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Plusieurs seront déçus parce que cette approche n'a pas pour but de s'attaquer aux problèmes de la société et de trouver de nouvelles sources de revenus au sein de l'économie elle-même, dans l'entreprise publique par exemple ou dans l'établissement d'une autorité publique dans le secteur de gros ou en forçant le gouvernement fédéral à autoriser les provinces à emprunter directement de la Banque du Canada, comme c'était chose courante lorsque le Canada a été bâti. Les travailleurs vont devoir décider si les mesures comprises dans le budget leur sont favorables en ce moment et décider de comment contribuer à régler les problèmes sérieux auxquels ils font face. Le budget comprend : « Une gestion prudente de la croissance des dépenses ramenée à 2 % par année pour les quatre prochaines années alors que les revenus vont augmenter de 6 % par année pendant la même période. Un gel de salaire pour les ministres, les députés et le personnel politique pour toute la durée de cette législature. Un examen approfondi des agences, des conseils d'administration et des commissions de l'Alberta. Une embauche restreinte dans toute la fonction publique albertaine. Une nouvelle Loi de la planification et de la transparence fiscales qui va limiter la dette du gouvernement à 15 % du PIB nominal, soit la moitié du pourcentage moyen dans les provinces canadiennes. » On lit dans un communiqué de presse du gouvernement : « Le budget 2015 établit les fondations d'une économie plus forte et diversifiée tout en stabilisant les services de première ligne dont dépendent les Albertains. » « Ce plan va permettre de réaliser trois priorités clés pour les Albertains : - la stabilisation des services publics de première ligne comme la santé, l'éducation et les services sociaux ; - une voix prudente vers le retour à l'équilibre ; - la stimulation de la création d'emplois et de la croissance et de la diversification de l'économie. » Joe Ceci, le président du Conseil du Trésor et le ministre des Finances, a eu ces mots sur le budget : « Les Albertains nous ont dit qu'ils veulent un plan qui mène à de bons emplois et à une économie forte. Ils nous ont qu'ils veulent que nous protégions la santé et l'éducation de leurs familles tout en faisant en sorte que chaque dollar public est bien dépensé et c'est exactement ce que nous allons faire. » « Le budget 2015, lit-on dans le communiqué, assure un financement stable aux hôpitaux, aux écoles et aux services sociaux de l'Alberta et renverse les coupures effectuées par le gouvernement précédent dans les services de première ligne. » « Une augmentation de 15 % dans le plan d'immobilisations va permettre l'affectation de 4,5 milliards $ de plus à la réparation des routes, à la construction d'écoles et à l'expansion des hôpitaux dans les communautés de la province, poursuit le communiqué. Ce programme ambitieux d'investissement dans les infrastructures va remettre les Albertains au travail et soutenir la croissance économique. » Le ministre a ajouté : « Ce budget met de l'avant un plan responsable qui va absorber les contre-coups de nos difficultés économiques à court terme, stabiliser les programmes comme la santé et l'éducation et assurer la croissance à long terme de l'économie. » Les aspects principaux du budget 2015« Un investissement de 34 milliards $ dans les cinq prochaines années pour soutenir une infrastructure moderne et efficiente pour les familles et les entreprises de l'Alberta et stimuler la reprise économique dans la province.
« Ceci comprend : « Le budget 2015 va stabiliser le système de santé de l'Alberta au moyen d'un financement stable à long terme tout en maintenant sous contrôle la croissance annuelle du budget de la santé. » « Financement triennal « 120 millions $ sur deux ans (à
partir de 2016-2017) pour de nouveaux espaces dans les soins de longue
durée. « Un meilleur appui à la santé des aînés incluant les médicaments, les soins dentaires et optiques et les prestations de santé complémentaires. » « Le budget 2015 démontre un engagement solide envers les étudiants et les familles en faisant en sorte que les enfants ont de bonnes écoles, un nombre suffisant d'enseignants et toutes les chances de réussir. Le financement stable et prévisible de nos écoles va défrayer entièrement les coûts liés à l'augmentation du nombre d'élèves. » « Financement triennal Selon le communiqué, cet investissement va se traduire par les choses suivantes : « Environ 380 enseignants et 150 employés de soutien de plus dans le système d'éducation. Un meilleur appui aux étudiants ayant des besoins spéciaux en aides-enseignants par exemple ou en d'autre forme d'appui en classe. Un nouveau programme de nutrition scolaire qui va aider les familles et garder les enfants en santé. Un investissement annuel de 45 millions $, qui débute en 2016, pour réduire l'impact des frais de scolarité sur les familles. » « Le budget 2015 assure un financement stable à l'éducation postsecondaire, aux quelque 250 000 étudiants à temps plein et partiel et apprentis. » « Financement triennal Ce financement comprend « un gel de deux ans des frais de scolarité des étudiants du postsecondaire pour aider plus d'Albertains à avoir accès à des études supérieures abordables. Un montant de 228 millions $ pour les programmes d'aide aux étudiants en 2015-2016 pour fournir des bourses à plus de 60 000 étudiants. Des prêts étudiants d'un montant total de 579 millions $ seront distribués à plus de 77 000 étudiants en 2015-2016. » Le gouvernement albertain écrit : « Le budget 2015 augmente l'appui aux enfants et aux familles qui en ont le plus besoin. Ses traits saillants sont : « Plus d'appui pour les enfants pris en charge, de l'aide aux familles vulnérables avec du nouveau financement pour le programme des Services d'appui aux familles et aux communautés. Un nouveau financement annuel de 15 millions $ pour appuyer les refuges de femmes. Plus d'appui aux gens ayant des handicaps, pour l'intervention auprès des enfants, pour les services de garde, les sans-abris et l'intervention communautaire. Un meilleur Crédit d'impôt à l'emploi pour les familles albertaines afin de mieux appuyer les familles travailleuses à revenus faibles ou moyens. Une nouvelle Prestation pour les enfants albertains pour aider les familles à revenus faibles ou moyens à joindre les deux bouts. » Dans le cadre de la pression néolibérale à l'effet qu'il faut payer l'entreprise privée pour stimuler l'économie, le communiqué annonce ceci : « Un nouveau programme d'incitation à la création d'emplois qui va donner aux employeurs de l'Alberta jusqu'à 5000 $ pour chaque emploi créé. Ce programme va soutenir jusqu'à 27 000 nouveaux emplois chaque année jusqu'à 2017. Un nouveau ministère du Développement économique et du Commerce pour étendre l'accès de l'Alberta aux marchés domestiques et étrangers. De nouvelles mesures pour améliorer l'accès des petites et moyennes entreprises au capital. » Sur la question controversée des sources de revenus du gouvernement, le communiqué se lit ainsi : « Le budget 2015 introduit de nouvelles mesures pour réduire la dépendance de l'Alberta aux revenus provenant des ressources non renouvelables et maintient l'avantage fiscal d'ensemble de l'Alberta. Les Albertains vont continuer de jouir du régime d'imposition et de taxes le plus bas comparativement aux autres provinces, un régime sans taxe de vente provinciale, sans taxe sur les salaires, sans taxe-santé et avec la taxe sur l'essence la plus basse. » « Les changements en matière de revenus dans le Budget 2015 comprennent : « Une augmentation de 5 dollars par cartouche sur la taxe sur le tabac. Une augmentation de 5 % sur la taxe sur les boissons alcoolisées. Une augmentation de 4 % de la taxe sur le carburant pour locomotive. Une augmentation de 1 % sur les impôts sur les primes d'assurance. « Pris ensemble, couplés aux changements déjà adoptés en 2015, ces changements vont apporter un revenu annuel de 1,5 milliard $ en 2015-2016 et environ 2,3 milliards $ par année pendant les deux prochaines années fiscales et aider le gouvernement à revenir à l'équilibre tout en protégeant les programmes et les services publics. Une fois tous ces changements mis en oeuvre, l'Alberta va encore jouir d'un avantage fiscal d'au moins 8,5 milliards $. » Selon d'autres annonces, le gouvernement se prépare à emprunter environ 4 milliards $ de sources privées pendant les deux prochaines années pour des programmes et des services en plus du 8 milliards $ par année pendant les prochains cinq ans pour de grands projets d'infrastructure. Réponses au budgetLa Fédération des travailleurs de l'Alberta (AFL) a dit que la première ministre Notley a tiré le meilleur parti possible d'une mauvaise situation et que le budget va aider l'Alberta à se sortir du marasme. Dans un communiqué de presse du 27 octobre, la fédération écrit que « des coupures de budgets en ces temps de ralentissement économique auraient plongé l'Alberta dans une profonde récession. » « Le budget tient compte des besoins croissants des Albertains. Il comprend une augmentation de 4 % pour la santé, 2 % pour l'éducation supérieure, une augmentation des budgets à l'éducation qui va couvrir le financement de la croissance des inscriptions, et 4,3 milliards $ de financement soutenu pour les services aux programmes d'aide aux revenus et aux autres programmes d'aide aux Albertains qui sont les plus vulnérables face au ralentissement économique », écrit l'AFL. « Le gouvernement Notley continue de mettre en oeuvre sa plateforme en prévoyant des fonds pour 2000 lits de soins de longue durée et un programme solide de soins à domicile, un gel de deux ans des frais de scolarité en éducation postsecondaire et l'élimination des autres frais scolaires. Ce budget démontre aussi l'engagement du gouvernement envers la croissance future en Alberta en donnant aux familles qui triment dur une nouvelle Prestation aux enfants de l'Alberta qui va aider 235 000 enfants et en mettant de l'avant une vision audacieuse d'une croissance de l'emploi soutenue et diversifiée par le biais de différentes initiatives », poursuit le communiqué de l'AFL. L'Association des enseignants de l'Alberta (ATA) a émis un communiqué de presse intitulé « Les fantômes des budgets du passé continuent de hanter l'éducation en Alberta ». Le président de l'ATA, Mark Ramsankar, écrit que le budget 2015 comprend quelques bonbons pour les écoles de l'Alberta mais ajoute que le gouvernement doit exorciser les fantômes des budgets du passé s'il veut vraiment améliorer l'éducation. Les subventions de base aux commissions scolaires pour 2015-2016 vont financer la croissance de la population étudiante et donner la première augmentation qui suit l'inflation depuis 2012 mais elles ne vont que maintenir les conditions d'apprentissage au niveau de l'année dernière plutôt que de renverser la tendance à la baisse dans l'appui aux étudiants qu'on connaît depuis six ans. » « Les conditions d'enseignement et d'apprentissage vont être similaires à celles de l'an dernier et meilleures que celles que proposait le gouvernement précédent. Les écoles de l'Alberta vont cependant continuer d'être hantées par l'appui insuffisant aux étudiants ayant des besoins spéciaux, par les coupures aux programmes d'enseignement de l'anglais et des classes dont le nombre d'étudiants est trop élevé. » « Les annonces d'aujourd'hui d'un financement additionnel à l'éducation inclusive, à la nutrition et aux réductions de frais scolaires pour les années à venir sont des gestes positifs vers une école d'excellente pour tous. Mais l'éducation publique a souffert d'un sous-financement chronique et si le gouvernement doit consacrer des montants additionnels pour régler ce problème alors il devrait le faire. » L'Association des enseignants de l'Alberta est l'organisation professionnelle qui représente les enseignants. Son mandat, dit-elle, est de promouvoir et de faire progresser l'éducation publique, de sauvegarder les standards de la profession et de servir la cause de ses 36 000 membres.
Le développement de l'infrastructure
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Le trésor public recevra 1,83 milliard $ de la vente initiale de 15 % d'Hydro One à des intérêts privés moins un montant non divulgué qui ira aux courtiers financiers privés qui ont servi d'intermédiaires. Cette privatisation préliminaire va bientôt s'étendre à 60 % de l'entreprise publique.
Un autre aspect de cette privatisation est le transfert, antérieur à la vente des actions, de certaines liquidités d'Hydro One et de revenus dus au trésor public. Le gouvernement dit que la compagnie lui a versé 1 milliard $ par le biais d'un dividende et d'un paiement en argent comptant en guise d'impôts. Ce versement élevé montre à quel point Hydro One est précieux au trésor public comme source constante de revenus, combien de revenu annuel sera perdu avec cette privatisation et combien les intérêts privés convoitent la propriété et le contrôle de cette infrastructure publique de grande valeur.
Selon les directeurs exécutifs d'Hydro One, on a fixé le dividende annuel par action, du moins au début, à un rendement de 4,2 % pour les acheteurs d'actions privés. On ne peut se fier aux chiffres qui sont avancés parce que l'autorité publique qui contrôle Hydro One de même que le gouvernement libéral refusent d'être redevables au peuple. Ils ont refusé de rendre publics certains documents liés à la vente, y compris à leur propre directeur de la responsabilité financière, en évoquant la confidentialité des investisseurs, comme si l'intérêt public et le peuple ne sont pas affectés et mis à mal par cette vente. Si le gouvernement et ses fonctionnaires étaient redevables, ils n'auraient jamais donné leur accord à cette privatisation qui baigne dans la corruption.
Le dividende annuel initial versé aux détenteurs privés d'actions sera d'environ 77 millions $. Le montant du dividende annuel atteindra 307 millions $ quand 60 % de Hydro One aura été privatisé. Le dividende ne représente qu'une partie de la valeur ajoutée réalisée du revenu d'Hydro One que le gouvernement va verser aux intérêts privés. D'autres pertes de revenus seront dues au renouvellement constant des immobilisations lequel accroîtra la valeur de cette propriété privée ; des sommes énormes seront versées aux directeurs exécutifs et aux administrateurs et en paiements d'intérêt aux détenteurs de la dette.
Le directeur de la responsabilité financière de l'Ontario, Stephen LeClair, qui a entrepris une analyse détaillée de la privatisation à partir des chiffres qui sont accessibles au public, estime que la perte annuelle en revenu pour le trésor public sera de 500 millions $ tout au long de l'existence d'Hydro One. [1]
« En 2019-2020, une fois que le 60 % aura été vendu, les finances de la province vont constamment être compromises par la perte de revenus nets et de paiements en guise d'impôts », écrit LeClair dans son rapport.
En point de presse le 29 octobre, LeClair a déclaré que le projet de privatisation d'Hydro One du gouvernement libéral de l'Ontario allait priver le gouvernement de jusqu'à 500 millions $ par année en revenus, augmenter la dette de l'Ontario et aggraver la situation fiscale du gouvernement. Selon l'analyse de LeClair, l'argent qui va être injecté d'un coup dans les coffres du gouvernement par la vente d'actions à des intérêts privés sera moindre que les revenus qui seront perdus.
« La situation budgétaire de la province va se détériorer avec cette vente », a dit le directeur de la responsabilité financière à des journalistes à Queen's Park. « La vente d'Hydro One va avoir un effet bénéfique immédiat sur les finances de la province, mais la perte de revenus qui va en résulter va rendre la situation fiscale de la province plus difficile qu'elle ne l'aurait été sans la vente. »
Un autre aspect inacceptable de la privatisation d'Hydro One est l'utilisation qui sera faite des recettes de la vente. Le gouvernement libéral dit que seulement 4 milliards $ seront investis dans de nouveaux projets d'infrastructure alors que le reste, qu'on estime à 5 milliards $, servira à rembourser les détenteurs privés de la dette provinciale. Le gaspillage de 5 milliards $ pour payer les intérêts privés qui détiennent la dette provinciale, une pratique économique qui n'a pas lieu d'être, rend cette privatisation encore plus criminelle.[2]
Le trésor public ontarien aura droit à seulement 40 % du dividende annuel de 750 millions $ d'Hydro One, plutôt qu'au plein montant comme c'est le cas maintenant. Cette perte ne tient même pas compte de la perte d'impôts des sociétés qui ne seront pas versés avant 2020 selon les termes de la privatisation. À l'heure actuelle, au-delà du dividende annuel de 750 millions $ versé par Hydro One, l'entreprise publique verse 100 millions $ au trésor public en frais annuels en guise d'impôts.
LeClair a dit qu'il a demandé au gouvernement libéral de lui fournir ses calculs sur les effets financiers de la vente d'Hydro One mais que celui-ci a refusé. « Ils m'ont répondu que l'information était confidentielle au cabinet », a-t-il dit. Ce secret, même lorsque l'intérêt public est en jeu, montre que le contrôle et la responsabilité publique disparaissent quand de puissants intérêts privés interviennent.
LeClair a dit que le dividende privatisé d'Hydro One qui est versé à 60 % aux intérêts privés et à 40 % à la partie encore publique devra doubler si l'on veut remplacer les sommes que la province va perdre en cédant 60 % des montants aux investisseurs privés. Une augmentation aussi importante de la valeur ajoutée réalisée disponible pour les versements de dividende va nécessiter, entre autres choses, des coupures de salaires aux employés d'Hydro One et une hausse importante du prix au détail de l'électricité vendue aux entreprises et aux individus.
1) Le fait d'utiliser 5 milliards $ pour payer les détenteurs privés de la dette ontarienne soulève la question de la légitimité de la dette publique existante tenue par des intérêts privés. Un grand nombre de Canadiens considèrent que la dette publique envers des intérêts privés n'a aucune légitimité et que de plus il s'agit d'une pratique teintée de corruption et de criminalité. Cette dette pourrait facilement être prise en main par des entreprises financières publiques au sein du secteur public et donc sans perte de revenus à des intérêts privés étrangers situés parfois à l'extérieur de la province et même du pays. La conception néolibérale est de prioriser cette dette aux intérêts privés et de s'en servir pour attaquer les investissements publics dans les programmes sociaux et les services publics. L'alternative prosociale consiste à mettre la dette existante en quarantaine, à cesser l'émission de toute nouvelle dette publique à des acheteurs privés, et à immédiatement commencer à bâtir un secteur financier dynamique qui appartient au public et est contrôlé par le public. Il faut imposer un moratoire sur le paiement d'une grande partie de l'intérêt sur la dette publique et ouvrir une enquête publique et entièrement transparente pour élucider qui détient la dette, quelle est sa légitimité et à quel point des intérêts privés ont profité de leur possession de cette dette publique. Pendant cette mise en quarantaine, seuls les individus devraient être autorisés à retirer leur argent et à recevoir de l'intérêt. De nombreuses études suggèrent qu'une grande partie de la dette, dont l'intérêt est composé, a déjà été remboursée plusieurs fois au fil des années. L'existence continue des dettes et leur utilisation par les autorités publiques sont dépassées et constituent une source de corruption. Les intérêts privés peuvent faire des investissements directs dans l'économie socialisée mais ne devraient pas pouvoir participer au secteur financier comme la plupart le font en participant à des pratiques corrompues lourdes de parasitisme et de putréfaction.
Les autorités publiques ne devraient pas pouvoir emprunter d'intérêts privés. En fait, une telle pratique devrait être perçue comme une forme de corruption et un acte criminel. Un gouvernement moderne devrait se donner comme priorité d'établir un système financier public dynamique qui n'est un fardeau ni pour l'économie ni pour le peuple. Un tel système financier public pourrait répondre à tous les besoins bancaires du peuple, tous les besoins de financement des gouvernements et des entreprises publiques, ainsi qu'à la plupart des exigences d'emprunt des entreprises privées et des individus.
2) Une partie importante de cette discussion sur l'infrastructure touche à la création d'entreprises publiques d'ingénierie au niveau national et provincial afin de construire et de gérer toute infrastructure publique. De telles entreprises publiques créeraient des conditions permettant la construction et le maintien continus d'infrastructure pour répondre aux besoins d'édification nationale où la valeur demeurerait dans le domaine public et deviendrait ainsi une source importante de revenu public.
3) Un autre aspect de la discussion sur l'infrastructure matérielle et sociale porte sur la réalisation adéquate de la valeur de l'infrastructure lorsque des unités économiques dans l'économie consomment cette valeur. L'infrastructure dans un Canada moderne est un élément nécessaire à l'économie socialisée, à l'édification nationale et à l'intérêt général de la société.
L'infrastructure est un élément de l'économie qui est mis à la disposition de ses unités économique et de tous les individus de façon égale. Une économie moderne ne peut fonctionner sans une infrastructure étendue dont la valeur est transférée dans les biens et services que la classe ouvrière produit au sein de l'économie socialisée dans ses diverses unités, publiques comme privées. Ces unités économiques doivent payer pour la valeur transférée qu'elles utilisent, la valeur déjà produite au sein de l'infrastructure qu'elles consomment et qu'elles transfèrent aux biens et services que les travailleurs produisent.
L'utilisation de l'infrastructure par des individus sans frais d'usager fait partie du droit du peuple de vivre sans discrimination et sans atteinte aux droits individuels. Cela comprend l'utilisation des infrastructures et d'autres services publics de façon égale par tous les individus et sans frais d'usagers.
1. Pour lire le document
« Évaluation
des répercussions financières de la vente partielle
d'Hydro One, BRF, octobre 2015 », cliquez ici.
2. La pratique illégitime d'émettre la
dette publique à des acheteurs privés
(Sources : le Globe and Mail et le Financial Post)
Affaires étrangères
Nous reproduisons les parties de la plateforme présentée par le Parti libéral du Canada lors de la 42e élection concernant les relations du Canada avec le monde et la structure et la composition de l'armée canadienne. La plateforme avait pour titre : « Changer ensemble ».
Nous allons rétablir le leadership du Canada sur la scène mondiale.
Le Canada a longtemps été un leader dans le monde, que l'on pense à son rôle dans la création des Nations unies après la Seconde Guerre mondiale, à sa participation au mouvement contre l'apartheid en Afrique du Sud ou encore à sa contribution à la Convention sur les mines antipersonnel.
Malheureusement, sous le règne de Stephen Harper, la présence et l'influence de notre pays sur la scène internationale ont graduellement diminué. Plutôt que de collaborer avec les autres pays au sein des Nations unies, le gouvernement Harper a tourné le dos aux institutions multilatérales et a affaibli notre armée, nos services diplomatiques et nos programmes de développement.
Que ce soit au chapitre des changements climatiques, du terrorisme, de la radicalisation ou des conflits internationaux, il est plus que jamais essentiel d'exercer une diplomatie efficace.
Grâce à notre plan, nous rétablirons le leadership du Canada à l'échelle mondiale, non seulement pour apporter sécurité et croissance à notre pays, mais aussi pour contribuer de façon concrète et positive à ce que le monde devienne un endroit plus paisible et plus prospère.
Nous renouvellerons l'engagement du Canada de participer aux opérations de maintien de la paix.
Sous Stephen Harper, le Canada a énormément réduit sa participation aux opérations de maintien de la paix. Cette réorientation ne pouvait survenir à un pire moment si l'on considère que le nombre de conflits augmente et que les demandes pour des opérations de ce genre sont à leur plus haut niveau.
Les opérations de maintien de la paix sont importantes, car en plus d'aider des millions de victimes de conflits, elles servent aussi les intérêts du Canada : un monde plus pacifique est un monde plus sûr pour nous.
Nous réaffirmerons l'engagement du Canada de participer aux opérations de maintien de la paix des Nations unies et mettrons à sa disposition, sur une base de cas par cas, des moyens spécialisés, que ce soit des équipes médicales mobiles, des avions de transport ou un soutien en matière d'ingénierie.
Pour aider l'ONU à intervenir promptement lorsque des conflits prennent de l'ampleur, nous enverrons du personnel qualifié pouvant être déployé rapidement, dont des chefs de mission, des officiers d'état-major et des unités de quartiers généraux.
Nous accorderons une place prioritaire à la formation de la police civile, grâce en particulier à la contribution des officiers francophones, très demandés dans les pays francophones qui accueillent des missions de maintien de la paix.
Nous mènerons une initiative internationale pour améliorer et élargir la formation du personnel civil et militaire déployé lors des opérations de maintien de la paix, et nous insisterons pour que les Casques bleus soient tenus responsables de toute inconduite par leur pays ou par les Nations unies.
Enfin, pour mieux aider les victimes de conflits, nous contribuerons davantage aux efforts de médiation, de prévention des conflits et de reconstruction de l'ONU.
Nous maintiendrons notre engagement ferme dans les opérations militaires actuelles du Canada en Europe centrale et en Europe orientale.
Nous poursuivrons notamment les opérations menées sous l'égide de l'OTAN en Europe centrale et en Europe de l'Est (Opération REASSURANCE) et la mission internationale de formation en Ukraine (Opération UNIFIER).
Nous mettrons fin à la mission de combat du Canada en Irak.
Nous recentrerons la contribution militaire canadienne dans la région sur la formation des forces locales tout en fournissant une aide humanitaire plus importante et en accueillant immédiatement 25 000 réfugiés syriens de plus au Canada.
Nous entamerons immédiatement un processus d'examen transparent et ouvert de nos capacités de défense dans le but d'améliorer l'efficacité de nos forces armées et de mieux les équiper.
La Stratégie de défense
Le Canada d'abord, lancée en 2008 par Stephen Harper, est sous-financée et désuète. C'est pourquoi nous réexaminerons les programmes et les capacités actuelles et établirons un plan réaliste pour consolider les Forces armées canadiennes.
Nous développerons ces forces pour en faire une armée flexible, efficace et bien équipée qui peut tout autant défendre le Canada et l'Amérique du Nord qu'apporter un soutien lors de catastrophes naturelles et de missions d'aide humanitaire ou de maintien de la paix, voire constituer une force de dissuasion et de combat.
Nous continuerons de collaborer avec les États-Unis pour défendre l'Amérique du Nord sous l'égide du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) et de contribuer à assurer la sécurité sur le territoire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN).
Nous veillerons à ce que l'équipement soit acquis rapidement et sous une supervision rigoureuse du Parlement.
Nous accorderons de nouveau la priorité à la surveillance du territoire canadien et de ses approches, en particulier dans l'Arctique, en plus d'augmenter le nombre de Rangers canadiens.
Nous maintiendrons les niveaux de dépense de la Défense nationale, y compris les augmentations déjà prévues.
Sous le gouvernement de Stephen Harper, le financement des Forces armées canadiennes a été irrégulier. Les hausses promises ont été réduites, et plus de dix milliards de dollars en financement approuvé par le Parlement ont dormi dans les coffres.
À cause de cette mauvaise gestion, nos forces armées se sont trouvées sous-financées et mal équipées, et les courageux membres des Forces armées canadiennes ne reçoivent aucun soutien malgré des années passées à servir le pays.
Nous ne laisserons pas notre armée à court de ressources, et le financement prévu ne dormira plus dans les coffres année après année. Nous investirons aussi pour que nos Forces armées soient plus légères, plus flexibles et mieux équipées, ce qui comprendra un système de soutien adéquat pour les militaires et leurs familles.
Nous n'achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35.
Nous lancerons immédiatement un appel d'offres ouvert et transparent pour remplacer les CF-18. La mission première de nos avions de combat est de défendre l'Amérique du Nord, et non d'effectuer des frappes furtives.
Nous réduirons l'enveloppe financière allouée au remplacement des CF 18, et nous privilégierons plutôt l'une des nombreuses options plus économiques qui correspondent mieux aux besoins du Canada en matière de défense.
L'investissement dans la Marine royale canadienne sera au sommet des priorités.
En achetant des avions plus abordables que le F-35, nous aurons les ressources nécessaires pour renforcer la marine tout en respectant les exigences de la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale. Contrairement à Stephen Harper, nous disposerons des fonds nécessaires à la construction des bâtiments promis : brise-glaces, navires de ravitaillement, navires de patrouille extracôtiers de l'Arctique, navires de combat de surface, et autres ressources dont la marine a besoin.
Ces investissements permettront à la Marine royale canadienne de fonctionner comme une véritable flotte de haute mer et contribueront à la croissance de notre économie, ainsi qu'à la création d'emplois.[1]
Nous mettrons en place les recommandations faites dans le Rapport sur la transformation des Forces armées canadiennes.[2]
La capacité des Forces armées canadiennes de protéger nos frontières et de collaborer avec nos alliés ne devrait jamais être compromise. Il est essentiel de lever dès maintenant les obstacles qui pourraient les empêcher de remplir leur mission dans l'avenir.
Dans le Rapport sur la transformation, une série de recommandations ont été établies en vue de moderniser les forces armées et d'augmenter leur efficacité, notamment en réduisant la taille de l'administration, autant du côté gouvernemental que militaire, afin de renforcer les opérations sur la ligne de front.
1. Une « véritable flotte de
haute
mer » comprend une force d'expédition. Les
définitions varient mais un élément commun est la
capacité d'exercer un contrôle étendu sur mer. Le
Service de sécurité de la défense
américaine définit une flotte de haute mer comme
« une force navale capable de soutenir
une opération sur l'étendue des eaux profondes d'un
océan. Elle permet à un pays de projeter sa puissance
loin à l'extérieur de ses frontières et elle
comprend habituellement au moins un porte-avions. Les flottes de haute
mer plus petites peuvent envoyer des vaisseaux moins nombreux à
l'étranger pour de moins longues périodes de
temps. »
2. Voir « Un rapport sur la transformation de
l'armée indique une intensification des préparatifs de
guerre », LML,
24
octobre
2011
Événements entourant la Syrie
Avant la rencontre prévue entre le président russe, Vladimir Poutine, et le président américain, Barack Obama, et leurs discours devant l'Assemblée générale des Nations unies à la fin septembre, le président russe, dans une interview avec Charlie Rose pour les réseaux de télévision américains CBS et PBS, a qualifié le soutien de Washington aux forces insurgées en Syrie d'illégal et d'inefficace. En plus de déclarer que le soutien des États-Unis aux insurgés était « la fourniture d'un soutien militaire aux structures illégales » qui viole « les principes du droit international moderne et de la Charte des Nations unies », Poutine a souligné que les militants qui étaient entraînés et armés par les États-Unis rejoignaient en fait le soi-disant État islamique.
Washington est engagé dans une guerre globale et multidimensionnelle sur plusieurs fronts à l'aide d'acteurs interposés. En Europe, les États-Unis utilisent le gouvernement ukrainien et l'Union européenne face à la Russie et en Arabie ils utilisent l'Arabie saoudite et un groupe des régimes arabes pour établir leur domination sur le Yémen. En Asie de l'Est, les États-Unis utilisent les tensions entre la République populaire de Chine et ses voisins contre Beijing. Dans ce contexte, la Corée du sud est utilisée contre les Coréens du Nord, avec comme cible véritable les Chinois.
Le soi-disant État islamique, ou EIIL/EIIS, est une création des États-Unis. Il a été soutenu directement par Washington comme acteur interposé pour mener la guerre multidimensionnelle que nous venons de décrire. En fait, le développement de la capacité militaire des États-Unis en Irak et en Syrie est un camouflage pour un changement de régime et des opérations de guerre en Asie du Sud-Ouest qui ont pour cible la Syrie, l'Iran et leurs alliés régionaux. Les États-Unis utilisent des voies parallèles pour engager ces joueurs tout en continuant de renforcer les moyens pour un changement de régime et la guerre. C'est pourquoi on assiste à une dérive de la mission et que les États-Unis, ainsi que le Canada et la France, bombardent la Syrie et ses infrastructures sous prétexte de bombarder l'EIIL/EIIS. Le fait que les États-Unis et leurs alliés s'engagent auprès de l'Iran ou de la Syrie est simplement une reprise du scénario appliqué en Jamahiriya arabe libyenne ; alors que les États-Unis engageaient le dialogue avec Mouammar Kadhafi, ils bâtissaient les instruments du changement de régime contre lui. En outre, c'est précisément à cause de ces plans de changement de régime que la Russie, l'Iran, l'Irak et la Syrie ont mis sur pied une cellule de coordination à Bagdad pour lutter contre l'EIIL/EIIS et que les Russes renforcent leur présence militaire à l'intérieur de la Syrie.
Les changements de nom des groupes qui se battent en Syrie et en Irak ne doivent tromper personne. Essentiellement, ce sont les mêmes forces ; ces sont des « agents du chaos » qui sont utilisés pour créer l'insécurité contre les rivaux des États-Unis et tout gouvernement ou entité qui résiste au diktat américain. Avec l'érosion d'Al-Qaïda et la disparition d'Oussama ben Laden, Washington a créé de nouvelles légendes et des mythes pour les remplacer aux yeux du public et du monde comme instruments de soutien de sa politique étrangère. Très vite, Jabhat al-Nosra, l'EIIL/EIIS et Abou Bakr al-Baghdadi ont été inventés et cultivés comme les nouveaux épouvantails et monstres pour soutenir la « longue guerre » de Washington et justifier le militarisme des États-Unis. Ces épouvantails ont également été utilisés pour attiser la sédition, chasser les chrétiens et les autres minorités et inciter le sectarisme chez les musulmans dans le but de diviser la région et pousser les musulmans sunnites et chiites à s'entretuer.
Ainsi, l'ambassade du Canada en Jordanie s'est fait prendre à faire du recrutement pour l'EIIL/EIIS et des diplomates canadiens ont contribué à la formation du Conseil national syrien (CNC), une façade des escadrons de la mort en Syrie. En même temps que la clique de Harper diabolise les Arabes et les musulmans par tous les moyens au Canada, elle a appuyé les coupeurs de tête de l'EIIL/EIIS en Irak et en Syrie. Avant cela, elle avait soutenu les mêmes individus en Libye et même permis à des contractants de sécurité privée et des drones canadiens de les aider.
Plusieurs rapports font état d'accusations que le gouvernement du premier ministre Harper a fait du recrutement pour la même organisation terroriste qu'il disait aux Canadiens combattre en Irak et en Syrie. Voici ce qu'écrivait le Ottawa Citizen à ce sujet : « L'ambassade du Canada en Jordanie, dirigée par un ambassadeur spécialement choisi par Stephen Harper et qui est son ancien garde du corps, est impliqué par un article dans un scandale d'espionnage et de terrorisme international qui se dévoile actuellement. » Reuters a également confirmé le rôle du gouvernement Harper dans le recrutement de terroristes pour les mêmes groupes qui prétendent se battre aux côtés des États-Unis, de l'Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis. « Une source de sécurité européenne connaissant bien le cas des trois filles dit que la personne en question avait des liens avec l'agence d'espionnage canadienne, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) », a rapporté Reuters le 12 mars 2015.
Le ministre de la Sécurité publique du Canada, Steven Blaney, a refusé de commenter les rapports sur le recrutement du Canada pour le compte de l'EIIL/EIIS, disant que c'était une question de sécurité opérationnelle, mais Ray Boisvert, un ancien directeur du SCRS, a dit que cette histoire était plausible. Tout cela pendant que le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlüt Çavusoglu, déclarait que la situation était très compliquée, mais que le recruteur de l'EIIL/EIIS était un ressortissant syrien qui travaille pour un des pays membres de la coalition anti-EIIL de Washington. Bien que l'homme, du nom de Mohammed Al-Rashed, ne soit pas un citoyen canadien, il avait des documents émis par le gouvernement canadien et se rendait fréquemment à l'ambassade du Canada à Amman.
Malgré le fait qu'il ait ravagé l'Irak et la Syrie pendant des années, ce n'est pas une coïncidence si l'EIIL/EIIS s'est vu accorder une attention mondiale surtout en 2014, au moment où les États-Unis mettaient en place une nouvelle stratégie dans leur guerre contre la Syrie et ses partenaires et avait besoin d'un prétexte pour concentrer à nouveau ses moyens militaires en Asie du Sud-Ouest. Ce n'est pas une coïncidence non plus que les États-Unis n'aient pas informé le gouvernement fédéral de Bagdad de l'attaque contre Mossoul ou que, comme l'ont rapporté les responsables irakiens, les forces israéliennes aient également participé aux opérations ou que le Gouvernement régional du Kurdistan (GRK) corrompu du nord de l'Irak agisse en coordination avec les insurgés de Syrie pour diviser l'Irak.
Alors que les insurgés de Syrie s'emparaient de Mossoul, les troupes peshmergas étaient mobilisées par le GRK pour s'emparer rapidement de la ville riche en énergie de Kirkouk le12 juin 2014. Le président du GRK, Massoud Barzani, a commencé à parler de diviser l'Irak. Il a déclaré que le temps était venu pour le Kurdistan irakien de se séparer, de devenir un pays distinct, et cela peu de temps après que le GRK ait occupé Kirkouk et d'autres régions administrées centralement du territoire irakien. Cette pression pour diviser l'Irak a été également appuyée par Israël dans un discours du premier ministre Benyamin Netanyahou, dans lequel il reprenait l'appel de Massoud Barzani. Le Canada et la coalition anti-EIIL ont aussi endossé cette position contournant l'armée et le gouvernement fédéral irakiens pour fournir des armes au GRK.
Selon diverses sources de haut niveau, l'EIIL/EIIS a été soutenu directement par Washington pour servir de camouflage. La direction de l'EIIL est contrôlée par les États-Unis, selon Nikolaï Pouchkariov, un ancien lieutenant-général russe qui a travaillé à la direction centrale du renseignement de l'état-major russe. Le chef d'état-major adjoint des Forces armées iraniennes, le brigadier-général Massoud Jazayeri, a corroboré ces informations. Jazayeri a également témoigné que l'Iran savait que les États-Unis et ses alliés avaient livré à l'EIIL du matériel de combat. Les États-Unis et la Turquie se sont fait prendre à aider l'EIIL/EIIS contre les Kurdes à Kobani et dans d'autres régions de la Syrie.
Par ailleurs, Ramzan Kadyrov, de Russie, soutient qu'Abou Bakr Al-Baghdadi a d'abord été recruté en Irak pour le compte des États-Unis par le général américain David Petraeus, depuis tombé dans le déshonneur, avant de devenir le chef de l'EIIL. Il existe même des photos où l'on verrait Al-Baghdadi aux côtés de Salim Idriss, le soi-disant commandant de l'Armée syrienne libre, et du sénateur John McCain, du comité du Sénat américain sur les services armés, en mai 2013, lorsque McCain est entré illégalement en Syrie à partir de la Turquie pour parler de changement de régime à Damas.
Cela en dit long que des forces de l'EIIL/EIIS aient commencé à travailler à contrat privé pour le compte d'oligarques ukrainiens et à combattre en Ukraine avec des groupes comme le Bataillon Sheikh Mansour, aux côtés de forces ultranationalistes ukrainiennes qui glorifient le nazisme. Cela montre que l'EIIL/EIIS est un outil de Washington.
(5 octobre 2015. Traduction : LML)
Une réunion élargie de 19 ministres des Affaires étrangères des grandes puissances et des pays de la région a eu lieu à Vienne le 30 octobre pour discuter d'une solution politique au conflit en Syrie. L'Allemagne, l'Arabie saoudite, la Chine, l'Égypte, les Émirats arabes unis, la France, l'Iran, l'Italie, la Jordanie, le Liban, les Nations unies, l'Oman, le Qatar, le Royaume-Uni, la Russie, la Turquie, l'Union européenne et les États-Unis se sont réunis « pour discuter de la grave situation en Syrie et pour trouver une façon de mettre un terme à la violence le plus tôt possible », lit-on dans un communiqué de l'ONU.
Les ministres des Affaires étrangères de Russie, des États-Unis, de Turquie et d'Arabie saoudite s'étaient rencontrés la veille, pour donner suite à une rencontre qu'ils avaient eue une semaine auparavant.
Lors d'un point de presse en compagnie du secrétaire d'État américain John Kerry et de l'envoyé spécial de l'ONU Steffan de Mistura le 30 octobre, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a dit que les pourparlers ont porté sur le besoin de préserver l'unité et le caractère laïc de la Syrie et de ses institutions d'État, de protéger les droits des Syriens de tous les groupes ethniques et religieux, d'apporter une aide humanitaire et de continuer d'aider les réfugiés et les personnes déplacées.
Le ministre russe a dit : « Nous ne voulons pas que les terroristes prennent le pouvoir en Syrie. » Il a dit que les parties aux pourparlers se sont entendues sur le besoin de combattre le terrorisme et d'inscrire d'autres groupes actifs en Syrie sur leurs listes respectives d'organisations considérées comme terroristes.
Faisant référence à l'objectif de changement de régime des impérialistes américains et d'autres, Lavrov a souligné que « l'avenir du président al-Assad sera décidé par les Syriens à l'issue d'un processus politique ». Les participants se sont entendus sur le fait que le processus en question doit être entièrement syrien et qu'il appartient aux Syriens de décider de l'avenir de leur pays, a-t-il dit.
Il a soutenu que la Russie soutient le processus de lutte au terrorisme et que celui-ci doit être respectueux du droit international et des accords et se faire avec le consentement des gouvernements concernés ou par une résolution du Conseil de sécurité.
Lavrov a dit que les participants aux pourparlers de Vienne ont discuté de l'idée d'annoncer un cessez-le-feu en parallèle avec un processus politique et que les parties s'étaient entendues pour continuer les discussions sur la Syrie avec la participation de l'ONU. Ils ont également tenu compte du fait que même si un accord de cessez-le-feu est conclu, les organisations terroristes n'en feront pas partie.
Bien que l'accord de cessez-le-feu n'ait pas encore été conclu, tous les participants se sont entendus pour que l'ONU réunisse le gouvernement syrien et les groupes d'opposition dans un dialogue initial. Ils ont également convenu que les élections doivent se tenir sous observation de l'ONU et doivent inclure tous les Syriens, y compris les réfugiés dans les pays avoisinants, toutes affiliations confondues.
Le ministre russe s'est dit convaincu que les principes énoncés à la rencontre de vienne mèneront à des efforts pour lancer le processus politique. Il a dit que tous les participants étaient ouverts à la recherche d'une « solution mitoyenne » et qu'il espérait qu'on retrouve cette même ouverture aux rencontres qui auront lieu dans deux semaines.
Lavrov a dit que la Russie a proposé aux États-Unis une coordination conjointe des opérations contre-terroristes en Syrie mais que ces derniers étaient résolus à limiter la coordination à des mécanismes de prévention d'accidents dans l'espace aérien syrien. « Nous sommes convaincus que nous pouvons faire mieux que cela et que nous pouvons travailler plus efficacement contre les terroristes », a-t-il ajouté.
Le secrétaire d'État américain John Kerry a dit que les participants à la rencontre se sont entendus pour dire que l'unité, l'indépendance, l'intégrité frontalière et le caractère laïc de la Syrie sont des éléments essentiels. Il a également déclaré que les institutions de l'État syrien doivent demeurer en place. Kerry a dit être d'accord avec le besoin d'accélérer les efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre et pour combattre l'EIIL et les autres organisations terroristes. Il a ajouté que les parties se sont entendues pour dire qu'on ne doit pas permettre à l'EIIL et aux autres organisations terroristes de s'unir pour prendre le contrôle de la Syrie.
Le secrétaire américain a réitéré l'appel de son gouvernement à l'ingérence dans les décisions des Syriens concernant leur gouvernement tout en prétendant que les Syriens doivent décider de leur avenir. Il a dit que les différends entre les parties à la rencontre de Vienne ne doivent pas nuire à l'effort diplomatique pour résoudre la crise en Syrie, reconnaissant que le processus politique par l'entremise d'un dialogue sous auspice de l'ONU entre le gouvernement syrien et l'opposition est la seule façon de résoudre la crise.
Pour sa part, l'envoyé de l'ONU Staffan de Mistura a dit qu'une autre rencontre du même groupe, qu'il a appelé « groupe de contact spécial sur la Syrie », aura lieu dans deux semaines et que si une entente est conclue il y aura une table de négociation pour réunir le gouvernement syrien et l'opposition.
La haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et de Sécurité, Federica Mogherini, a dit en conférence de presse que les points d'entente conclus à Vienne sont « historiques ».
Elle a noté qu'il reste encore plusieurs problèmes à résoudre et que la rencontre n'a pas été facile mais, néanmoins, des ententes ont été conclues et que le dialogue concernant la Syrie se poursuivra sous la supervision de l'ONU.
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a dit dans un communiqué émis après la rencontre que les principes essentiels pour la résolution de la crise syrienne portent sur l'unité à trois niveaux : l'unité du territoire syrien, l'unité du peuple syrien et l'unité de la communauté internationale dans la résolution de la crise et dans la lutte au terrorisme.
Il a également demandé l'inclusion de la reconstruction de la Syrie dans la solution politique, car cela encouragerait tous les Syriens à y prendre part.
(SANA, UN)
Le 27 octobre, le ministère de la Défense russe a exhorté l'OTAN et l'Arabie saoudite de s'expliquer sur les accusations que des frappes aériennes russes aient prétendument ciblé des hôpitaux en Syrie, a dit le sous-ministre de la Défense Anatoli Antonov.
Infographie de l'agence Sputnik sur les frappes aériennes russes contre des militants de l'État islamique en Syrie (cliquez pour agrandir) |
« Nous avons convoqué aujourd'hui les attachés militaires des États-Unis, du Royaume-Uni, de France, d'Allemagne, d'Italie, de Turquie et de l'OTAN pour exiger d'eux une explication formelle de ces déclarations, a dit Antonov. Cela concerne en particulier un certain nombre d'allégations scandaleuses parmi les médias anglophones au sujet de prétendues frappes aériennes sur des hôpitaux. »
Selon Antonov, des attaques de nature informationnelle contre les actions des forces aériennes russes en Syrie se sont intensifiées dans un certain nombre de médias occidentaux.
« On nous accuse non seulement de lancer des frappes aériennes contre ' l'opposition modérée ', mais aussi contre des cibles civiles, comme les hôpitaux, ainsi que des mosquées et des écoles. Les médias occidentaux disent par conséquent que des civils auraient été tués », a déclaré Antonov.
Citant à titre d'exemples des déclarations faites par le secrétaire d'État américain John Kerry, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, le ministre britannique de la Défense Michael Fallon et le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, Antonov a regretté que « certains fonctionnaires et politiciens d'un nombre d'États étrangers fassent des déclarations similaires [sur la mort de civils durant des frappes aériennes russes en Syrie] ». Le ministère de la Défense russe « suit et analyse ces déclarations de près », a-t-il dit. La Russie avise sur une base quotidienne les Russes et la communauté internationale des actions menées par l'aviation russe en Syrie, a-t-il ajouté.
« Si nos partenaires ont de l'information supplémentaire, nous les avons depuis longtemps exhortés à la partager avec nous. » Il a ajouté que si aucune preuve sur la mort de civils résultant de frappes aériennes russes en Syrie n'est fournie dans les prochains jours, Moscou en viendra à conclure que ces allégations font partie de la guerre d'information menée contre la Russie.
« Mais si il n'y a aucune preuve [de victimes civiles en Syrie] ou de réfutation officielle, nous considérerons que ces canulars médiatiques antirusses font partie de la guerre d'information menée contre la Russie. »
« Dans tous les cas lorsque l'information est confirmée à propos de la destruction d'hôpitaux, de mosquées et d'écoles, ainsi que les décès de civils suite à des actions menées par les forces aériennes russes, nous mènerons une enquête approfondie, dont les médias occidentaux seront informés. »
(Spoutnik)
Le 30 octobre, le Wall Street Journal a rapporté que les États-Unis vont envoyer jusqu'à 50 soldats formés pour des opérations spéciales dans le nord de la Syrie pour aider « les unités rebelles en tant que fer de lance de ce que le Pentagone affirme être une nouvelle offensive militaire contre le groupe militant [EI], signalant une forte escalade dans le niveau d'engagement direct des États-Unis sur le terrain à l'intérieur de la Syrie ».
Le 27 octobre, plus tôt cette même semaine, devant le comité sénatorial des forces armées, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a indiqué que des forces américaines seraient déployées non seulement en Irak pour combattre EI, mais aussi en Syrie.
« Nous ne limiterons pas notre appui à des partenaires capables de mener des attaques opportunistes contre EI, ou de mener directement de telles missions, soit par des frappes aériennes, soit par des actions directes sur le terrain », a-t-il dit.
Le plan de l'administration Obama pour former et équiper des soi-disant rebelles « modérés » s'est effondré après que la CIA n'ait seulement été en mesure d'identifier qu'une poignée de « modérés ». Parmi eux, la plupart se sont rendus à l'État islamique peu après avoir été envoyés au champ de bataille, rapporte Spoutnik.
En réponse à l'annonce de Carter, le secrétaire de presse du président russe Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a souligné que le Kremlin attend plus de détails des plans américains.
« Non, ce n'est pas une annonce, a-t-il dit aux journalistes. Pas avant que nous sachions, jusqu'à ce que nous connaissions les détails, de ce que [le Pentagone] a en tête. Pour l'instant on ne le sait pas. »
Les États-Unis continuent à promouvoir leur objectif de changement de régime contre tout principe de droit international, insistant sur le fait que la seule façon d'assurer la paix dans la région est de chasser du pouvoir le président syrien Bachar al-Assad.
Pour sa part, la Russie souligne que la chute du gouvernement légitime du pays ne mènerait qu'à davantage de conflits, et que nul autre que le peuple syrien a le pouvoir de décider qui est le gouvernement.
(Spoutnik, Wall Street Journal)
Les lendemains du coup d'État au Honduras
La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) a émis un communiqué le 29 octobre dans lequel elle déplore la décision de la Cour pénale internationale d'abandonner son enquête sur les violations des droits humains suite au coup d'État de 2009 au Honduras. La FIDH réitère son appel à la tenue d'une enquête nationale et internationale sur les actes criminels commis quoi qu'en pense la Cour pénale.
Le président démocratiquement élu Manuel Zelaya a été chassé du pouvoir par un coup d'État militaire exécuté avec le soutien des États-Unis le 28 juin 2009. Il a été enlevé à son domicile et amené de force au Costa Rica. L'élite dirigeante du Honduras ne voulait pas le laisser réaliser sa promesse de tenir un référendum sur la convocation d'une assemblée constituante pour rédiger une nouvelle constitution.
La situation des droits humains s'est rapidement détériorée après le coup d'État. La FIDH note que « le taux de criminalité au Honduras est hors de contrôle depuis le coup d'État... En 2012, le Honduras était devenu la capitale mondiale du meurtre, avec 90,4 homicides par 100 000 habitants. »
La Vallée d'Aguan, dans le nord du pays, compte à elle seule 150 paysans activistes tués depuis 2010. La FIDH et ses affiliés soulèvent des questions concernant la violation des droits humains dans cette région. La militarisation à laquelle on a assisté au lendemain du coup d'État, de pair avec la culture d'impunité qui s'est enracinée, a mené à une hausse de la répression et de la criminalisation des paysans et des défenseurs des droits.
« Des actes criminels comme la persécution, l'assassinat, les disparitions forcées, les crimes de nature sexuelle et les déplacements forcés ont été commis systématiquement après le coup d'État de 2009, dit la FIDH. Le coup d'État a détruit la primauté du droit au Honduras. »
La Cour pénale internationale soutient qu'elle ne veut pas « minimiser » l'importance des violations des droits humains dans ce pays mais que ces abus ne constituent pas des crimes contre l'humanité.
La FIDH et ses affiliées au Honduras que sont la COFADEH et la CIPRODEH affirment qu'« il est inacceptable de laisser les victimes des actes criminels ici mentionnés sans accès à la justice et à l'indemnisation ».
Elles reprennent l'appel des mouvements sociaux qui réclament la création d'une instance internationale indépendante pour mener des enquêtes avec le soutien de l'ONU. Les mouvements populaires ont proposé une commission internationale contre l'impunité au Honduras. La FIDH soutient qu'une telle instance pourrait mener une enquête sur les violations liées au coup d'État devant le refus du gouvernement hondurien et de la Cour pénale de le faire.
(TeleSUR, FIDH)
Un résultat historique pour Cuba à l'ONU
Le 27 octobre, pour la 24e année consécutive, l'Assemblée générale des Nations unies a voté en faveur de la résolution appelant les États-Unis à mettre fin immédiatement à leur blocus contre Cuba. Cette politique des États-Unis est de nature extra-territoriale car elle inflige des peines sévères aux entités qui font des affaires avec Cuba ; elle est reconnue comme une violation flagrante de la Charte des Nations unies et du droit international coutumier.
Le résultat du vote cette année est historique et sans précédent, puisque 191 pays ont voté en faveur de la résolution et seulement deux, les États-Unis et Israël, ont voté contre. Et pour la première fois, il n'y avait pas d'abstention. L'année dernière, le vote a été de 188 en faveur de la levée du blocus : les États-Unis et Israël se sont opposés à la résolution et trois petits protectorats américains - les Îles Marshall, les États fédérés de la Micronésie et de Palau - se sont abstenus.
LML salue le peuple cubain et ses dirigeants pour leur défense intransigeante de leur patrie et de leur mode de vie, qui a été une nouvelle fois validée sur la scène internationale.
Parlant devant l'Assemblée générale de l'ONU avant le vote, le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez Parilla a rappelé que malgré les efforts récents qui ont donné lieu à des relations améliorées entre Cuba et les États-Unis, y compris des mesures prises par les États-Unis visant ostensiblement à atténuer le blocus, ce dernier demeure dans les faits en vigueur.
Il a souligné que bon nombre de ces mesures « ne pourraient pas être mises en oeuvre sans que d'autres soient adoptées pour enfin permettre à Cuba d'exporter et importer librement des produits et services à destination et en provenance des États-Unis ; d'utiliser des dollars américains dans ses transactions financières internationales et avoir des comptes dans cette monnaie dans les banques de pays tiers et d'avoir accès à des crédits et à du financement d'entités privées et d'institutions financières internationales.
« Le problème ne provient pas du système politique de Cuba, qui entraverait la mise en oeuvre de ces mesures et par conséquent, qui doit être modifié afin de faciliter ce processus, comme l'ont déclaré certains responsables étasuniens. Le problème est l'existence implacable et systématique du blocus.
« Nous ne devrions pas confondre la réalité avec des voeux pieux ou des expressions de bonne volonté. Dans ces circonstances, on ne peut que juger les faits.
« Et les faits montrent, de façon limpide, que le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba est pleinement et entièrement mis en oeuvre.
« Dix mois après les annonces faites le 17 décembre, aucune modification substantielle tangible n'a été introduite dans la mise en oeuvre du blocus. »
Pour souligner ce point, le ministre cubain a cité de nombreux exemples de ces dernières semaines au cours desquelles les efforts de Cuba pour se livrer à des activités normales telles que l'achat de médicaments, d'aliments et de produits industriels ont été bloqués, tandis que les institutions financières à travers lesquelles Cuba effectue des opérations ont été soumises à des amendes exorbitantes.
Il a souligné que le blocus « est une violation flagrante, massive et systématique des droits humains de tous les Cubains, il est contraire au droit international, il a été décrit comme un crime de génocide par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide et est le principal obstacle au développement économique et social du peuple cubain. Il a souligné que 77 % des Cubains sont nés sous le blocus. Pour ce qui est de quantifier l'ampleur des dégâts et des difficultés que le blocus a infligés, le représentant cubain a rappelé les faits suivants :
« Selon des calculs rigoureux et prudents, les dégâts économiques qu'il a causés, après plus d'un demi-siècle, s'élèvent à 833 755 000 000 $, sur la base du prix de l'or. Aux prix actuels, cela revient à 121 192 000 000 $, un montant aux proportions énormes pour une petite économie comme la nôtre. »
Bruno Rodriguez a appelé le président américain Barack Obama à utiliser ses pouvoirs exécutifs pour atténuer sensiblement le blocus et a demandé au Congrès de faire sa part en mettant fin entièrement au blocus. En agissant ainsi il agirait conformément à la volonté des citoyens des États-Unis, a-t-il souligné.
Alors que Cuba est très intéressée à améliorer et normaliser ses relations avec les États-Unis, le ministre des Affaires étrangères a énoncé sans équivoque que Cuba « ne négociera jamais son système socialiste ou [ne permettra d'ingérence dans] ses affaires internes, ne permettra pas à quiconque d'entacher son indépendance qui a été acquise au prix du sang de ses meilleurs fils et filles et après d'énormes sacrifices consentis par de nombreuses générations depuis le début en 1868 de nos guerres d'indépendance.
Bilan des votes tenus à l'ONU sur la résolution de Cuba contre le blocus des États-Unis, de 2004 à 2013. Cliquez pour agrandir |
« Comme cela a été réitéré par le président Raúl Castro Ruz, les deux gouvernements doivent trouver un moyen de coexister de manière civilisée, en dépit de leurs différends profonds, et aller de l'avant autant que possible pour le bénéfice des peuples des États-Unis et Cuba, par le biais du dialogue et d'une coopération fondée sur le respect mutuel et l'égalité souveraine.
« Il n'y a aucune inimitié entre les peuples des États-Unis et Cuba. Le peuple cubain a exprimé sa solidarité à l'époque des terribles actions terroristes du 11 septembre 2001 et de l'impact dévastateur de l'ouragan Katrina.
« Nous apprécions et reconnaissons les progrès récemment accomplis, avec la réouverture des ambassades, les visites effectuées par les secrétaires d'État et du commerce et l'échange de délégations, le fonctionnement d'un comité de pilotage, l'expansion des zones de dialogue et de coopération, en particulier dans le domaine aérien et de la sécurité de l'aviation ; le combat contre le trafic des narcotiques, l'immigration illégale et la traite des personnes ; l'application des lois, la protection de l'environnement et la santé, entre autres.
« Nous sommes vraiment désireux de développer des relations fructueuses, d'offrir notre hospitalité aux citoyens américains qui jouissent de la liberté de voyager à Cuba, d'élargir et enrichir les échanges culturels, sportifs, scientifiques et universitaires, promouvoir la coopération multiforme dans les domaines d'intérêt commun, le commerce et les investissements.
« Nous avons débuté un dialogue sur les droits humains sur la base de stricte réciprocité et malgré nos différends énormes.
« Dans tout cela nous avons été guidés par les principes contenus dans la Proclamation de l'Amérique latine et des Caraïbes comme une zone de paix, signée en janvier 2014 à La Havane par les chefs d'État et de gouvernement de la communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes ainsi que par les principes et buts énoncés dans la charte des Nations unies. »
Rodriguez a conclu en offrant au nom de Cuba ses remerciements chaleureux à l'Assemblée générale pour la défense des principes et du droit international et a reconnu le grand effort collectif requis pour le vote de chaque année :
« Vingt-trois ans depuis la première adoption de cette résolution, nous avons réalisé des progrès remarquables en 2015.
« C'est notre récompense pour la résistance infatigable, les efforts désintéressés, les convictions fermes de notre peuple et des dirigeants de la génération historique de la Révolution dirigés par le commandant en chef Fidel Castro et le président Raúl Castro.
« Nous sommes profondément reconnaissants envers tous les gouvernements et les peuples, les parlements, les forces politiques et les mouvements sociaux, les représentants de la société civile, les organisations internationales et régionales qui, en particulier dans cette assemblée générale des Nations unies, ont contribué par leurs paroles et leur vote, année après année, à appuyer l'équité et l'urgence d'éliminer le blocus.
« Nous avons fait tout ce chemin grâce aussi à la majorité et à l'appui croissant offerts par le peuple des États-Unis envers cet objectif louable, à qui nous exprimons également toute notre gratitude.
« Nous savons que le chemin est encore long et difficile. Nous allons continuer à présenter devant cette Assemblée générale ce projet de résolution tant et aussi longtemps que le blocus persistera.
« Le peuple cubain ne renoncera jamais
à sa souveraineté, ni à la voie qu'il a librement
choisie pour y construire un socialisme plus juste, efficace,
prospère et durable. Aussi, il n'abandonnera pas sa quête
pour un ordre international plus équitable et
démocratique. »
Un autre coup d'État appuyé par les États-Unis en Haïti
Le premier tour des élections présidentielles ainsi que le deuxième tour des élections législatives ont eu lieu en Haïti le 25 octobre. Selon les rapports répandus d'individus, d'organisations et de publications qui défendent les intérêts d'Haïti, le faible taux de participation et la fraude électorale massive ont été la caractéristique principale de l'élection du 25 octobre. La violence fomentée par des agents payés des élites dirigeantes, qui a été omniprésente lors du premier tour des élections législatives du 9 août, a été significativement plus faible selon les rapports. Néanmoins, les deux tours des élections indiquent que de grands efforts sont faits pour de nouveau priver les Haïtiens de leur droit de vote, comme en 2010 lorsque le gouvernement fantoche corrompu de Michel Martelly fut porté au pouvoir.
Ezili Danto, du Haitian Lawyers Leadership Network, souligne la signification de l'élection pour l'élite dirigeante américaine : « Les élections du 25 octobre et du 27 décembre [les derniers tours de l'élection présidentielle] sont critiques pour la communauté internationale afin de légitimer les lois de reconstruction de la Commission intérimaire de Bill Clinton pour la reconstruction d'Haïti, son accaparement des terres et les amendements miniers de la Banque mondiale à la Constitution [d'Haïti] qui ne furent jamais adoptés par une législature bien en place.
Cliquer pour agrandir (E. Danto) |
« Peu importe le compte actuel des votes, les États-Unis sélectionneront parmi les quatre premiers candidats — Jude Célestin, Moïse Jean Charles, Jovenel Moïse (le candidat de Michel Martelly) et Maryse Narcisse (la candidate de Jean-Bertrand Aristide) — celui qui promet d'approuver les ententes louches avec les Clinton, les compagnies minières et le complexe industriel militaire de Washington. L'équipe Martelly fera tout ce qui est nécessaire pour pousser son candidat sélectionné à la présidentielle ou tout candidat populaire qui promet de ne pas le poursuivre ainsi que sa famille pour leur abus de pouvoir. Le peuple d'Haïti est laissé à survivre à l'occupation américaine et garder ce pourquoi ses ancêtres ont lutté par eux-mêmes. »
D'autres rapports informent que l'ancien ambassadeur américain en Haïti Kenneth Merten a été nommé coordonnateur spécial des États-Unis pour Haïti en août. C'était durant le mandat de Marten en tant qu'ambassadeur que Martelly fut porté au pouvoir, entre autres effets néfastes.
Les résultats du tour électoral du 25 octobre ne seront pas connus avant au moins dix jours après l'élection, rapporte l'Associated Press.
Le Haiti Sentinel, citant un rapport du Nouvelliste, informait le 29 octobre qu'il y a eu une fraude électorale massive lors des élections du 25 octobre en Haïti. Le Nouvelliste écrit que plus de la moitié de l'électorat n'était pas des citoyens ordinaires mais des agents payés des partis politiques.
Le Haiti Sentinel rapporte que le Conseil électoral provisoire a distribué aux partis politiques 915 675 cartes d'accréditation d'observateur de parti, appelés mandats. Les mandats permettent à un agent d'un parti politique d'être dans un bureau de scrutin et de voter. Le Haiti Sentinel souligne : « Tous les partis politiques n'ont pas participé à toutes les courses, de plus, plusieurs n'avaient pas les ressources pour payer un agent afin d'assister au vote toute la journée et au procès verbal, qui a lieu immédiatement après.
« Le journaliste Robenson Geffrard, utilisant la très généreuse estimation du taux de participation donnée par l'Observatoire citoyen pour l'institutionnalisation de la démocratie (OCID) de 30 %, écrit que cela signifierait que plus de la moitié des votes étaient des mandataires, les agents des partis ayant des mandats. » D'autres ont rapporté que le taux de participation était plus faible encore.
Le Haiti Sentinel poursuit :
« Ce n'est pas tous les partis politiques qui avaient besoin ni la capacité de gérer les 13 700 mandats remis à un parti par le CEP [Conseil électoral provisoire]. Pour cette raison, plusieurs trouvent le Conseil électoral complice de la fraude, si non grossièrement négligeant.
« Un marché était prêt à acheter les mandats non utilisés et selon plusieurs témoins, le parti au pouvoir, le Parti haïtien Tèt Kale (PHTK) et ses parties alliées, Bouclier, Ayiti An Aksyon (AAA) et Confédération d'union démocratique (KID), ont tout acheté, sinon la part du lion.
« Les mandats ont été achetés au prix de 500, 600 ou 1 000 HTG (gourdes) (10 $, 12 $ ou 20 $), selon la coalition d'observateurs locaux non payés par la communauté internationale et des journalistes haïtiens.
« Les mandats ont été remis aux individus qui ont voté plusieurs fois, quelquefois avec différentes cartes électorales et dans différents bureaux de scrutin. »
Le Conseil électoral provisoire (CEP) n'a pas encore publié les données sur le taux de participation pour le 25 octobre. Des observateurs indépendants non payés par la communauté internationale et des membres d'organisation haïtiennes pour les droits disent que le taux de participation était d'environ 25 % et que ce nombre est gonflé par le vote multiple.
Kim Ives et Yves Pierre-Louis, dans un article de Haïti Liberté, parlent du faible taux de participation et de la privation du droit de vote des Haïtiens par des intérêts étrangers, en particulier des intérêts impérialistes américains. Ils écrivent :
« Il semble y avoir eu moins de violence que lors du premier tour des législatives du 9 août, qui ont été marquées par le chaos, l'intimidation et la fraude. Mais le niveau de violence durant un vote ne peut être le seul critère ou le critère principal de son succès. La participation, le calme, l'ordre et la transparence sont également importants et tout cela manquait.
« Le très contesté CEP d'Haïti a dit que l'élection du 9 août avait seulement un taux de participation de 18 %, et seulement 6 % à Port-au-Prince. Certains observateurs disent que le véritable taux de participation était beaucoup plus faible, près de 5 %.
« L'élection du 25 octobre consistait du tour décisif de la législative ainsi que le premier tour des 54 candidats à la présidentielle et quelques 41 000 élections municipales, principalement pour les 142 sièges de maires. Par conséquent, avec des enjeux beaucoup plus élevés, pourquoi le taux de participation demeurerait-il aussi faible ?
« Après la violence du 9 août, plusieurs secteurs de la société haïtienne, tel le parti Coordination Dessalines (KOD), ont boycotté les élections parce qu'ils sentent qu'elles sont truquées et ne peuvent pas être libres, équitables et souveraines... avec le président Michel Martelly au pouvoir et Haïti sous occupation militaire par 5000 soldats de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
« 'Il y a la question de la violence morale', a dit Oxygène David de l'organisation populaire Mouvement de liberté d'égalité des Haïtiens pour la fraternité (MOLEGHAF). 'La démocratie et la souveraineté du peuple Haïtien sont bafouées par les impérialistes étrangers qui se sont emparés de notre processus électoral, en plaçant qui ils veulent au pouvoir. Ceci est peut-être moins visible pour certains que le meurtre avec le sang qui coule mais il est tout aussi condamnable.'
« L'activiste de longue date pour la démocratie haïtienne Patrick Elie n'a pas voté lui non plus, disant que les élections sont 'une comédie'.
« Les élections en Haïti deviennent comme celles aux États-Unis', a-t-il dit à Haïti Liberté. 'C'est l'argent qui décide de l'élection, pas le peuple.'
« Mais peut-être que le plus grand facteur de la marginalisation des électeurs sont les restrictions inspirées par les États-Unis sur comment les Haïtiens peuvent voter. Aux États-Unis, des dizaines de milliers d'électeurs pauvres et de la classe ouvrière, dont plusieurs sont noirs et latinos, sont interdits de vote en raison des restrictions contre les criminels. Quelque chose de similaire est fait en Haïti.
« Les travailleurs pauvres en Haïti sont mobiles, constamment en déplacement à la recherche de travail de ville en ville. Plusieurs sont aussi des petits marchands et des colporteurs qui doivent voyager de longues distances pour vendre leurs marchandises...
« 'Le vote était beaucoup plus facile et logique lors de l'élection historique de 1990 qui a mené Jean-Bertrand Aristide au pouvoir pour la première fois', explique le dirigeant du KOD Henriot Dorcent. 'Dans cette élection, qui a été organisée par les Haïtiens sans direction internationale comme aujourd'hui, on s'enregistrait pour voter un mois ou deux avant l'élection et vous vous rendiez au même endroit pour voter. Il y a eu une grande participation. Maintenant vous ne pouvez voter que dans la ville où vous avez obtenu votre carte électorale. Puis vous allez à ces centres de scrutin confus, bondés avec des douzaines de bureaux de vote. Plusieurs personnes ne peuvent se rendre chez-eux pour voter, plusieurs ne peuvent parcourir la distance ou trouver leur chemin vers le bon centre de vote et plusieurs ne peuvent trouver leurs noms sur l'énorme liste à l'extérieur des centres de scrutin.'
« En dépit de leur succès supposé, les élections du 25 octobre ont vu plusieurs confrontations et irrégularités. Jusqu'à présent, deux jours après le scrutin, la police a indiqué avoir effectué 234 arrestations et des centres de scrutin et du matériel électoral ont été détruits. »
En Haïti, le conseil électoral appartient à l'administration de Barack Obama. Ainsi sont les élections et leurs résultats. Pour le prouver, depuis des mois le peuple d'Haïti a rejeté un processus électoral exclusif, injuste et corrompu. Obama l'a mis en oeuvre quand même.
Le peuple haïtien a rejeté les élections du 9 août 2015 qui sont le résultat de ce dit processus. Des candidats ont été emprisonnés et des manifestants ont été la cible de tirs. Même l'ambassade des États-Unis en Haïti a reconnu que « plusieurs » Haïtiens appellent à la démission du conseil électoral. Mais leurs voix ne seront pas entendues. Parce que même si ce sont les « élections d'Haïti », ce n'est pas ce que veut le peuple haïtien qui compte.
La politique étrangère de Barack Obama et Hillary Clinton a été mondialement un immense échec mais en Haïti elle devient immorale, sinon criminelle. Leurs actions dans cet hémisphère, envers cette petite île voisine et destituée, affecte le droit moral et la crédibilité des États-Unis à résoudre les problèmes dans le monde entier alors que le président russe Vladimir Poutine fera valoir le leadership de son pays en Syrie et au Moyen-Orient.
C'est la première élection d'Haïti en cinq ans et tous les Haïtiens veulent des élections justes, inclusives et crédibles. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues d'Haïti, quelques fois durant des jours, pour réclamer des élections. Aujourd'hui, l'administration Obama veut que le monde croit que ces gens, qui viennent d'un peuple qui, il n'y a pas si longtemps, a donné son sang et ses vies pour la démocratie, connaîtraient un taux de participation abyssale de 18 %. Des observateurs locaux et internationaux, indépendants du conseil électoral Obama-Clinton, estiment que le taux aurait été réellement de 4-5 %. C'est ce que l'administration Obama appelle « acceptable ».
Le faible taux de participation était simplement dû aux mêmes voyous, les mêmes que le sénateur d'alors John Kerry critiquait en 1994 dans un éditorial du New York Times. Les voyous vont et viennent au pouvoir en Haïti et sont des « bandi legal » (bandits légaux), effrontés et auto-proclamés. Ils ont mené une campagne d'intimidation, de vandalisme et de bourrage d'urnes dans au moins 45 % des centres de scrutin partout dans le pays selon les données des organisations locales des droits humains et d'observation.
Ce sont les mêmes groupes, Mouvement Tet Kale (MTK), à qui l'administration Obama a donné 100 000 $, via l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), pour organiser les émeutes du 7 décembre 2010 qui ont frappé les principales villes du pays. Cette année, par l'entremise des mêmes groupes, avec la violence et la complicité des institutions sous le contrôle d'un gouvernement totalitaire, la participation au vote de tous les électeurs des communes les plus populeuses et désaffranchies, tel Cité Soleil, a été éliminée.
Le coût des élections d'Obama-Clinton en Haïti pour les contribuables américains est de 38 millions $. Selon l'ancienne ambassadrice américaine Pamela White, 25 millions $ du montant était en argent liquide. Nonobstant le fait qu'Haïti pourrait payer ses propres élections, sachez que le coût des élections d'Haïti pour les contribuables américains est plus de quatre fois le prix pour des élections meilleures et plus crédibles en Afrique. Le Rwanda, par exemple, qui a une population légèrement supérieure à celle d'Haïti, a payé 8 millions $ pour un processus beaucoup mieux.
Les États-Unis ont payé 38 millions $, plus de quatre fois le coût pour des élections de meilleure qualité dans d'autres pays. Où est allé l'argent ? |
Où est allé l'argent ? Dans la corruption. Le président du Conseil électoral provisoire (CEP), Pierre Louis Opont, a fait un aveu le 3 juillet 2015. Il a dit qu'en tant que directeur général du CEP en 2010, la chef du personnel d'Hilary Clinton au département d'État, Cheryl Mills, a changé les résultats de l'élection qui a fini par mettre au pouvoir le président actuel, un musicien torride et consommateur admis de crack, Michel Martelly.
Le plan Clinton était de suspendre les élections, forcer la fin des mandats de la législature, tous les sièges des gouvernements locaux et finalement prendre le contrôle du pouvoir judiciaire. Ils ont réussi. Haïti est passée d'une démocratie de 5 000 officiels élus dans toute la nation à un régime totalitaire dirigé par un toxicomane.
C'est par ces méthodes que les Clinton, l'ancien
président Bill Clinton et la Fondation Clinton, ont
été capables de siphonner plus de 10 milliards $ des
dons suite au séisme pour leurs amis, les donateurs de leur
fondation et partisans de campagne/PAC. C'est par l'effondrement de
l'État haïtien que les contrats miniers et
l'acquisition de terres de Port-au-Prince aux zones rurales a pu
être
effectuée par les copains de Clinton, y compris le frère
d'Hillary, qui a obtenu un traitement de faveur sur le premier contrat
minier du pays depuis des décennies.
Il y a un processus électoral en place que les Haïtiens rejettent et continueront de rejeter. L'administration Obama semble incapable ou réticente à discerner la machine à siphonner l'argent de Clinton qui y est établie. Par conséquent, ils ne financent pas seulement mais contrôlent et appuient jusqu'à la fin une élection qui accueillera ce qui est massivement appelé la législature la plus corrompue de l'histoire haïtienne. La 50e législature.
(Haiti Sentinel, 29 septembre 2015)
À titre d'information
Les médias font état de messages courriels envoyés sur le serveur privé de Hillary Clinton au moment où elle était secrétaire d'État qui font référence à l'ingérence américaine en Haïti. Ces courriels révèlent de nouveau détails sur la façon dont les représentants des États-Unis ont travaillé étroitement avec le secteur privé et forcé les autorités haïtiennes à changer les résultats de la première ronde des élections présidentielles à la fin de 2010. Voici un rapport de Jake Johnston, chercheur associé au Centre de recherche économique et politique. Il y discute des courriels de Clinton et comment les élites politiques et d'affaires des États-Unis ont truqué l'élection de 2010 et comment ceux qui ont été impliqués dans cette corruption ont poursuivi leur ingérence jusqu'aux élections de 2015
***
Les résultats préliminaires des élections présidentielles et législatives plus que douteuses du 7 décembre 2010 ont donné la victoire à Jude Célestin, le dauphin de René Préval, et à Mirlande Manigat qui devaient alors s'affronter au deuxième tour. Le même jour, l'ambassade des États-Unis à Haïti a émis un communiqué dans lequel elle contestait la légitimité des résultats annoncés.
Selon les courriels, des acteurs clés se sont affairés en coulisses à faire en sorte que Célestin se retire. Un jour seulement après l'annonce des résultats préliminaires, l'ambassadeur des États-Unis à Haïti, Kenneth Merten, a écrit ce qui suit à Cheryl Mills, Tom Adams et Daniel Restrepo, trois membres importants du départment d'État pour Haïti. « Boulos + le secteur privé ont dit à RP [René Préval] que Célestin devrait se retirer et qu'ils appuieraient que RP reste en poste jusqu'au 7 février. »
« C'est quelque chose d'important », a ajouté l'ambassadeur.
« Boulos » se réfère à Reginald Boulos, un des plus grands industriels d'Haïti et un membre du Forum économique du secteur privé. Chose importante, Boulos a aussi suggéré qu'il appuierait le maintien en poste de Préval jusqu'au 7 février et que l'élection devant être reportée en raison du tremblement de terre, un nouveau président ne serait pas capable d'entrer en fonction à cette date. De nombreuses personnes s'étaient prononcées en faveur d'un départ hâtif de Préval et lui-même, lors d'une réunion de représentants internationaux le jour du scrutin, avait été menacé d'être expulsé du pays par la force. [...]
Le message courriel indique aussi que Merten était en contact étroit avec la campagne de Michel Martelly. Des manifestations se tenaient déjà à Port-au-Prince et dans d'autres villes haïtiennes où les manifestants disaient que leur candidat préféré, Michel Martelly, devrait être de la deuxième ronde. Merten écrit qu'il a personnellement contacté le « camp » de Martelly et dit que celui-ci devrait « intervenir à la radio pour dire aux gens de ne pas faire de pillage. Une manifestation pacifique, oui. Mais pas de pillage. » Des documents obtenus suite à une requête séparée en vertu de la Loi sur la liberté de l'information (FOIA) ont montré qu'un groupe clé derrière les manifestations avait plus tard reçu de l'appui de USAID et joué un rôle dans la formation du parti politique de Martelly, le Parti Haïtien Tèt Kale.
Le jour suivant, comme le suggérait Merten dans son courriel, l'ambassade des États-Unis a émis une autre déclaration appelant au calme et demandant aux acteurs politiques « d'agir dans le cadre du processus électoral de contestation pour faire valoir leurs préoccupations face aux élections ». Comme le révèle le courriel, les efforts pour retirer Célestin de la course étaient déjà en route avant que quelque contestation des élections ne commence.
La réponse de Cheryl Mills au courriel de Merten est rayée, comme l'est la réponse de Merten à ce courriel et tout ce qu'on peut lire c'est le mot « comprendre ».
Le gouvernement haïtien a finalement demandé qu'une mission de l'Organisation des États américains (OAS) vienne en Haïti pour analyser les résultats. La mission, qui n'a pas fait de recomptage ou de test statistique, a recommandé que Célestin demeure au second tour de pair avec Michel Martelly. On a commencé à exercer une forte pression sur le gouvernement haïtien pour qu'il accepte ces recommandations. Les visas américains de représentants officiels du gouvernement ont été révoqués, et l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU est allée jusqu'à menacer de couper l'aide bien que le pays était encore en train de se rétablir du tremblement de terre dévastateur qui s'était produit plus tôt dans l'année. Mills a fait parvenir un article de l'AFP à Rice au sujet de cette menace accompagné d'un commentaire : « Je veux m'assurer que nous sommes sur la même longueur d'ondes en ce qui concerne les journées délicates qui s'en viennent en Haïti ».
Hillary Clinton s'est rendue en Haïti à la fin janvier 2011 pour ajouter à la pression sur le gouvernement. Un jour avant son départ, il y a eu une discussion parmi le personnel du département d'État sur un ressac possible contre la communauté internationale et les États-Unis. Mills a envoyé à Clinton un courriel de Laura (son nom de famille était rayé mais il s'agit vraisemblablement de Laura Graham, une représentante de la Fondation Clinton) avec le message : « On discutera de cela dans l'avion. »
« Laura », dans une note pleine de fautes, avertit que la communauté internationale et les États-Unis « en prennent un coup et ont l'air de vilains ». »Je pense que tu dois envisager un message et une stratégie d'inclusion pour faire en sorte que différents éléments de la société haïtienne ( dirigeants religieux, d'affaires, etc. ) marchent dans la solution mms [Michel Martelly] et passent des messages à la radio comme quoi c'est une bonne chose », ajoute Laura. « Bill m'en a parlé et est très inquiet de ce que je vais dire et faire demain », lui répond Clinton.
« Nous le sommes tous », répond Mills qui donne des points de discussion à utiliser dans le voyage en Haïti :
« Notre message en ce qui concerne les élections est très simple : la voix du peuple haïtien doit se faire entendre. Il faut que les votes du peuple haïtien soient comptés de façon honnête. Le résultat du processus doit refléter la volonté véritable du peuple haïtien. Les États-Unis ne demandent pas autre chose. Nous sommes solidaires avec tous ceux qui partant cet objectif et nous allons nous opposer à tous ceux qui cherchent à lui faire obstacle. »
Les habitants d'Haïti et la diaspora haïtienne veulent savoir ce que la Fondation Clinton et Bill Clinton ont fait des 10 milliards $ dont ils avaient la charge pour aider à la reconstruction après le tremblement de terre de 2010. L'utilisation d'une bonne partie de cette somme reste inexpliquée et les soi-disant projets d'aide sont gangrenés par la corruption. (D. Andre) |
Malgré les inquiétudes, Clinton a réussi à forcer Célestin à se retirer de la course. « Nous avons essayé de résister et c'est ce que nous avons fait jusqu'à la venue de Hillary Clinton. C'est alors que Préval a compris qu'il n'avait aucune façon de s'en sortir. C'est ce que m'a dit le premier ministre de l'époque, Jean-Max Bellerive, en entrevue plus tôt cette année. Après le deuxième tour, où le taux de participation a été particulièrement faible, Martelly a été déclaré gagnant et Manigat perdant.
Boulos n'a pas tardé à se manifester après la visite de Clinton. Dans un long courriel adressé à Mills le lendemain de la visite, il lui demande de transmettre ses remerciements à celle qui était alors secrétaire d'État.
Selon Boulos, « les actions discrètes » du secteur public ont « joué un rôle majeur » pour remettre les élections « sur la bonne voie » en pressant Préval de demander la mission de l'OÉA, en dénonçant publiquement les résultats du premier tour d'élection et en l'enjoignant, ne serait-ce que hier matin (trois heures avant la rencontre avec Préval), à abandonner l'idée d'annuler les élections ». « Tous dans les cercles diplomatiques et parmi les leaders politiques haïtiens confirmeront le rôle joué par le Forum économique du secteur privé au cours des six derniers mois », de se vanter Boulos.
Il a également demandé que les États-Unis maintiennent leur appui aux élites d'affaires haïtiennes. [...]
Cinq ans plus tard, Haïti se retrouve encore une fois embourbée dans la controverse électorale et encore une fois les États-Unis, Boulos et le Forum économique du secteur privé en sont les principaux protagonistes. Après la violence et la fraude omniprésentes des élections législatives du mois d'août, le Conseil électoral (CE) et le gouvernement haïtien sont sous le feu de la critique. Encore une fois, les manifestations ont éclaté pour exiger la démission du CEP, sinon carrément l'annulation de l'élection.
Les États-Unis ont choisi de ne pas jeter le doute sur les résultats de l'élection et d'appuyer le processus. L'ambassadrice Pamela White a dit : « Ce ne sont pas des élections parfaites mais elles sont acceptables. »
« C'est 2010 deuxième prise, mais au lieu d'être contre Préval, c'est pour Martelly », m'a dit un dirigeant de la plateforme Vérité, le nouveau parti de Préval, en août dernier. Le 6 octobre, le secrétaire d'État John Kerry s'est rendu en Haïti pour discuter des élections avec Martelly. Il était accompagné du nouveau coordonnateur spécial du département d'État pour Haïti, Kenneth Marten, arrivé en poste le 17 août.
Le Forum économique du secteur privé et Réginald Boulos ont également appuyé le processus. Boulos faisait partie de la commission présidentielle de 2014 qui a recommandé de larguer Laurent Lamothe pour plutôt former un gouvernement de consensus en attendant les élections actuelles. Comme partie de l'entente pour la formation d'un nouveau gouvernement, le Forum économique du secteur privé a été chargé de la nomination d'un des neuf membres du conseil électoral. Pierre Louis Opont a été proposé. Opont était le directeur général du CEP en 2010 et il a reconnu dans une entrevue plus tôt cette année que le département d'État américain et les observateurs de l'OÉA ont manipulé les résultats de l'élection. Il est le président actuel du CEP.
En février, le premier ministre Evans Paul (lui-même membre de la commission présidentielle) a rencontré le Forum économique du secteur privé pour établir un partenariat public-privé pour créer un « climat favorable à la tenue d'élections libres, justes et démocratiques ».
Bien que la confiance dans le processus électoral et les institutions qui l'ont administré se soit beaucoup détériorée depuis le vote du 9 août, Boulos et le Forum économique du secteur privé ont publiquement appuyé le CEP. Dans une entrevue accordée au Nouvelliste, Boulos affirme que ce fut « un des meilleurs CEP que nous ayons eus ».
« Le CEP n'est pas parfait mais c'est un CEP qui fait de son mieux, qui a sans doute fait de nombreuses erreurs et a reconnu ses erreurs, dit Boulos. J'ai entendu le président du CEP dire que le conseil apportera des correctifs. Il faut croire que les correctifs seront faits. »
« Le processus avance, la campagne présidentielle est sur la bonne voie », de déclarer Gregory Brandt, le président du regroupement d'entreprises, dans le même article. Brandt ajoute qu'il aura un entretien avec Opont « la semaine prochaine ».
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