oligarchie
financière internationale d'exploiter le trésor public du
Canada, l'infrastructure sociale et matérielle de même que
les ressources humaines et matérielles.
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