Numéro 3 - 20 janvier
2016
Les consultations
«prébudgétaires» du gouvernement
libéral
Le Canada fait face à de
sérieux défis
sur le plan économique
- K.C. Adams -
• La
méthode de consultation du
gouvernement libéral
• Les «Canadiens» et les
«intervenants»
- Sam Heaton -
Joignez-vous aux
sections locales 1005 et 8782 du Syndicat des Métallos pour
faire de la Journée d'action du 30 janvier à
Hamilton un succès
• Tous unis à la défense des
droits de tous!
- Rolf Gerstenberger -
• La section 1005 du Syndicat des
Métallos appelle à tout mettre
en oeuvre pour la
Journée d'action
Les nouveaux
arrangements de sécurité
• Le renforcement des mesures des
États-Unis pour le profilage des Canadiens
- Pauline
Easton et Enver Villamizar -
Développements
au Venezuela
• Le président Maduro prend des mesures
pour
sauvegarder la Révolution bolivarienne
• De nouvelles mesures pour développer
et renforcer l'économie nationale
• L'opposition s'attaque au fonctionnement de
l'État et aux droits du peuple
• Le gouvernement dénonce la guerre que
lui livrent les médias
Haïti
• La crise politique s'approfondit
Les consultations
«prébudgétaires» du gouvernement
libéral
Le Canada fait face à de sérieux
défis sur le plan économique
- K.C. Adams -
Le ministre des Finances
du gouvernement du Canada, Bill
Morneau, a récemment tenu des « consultations
prébudgétaires » à travers le Canada
avec ce qu'il appelle « des intervenants », dans
le cadre de rencontres privées dans la plupart des cas.
Le gouvernement dit chercher conseil sur les
thèmes suivants :
« Selon vous, comment pouvons-nous mieux
soutenir notre classe moyenne ?
« Quelles infrastructures sont les plus
susceptibles de favoriser la croissance de l'économie, la
protection de notre environnement et l'atteinte de vos priorités
locales ?
« Comment pouvons-nous assurer la croissance
de l'économie, protéger l'environnement et respecter les
priorités locales tout en nous assurant de faire en sorte que
les personnes les plus vulnérables ne soient pas laissées
pour compte ?
« Enfin, la mise en oeuvre de ces nouvelles
priorités et initiatives est-elle réaliste ? Nous
aiderait-elle à assurer la croissance de notre
économie ? »
Une institution, publique ou privée, qui consulte
et cherche conseil auprès d'autres institutions a
nécessairement certains problèmes spécifiques
qu'elle veut régler. La méthode utilisée est une
chose, mais l'identification des problèmes à
résoudre est aussi importante. Quels problèmes le
gouvernement libéral identifie-t-il pour lesquels il propose
des solutions et veut tenir des consultations ?
Problème numéro 1 : Les
travailleurs dont la valeur reproduite individuelle est entre
45 282 $ et 90 563 $ ont besoin d'être
« mieux soutenus ».
Solution proposée par le gouvernement
libéral dans sa consultation : Réduire le taux
d'impôt sur le revenu pour ces travailleurs.
Problème numéro 2 : Identifier
les infrastructures « susceptibles de favoriser la
croissance de l'économie » mais à la condition
que cela contribue à « la protection de notre
environnement » et à « l'atteinte des
priorités locales ».
Solution proposée par le gouvernement
libéral dans sa consultation : Mettre de l'argent
obtenu par l'impôt et l'emprunt auprès de bailleurs de
fonds privés à la disposition des partenaires du
gouvernement qui ont des intérêts privés
« verts », pour bâtir des infrastructures
et ce faisant encourir d'importants déficits
budgétaires et d'autres dettes. Les
« priorités locales » sont une affaire de
relations publiques. Il s'agit de faire une grande propagande pour dire
que le nouveau gouvernement a à coeur les meilleurs
intérêts des Canadiens et des Canadiennes. Les
déficits vont être comblés en partie en
réduisant le financement des infrastructures sociales
et les dépenses vont être possibles en empruntant toujours
plus aux bailleurs de fonds privés. Cela résout en partie
un des grands problèmes des propriétaires privés
de la richesse sociale aujourd'hui, à savoir le manque de
possibilités de placer leur argent dans un endroit sûr.
Problème numéro 3 : Les plus
vulnérables ne doivent pas être
« laissés pour compte » pendant que les
investissements dans les infrastructures « favorisent la
croissance de l'économie, la protection de notre environnement
et l'atteinte de nos priorités locales ».
Solution proposée par le gouvernement
libéral dans sa consultation : S'inspirer de la loi sur
l'éducation de 2001 de l'ex-président
américain George W. Bush qui a accentué la campagne pour
privatiser l'éducation et détruire le réseau
public aux États-Unis en utilisant entre autres les
écoles à charte.
Problème numéro 4 : Les
priorités et initiatives du gouvernement sont-elles
« réalistes » et vont-elles nous aider
à « assurer la croissance de notre
économie » ?
Solution proposée par le gouvernement
libéral dans sa consultation : Laisser les propositions
le plus vagues possible pour l'instant et tout faire pour éviter
de parler des conditions concrètes et des sérieux
défis qui attendent le Canada sur le plan économique.
Les problèmes économiques abordés
Les problèmes posés par le gouvernement
libéral et les solutions qu'il propose ne tiennent pas compte
des graves conditions économiques, politiques et sociales qu'on
trouve au Canada aujourd'hui.
Les prix des plus grands
produits d'exportation du
Canada, comme le pétrole, le nickel, le minerai de fer et le
charbon, ont chuté. Les relations commerciales internationales
du Canada sont restées prises au XIXe siècle et il y a un
besoin pressant de renouveau sur ce front. Les monopoles mondiaux ont
tout simplement poursuivi les relations
dépassées et s'en servent pour réaliser leurs
intérêts privés étroits. Les prix des
matières premières sont sujets à de très
grandes fluctuations qui ne tiennent aucun compte de leur prix de
production. Les Canadiens n'ont aucun contrôle sur les prix des
matières et des marchandises et aucune possibilité de
planifier de façon rationnelle la production et
la distribution des ressources, sans parler de leur raffinage et de
leur transformation en produits manufacturés. Les gouvernements
qui se sont succédés ont refusé de s'attaquer au
problème hérité du Canada colonial, celui de
l'exportation des matières premières brutes abondantes
dont la Mère nature a doté ce pays. Tout cela indique le
besoin d'une
nouvelle direction pour l'économie.
La valeur du dollar canadien sur le marché est
hors de contrôle et est la cible des spéculateurs et
parasites. La récente chute importante de la valeur du dollar
par rapport aux autres monnaies, notamment le dollar américain,
a entraîné une hausse des prix pour les produits
alimentaires et d'autres produits de base importés au Canada. La
baisse de
la valeur relative du dollar s'ajoute à l'effet de la baisse des
prix des matières premières puisque ceux-ci sont
établis en dollars américains.
Il faut stabiliser la valeur du dollar canadien par
rapport à la production de biens et services au Canada et la
protéger contre les manoeuvres des spéculateurs et
parasites. Pour établir de nouvelles relations commerciales
bilatérales entre États fondées sur la
coopération et l'avantage et le développement
réciproques, il faut soustraire le dollar
canadien aux spéculations et intrigues des parasites mondiaux et
il faut priver les monopoles mondiaux du pouvoir qu'ils exercent sur le
commerce.
L'écart grandissant entre les importations et les
exportations, qui représente une fuite de valeur du Canada,
vient de la condition concrète du Canada, celle où la
valeur monétaire des importations en dollars canadiens a connu
une hausse importante tandis que la valeur monétaire et le
volume des exportations ont chuté.
La baisse du volume du commerce avec certains des plus
grands importateurs de produits de base doit également
être vue comme un problème de manque de diversité
au sein de l'économie canadienne, en particulier le besoin
d'accroître le secteur manufacturier dans toutes les
régions du pays, y compris celles où est
concentrée l'exploitation
des matières premières. La conception du monde
centrée sur le capital qui voit la grande richesse naturelle du
Canada comme une simple occasion d'enrichissement rapide par
l'exportation de matières brutes a fait son temps.
Le produit intérieur brut n'a pas augmenté
en un an, et ce, malgré une hausse de la production. Ce
problème est lié aux problèmes du commerce
international et à l'absence d'une économie canadienne
diversifiée qui suffit à ses besoins et qui pratique le
commerce international à titre de complément de
l'économie socialisée intérieure, laquelle
doit être stable et dynamique.
Le marché boursier
impérialiste
connaît une chute dramatique depuis le 1er janvier. Le
marché boursier est un autre front de spéculation des
parasites, qui vivent de la valeur déjà produite par
d'autres. Les travailleurs s'y retrouvent mêlés puisque
depuis quelques années les gouvernements permettent aux caisses
de retraite d'investir leurs avoirs
sur le marché boursier dans l'espoir de rehausser leur valeur
marchande. La chute actuelle du prix des actions aura un impact sur la
viabilité des fonds de pension.
La santé de l'économie américaine
est source d'inquiétude en ce moment car elle semble sur le
point d'être entraînée dans une crise
économique mondiale semblable à celle de 2008. Puisque
dans le système impérialiste d'États le Canada
fait figure de partenaire junior de l'économie
américaine, il faut discuter de mesures défensives
immédiates
pour le soustraire aux crises récurrentes auxquelles il est
soumis à cause de ce contrôle et de cet asservissement.
La crise de l'exportation des matières
premières a déjà entraîné de
nombreuses mises à pied. L'impact est d'autant plus grand pour
les travailleurs du fait que l'exploitation des ressources est souvent
concentrée dans des régions éloignées
où toute l'économie en dépend. Le chômage
massif continue d'augmenter et atteint aujourd'hui plus de
1,2 million de Canadiens. Certaines régions ont besoin de
mesures d'urgence pour atténuer l'impact et les souffrances. La
crise rappelle la nécessité d'augmenter les
investissements dans les programmes sociaux, les services publics et
l'entreprise publique comme antidote à la crise
économique, au chômage et à l'angoisse que cela
crée. La
crise du secteur des ressources attire aussi l'attention sur le besoin
de relations modernes de nation à nation avec les nations
autochtones du Canada.
Les problèmes identifiés par le
gouvernement libéral et les solutions qu'il propose ne semblent
avoir aucun rapport avec la réalité et surtout avec les
graves défis auxquels le Canada est confronté sur les
plans économique, politique et social. La proposition d'investir
dans les infrastructures matérielles comme remède
à tous les maux n'est pas
nouvelle : elle a toujours été une méthode
impérialiste privilégiée pour servir des
intérêts privés étroits. Elle consiste
à emprunter aux institutions financières privées
et à payer des monopoles privés du secteur de la
construction pour entreprendre différents projets. Une fois le
projet terminé, il n'y a pas de méthode moderne
établie pour
réaliser sa valeur autre que par l'impôt et les frais
d'usager. Aucune considération n'est accordée au fait que
les travailleurs des infrastructures sociales et matérielles ont
produit et continuent de produire des moyens de production d'une valeur
énorme qui doit être réalisée directement
par les composantes de l'économie qui en font usage.
La classe ouvrière a aussi une position sur la
question des infrastructures et c'est qu'elles doivent contribuer
à l'édification nationale, par opposition à la
vieille proposition impérialiste qui place tout au service des
intérêts privés des bailleurs de fonds mondiaux et
des monopoles de la construction et qui laisse le pays endetté
pour des décennies.
Le financement public, à commencer par la Banque du Canada qui
utilise des fonds publics pour investir par l'entremise du
Québec, des provinces et des territoires dans des firmes
publiques d'ingénierie, serait un pas dans une nouvelle
direction. Le pays en tirerait des infrastructures dont la valeur est
réalisée par les composantes de l'économie qui
en font usage et cet argent pourrait être utilisé à
nouveau comme investissements publics. Cette nouvelle direction
permettrait la croissance d'entreprises publiques d'ingénierie
et de leur expertise, libérerait les énergies et
l'enthousiasme des travailleurs et de leurs communautés et
permettrait l'utilisation continuelle de fonds publics pour bâtir
le pays
sans que la valeur ne soit retirée de l'économie.
Il ne fait pas de doute que le Canada est devant de
sérieux défis sur le plan économique. Ces
problèmes vont avoir des conséquences pour tout le monde,
peu importe la classe sociale ou la région, s'ils ne sont pas
résolus. Un des problèmes généraux
récurrents est que le contrôle monopoliste mondial de
l'économie prive les Canadiens du droit
public d'identifier les problèmes et de proposer et appliquer
des solutions.
Si les problèmes identifiés et les
solutions proposées ne sont pas issus des conditions
concrètes, à quoi sert la consultation du gouvernement
libéral ? Le but visé semble être de
détourner l'attention des Canadiens des problèmes
concrets et des solutions concrètes. On peut conclure que le
processus de consultation du gouvernement libéral
est conçu pour détourner l'attention de ce qu'il faut
faire pour engager le Canada et son économie dans une nouvelle
direction, celle de l'édification nationale au XXIe
siècle.
La méthode de consultation du gouvernement
libéral
La consultation des Canadiens est un des thèmes
principaux qu'a mis de l'avant le gouvernement libéral de Justin
Trudeau qui a pris le pouvoir à l'élection
fédérale du 19 octobre. Ce thème, qui a
été utilisé par les gouvernements
fédéral et provinciaux dans le passé, a
été réintroduit sur une grande échelle en
réponse au besoin de
restaurer la crédibilité de ce qu'on appelle les
institutions démocratiques du Canada et pour légitimer
l'ordre du jour du gouvernement.
La crise de légitimité dans
laquelle sont
plongées les institutions dites démocratiques du Canada
n'a cessé de croître depuis la fin des années 1980,
quand les Canadiens ont rejeté résolument l'ALÉNA
que le gouvernement Mulroney a néanmoins imposé de pair
avec la TPS.
Les libéraux de Jean Chrétien, qui ont
fait campagne contre l'ALÉNA et la TPS en 1993, n'ont ni
abrogé l'ALÉNA ni annulé la TPS une fois au
pouvoir. Ils ont ensuite donné un fondement nouveau à
l'action du gouvernement qui ne reposait plus sur la notion de servir
le bien public mais de faire des monopoles canadiens les numéros
un sur
les marchés mondiaux. Depuis ce temps-là, les
gouvernements sont aux prises avec le problème de donner de la
légitimité à leur pouvoir, ce qu'ils ne sont pas
capables de faire. Comment le fait d'utiliser toutes les richesses de
la société, naturelles et humaines, pour les faire servir
aux plus grands monopoles dans leur concurrence intermonopoliste
et inter-impérialiste pourrait-il être
considéré comme étant au service du bien de
tous ? Cette crise a remis en question les tenants fondamentaux
des institutions démocratiques, à l'effet que
d'être élu donne au parti au pouvoir le mandat de mettre
en oeuvre son ordre du jour. Un problème sérieux est
créé lorsque les électeurs ne considèrent
pas que c'est le cas.
Dans ce numéro, Le Marxiste-Léniniste
examine les définitions que le gouvernement donne aux mots
« Canadiens » et
« intervenants » afin que les lecteurs soient
à même de se faire leur propre idée du genre de
consultations qui sont tenues et de qui est consulté. Une chose
est sûre : avec le plein
poids de la loi derrière lui, le nouveau gouvernement
démontre allègrement l'arrogance du pouvoir, croyant
qu'il peut restaurer la confiance des Canadiens dans ce qu'on appelle
les institutions démocratiques sur la base de ses
« consultations » bien que leur objectif de payer
les riches demeure. Les discours sur la responsabilité, la
transparence, les consultations et la réforme nécessaire
n'ont mené qu'à encore plus de mesures
intéressées. Le gouvernement actuel y va à fond de
train dans son engagement de « consulter » les
« Canadiens » et les
« intervenants ». Qu'est-ce que cela veut
dire ?
Les «Canadiens» et les
«intervenants»
- Sam Heaton -
En trois mois d'existence, le gouvernement
libéral de Justin Trudeau s'est engagé à tenir des
consultations sous une forme ou une autre à propos de onze
politiques ou sujets de préoccupation dont le budget
fédéral de 2016. [1] Le gouvernement dit aussi vouloir
consulter les provinces, les territoires et les municipalités
sur des questions comme
les investissements en infrastructure et les négociations pour
un nouvel Accord sur la santé.
Le gouvernement a entrepris le
6 janvier ses
« consultations prébudgétaires » en
vue du budget 2016 par un « Google Hangout »
entre le ministre des Finances Bill Morneau et des étudiants de
huit universités. Le ministre Morneau a offert aux
« Canadiens » trois façons de
participer : le
site Web du gouvernement sur les consultations
prébudgétaires comprend un bref questionnaire ; les
séances en direct sur Facebook tenues par Morneau les 11 et
15 janvier permettaient aux gens de soumettre des questions et des
commentaires ; on peut aussi afficher des suggestions sur Twitter
en utilisant le mot-clic
#CPB16. Le gouvernement met ces méthodes à la disposition
de ceux qu'il appelle les « Canadiens ». Selon le
gouvernement, « les commentaires reçus au cours de
ces consultations serviront à appuyer un programme
économique ambitieux qui est inclusif, viable, prudent et
transparent ».
Pendant ce temps, un processus de consultation
parallèle est en train d'être mis en place pour ceux que
le gouvernement appelle les « intervenants » qui
rencontrent le ministre Morneau ou le secrétaire parlementaire
François-Philippe Champagne (député de
Saint-Maurice—Champlain). Morneau a traversé le pays pour tenir
des
consultations avec les « intervenants » et, au
16 janvier , il s'était rendu à Halifax,
Montréal, Toronto, Winnipeg, Calgary, Vancouver et Surrey. Les
consultations de Morneau avec les
« intervenants » sont des
événements privés organisés par des
organisations comme la Chambre de commerce d'Halifax, le Conseil
des relations internationales de Montréal, le Forum sur les
politiques publiques de la Munk School of Global Affairs de
l'Université de Toronto et la Chambre de commerce de Surrey. Le
gouvernement n'a pas rendu public l'itinéraire de
François-Philippe Champagne ou le nom des
« intervenants » qui ont rencontré le
secrétaire
parlementaire du ministre Morneau.
Un autre exemple des
consultations tenues par les
libéraux est celui lié à l'Accord de
libre-échange du Partenariat transpacifique (PTP) pour lequel
les négociations entre les états-membres ont pris fin
pendant l'élection fédérale d'octobre dernier. Les
libéraux ont inauguré leurs consultations sur le PTP en
janvier en créant une adresse courriel où
les « Canadiens » peuvent faire parvenir leurs
commentaires. Depuis le 11 janvier, la ministre du Commerce
international Chrystia Freeland s'est rendue dans plusieurs villes pour
tenir des consultations auprès « de dirigeants
provinciaux, de représentants d'industries locales, de
spécialistes et de citoyens » sur le PTP
« et le commerce international ». Les
communiqués de presse du gouvernement n'indiquent pas qui
Freeland a rencontré, quel est le contenu des discussions ou les
procédures à suivre pour y participer, mais les
médias qualifient eux aussi les participants d'
« intervenants ». La ministre Freeland a aussi
dit qu'une fois le
Parlement de retour le 25 janvier, elle va demander au
Comité permanent du commerce international d'entreprendre
« une étude à l'échelle du
pays » sur le PTP.
Comment le gouvernement fait-il la distinction entre un
« Canadien » et un
« intervenant » ? Est-ce qu'un
« intervenant » est quelqu'un qui reçoit
une invitation à une rencontre privée avec les ministres
Morneau et Freeland ou un autre représentant officiel tandis
qu'un « Canadien » est
quelqu'un qui peut communiquer avec le gouvernement par courriel ou sur
Twitter ou Facebook ? La méthode qui consiste à
rassembler des étudiants dans un « Google
Hangout » avec Morneau, une méthode sur laquelle on
n'a pas donné d'information et qui a laissé de
côté les associations étudiantes, apparaît
très aléatoire. Ce
n'est pas une méthode qui permet d'élaborer des opinions
sur comment se posent des problèmes spécifiques et
comment on peut en traiter. En fait, il semble que l'objectif
recherché avec cette méthode est
précisément de faire en sorte que cela ne se produise pas.
Les consultations du gouvernement avec les
« intervenants » sont elles aussi tenues dans une
zone grise qui ne peut pas être appelée l'arène
publique. Les médias monopolisés ne savent pas et ne
demandent pas qui sont ces « intervenants »,
comment ils sont choisis et comment les réunions sont
organisées. Ils n'ont
toujours pas demandé ce que le gouvernement entend faire avec
ces consultations et donné de l'information sur ce qu'elles
sont. Les rapports des médias se limitent à
répéter ce que disent les communiqués de presse du
gouvernement et à parler d'
« intervenants » sans rien dire sur le processus.
Par exemple, le réseau CBC rapporte que les
rencontres avec Morneau « sont un mélange de sessions
traditionnelles derrière des portes closes avec des groupes
d'intervenants qui vont du secteur manufacturier aux organisations
culturelles, couplées avec quelques événements
publics dans chaque endroit où les gens ont l'occasion de
présenter directement leurs opinions au ministre
fédéral ». Le directeur des communications de
Bill Morneau, Dan Lauzon, a dit au réseau CBC que
« Morneau va tenir les sessions privées habituelles
avec des groupes d'intérêts où les deux parties
peuvent se parler franchement ». Rien n'est dit sur ce que
sont ces
« intérêts » ou de ce qu'on attend
de cette « franche » discussion.
Tout ceci est rapporté de façon à
pouvoir dire que les Canadiens ont participé en masse et
approuvent le programme du gouvernement. On cache le fait que la vaste
majorité des Canadiens sont exclus de cette
« consultation ». Qui précisément a
répondu et quel est le calibre des réponses demeure
couvert de subjectivité. Par
exemple, on lit dans le communiqué de presse du ministère
des Finances du 16 janvier :
« Dans son
discours devant la Chambre de
commerce de Surrey, aujourd'hui, le ministre des Finances, Bill
Morneau, a annoncé que des dizaines de milliers de Canadiennes
et de Canadiens s'étaient mobilisés afin de faire valoir
leurs idées dans le cadre de réunions et
d'activités, de même que par des canaux en ligne. Il
s'agit là du taux
de participation aux consultations prébudgétaires le plus
élevé jamais enregistré. » Le
communiqué poursuit : « Le site Web de la
consultation en ligne, lancé le 6 janvier 2016, a
déjà reçu 2 000 présentations
officielles de particuliers et de groupes [en réponse au
formulaire en ligne comprenant 4 questions ]
dont une pointe de plus de 500 présentations le 14 janvier
uniquement... [...] Le ministre a parlé devant des foules
importantes, de loin supérieures à 1 000 personnes,
à la Chambre de commerce de Halifax, au Conseil des relations
internationales de Montréal et à la Chambre de commerce
de Surrey... Deux activités distinctes en direct
sur Facebook, animées par l'Université Dalhousie et
l'Université de Calgary, ont respectivement donné
à près de 80 000 Canadiens la chance de soumettre leurs
questions au ministre et de regarder la séance de discussion
ouverte en direct. »
Il est important que les travailleurs comprennent ce
qu'est ce processus. S'il est réellement légitime et va
restaurer la légitimité de ces institutions
rongées par la crise, alors tirons les conclusions qui
s'imposent et participons-y avec confiance. Si le processus est
frauduleux, comment va-t-il restaurer cette confiance ? S'il n'est
pas légitime
et vise simplement à se donner des airs et à
déclarer que les libéraux ont reçu le mandat
d'aller de l'avant avec un ordre du jour antisocial et de
désorganiser toute opposition, alors il faut s'assurer que les
travailleurs ne vont pas être victimes de désinformation
et dépolitisés par cette manoeuvre.
Note
1. Les consultations promises comprennent : une
enquête sur les femmes autochtones disparues et
assassinées ; le Partenariat transpacifique ; la
législation de sécurité et les lois
antiterroristes du gouvernement Harper ; le projet de
« Monument aux victimes du communisme » à
Ottawa ; le financement du réseau CBC/Radio-Canada ;
la réforme électorale ; un « Cadre
national d'éducation préscolaire et de garde
d'enfants » ; l'expansion du programme Nutrition Nord
Canada ; un examen des politiques et des lois qui affectent les
peuples autochtones ; de nouvelles
politiques d'aide étrangère ; les nominations
à la Cour suprême ; un examen par le CRTC du service
des télécommunications et un cadre légal pour
l'aide médicale à mourir.
Joignez-vous aux sections locales 1005 et
8782 du Syndicat des Métallos pour faire un succès de la
Journée d'action du 30 janvier à Hamilton
Tous unis à la défense des droits de tous!
- Rolf Gerstenberger -
Stelco doit continuer
de produire de l'acier !
« Le
peuple
contre
US
Steel », la
Journée d'action du 29 janvier 2011, à Hamilton.
Samedi
30
janvier
-
13 h
Hamilton City
Hall, 71
Main St. W.
Iformation:
Section locale 1005 : 905-547-1417
ou Section
locale
8782 : 519-587-2000.
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La situation à US Steel/Stelco exige
l'intervention du peuple. Lorsque le peuple s'unit pour une cause juste
cela fait une différence. US Steel a attaqué non
seulement les métallos actifs et retraités et les
salariés mais aussi les gouvernements de l'Ontario et les
administrations municipales, les fournisseurs, les entrepreneurs, notre
économie
collective et notre tissu social. Il a pris d'assaut les droits de tous
et le bien commun.
Le refus du monopole américain de payer ses taxes
municipales et d'honorer ses engagements publics et juridiquement
contraignants envers les gouvernements fédéral et de
l'Ontario et envers les employés et les retraités de
Stelco, sa destruction consciente de la capacité de production
de Stelco et l'appropriation de son carnet de commandes
sont les manifestations d'une manoeuvre trompeuse dont le but est de
manipuler les questions juridiques et le tribunal de la protection de
la faillite.
US Steel doit aux entrepreneurs et fournisseurs
78,8 millions $ qu'il refuse de payer. Un bon nombre des 190
entreprises locales de Hamilton à qui il doit de l'argent vont
faire faillite si les factures ne sont pas payées. US Steel doit
rembourser à la province un prêt de 150 millions $ et
il refuse de le faire. Il doit aux fonds de
pension de Stelco 830 millions $ afin qu'ils soient
entièrement capitalisés et il veut que cette somme soit
assumée par le gouvernement de l'Ontario. Lorsque US Steel a
acheté Stelco, il s'est engagé à honorer les
pensions en utilisant ses avoirs mondiaux en garantie et non seulement
ses actifs canadiens, ce qu'il refuse maintenant de faire. Il
se défile face à son engagement juridique de payer des
avantages sociaux après-retraite aux travailleurs de Stelco,
d'une valeur de 790,2 millions $. Il veut abandonner tout
engagement à long terme pour le nettoyage environnemental. Il a
toujours refusé d'utiliser ses revenus pour renouveler et
améliorer la capacité de production des
deux usines. Il a délibérément défié
ses engagements juridiques solennels en vertu de la Loi sur
Investissement Canada sur l'atteinte de certains quotas de
production
et d'emploi. La destruction de la richesse sociale réelle et
potentielle créée par la production d'acier dans les
usines est le facteur sous-jacent qui entraîne la destruction de
la base
économique de l'emploi, des pensions, des avantages sociaux, des
impôts et du nettoyage environnemental.
La manipulation que US Steel fait de sa position est
évidente. Il a entrepris de liquider Stelco en tant que
producteur concurrentiel d'acier et de s'enfuir avec son carnet de
commandes. US Steel veut s'enfuir aux États-Unis sans perdre les
fonds dépensés pour détruire Stelco, tout en
conservant ses clients les plus lucratifs.
US Steel a attaqué le tissu social de notre
communauté. Ce faisant, il a foulé au pied le
système juridique du Canada et la loi elle-même. US Steel
utilise les manoeuvres trompeuses de protection de la faillite en vertu
de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des
compagnies (LACC) pour désavouer ses engagements
juridiques, trouver un moyen de contourner toute loi ou tout
arrangement qui soutienne le bien collectif. La LACC est une invention
des grandes entreprises qui vise à miner la relation entre les
tribunaux et les Canadiens.
Il est clair comme de l'eau de roche que les lois
commerciales adoptées par les gouvernements et les tribunaux
visent à assurer que les êtres humains respectent les
droits de propriété privée, ce qui demande
à tout le moins que cela doit sembler servir le plus grand bien.
Le plus grand bien reposait sur le pacte qui disait « un
pour tous et
tous pour un », le slogan adopté comme devise par les
syndicats eux-mêmes. Cependant, la LACC et les décisions
qui en découlent ne respectent pas ce pacte. US Steel et
d'autres monopoles qui utilisent la LACC ont déclaré un
nouveau pacte que personne n'a signé : tous pour un. Pour
renier à la fois le plus grand bien et le bien
commun, le un pour tous a été mis de côté.
Le tous pour un sans le un pour tous veut dire tous pour le plus
puissant, tous pour les plus privilégiés parmi les plus
riches et les autres peuvent aller au diable. Une société
ne peut pas se bâtir sur cette base. Elle ne peut être que
détruite.
Les tribunaux, les fonctionnaires et les gouvernements
ont le devoir de rejeter la rupture du pacte pour défendre le
plus grand bien et le bien commun. Ils ont le devoir de forcer US Steel
à assumer ses responsabilités en vertu de la loi. On ne
doit pas leur permettre de se fermer les yeux devant l'évidence
manifeste d'un plan sans scrupules puis
de déclarer que les agissements de US Steel sont légaux
en vertu de la LACC. Cela foule aux pieds non seulement le pacte
juridique de défense du plus grand bien mais le tissu social du
Canada qui soutient le bien commun.
Alors, joignez-vous le 30 janvier aux sections
locales1005 et 8782 du Syndicat des Métallos en face
de l'hôtel de ville de Hamilton pour défendre les droits
de tous et déclarer que la loi du plus fort ne passera pas. Tous
se sont engagés à respecter ce que les gouvernements de
droit ont établi. Le peuple ne peut pas laisser US Steel
s'en tirer avec ce que chacun perçoit clairement comme une
manipulation pour le profit et un mauvais traitement de ses
travailleurs, de la ville, de la province et du pays. Il ne peut pas
être autorisé à agir en toute impunité et
dépenser des millions de dollars pour donner corps à son
fantasme
à l'effet qu'il se doit à lui-même une dette,
laquelle a été
inventée par une comptabilité imaginative inacceptable.
US Steel pense qu'il peut défier les lois des
gouvernements parce que les tribunaux ne le réprimandent pas et
ne lui imposent pas de sanctions. Ils permettent les violations les
plus graves de la conduite humaine au nom du tous pour un. Cela ne doit
pas passer !
Les usines de Stelco sont nécessaires au plus
grand bien, à l'économie et au tissu social de notre
communauté et au bien commun. La destruction de US Steel doit
cesser ! Tous unis à la défense des droits de
tous ! Stelco doit continuer à produire de l'acier !
Hamilton doit continuer d'être un producteur, le Canada
aussi ! Mettons tout en oeuvre pour faire de la Journée
d'action du 30 janvier un succès !
La section 1005 du Syndicat des Métallos appelle
à tout mettre en oeuvre pour la Journée d'action
Gary Howe, le
président de la section locale
1005 du Syndicat des Métallos, a présidé la
dernière réunion du jeudi de l'année 2015, le
17 décembre dernier. Gary a mis l'accent sur l'importance
de la mobilisation pour la Journée d'action de Hamilton le 30
janvier 2016. Il a dit qu'une délégation des
métallos s'est rendue à Oshawa
pour informer les travailleurs de GM de la section locale
222 d'Unifor de la lutte que mènent les métallos
actifs et à la retraite à la défense de leurs
droits. Les travailleurs de l'automobile se sont tout de suite
engagés à participer à l'action avec au moins un
autobus rempli de travailleurs. Les métallos ont aussi
distribué 200 copies du journal
Justice for Injured
Workers lors de leur passage à Oshawa.
Gary a dit que le syndicat a rencontré le maire
de Hamilton pour souligner l'importance de participer au rassemblement
de Hamilton pour défendre la ville. Il a dit qu'il a aussi
invité le maire de Haldimand à y participer. Il a dit
avoir parlé aux métallos de Essar à Sault Ste
Marie pour les appeler à participer. Eux aussi sont sous le coup
de
frauduleuses procédures de protection de la faillite en vertu de
la Loi sur les arrangements avec les créanciers des
compagnies (LACC).
Sur l'importance des réunions du jeudi de la
section locale 1005
L'ex-président de la section locale 1005, Rolf
Gerstenberger, qui a initié les réunions du jeudi, a lui
aussi pris la parole. Il a remercié tout le monde d'avoir
participé sans interruption aux réunions du jeudi. Ces
réunions, a-t-il dit, sont un moyen de résoudre les
problèmes et de décider de la marche à suivre.
Depuis le début, les réunions du jeudi se sont
avérées une méthode de la plus haute valeur pour
aider la section locale à se donner des guides pour la
défense des droits des métallos et des
intérêts de la ville et du pays.
Rolf a ensuite brièvement rappelé
l'histoire de la lutte des membres et des supporteurs du syndicat
depuis l'époque de Stelco jusqu'à aujourd'hui. Dès
le début, la première incursion de Stelco dans les
procédures de protection de la faillite en vertu de la LACC
s'est révélée être une fraude et une
tactique du droit de monopole pour briser les lois
existantes en ce qui concerne les pensions, les conventions collectives
des syndicats et d'autres arrangements, et pour fouler aux pieds les
droits de tous, incluant les petites et moyennes entreprises et les
municipalités locales. Les procédures de la LACC et les
actions des gouvernements sont toutes deux marquées par la
fraude.
Rolf a dit que le syndicat n'a pas cessé de
demander au gouvernement provincial et à la compagnie de traiter
de la question des pensions ou des salaires ou des conditions de
travail telles que définies dans la convention collective en se
conformant à la loi qui a présidé aux arrangements
qui ont été faits. Dès les années 1990 et
lorsque la crise
économique a éclaté en 2002 puis à
nouveau en 2008, le gouvernement provincial a toujours insisté
pour dire que les cas de Stelco et de US Steel étaient des
exceptions et de ne pas s'en faire au sujet des pensions ou de toute
autre question.
Tout d'abord, c'est l'argument frauduleux du
« trop gros pour faire faillite » qui a
été servi pour justifier l'exception faite pour Stelco.
Cet argument a lui-même fait faillite quand Stelco s'est
placée sous la protection de la LACC. À chaque tournant,
a dit Rolf, les gouvernements ont fait des concessions à Stelco
qui lui ont permis
de contourner la loi et de renier ses engagements
précédents, en dépit des objections
soulevées par les travailleurs. Les gouvernements
fédéral et provincial ont constamment cherché
à rassurer les métallos à l'effet qu'ils n'avaient
rien à craindre, d'abord en ce qui concerne Stelco puis le
monopole encore plus grand US Steel, en disant que ces
compagnies n'allaient certainement pas faire faillite et que les
pensions étaient sécurisées. C'est sous ces
arguments trompeurs que le gouvernement ontarien a donné
à US Steel la même prolongation de temps en ce qui
concerne le versement de ses cotisations pour assurer la pleine
capitalisation des pensions et le gouvernement est même
allé plus
loin en éliminant une clause spéciale qui interdisait
à US Steel de verser des dividendes à ses actionnaires
tant que le régime de retraite ne serait pas pleinement
capitalisé. Comme nous le savons tous maintenant, US Steel n'a
jamais eu l'intention d'assurer le plein financement du régime
de retraite et il veut maintenant que ce soit le gouvernement
de l'Ontario qui le fasse, et il est même allé
jusqu'à couper de façon criminelle les prestations pour
soins de santé des retraités.
Aujourd'hui, a ajouté Rolf, le slogan
« trop gros pour faire faillite » est disparu et
les gouvernements fédéral et provincial cherchent tout
simplement à se laver les mains de leur responsabilité
dans le chaos qui a été créé, mais nous les
travailleurs n'acceptons pas qu'on renie sa responsabilité et
nous voulons que tous ces gens-là
rendent des comptes. Alors que les gouvernements semblent tout à
fait disposés à laisser US Steel s'en tirer et rentrer
aux États-Unis sans payer pour les crimes qu'il a commis
ici-même et même continuer à vendre de l'acier au
Canada, nous ne sommes pas des victimes consentantes et nous faisons
tout en notre pouvoir pour rendre US Steel et les
gouvernements redevables de leurs actions, a dit Rolf. La
Journée d'action est une étape importante dans la
construction et la poursuite de notre mouvement de résistance.
Rolf a souligné le caractère loufoque de
la nomination par le gouvernement ontarien du financier Ed Clark pour
« examiner l'état de l'industrie de l'acier et voir
ce qui peut être fait ». Ce financier est la personne
responsable de la privatisation d'Hydro One. Il ne va pas
décider du sort de l'industrie de l'acier au
bénéfice des
travailleurs et de l'édification de la nation, a dit Rolf. Nos
droits en tant que travailleurs doivent être reconnus par le
processus de prise de décision, a-t-il dit, et nous devons
lutter pour nous placer dans cette position en tant que leaders et
bâtisseurs de la nation. Ed Clark, la première ministre
ontarienne Kathleen Wynne et le premier ministre
Trudeau de même que ceux qui possèdent et contrôlent
US Steel prennent des décisions qui sont contraires à nos
intérêts et aux intérêts collectifs de la
nation et de l'économie, a dit Rolf. S'ils sont capables de le
faire, c'est parce que nous les travailleurs ne nous sommes pas encore
placés dans une position où nous sommes suffisamment
organisés
et puissants pour pouvoir exercer notre propre influence et notre
propre autorité sur la direction de l'économie et de la
nation dans l'intérêt public et pour pouvoir priver les
élites dominantes de leur pouvoir de détruire
l'économie et violer nos droits. Les réunions du jeudi
sont une partie importante du travail pour mobiliser les travailleurs
dans la
discussion sur ce qui doit être fait et élaborer des
solutions afin de changer la situation, a-t-il dit. Il a conclu sa
présentation en appelant les travailleurs à trouver
comment faire de la Journée d'action un succès en tant
qu'expression de l'opposition à cette tentative ouverte de voler
aux travailleurs et aux retraités ce qui leur revient de droit.
Lorsque US Steel a acheté Stelco, il s'est
engagé à garantir les pensions sur la base de son empire
mondial et non de ses seules possessions canadiennes. Il ne faut pas
qu'il puisse s'en tirer par le biais de quelque stratagème que
ce soit.
Mettons tout en oeuvre pour faire un succès de la
Journée d'action de Hamilton le 30 janvier !
Joignez-vous aux sections locales 1005 et
8782 à Hamilton le 30 janvier !
Les nouveaux arrangements de
sécurité
Le renforcement des mesures des États-Unis
pour
le profilage des Canadiens
- Pauline Easton et Enver Villamizar -
Depuis le début de l'année, plusieurs
reportages d'actualité ont mis en lumière le
problème des enfants canadiens, certains en bas âge, qui
figurent sur des listes d'interdiction de vol sans explication de la
raison pour laquelle c'est le cas.[1] Le gouvernement
fédéral a donc rappelé aux transporteurs
aériens que les vérifications supplémentaires
de contrôle n'étaient pas nécessaires pour les
passagers de moins de 18 ans dont les noms apparaissent sur une
liste d'interdiction de vol.
C'est bien le minimum qui peut être fait,
cependant qu'en est-il des listes d'interdiction de vol ? Quel est
leur but ? Qui décide qui est dessus ? Selon quels
critères ? De droit, quel recours ont les personnes qui y
figurent pour remettre en question le fait que leur nom est inscrit sur
ces listes ou pour le faire
enlever ? Présentement, ces personnes doivent
dépenser des fortunes afin de rétablir leur
réputation alors que la moindre infraction à la loi
entraîne un signalement, même si cela n'en fait pas des
suspects terroristes.
La question de quelle autorité détermine
cela et où est le pouvoir de juridiction de contester les
décisions qui affectent leur vie est un important sujet de
préoccupation pour les Canadiens. L'idée qu'un passeport
vous permet de circuler librement en autant que des critères
objectifs précis sont réunis a disparu. Les
critères ne sont plus objectifs.
Bien plus, ils sont secrets et servent des objectifs dont les gens
ignorent tout et qui échappent à leur contrôle.
Le terme « juridiction » (du latin
jurisdictio, droit de rendre justice, venant de jus, juris, justice, et
dicere, dire) est la responsabilité directe accordée
à un organisme juridique d'administrer la justice dans le
domaine et l'étendue géographique sur laquelle il est
compétent.
Les arrangements de sécurité actuels ont
commencé à être mis en place avant même le
11 septembre, avant la soi-disant guerre au terrorisme
déclenchée par le président des États-Unis,
George W. Bush. Ils ont commencé par l'ouverture des
frontières à la suite des accords de libre-échange
qui exigeaient que toutes les autorités nationales
se soumettent au processus de décision créé pour
favoriser l'intégration des réseaux
énergétiques et des corridors de transport et de
sécurité. Ces accord ont d'abord été
conclus entre le Canada et les États-Unis puis avec le Mexique
et étendus ensuite pour englober toutes les Amériques et
les Caraïbes.
Après les élections de 2011, le
gouvernement Harper a utilisé sa majorité pour
élargir rapidement l'ensemble des arrangements de
sécurité mis en place par les précédents
gouvernements libéraux. En 2011, il a signé avec le
gouvernement Obama l'accord de partenariat Par-delà la
frontière : une vision commune de la sécurité
et de la
compétitivité économique. Cet accord a
créé un comité exécutif pour
l'intégration des économies et des agences de
sécurité des États-Unis et du Canada qui garantit
aux monopoles des deux pays des conditions pour l'emporter sur leurs
rivaux. L'accord établit le cadre d'uniformisation et de mise en
oeuvre des dispositions réglementaires entre les
deux pays dans toutes les sphères de la vie. Un des domaines sur
lequel se concentre ce partenariat est la circulation des biens et des
personnes dans le but d'établir ce qui est appellé un
« périmètre de
sécurité » autour de ces deux pays. En
pratique, ce périmètre a signifié l'extension du
contrôle des espaces terrestres, maritimes et
aériens du Canada ainsi que de la surveillance de la circulation
de ses citoyens par l'appareil sécuritaire et militaire des
États-Unis.
Nous voyons maintenant des
indications que le nouveau
gouvernement libéral poursuivra dans la même direction
tout en donnant l'impression que les abus de l'utilisation des
différents systèmes de partage de données seront
contrôlés. Cela détourne l'attention du fait que
c'est l'existence même des systèmes de partage de
données qui constitue
l'abus.
Ces développements s'accompagnent d'autres
nouvelles troublantes. L'Agence des Services frontaliers du Canada
(ASFC) dit maintenant que pour respecter et accroître
l'efficacité des accords signés par le gouvernement
Harper avec les États-Unis, elle a mis en place et
commencé à utiliser un nouveau système de
profilage des passagers. Ce
système, du nom de Ciblage fondé sur des scénarios
ou CFS, est utilisé par les États-Unis depuis de
nombreuses années. Aucune explication n'est donnée quant
à la façon dont le nouveau système plus efficace
assurera la sécurité. Toutefois, l'ASFC a
déclaré aux médias que le système
« a permis de signaler » plus de 2 300
passagers à cause de « liens possibles avec le
terrorisme ou la criminalité grave » - 0,03 pour
cent des plus de 7,5 millions de personnes arrivées au
Canada par avion au cours des trois derniers mois de 2015.
L'ASFC a décrit la progression des
systèmes qu'elle a mis en place pour arriver au nouveau
modèle :
« L'Agence des douanes et du revenu du Canada
a instauré le Programme de l'information préalable sur
les voyageurs (IPV)/du Dossier du passager (DP) en octobre 2002, lequel
rend obligatoire la collecte des renseignements prescrits auprès
des transporteurs aériens commerciaux pour identifier les
personnes qui ont ou pourraient avoir
commis des actes terroristes ou des crimes liés au terrorisme ou
d'autres crimes graves, y compris la criminalité
organisée, qui sont de nature transnationale. En 2003 et en
2004, l'ASFC a lancé l'Initiative d'identification des voyageurs
à risque élevé (IIVRE) conjointement avec le
Service des douanes et de la protection des frontières (SDPF)
des États-Unis pour élargir le Programme d'IPV/DP afin
d'identifier les voyageurs aériens à risque
élevé. Les deux parties ont convenu d'instaurer une
méthode de notation du risque dans leurs systèmes
automatisés de voyageurs pour effectuer une évaluation du
risque que posent les passagers aériens inconnus
représentant un risque élevé, qui
prennent un vol à destination des pays respectifs. »
Ensuite, l'ASFC nous informe que :
« Après une analyse approfondie de la méthode
de notation du risque et l'engagement continu de respecter les ententes
conclues avec le SDPF des États-Unis, l'ASFC a commencé
le remplacement des fonctions de notation du risque par des
règles fondées sur des scénarios de façon
limitée. En
janvier 2010, le Comité des politiques de la haute direction a
approuvé la mise en oeuvre d'une solution à long terme
pour le CFS dans le Système d'information sur les voyageurs
(SIPAX).
« La portée du projet de CFS est
d'apporter des changements au SIPAX, qui utilisait auparavant une
méthode de notation du risque, pour instaurer une méthode
fondée sur des scénarios afin d'améliorer les
processus permettant d'identifier les voyageurs
soupçonnés d'être à risque
élevé dans le mode aérien. Le CFS permettra de
mettre
l'accent de façon plus efficace sur une plus petite part des
voyageurs qui représentent un possible risque
élevé.
« Les améliorations liées au
CFS apportées dans le SIPAX accroîtront
l'efficacité, l'efficience et l'exactitude du travail des agents
du ciblage qui, autrement, doit être fait de façon
manuelle et est exigeant. Par conséquent, cela aidera à
faciliter le déplacement plus efficient des personnes
légitimes, tout en assurant la sécurité de la
frontière
et du Canada. Les améliorations réduisent aussi
considérablement le temps et les coûts de l'instauration
des scénarios, ce qui permet à l'ASFC de contrer les
menaces imminentes. »
Le problème que pose l'intégration du
système canadien de profilage des voyageurs avec celui des
États-Unis est où réside l'autorité. Une
fois que la juridiction de l'autorité n'est plus nationale, qui
va défendre les droits des Canadiens et selon quels
critères ? Les Canadiens ont un sentiment
d'insécurité grandissant engendré par le
nombre croissant de gens qui se plaignent d'être arbitrairement
signalés à la frontière, sur la base de leurs
antécédents de santé mentale, leur origine
nationale, leur apparence, leur religion, leur nom ou le pays
où ils voyagent.
Dans son rapport annuel
déposé au
parlement le 10 décembre 2015, le Commissaire à la
protection de la vie privée du Canada, Daniel Therrien,
soulève plusieurs inquiétudes au sujet du nouveau
système. Entre autres, il souligne : « La
nouvelle méthode reposant sur des scénarios a recours
à l'analyse des mégadonnées pour évaluer
tous les renseignements recueillis auprès des transporteurs
aériens en fonction d'une série de conditions ou de
scénarios. Ce système conçu de manière
à assurer l'harmonisation avec celui utilisé aux
États-Unis pourrait permettre à l'exploitant, par
exemple, de rechercher tous les ressortissants égyptiens de sexe
masculin âgés de 18 à 20 ans
qui se sont rendus à la fois à Paris et à New
York. »
Therrien a dit que le Commissariat a fourni des conseils
sur les pièges potentiels, y compris la possibilité de
« faux positifs » qui pourrait résulter en
un examen secondaire inutile pour les voyageurs. Le Commissariat
recommande donc à l'Agence des services frontaliers du
Canada :
- de démontrer la nécessité du
ciblage fondé sur des scénarios, au-delà de
l'objectif général d'harmonisation avec les
États-Unis ;
- de publier une description générale des
types de scénarios qui pourraient être utilisés
afin d'identifier les voyageurs à « risque
élevé » ;
- d'examiner régulièrement
l'efficacité et la
« proportionnalité » des scénarios,
notamment les répercussions sur les libertés civiles et
les droits de la personne ;
- de préparer une « évaluation
des facteurs relatifs à la vie privée » pour
tout le Programme d'information sur les voyageurs, obtenue
auprès des transporteurs aériens.
Ces mesures sont certainement nécessaires.
Toutefois, elles ne tiennent pas compte de l'expérience des
Canadiens, c'est-à-dire que le ciblage ne se fonde pas sur des
critères objectifs et des infractions à la loi. Il est
basé sur le profilage racial et l'idée que tous les pays
et les peuples qui n'acceptent pas les notions de l'impérialisme
américain de
la démocratie et des droits de l'homme sont des menaces à
la sécurité et, en conséquence, la violation de
leurs droits est justifiée.
Maintenant que le nouveau gouvernement libéral
fédéral a pris le relais du gouvernement Harper, il dit
souhaiter faire cesser les abus les plus flagrants engendrés par
le système de profilage. Le ministre de la
Sécurité publique, Ralph Goodale, a dit aux transporteurs
aériens que « les vérifications
supplémentaires de contrôle n'étaient pas
nécessaires pour les passagers de moins de
18 ans ». Le ministre a dit qu'il comprenait tout
à fait la frustration des « voyageurs
honnêtes » dont les plans sont perturbés par de
« faux résultats positifs » lors des
contrôles aériens et déclaré que :
« Nous avons entendu les préoccupations des
personnes qui ont dû se soumettre à un contrôle de
sécurité supplémentaire et qui estiment que cette
situation peut occasionner de la confusion et un sentiment de
stigmatisation ».
De ces déclarations, il ressort clairement que
les Canadiens ne peuvent s'attendre à une meilleure protection.
Ce qu'ils veulent n'est pas un peaufinage du système de
profilage. Ils veulent son abolition ainsi que celle de
l'intégration du Canada dans l'appareil de
sécurité des États-Unis.
Par exemple, est-ce que Goodale
prendra des mesures pour
que les voyageurs aux États-Unis qui sont signalés comme
des faux positifs ne soient pas harcelés par les agences de
sécurité des États-Unis ou même
disparaissent ? Assumera-t-il la responsabilité des
informations sur les Canadiens qui sont transmises aux
États-Unis
et qui sont
utilisées pour violer leurs droits en toute impunité, un
système qui est déjà condamné ?
Une fois que le système est
légitimé au nom du grand idéal de la
sécurité et de la lutte contre le terrorisme, alors les
violations des droits sont considérées comme des
« dommages collatéraux », des
« erreurs malheureuses », des
« conséquences inattendues », et ainsi de
suite, comme c'est le cas avec les
assassinats ciblés commis au moyen de drones. C'est la
définition la plus hypocrite possible de ce que signifie le
« bien commun ». C'est une vraie farce. La
question de quelle autorité préside sur quelle
juridiction est essentielle pour déterminer qui vous
défendra et dans quelles circonstances.
Dans quel domaine M. Ralph Goodale exerce-t-il son
autorité ? Quelle autorité exerce-t-il ? Et
également, quelle est la définition de l'autorité
du gouvernement fédéral ? Apporter des
réponses à ces questions permettra d'améliorer la
capacité des Canadiens de protéger leur vies.
Note
1. Radio-Canada a rapporté le cas d' un
« garçon de Markham, en Ontario, âgé de
six ans nommé Syed Adam Ahmed, dont les parents disent qu'il est
signalé sur une liste d'interdiction de vol depuis qu'il est
enfant en bas âge.
« Son père, Sulemaan Ahmed, a
partagé une photo sur son compte Twitter qui semble montrer le
nom de son fils, avec l'inscription « DHP »,
l'acronyme pour « Deemed High Profile » - ou
« (Individu) jugé notoire », en
français. Le garçon et ses parents souhaitaient monter
à bord d'un avion du
transporteur Air Canada vers Boston pour assister au match de hockey
annuel de la Classique hivernale.
« Les parents, qui ont deux autres
garçons nés au Canada, les deux de moins de trois ans,
ont déclaré que leurs enfants sont sur des listes
d'interdiction de vol et à cause de cela subissent des retards
à la sécurité des aéroports.
« Ahmed et son épouse, Khadija Cajee
disent qu'ils n'ont jamais eu de réponse claire des
fonctionnaires des ministères des Transports et de la
Sécurité publique, sur exactement quelle liste leur fils
pourrait figurer ou s'il est encore inscrit sur une liste. »
Développements au Venezuela
Le président Maduro prend des mesures pour
sauvegarder la Révolution bolivarienne
Manifestation des
partisans de la Révolution
bolivarienne à l'occasion de l'ouverture de l'Assemblée
nationale, le 5 janvier 2016
Le président du Venezuela Nicolas Maduro a
émis le 15 janvier un décret économique
d'urgence et a ensuite prononcé le discours sur l'État de
l'Union à l'Assemblée nationale au sujet des menaces
auxquelles le projet bolivarien d'édification nationale fait
face, qui rendent le décret économique d'urgence
nécessaire.[1] Le décret a été
présenté au Palais présidentiel Miraflores par le
vice-président à l'Économie Luis Salas.
Le décret économique d'urgence vise
à protéger le droit de tous les
Vénézuéliens aux soins de santé, au
logement, à l'éducation et à la nourriture,
assurant ainsi le progrès social en dépit de la chute des
prix du pétrole. La perte en revenus de la production
pétrolière a été aggravée par la
vague d'inflation spéculative menée par les secteurs des
affaires liés aux partis d'opposition de droite, rapporte
l'Agence de nouvelle vénézuélienne.
Le préambule du décret déclare que
les mesures « doivent être d'une grande magnitude et
d'un impact élevé sur l'économie nationale, sans
affecter les droits aux soins de santé, à la nourriture,
à l'éducation, au travail. Tout cela a été
gagné pour les Vénézuéliens par la
Révolution bolivarienne par la lutte de classe qui a
imposé la volonté
du peuple aux intérêts de la bourgeoisie ».
Pratiquement parlant, le
décret vise à
rendre les ressources de l'année fiscale 2015 disponibles,
assignant des fonds supplémentaires aux soins de santé,
à l'éducation, à la nourriture et au
logement ; il conçoit et prescrit la mise en oeuvre de
mesures pour prévenir l'évasion fiscale et donne à
l'exécutif « l'autorisation de traiter
des causes de la situation actuelle ».
Les mesures donnent aussi à l'administration des
pouvoirs spéciaux temporaires pour augmenter la production et
assurer l'accès aux biens clés, y compris prendre en
charge les ressources des entreprises privées, imposer le
contrôle de la monnaie et prendre les « autres mesures
sociales, économiques ou politiques jugées
nécessaires ».
Dans le premier article, le décret prévoit
que le gouvernement, agissant en accord avec les pouvoirs
alloués par la Constitution bolivarienne, peut prendre
« les mesures appropriées pour répondre
à la situation économique unique et extraordinaire
à laquelle l'État vénézuélien fait
face à l'heure actuelle ».
Il établit aussi que le peuple
vénézuélien doit être capable de jouir de
« ses droits et de l'accès libre aux biens de base et
aux services » et que le décret atténuera
aussi « les effets de l'inflation induite, de la
spéculation, de la valeur fictive de la monnaie et du sabotage
des systèmes de distribution des biens et
services ».
De plus, le décret cherche à
« contrecarrer les conséquences de la guerre des prix
du pétrole qui a [...] créé une sérieuse
crise économique ».
Discours du président Maduro à
l'Assemblée nationale
Dans son discours sur
l'État de l'Union, le
président Maduro a présenté une série
d'importantes réformes pour renforcer l'économie du
Venezuela, tout en critiquant le modèle néolibéral
que l'opposition tente d'imposer au pays. « Il y a deux
modèles, le modèle
néolibéral qui détruit tout et le modèle
chaviste qui est centré sur le peuple », a-t-il dit.
« Ce que nous voulons pour l'année
2016 est que notre pays suive un chemin de développement et
de croissance économique qui génère la richesse et
l'emploi » a déclaré Maduro, ajoutant que le
décret économique d'urgence est nécessaire pour
réaliser cela.
Maduro a déclaré que le gouvernement
formule une alternative au modèle actuel de croissance
économique qui ne sera pas en contradiction avec les
idéaux de la révolution sociale du pays. L'investissement
social sera maintenu et n'est pas négociable, a-t-il dit.
Le président a critiqué ceux du secteur
privé qui sont impliqués dans la production qui ont joint
la spéculation économique dans le cadre de la guerre
économique contre le Venezuela. Il a souligné que le
gouvernement bolivarien a toujours créé les
mécanismes pour la communication et le dialogue avec le secteur
privé sur les questions
économiques, ajoutant que le modèle socialiste est le
seul qui peut surmonter les difficultés économiques. Il a
aussi dit que les attaques promues de l'extérieur ont
conditionné la situation économique actuelle.
Malgré la situation économique complexe,
il a dûment reconnu la majorité dont jouit l'opposition
à
l'Assemblée nationale, tout en réaffirmant que la
Révolution bolivarienne continuera d'aller de l'avant sur la
base de ses valeurs et que le Venezuela est un pays de paix. Il est
connu que les forces de l'opposition ont tenté de fomenter des
troubles
sociaux et des violences afin de renverser la Révolution
bolivarienne.
Le président Maduro a également
critiqué ostensiblement le président du Parlement, Henry
Ramos Allup, pour les « abus perpétrés contre
les symboles du commandant Hugo Chávez et de Simon
Bolivar » , faisant référence à l'ordre
provocateur donné par Ramos Allup que tous les portraits de
Chávez et Bolivar à l'Assemblée
nationale soient retirés. Il a ajouté que les
idéaux de Bolivar sont une constante source d'inspiration et
qu'aucun Vénézuélien ne s'opposerait à
honorer son héritage à l'Assemblée nationale.
Maduro a souligné cela en présentant à Ramos Allup
une
figurine de Bolivar.
Le président du Venezuela a dénoncé
la loi d'amnistie proposée par l'opposition pour libérer
les responsables des guarimbas, l'agitation sociale mortelle
incitée par l'opposition en 2014. Il a appelé les
députés à se rappeler les meurtres de
« 43 personnes, les 900 blessés et les 300
personnes qui sont restées handicapées ». Il
a appelé à une Commission conjointe pour la justice et la
paix afin d'établir une base juridique pour un processus de paix.
Maduro a aussi appelé le parlement à
s'opposer au décret de mars 2015 du président
américain Barack Obama dans lequel il déclare le
Venezuela
une menace pour les États-Unis.
Décrivant les principaux objectifs du
gouvernement pour 2016, le président Maduro a
déclaré que l'investissement social qui assure le
bien-être du peuple vénézuélien va
continuer. Dans ce contexte, le gouvernement travaillera à une
reprise du marché pétrolier, diversifiant la production
afin de briser la dépendance du pays aux revenus
pétroliers. Il a affirmé que le gouvernement continuera
à fournir plus de logements sociaux, appelant ce programme
« un moteur spirituel de la révolution » et
qu'il continuera de protéger les
aînés.
Note
1. Le décret devait initialement être
présenté à l'Assemblée nationale le
5 janvier. Cependant, les actions provocatrices des forces de
l'opposition, y compris leur violation d'une ordonnance de la Cour
suprême de ne pas assermenter trois députés
suspendus en raison d'allégations d'achats de votes, ont
perturbé le fonctionnement de
l'Assemblée pendant plusieurs jours.
De nouvelles mesures pour développer et
renforcer l'économie nationale
Manifestation
à l'occasion de l'ouverture de
l'Assemblée nationale, 5 janvier 2016
Le gouvernement vénézuélien prend
d'importantes mesures pour renforcer l'économie du pays afin de
surmonter la guerre économique menée par les oligarques
réactionnaires du pays et apporter de la stabilité au
peuple vénézuélien.
Dans une entrevue avec les médias d'État,
le ministre de l'Industrie et du commerce Miguel Perez Abad a
souligné que le pays a besoin des efforts du gouvernement et de
ceux des travailleurs, des entrepreneurs, des universités et des
centres de recherche pour transformer le Venezuela en un pays puissant
et réaliser une diversification
économique.
Perez Abad a dit que le gouvernement améliorera
et soutiendra les initiatives productives des conseils communaux, des
entreprises sociales, des artisans de même que des petites,
moyennes et grandes industries. Tout cela, a-t-il noté, a
été proposé pour remplacer les importations,
augmenter la production alimentaire et créer de nouvelles
technologies pour développer davantage les capacités et
les systèmes de distribution du pays.
Il a indiqué qu'un nouveau système
financier sera implanté afin d'appuyer ces initiatives et
réduire graduellement tout obstacle pour les entrepreneurs, sous
le contrôle de l'État.
Perez Abad a dit que les industries de base dans la
région Guyana du Venezuela - production de fer, d'acier et
d'aluminium - sont importantes pour le développement industriel
du Venezuela et les exportations non traditionnelles par delà le
pétrole. À cet égard, il a annoncé une
rencontre le 13 janvier dans l'État de Bolivar avec les
conseils d'administration et les employés de ces compagnies pour
recueillir les propositions, plans et projets afin d'élaborer un
plan conjoint pour améliorer la performance de ce groupe
économique dans cette région importante.
Il a dit que l'objectif est d'utiliser les industries de
base pour créer plus de valeur au pays et ceci comprend la
création de plus d'emplois.
Au sujet du développement de l'industrie
pétrolière, le ministre a noté qu'il y a plusieurs
usines produisant des biens dans le pays qui remplacent les
importations « et qui créent des emplois bien
payés, réalisant la souveraineté technologique et
productive ». Il faisait référence à la
ceinture pétrolière de l'Orinoco, où, a-t-il dit,
22 coentreprises ont été mises en place pour
remplacer les importations.
Il a ajouté que la compagnie
pétrolière d'État PDVSA « demeure un
des plus grands acheteurs dans le pays, et nous développons les
chaînes de production autour du secteur
pétrolier », ce qui ajoute à la valeur
créée dans le pays.
Nouveau plan pour se rétablir des bas prix du
pétrole
Le président
vénézuélien
Nicolas Maduro a annoncé lors d'une diffusion
télévisuelle et radiophonique qu'il a chargé le
ministre du Pétrole et des mines Eulogio Del Pino de
présenter un nouveau plan d'action pour que le pays se
rétablisse du bas prix du pétrole brut, de pair avec les
pays membres et non
membres de l'Organisation des pays exportateurs
de pétrole (OPEP). Les prix du pétrole ont atteint leur
plus faible niveau en 12 ans , un prix moyen de 24 $ le baril.
Le président a critiqué les tentatives des
États-Unis, dans le marché pétrolier, de miner les
économies des États avec lesquels il n'est pas d'accord
en augmentant la production pétrolière issue de la
fracturation. Il a déclaré que ces pays « sont
déterminés à être libres,
indépendants et souverains et nous ne nous agenouillerons pas
devant les
intérêts transnationaux ».
Le président a dit que même avec le prix du
pétrole à 24 $ le baril, les droits sociaux du
Venezuela - il a spécifiquement mentionné le droit au
travail, au logement et aux pensions - demeureront. Il a comparé
cela à la situation d'autres pays et compagnies
pétrolières qui - faisant face à une chute de
70 % du prix - ont procédé à
des mises à pied massives, comme c'est le cas de BP basé
au Royaume-Uni qui a annoncé le 12 janvier
l'élimination de
4 000 emplois.
Il a souligné que la chute brutale des prix du
pétrole ouvre des opportunités pour commencer une
nouvelle phase de la révolution économique du pays.
S'adressant du Palais Miraflores aux travailleurs
pétroliers du pays le 12 janvier, Maduro a
déclaré que des efforts doivent être faits pour
créer de nouvelles sources de devises en dollars, ce qui est
déjà en cours, et que le rythme doit être
augmenté. Il a fait ces remarques dans le contexte de la
signature d'une nouvelle convention
collective avec les travailleurs pétroliers de PDVSA pour
2015-2017. La convention fait suite à la discussion de plus de
35 000 propositions dans des rencontres de syndicats
régionaux et inclut une augmentation salariale de 143 %,
rétroactive à octobre 2015. Cela touche plus de
83 000 hommes et femmes travaillant dans
l'industrie pétrolière.
Renforcer l'industrie de la pêche
Renforcer l'agriculture et la pêche en
2016 sera aussi un objectif fondamental du gouvernement
vénézuélien.
Au Palais présidentiel Miraflores à
Caracas le 9 janvier, le président Nicolas Maduro a
annoncé la création du ministère de la Production
agricole et des terres qui sera mené par Wilmar Castro Soteldo
qui, avec l'appui du peuple, travaillera à consolider la
production de 19 551 tonnes de nourriture, cultivées
sur
2 458 925 hectares.
L'inauguration de ce ministère a pris
place au Centre technique de production socialiste Florentino, dans
l'État de Barinas, en présence des fermiers des
États de Miranda, Bolivar, Barinas et Monagas, qui ont
organisé des ateliers et discuté de stratégies
pour augmenter la production alimentaire.
« En raison du capitalisme et de l'imposition
du modèle pétrolier du Nord, la culture, la connaissance
et le travail dans les champs et la terre ont été
abandonnés pendant environ 100 ans. Avec la Révolution
bolivarienne, cependant, les conditions de base et fondamentales ont
préparé le terrain pour faire le saut et agir d'une
manière
progressive et en temps opportun », a dit le
président.
Maduro a aussi parlé du besoin de
révolutionner l'industrie de la pêche et de l'aquaculture.
« Le Venezuela a une très importante
industrie de la pêche ... », a dit Maduro. Il a
donné au vice-président exécutif Aristobulo
Isturiz le mandat de créer de nouveaux modèles
complets de communautés de pêche productive pour inclure
les pêcheurs dans le processus de transformation
économique.
« Je donne cette tâche à
Aristobulo Isturiz, de concevoir de nouvelles communautés de
pêcheurs. Voyons à quel point nous aurons un impact dans
la première moitié de cette année en leur donnant
tous les services et le soutien », a-t-il dit.
Le gouvernement inclura les pêcheurs dans ses
importantes missions sociales - Logement Venezuela, Barrio Nuevo et
Barrio Tricolor - et dans le système de sécurité
sociale, pour leur assurer une pension de retraite, tous les soins et
avantages sociaux.
Il a aussi annoncé que dans les prochains jours,
des sessions de travail et de négociations auront lieu avec les
compagnies publiques et privées pour créer des
stratégies de croissance du secteur de la pêche et faire
progresser les objectifs déterminés par l'État
vénézuélien en 2016, lorsque « la
Révolution bolivarienne fera face à une grande
tempête économique ».
Ces rencontres, a-t-il dit, serviront à
élaborer des méthodes appropriées pour exporter du
poisson afin d'apporter des devises étrangères. Il a
déclaré que c'est un objectif important que de
transformer le Venezuela en une puissance de la pêche pour la
consommation domestique et l'exportation. À cette fin, le
ministère des Pêches et de
l'Aquaculture a été créé « en
tant qu'instrument pour résoudre toutes les questions et doubler
la capacité de production de l'industrie de la pêche du
Venezuela », a-t-il dit.
Le nouveau ministère des Pêches et de
l'Aquaculture, qui sera mené par Angel Belisario, a
été inauguré le 9 janvier dans l'État
de Sucre, près des pêcheurs pour leur donner l'attention
et la formation nécessaires pour l'exercice de leurs fonctions
par rapport aux objectifs de la nation.
Agriculture
Le nouveau ministre de l'Agriculture et des Terres
Soteldo a lancé une série de mesures le 9 janvier
visant à ce que le pays remette la production alimentaire sur
les rails.
Au moins 19 points d'action ont été
mis de l'avant par Soteldo, incluant la fourniture d'une assistance
technique et financière accrue aux campesinos, l'augmentation de
l'agriculture urbaine et la plantation de 50 000 hectares de soya.
Il a aussi fait le geste sans précédent de
décentraliser certains des plus importants instituts agricoles
du pays tels que l'Institut national de la terre (INTI) et l'Institut
national du développement rural (INDER).
Les deux organismes seront transférés de
la capitale aux États ruraux de Cojedes et de Portuguesa
respectivement. Quatre bureaux régionaux Agropatria seront aussi
ouverts dans Merida, Portuguesa, Guarico et Zulia afin de promouvoir et
financer la production agricole à petite échelle parmi
les citoyens.
Le ministre Soteldo a dit que les mesures visaient
à éliminer la dépendance de longue date du pays
aux importations et assurer la disponibilité de
« nourriture à prix abordable » pour les
plus vulnérables. Il a ajouté que le gouvernement
souhaitait éventuellement exporter les produits
vénézuéliens.
Selon Soteldo, l'objectif du ministère pour
2016 est de cultiver près de 2,5 millions d'hectares
dans les régions rurales de la nation et produire
19,5 millions de tonnes de nourriture. Cela impliquera un
investissement de 7 milliards de bolivars et la création de
la mission « Ma ferme bien équipée »
pour
fournir du financement aux fermiers dans un certain nombre de
régions. Les autorités au niveau de l'État seront
également créées pour assurer que ces objectifs
sont atteints, aux côtés des gouverneurs des États.
« Laissons le peuple décider quoi
faire avec ceux qui ne parviennent pas à atteindre nos objectifs
de récolte », a déclaré Soteldo, qui a
invité les Conseils de Campesinos de la base et le Conseil
national présidentiel Campesino à aider à la
supervision des mesures et de la récolte de 2016.
Dans d'autres commentaires, Soteldo a
révélé qu'une enquête immédiate
menée par le ministère sur le coût de la production
nationale de la viande, du lait et du sucre commencera la semaine du 10
janvier. Il a dit que son ministère interviendra aussi pour
baisser les coûts de production dans un effort pour stimuler les
producteurs.
« Les producteurs m'ont enseigné,
parce que parfois nous devons être humbles sur ces questions,
comment apprendre davantage sur la réalité de notre
peuple », a dit le ministre, qui expliquait qu'il a
été aux champs avec les producteurs depuis qu'il est
entré en fonction.
Venezuelanalysis.com rapporte que le gouvernement
bolivarien a tenté à plusieurs reprises de bâtir
une production alimentaire et un réseau de distribution
nationaux dirigés par l'État. Mais l'importation, la
production et la distribution de la nourriture sont toujours largement
contrôlées par les monopoles privés et
particulièrement par le
conglomérat Polar.
L'opposition s'attaque au fonctionnement
de
l'État et aux droits du peuple
Les partisans de la
révolution bolivarienne se
rassemblent le 5 janvier 2016 devant l'Assemblée
nationale à l'occasion de son ouverture.
Depuis sa victoire à l'élection
législative du 6 décembre 2015, la coalition des
partis d'opposition vénézuéliens connue sous le
nom de MUD a entrepris des attaques sérieuses contre le
fonctionnement normal de l'État vénézuélien
et contre les droits du peuple.
Un acte de défi à la Cour suprême
et une perturbation
de l'Assemblée nationale
L'Assemblée nationale, qui a repris ses travaux
le 5 janvier, a été gravement perturbée par
des manoeuvres intéressées des forces de l'opposition,
dont le nouveau président de l'Assemblée nationale, Henry
Ramos Allup.
On a d'abord déclaré que MUD avait
remporté 112 sièges, une majorité des deux
tiers qualifiée de super majorité, à
l'élection législative du 6 décembre 2015.
Cela aurait donné la possibilité d'adopter des motions et
des lois pratiquement sans opposition et d'accroître ainsi les
menaces à la Révolution bolivarienne. Toutefois, les
allégations d'achat de votes ont abouti à la Cour
suprême qui a temporairement bloqué les quatre
législateurs élus dans l'État d'Amazonas, y
compris un candidat affilié au Grand Pôle patriotique
(GPP), en attente d'une enquête complète.
Néanmoins, l'opposition a utilisé sa
majorité pour imposer l'assermentation illégale de ses
trois députés et a enlevé toute
légitimité à l'Assemblée nationale.
Cela a forcé une nouvelle intervention de la Cour
suprême qui a statué le 11 janvier que
l'Assemblée nationale du pays est dépourvue de tout
pouvoir parce que la coalition de l'opposition a violé la
décision antérieure du tribunal. « Les
décisions prises ou à prendre par l'Assemblée
nationale, alors que ces citoyens en feront partie,
seront absolument nulles », peut-on lire dans la
déclaration de la cour. Il a également été
ordonné à l'Assemblée nationale de
« procéder à la destitution immédiate
de [les trois candidats de MUD] Nirma Guarulla, Julio Ygarza et Romel
Guzamana, qui doit être vérifiée et
enregistrée en session ordinaire ». Toute
l'Assemblée
nationale a par la suite été suspendue.
Les décisions de MUD invalidées par la
décision de la cour comprennent la décision
unilatérale du chef de l'opposition et président de la
Chambre Henry Ramos Allup de retirer les portraits de l'ancien
président vénézuélien Hugo Chávez et
du héros de la libération nationale Simon Bolivar des
chambres du Congrès.
Le 12 janvier, l'opposition a décidé
que ses trois députés suspendus démissionneraient
et l'Assemblée nationale a été autorisée
à reprendre ses travaux. Cependant, ce fut seulement une
manoeuvre pour lancer de nouvelles attaques contre le fonctionnement de
l'organe législatif.
La démission des députés suspendus
aurait dû signifier que l'allégation de MUD d'avoir obtenu
une super-majorité des deux tiers est fausse. Ramos Allup
prétend maintenant que les démissions équivalent
à une réduction du nombre total de sièges à
l'Assemblée nationale et il a proclamé qu'en vertu du
nouveau nombre de sièges, MUD a une
majorité des deux tiers.
Pendant ce temps, le gouverneur de l'État
d'Amazonas affilié à MUD, Liborio Guarulla, a
déposé une motion contre la décision de la Cour
suprême de suspendre les députés , à l'effet
qu'elle aurait « pratiquement éliminé un
État fédéral qui représente 20 % du
territoire du pays ».
Les machinations de Ramos Allup et du gouverneur
Guarulla sont un déni du problème sérieux que la
Cour suprême a soulevé. TeleSUR écrit ceci au sujet
de la réponse initiale du tribunal face à la contestation
des résultats dans l'État d'Amazonas qui a conduit
à la suspension des quatre députés :
« Dans les décisions qui sont
affichées en ligne, le tribunal n'a pas précisé
les raisons pour lesquelles il a soutenu la contestation, mais les
candidats qui l'ont soumise citent un certain nombre
d'irrégularités électorales, y compris
d'éventuelles fraudes, un nombre élevé de votes
vierges et, surtout, l'achat de votes.
« L'allégation selon laquelle les
candidats et les politiciens ont été engagés dans
l'achat de votes dans l'État d'Amazonas a fait surface peu
après les élections et bien avant que le tribunal ait
statué de suspendre les quatre candidats.
« Le 16 décembre, Jorge
Rodriguez, une figure de proue au sein du Parti socialiste du Venezuela
et la tête dirigeante de la campagne de ce parti, a rendu public
un enregistrement qui supporte les allégations d'achat de votes
et implique Victoria Franchi, une associée du gouverneur de
l'Amazonas, membre de l'opposition.
« Dans l'enregistrement, on entend Franchi
parler à une personne non identifiée, décrite
comme un agent infiltré, au sujet d'un complot visant à
payer des gens pour accompagner les personnes âgées et les
personnes peu alphabétisées le jour du scrutin afin de
s'assurer que ces gens votent pour les candidats de la coalition de
l'opposition.
« On entend Franchi offrir de payer pour des
gens qui vont se faire passer pour des personnes
décédées et voter en leur nom.
« Nous voulons gagner par tous les moyens
nécessaires », dit Franchi vers la fin de
l'enregistrement.
« Si les allégations d'achat de votes
étaient prouvées, cela constituerait un crime en vertu de
la Loi électorale du Venezuela. Les autorités devraient
ensuite déterminer si le crime est grave ou suffisamment
important pour justifier de nouvelles élections dans
l'État touché. »
L'opposition s'attaque au droit au logement
À la reprise de l'Assemblée nationale, le
leader adjoint de MUD, Julio Borges, a saisi l'occasion, le
12 janvier, pour présenter un projet de loi qui remettrait
les titres de propriété des maisons construites par la
Grande Mission vénézuélienne du logement (GMVV)
aux résidents qui,
selon ce qu'affirme l'opposition, ne peuvent à présent
que conserver un bail permanent qui ne peut être
cédé ou vendu. Ce projet de loi sera débattu
durant la semaine du 18 au 22 janvier.
Borges prétend que le fait de transformer
l'investissement social massif en un régime de
propriété privée va créer des emplois et
accélérer la construction, assurant ainsi la
« démocratisation de la
propriété ». Le député
d'opposition Delsa Solorzano a renchéri en disant que
« nous croyons en un Venezuela de
propriétaires ».
Ricardo Molina, l'ancien ministre du Logement et de
l'Habitat, a souligné la nature douteuse du projet de loi,
affirmant qu'il « est fondé sur l'ignorance ou la
manipulation ». Il a précisé que les articles
9 et 13 de la présente Loi sur la
propriété permettent aux familles, si elles en ont le
besoin ou le désir, de vendre leur
maison. « Cela signifie que la maison est la
propriété de la famille », a-t-il
expliqué.
Molina a expliqué en outre que l'actuelle Loi sur
la propriété interdit que les maisons construites par le
GMVV entrent sur le marché privé spéculatif et que
supprimer cette interdiction est le but réel du projet de loi de
l'opposition, qui sera débattu la semaine prochaine.
La GMVV est considérée comme l'une des
principales initiatives du président Nicolas Maduro et de son
prédécesseur Hugo Chávez. Elle a permis la
construction de plus d'un million de maisons pour les familles
vénézuéliennes depuis sa fondation en 2011, la
priorité étant donnée aux familles pauvres.
L'opposition dépose un projet de loi pour
relâcher des criminels condamnés
Alors que la plate-forme électorale du MUD
déclare que la coalition va entreprendre des réformes
économiques afin d'aider le peuple, ses actions à
l'Assemblée nationale indiquent que sa seule priorité est
de s'emparer du pouvoir politique pour faire
avancer son objectif étroit de renverser le gouvernement Maduro
et la Révolution bolivarienne.
Le 14 janvier, l'opposition a déposé
un projet de loi pour accorder l'amnistie à Leopoldo
López, reconnu coupable et condamné à 13 ans
de prison pour son rôle dans l'incitation à des troubles
sociaux violents en 2014 dans lesquels 43 personnes ont
été tuées et plusieurs centaines d'autres
blessées, dont certaines de
façon permanente.
Le chef du bloc parlementaire du GPP Hector Rodriguez a
dénoncé la loi d'amnistie proposée comme un
affront à tous ceux qui ont été tués ou
blessés et à leurs familles.
Rodriguez a également rejeté
l'ingérence de l'instrument hégémonique des
États-Unis dans la région, l'Organisation des
États américains (OÉA), qui tente de
dépeindre López comme un prisonnier politique.
« Il n'y a pas de prisonniers politiques au Venezuela, il
n'y a personne en prison pour avoir pensé différemment.
Les gens
emprisonnés sont des individus qui ont commis des
crimes », a-t-il dit.
La législatrice du GPP, Tania Diaz, a
souligné qu'une motion adoptée le 14 janvier par
l'opposition majoritaire, qui exhorte le Venezuela à se
conformer aux résolutions internationales, a
précédé le dépôt du projet de loi
d'amnistie ainsi que celui sur la « réconciliation
nationale ». Tous ces éléments font partie
d'une stratégie
pour blanchir les crimes de ceux qui ont incité à la
violence meurtrière contre le peuple, a-t-elle dit.
De nouvelles attaques de la part de l'Organisation des
États américains
Le 11 janvier, le secrétaire
général de l'OÉA, Luis Almagro, a menacé
d'expulser le Venezuela de l'OÉA en utilisant la Charte
démocratique interaméricaine à cause de la juste
position prise par la Cour suprême. Dans une lettre au
président Maduro,
Almagro a décrit la suspension des trois députés
de l'opposition comme un « coup direct porté à
la volonté du peuple ». Il a également averti
Maduro de ne pas « fausser » les résultats
électoraux. Étonnamment, Almagro n'avait rien à
dire sur les graves allégations d'achat de votes qui peuvent
avoir faussé le résultat des
élections. Sa lettre indique clairement la connivence entre
l'opposition du MUD et les intérêts étrangers pour
trahir l'intérêt national et violer le droit du peuple
vénézuélien à la souveraineté.
L'OÉA est tristement célèbre pour
son ingérence permanente dans les affaires internes du Venezuela
et d'autres pays. Dans les jours qui ont précédé
les élections du 6 décembre 2015, Almagro a remis en
question l'équité du système électoral
vénézuélien reconnu à l'échelle
internationale, alimentant les rumeurs non fondées de fraude
circulant dans la presse internationale, qui ont ensuite
été réduites au silence par la reconnaissance
immédiate par le président Maduro de la victoire
imposante de l'opposition, a souligné Venezuelanalysis.com. Le
fait que les allégations de fraude et d'achat de votes ont
conduit à la suspension de quatre députés devrait
plutôt être une indication
que le système électoral vénézuélien
prend ces questions au sérieux.
Les déclarations du secrétaire
général de l'OEA ont été vertement
rejetées par le bloc parlementaire du GPP.
« L'OÉA n'a pas d'affaire à s'ingérer
dans les affaires du Venezuela [...] elle est une organisation
totalement dépourvue de légitimité », a
affirmé le législateur du Parti socialiste du Venezuela
et ancien président de
l'Assemblée nationale Diosdado Cabello.
(avn.info.ve,
Venezuelanalysis.com, Telesur)
Le gouvernement dénonce la guerre
que lui
livrent les médias
Le 15 janvier, la ministre des Affaires
étrangères du Venezuela, Delcy Rodríguez, a
dénoncé la campagne des monopoles médiatiques
privés menée contre ce pays.
Dans une déclaration publiée sur le site
du ministère des Affaires étrangères du Venezuela,
Rodriguez a déclaré que le but réel de cette
croisade à l'appui des forces de l'opposition est une
intervention étrangère.
Elle a dit que le Venezuela est également
confronté à d'autres pressions orchestrées de
l'étranger par le biais des missions diplomatiques au Venezuela.
Elle a ajouté que les actions récentes de
députés de l'opposition confirment qu'ils suivent un
scénario dirigé de l'étranger, comme l'a
indiqué précédemment le président Nicolas
Maduro.
Rodriguez a condamné l'ingérence et
l'agression incessantes des derniers mois par les États-Unis,
soulignant la façon dont ils utilisent des méthodes
coercitives à l'encontre des pays qui cherchent leur propre
voie. Elle constate qu'un scénario similaire est en train
d'être suivi, un scénario d'agression permanente dans les
domaines économiques
et financiers.
Elle a rappelé que toutes les invasions et
attaques militaires menées par les États-Unis et ses
alliés contre des pays comme l'Irak, la Libye, l'Afghanistan et
d'autres, ont été précédées par de
fortes campagnes médiatiques.
De nouvelles initiatives pour communiquer
la
vérité de la révolution au peuple
Dans le cadre de la lutte contre cette guerre
médiatique, le président Maduro a appelé à
l'approfondissement du travail de communication de la Révolution
bolivarienne afin d'en présenter ses réalisations.
Le 9 janvier, Maduro a annoncé la formation
de l'état-major en matière de communications, dans le
cadre de la nouvelle politique de communication que le gouvernement va
entreprendre au cours de 2016.
« L'état-major de communication a
été mis en place aujourd'hui, avec un groupe
d'invités, des intellectuels, des experts pour construire la
nouvelle politique de communication de la vérité de notre
pays, la nouvelle politique de communication de la révolution.
Nous venons juste de recevoir le rapport, de le commenter, d'offrir des
guides
et de prendre des décisions en ce qui a trait aux
éléments clés pour que notre peuple soit bien
informé et bien préparé », a-t-il dit.
Il a réitéré que la
Révolution bolivarienne est confrontée à une
majorité de droite à l'Assemblée nationale, qui a
menacé d'abroger les lois remportées par le pouvoir
populaire depuis plus de 16 années de travail continu.
« La droite parlementaire veut imposer
l'ancien modèle néolibéral, tout privatiser,
dérèglementer les lois du travail en faveur du
désinvestissement mondial, imposer la
désindustrialisation et les catastrophes économiques que
d'autres pays subissent encore, comme l'Argentine », a-t-il
dit.
Cependant, la droite est confrontée à un
obstacle majeur : le peuple organisé prêt à
défendre le projet bolivarien mis de l'avant par le commandant
Hugo Chávez en 1999, et dirigé aujourd'hui par le
président Nicolas Maduro.
« Le pouvoir du peuple est le gouvernement,
nous sommes les instruments de la révolution pour permettre au
peuple d'avoir un accès direct au pouvoir et soyez
assurés qu'en faisant confiance à notre peuple, nous ne
faillirons pas », a déclaré le
président.
Haïti
La crise politique s'approfondit
La crise politique en Haïti continue de s'exacerber
alors que les cercles dominants tentent de donner de la
légitimité à un processus électoral
totalement discrédité qui a comme objectif premier
d'imposer un gouvernement au service d'intérêts
monopolistes étrangers privés.
Le deuxième tour reporté une fois de plus
La deuxième ronde de l'élection
présidentielle prévue pour le 27 décembre et
reportée au 17 janvier a de nouveau été
repoussée, cette fois au 24 janvier. Alors que de nouvelles
et nombreuses irrégularités et fraudes liées au
processus électoral ont été
révélées de façon
détaillée avec la publication du rapport de la Commission
de vérification électorale indépendante, le
Conseil électoral provisoire (CEP) de Pierre Louis Opont a
annoncé qu'il serait impossible d'organiser des élections
le 17 janvier. Le Haiti Sentinel écrivait le
6 janvier :
« Pourtant, quatre jours plus tard, suite
à une réunion avec le président Michel Martelly et
sans aucun changement au processus électoral, Opont a
informé le Palais national et la nation qu'il était
prêt à garantir des élections pour le
24 janvier 2016.
« Par le biais d'un communiqué de
presse en date du 5 janvier 2016, Opont a dit qu'il jugeait
important de respecter les dates constitutionnelles du 11 janvier
et du 7 février 2016, dates auxquelles devraient
siéger respectivement la nouvelle législature et un
président intronisé. »
L'ONU, l'Organisation des États américains
(OÉA), les États-Unis, le Canada, la France et d'autres
gouvernements étrangers qui continuent de s'ingérer
directement dans les affaires internes d'Haïti essaient
désespérément de donner une
crédibilité au frauduleux processus électoral et
appuient la tenue d'une ronde ultime d'élections en janvier
afin de respecter la date butoir du 7 février. Le Canada,
lui, n'a rien dit sur son rôle dans la surveillance de ces
élections frauduleuses mais fait maintenant des pieds et des
mains pour essayer de les légitimer. L'OÉA a
déclaré le 7 janvier que fixer le dernier tour des
élections au 24 janvier était « un pas
dans la bonne
direction ».
La commission de vérification électorale
indépendante confirme des irrégularités massives
relevées à la première ronde
Le blogue Élections Haïti signale que
« le dimanche 3 janvier, la Commission de
vérification électorale indépendante a émis
son rapport sur les élections présidentielles du
25 octobre. Créée le
22 décembre par le président Martelly suite aux
demandes pour une enquête indépendante, la Commission de
vérification s'est réunie pendant la période de
congé avec les membres du conseil électoral, des
représentants du gouvernement, des observateurs
d'élections, des candidats et d'autres groupes concernés
et a procédé à la vérification de
1 771 feuilles de pointage choisies de façon
aléatoire.
Lors des élections
présidentielles du 25 octobre 2015 en Haïti
« Selon le rapport, le vote du
25 octobre a en effet été entaché de 'graves
irrégularités' qu'on pourrait 'qualifier de fraude'.
« Les témoignages recueillis
étaient unanimes à l'effet que les élections du
25 octobre étaient entachées
d'irrégularités et qu'un grand nombre de candidats ont,
par le biais de leurs représentants aux bureaux de vote,
tiré avantage de ces irrégularités qu'on pourrait
qualifier de fraude. (p.10)
« L'échantillon de feuilles de
pointage examinées par la Commission de vérification a
révélé des profondes lacunes dans le processus
électoral. 92 % des feuilles de pointage examinées
au hasard par la commission contenaient au moins une
« anomalie importante » et 54,1 %
contenaient trois anomalies
importantes ou davantage. Selon les statistiques recueillies par la
Commission, 56,7 % des feuilles de pointage montraient des signes
évidents de ratures et de modifications ('ratures avec
modifications') tandis que 28,3 % des feuilles de pointage
n'avaient pas été plastifiées, une mesure qui vise
à éviter les altérations après le vote.
« La Commission a aussi
révélé qu'un grand nombre de personnes avaient
voté sans les pièces d'identité requises.
57,1 % des feuilles de pointage contenaient des votes sans
signature correspondante ou sans l'empreinte digitale de
l'électeur inscrit sur la liste électorale. 46,8 %
des feuilles de pointage examinées contenaient
des votes ayant été faits sur la base d'un numéro
de carte d'identification nationale (CIN) invalide, et 30,6 % des
feuilles de pointage contenaient des votes qui n'avaient aucun
numéro de CIN. L'ampleur de ces irrégularités est
d'un ordre potentiellement massif. Un membre de la Commission, Rosny
Desroches, a déclaré lors d'une entrevue
radiophonique à Radio Vision 2000 qu'à un bureau de vote
à La Saline, 200 personnes avaient voté sans produire un
numéro de CIN, alors que 25 ont voté sans carte de
vote.
« Le rapport a confirmé les
accusations portées par plusieurs observateurs à l'effet
que le système de mandataires (représentants de partis
politiques) a été exploité de façon
systématique pour produire des votes frauduleux le jour des
élections [...] ».
Le blogue Élections Haïti note
cependant : « Malheureusement, la Commission n'a pas eu
le courage d'évaluer l'ampleur des problèmes dans son
rapport du 25 octobre. Celui-ci n'établit jamais
jusqu'à quel point l'élection présidentielle a
été compromise par de telles 'irrégularités
pouvant être qualifiées de fraude'. Ni
n'identifie-t-il les candidats qui ont le plus tiré profit de
ces irrégularités, notant de façon timide que les
partis politiques en général ont été 'une
source potentielle d'irrégularités, de fraude et de
corruption dans la compétition électorale'. (p.6) Le
rapport de la Commission était souvent ambigu sur la question
à savoir si les sérieuses irrégularités
trouvées constituaient en effet une 'fraude '. [...]
« Le rapport fait une recommandation tout
aussi ambiguë sur la nécessité d'un 'examen
exhaustif du niveau technique de responsabilité de l'appareil
électoral pour révéler des
irrégularités souvent qualifiées de fraude
massive'. (p.12) Par ailleurs, dans ses recommandations, la Commission
ne propose pas de recomptage en règle du vote ou
de nouvelles élections, une omission qui a poussé le
commissaire Gédéon Jean du Réseau national de la
défense des droits de la personne à refuser de signer le
document final. [...]
« La Commission de vérification a
noté dans son rapport que le rôle
prépondérant des puissances étrangères
avait miné la confiance des Haïtiens dans le processus
électoral. 'La perception d'ingérence de la part des
acteurs internationaux dans les décisions majeures de la nation
a engendré la confusion et a discrédité les
autorités en place
du pays'. [...]
« En somme, le rapport constitue un document
contradictoire qui contribuera davantage à exacerber la crise
électorale qu'à la résoudre. La
Commission elle-même reconnaît ce que signifie la poursuite
des élections sans corriger les résultats des
élections précédentes : 'Le fait d'avoir un
président de la République et d'autres
représentants élus suite à des élections
entachées par de graves irrégularités ne fera
qu'exacerber davantage la crise politique et l'instabilité du
pays'. (p.1). Néanmoins, hormis une déclaration
générale à l'effet que les violations à la
loi électorale doivent être punies, la Commission ne
propose aucune recommandation permettant de rectifier les
élections présidentielles, même si elle
reconnaît que les élections du 25 octobre ont
été entachées par de sérieuses
irrégularités. »
Jude Célestin se retire du deuxième tour
L'équipe électorale du candidat Jude
Célestin, le candidat à la présidence sous la
bannière de la « Ligue alternative pour le
progrès et l'émancipation haïtienne »
(LAPEH), qui a terminé deuxième lors de la
première ronde électorale, a annoncé qu'il
participera au deuxième tour
le 24 janvier seulement si d'importants changements
recommandés récemment par la Commission de
vérification électorale indépendante sont
adoptés, selon un reportage du 8 janvier de l'Associated Press.
Célestin a dit au Miami Herald le
7 janvier que le président sortant Martelly
« devra mener l'élection avec un seul
candidat ». Le CEP affirme qu'à défaut d'une
démission en bonne et due forme du processus électoral de
la part de Célestin, son nom paraîtra sur les bulletins de
vote du deuxième tour qu'il choisisse ou non de faire campagne.
Un porte-parole pour la commission, Rosny Desroches, a
dit qu'il avait constaté peu de progrès dans
l'amélioration du processus et dans l'atténuation des
tensions depuis la publication des recommandations de la Commission le
3 janvier.
La démission de Célestin laisse un seul
candidat en lice, Jovenel Moïse, un candidat qui a l'appui du
président Martelly. S'il accède à la
présidence, Jovenel poursuivra sans doute le règne
illégitime du régime Martelly en faveur des
États-Unis et d'autres intérêts étrangers.
L'assermentation de l'Assemblée nationale et du
sénat transgresse la loi électorale et la constitution
Une Assemblée nationale composée de
92 députés et un sénat comprenant
14 membres - tous élus le 19 août et le
25 octobre 2015 - ont été assermentés le
10 janvier. Il y a toujours plusieurs sièges
libres à la législature et au sénat et les
élections à ces sièges sont aussi prévues
pour le 24 janvier.
Le Haiti Sentinel écrit :
« Le décret électoral et la constitution
d'Haïti indiquent clairement que l'investiture de membres au
parlement doit avoir lieu suite à la tenue d'élections.
Au moment où la confiance des Haïtiens dans le processus
électoral est à son plus bas, les élections ne
sont pas terminées puisqu'il reste trois
postes sénatoriaux ainsi que plusieurs postes de
députés à combler.
« En outre, la constitution haïtienne
requiert que l'investiture d'une nouvelle chambre de
députés se tienne le deuxième lundi de janvier, en
l'occurrence, le 11 janvier 2016. Pour éviter les
manifestations qui s'organisaient contre l'investiture ainsi qu'un
boycott par les candidats eux-mêmes, le régime Martelly
s'est empressé
d'assermenter les supposés vainqueurs une journée plus
tôt. »
Pour cette raison, « La
cérémonie, qui débuta à 10 h, heure locale,
au sein de l'édifice du parlement et qui n'avait pas
été annoncée en bonne et due forme, se
déroula dans la plus grande discrétion par crainte de
manifestations s'y opposant », écrit Haïti
Liberté. Malgré tout, une manifestation a eu lieu
devant le
parlement pour dénoncer l'illégitimité de ces
procédures.
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