Numéro 5 - 24 janvier
2014
Le Parlement reprend lundi
Harper dehors et tout de suite !
Actions
des travailleurs et travailleuses des postes contre la destruction
nationale de la dictature Harper
Ottawa
Manifestation
des travailleurs des postes
Le dimanche 26
janvier - 13 h
Rendez-vous au parc Dundonald (Kent et Somerset); marche en direction
du bureau du premier ministre (Elgin et Wellington)
Des autobus
sont organisés à partir de différents
points de rencontre à Montréal. Il faut s'inscrire
d'avance en communiquant avec le STTP Montréal au 514-593-3953,
poste 222 ou par courriel au sttp_localmtl@videotron.ca. Voir la page Facebook
pour plus de détail.
Cliquer
ici
pour
les
actions
ailleurs au Canada le 27 janvier |
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Les
travailleurs des postes relèvent le défi que leur lance
Harper
• Le service postal doit être maintenu
comme un service public! - Louis Lang
À titre
d’information
• La façon dont on a privatisé
Énergie atomique du Canada: est-ce ce qui attend Postes Canada?
• La privatisation d'Énergie atomique du
Canada — un cadeau de Harper à SNC- Lavalin -
Louis Lang
Les travailleurs des postes
relèvent le défi que leur lance Harper
Le service postal doit être maintenu
comme un service public!
- Louis Lang -
Les travailleurs des postes continuent de se battre
contre le « Plan d'action en 5 points » que
Postes Canada a annoncé en décembre 2013, un jour
après l'ajournement de la Chambre des communes. Le plan
prévoit l'élimination de la livraison du courrier
à domicile, l'augmentation drastique du coût du service
postal, la privatisation à fond de train des comptoirs de
détail et de nouvelles attaques aux salaires, conditions de
travail et avantages sociaux des travailleurs des postes.
Le Parlement reprend ses activités le
27 janvier 2014 et les travailleurs des postes utilisent
l'occasion pour manifester et tenir des actions dans plusieurs villes
du pays pour exiger que Postes Canada et le gouvernement Harper
retirent leurs plans de saccage du service postal public et cessent
d'attaquer les travailleurs.
Le 26 janvier se tient une manifestation à
Ottawa devant les bureaux du premier ministre. Des centaines de
travailleurs de Montréal et de Toronto vont se joindre aux
postiers d'Ottawa pour dire au gouvernement Harper d'ordonner à
Postes Canada de retirer ses coupures massives de services et cesser
ses attaques contre les travailleurs des postes.
Même si aucune annonce
officielle n'a été faite pour le moment, les travailleurs
des postes d'Ottawa ont appris que deux communautés d'Ottawa,
Kanata et Orléans, seront les premières où la
livraison du courrier à domicile sera entièrement
éliminée. Postes Canada va débuter le processus en
réorganisant complètement les routes des facteurs dans
les dépôts de Kanata et Orléans dès le
printemps 2014. La mise en oeuvre de ces réorganisations, qui
vont mener à la fusion et à l'élimination de
plusieurs routes, pourrait prendre jusqu'à 6 mois. Des
représentants du syndicat entendent rencontrer le maire d'Ottawa
pour discuter des conséquences très dommageables que ces
actions de Postes Canada vont avoir dans ces communautés.
Dans plusieurs villes du pays, les conseils municipaux
ont adopté des résolutions dénonçant le
plan de Postes Canada d'éliminer la livraison à domicile.
Depuis Saint-Jean à Terre-Neuve jusqu'à Vancouver et
Victoria, de nombreux maires ont demandé à Postes Canada
de cesser ses activités de démantèlement du
service postal et de fournir les services auxquels les résidents
ont droit.
Le maire de Saint-Jean à Terre-Neuve a
rencontré des représentants de la section locale du
syndicat et donné son appui à la lutte contre le plan de
Postes Canada d'éliminer la livraison du courrier à
domicile. « Les gens ont le droit d'avoir un service de
qualité et fiable », a-t-il dit. Il a ajouté
qu'il va intervenir personnellement pour rendre difficile à
Postes Canada d'obtenir l'appui du conseil pour l'installation de
boîtes aux lettres géantes dans la ville si le service
à domicile est éliminé. Plusieurs autres maires de
villes grandes comme petites ont aussi fait état des dommages
que ces mesures vont causer à leurs communautés.
Dans cette bataille, les
travailleurs des postes n'affrontent pas seulement les dirigeants de
Postes Canada qui veulent démanteler le service postal public et
l'ouvrir à toujours plus de privatisation et de
déréglementation des services au bénéfice
des monopoles postaux privés. Derrière cette
poussée de privatisation se trouve le gouvernement Harper qui
cherche à s'emparer des ressources publiques pour les remettre
aux monopoles, détruisant tout semblant de société
dans laquelle l'économie socialisée est au service du
bien commun.
En 2011, le gouvernement Harper a
démantelé l'un des actifs publics les plus
précieux du Canada. Prétextant qu'Énergie atomique
du Canada limitée (une société de la couronne
créée en 1952 pour développer la technologie
de l'énergie nucléaire) était en difficulté
financière, il l'a remise à SNC-Lavalin à un prix
de liquidation, soit 15 millions $. En juste quelques mois
suivant la privatisation d'EACL, SNC-Lavalin a acquis des contrats
d'une valeur de 1 milliard $.
L'exemple d'EACL expose clairement le rôle que
joue le gouvernement Harper au service des monopoles. Le dommage que
cause à l'économie nationale ce transfert massif d'actifs
publics financiers, physiques et technologiques au secteur privé
est tout simplement incalculable.
L'attaque contre Postes Canada fait partie de ce
même ordre du jour et les méthodes qui sont
utilisées sont les mêmes qu'on a vues avec EACL. On
fabrique de fausses prédictions financières afin de
justifier la destruction du secteur postal public et de ses actifs. En
fait, la poussée de privatisation et de
déréglementation de Postes Canada n'est pas une
réponse à un échec de la Société des
postes. C'est plutôt l'élimination du service postal
public qui est une source de profits potentiels énormes pour des
entreprises monopolistes comme UPS, FedEx, Pitney Bowes et d'autres.
La lutte des travailleurs des postes contre le
« Programme en 5 points » de Postes Canada
est un rempart contre le plan du gouvernement Harper de continuer sur
la voie de la prise de contrôle des ressources publiques par les
intérêts monopolistes privés.
Dans cette lutte, les travailleurs des postes font aussi
face au défi de rendre leurs organisations de défense
efficaces dans la défense de leurs intérêts. Dans
la situation actuelle où les syndicats sont criminalisés
pour leur défense des droits des travailleurs à des
salaires et conditions de travail décents et où les lois
anti-ouvrières sont utilisées pour empêcher toute
résistance organisée, les travailleurs doivent discuter
comment renouveler le rôle que les syndicats doivent jouer pour
développer la force et l'unité des travailleurs et de
leurs alliés.
Pour bâtir des organisations modernes qui sont
basées sur une conscience moderne et non sur la conscience
ancienne d'arrangements aujourd'hui disparus, il faut impliquer les
travailleurs à la base dans la discussion des problèmes
afin qu'ils élaborent eux-mêmes l'ordre du jour qu'ils
veulent mettre en oeuvre pour résoudre la crise d'une
façon qui leur est favorable. C'est ainsi que se bâtira
l'unité et la force de combat des travailleurs sur la base de
leurs propres demandes et de leurs propres besoins.
En ce moment les
travailleurs des postes sont aussi confrontés à la
pression quotidienne exercée par les représentants du
gouvernement et de Postes Canada à l'effet que la
sécurité et les emplois des travailleurs dépendent
de la survie de Postes Canada. L'illusion est créée selon
laquelle les pensions, les salaires et les avantages sociaux des
travailleurs ne peuvent être sécurisés que par les
sacrifices des travailleurs pour sauver Postes Canada. De la même
façon, dans la lutte actuelle contre le « Plan
d'action en 5 points », certains, qui se
prétendent les amis des travailleurs des postes,
suggèrent que la seule façon de sauver la livraison
à domicile c'est d'en arriver à un compromis.
Les travailleurs doivent rejeter cet avis avec tout le
mépris qu'il mérite. Ils doivent le faire d'abord parce
qu'ils ont appris amèrement la difficile leçon à
l'effet qu'ils ne peuvent compter sur personne d'autre
qu'eux-mêmes et leurs organisations dans leur lutte pour leurs
droits. Chaque fois que les travailleurs réussissent à
faire avancer leur cause, ils le doivent à leur capacité
et le niveau auquel ils arrivent à s'organiser pour garantir
leur sécurité. La seconde raison, c'est pourquoi les
travailleurs des postes devraient-ils faire des sacrifices pour sauver
la Société des postes alors que le gouvernement Harper et
Postes Canada font tout en leur pouvoir pour détruire le service
public et le remettre aux entreprises monopolistes ?
Le contenu principal de la lutte des travailleurs des
postes c'est la lutte pour un service public moderne qui est en mesure
de fournir un service universel à tous les Canadiens et
qui reconnaît le droit des travailleurs à des
salaires, des conditions de travail et des avantages qui correspondent
au travail qu'ils font.
La sécurité des travailleurs des postes et
le droit des Canadiens à un niveau de vie qui correspond
à une économie productive hautement
développée dépendent de notre capacité de
priver les monopoles du pouvoir de détruire l'économie.
À titre d’information
La privatisation d’Énergie atomique du Canada :
est-ce ce qui attend Postes Canada?
Énergie atomique du Canada limitée (EACL)
est une société de la Couronne qui a été
créée en 1952 avec comme mandat de développer la
technologie de l'énergie nucléaire. EACL a
développé la technologie des réacteurs CANDU dans
les années 1950 et, jusqu'à sa vente à SNC-Lavalin
en 2011, a également été le fournisseur de la
technologie CANDU qu'elle a exportée dans le monde entier. Des
années 1960 jusqu'aux années 2000, EACL a construit des
installations CANDU en Inde, en Corée du sud, en Argentine, en
Roumanie et en République populaire de Chine.
En outre, EACL fabrique des radio-isotopes pour les fins
de la médecine nucléaire pour approvisionner MDS Nordion [1] à Ottawa et est le plus grand
fournisseur mondial de molybdène-99 aux fins de tests de
diagnostic et du Cobalt-60 pour le traitement du cancer. Le
gouvernement continue de posséder les laboratoires de Chalk
River qui produisent des isotopes médicaux, mais Harper a
clairement indiqué qu'il a l'intention de faire en sorte que le
gouvernement canadien « se retire de la production d'isotopes
médicaux ». Il ne fait aucun doute que le gouvernement
mène actuellement des négociations secrètes pour
vendre les Laboratoires de Chalk River et le réacteur universel
du Conseil national de recherches (NRU) qui s'y trouve.
Des membres de la
Société des ingénieurs professionnels et
associés tiennent une conférence de presse le
11 mai 2010 avant d'intervenir devant le Comité permanent des
finances contre la privatisation d'Énergie atomique
du Canada limitée. (EACL)
L'édition du 16 octobre 2013 du North Renfrew Times a
rapporté que le gouvernement fédéral a
annoncé qu'il a entamé le processus de sous-traitance de
la gestion des installations de Chalk River en vertu d'un «
modèle exploité par un entrepreneur et appartenant au
gouvernement ». L'article fait remarquer que le processus est en
cours et que d'autres annonces sont attendues sous peu.
La sous-traitance des laboratoires nucléaires de
Chalk River, la dernière partie restante de la
société d'État, est décrite par le
gouvernement comme la restructuration d'EACL. Mais il est clair que
l'intention du gouvernement Harper est plus que juste une
restructuration.
Le Bureau de la ministre des Ressources naturelles a
expliqué la restructuration comme suit:
« En vertu du nouveau modèle de gestion,
les Laboratoires se concentreront sur trois objectifs fondamentaux :
« S'acquitter des responsabilités
héritées des activités de
recherche-développement nucléaire menées pendant
plus de 60 ans à Chalk River et dans les laboratoires de
Whiteshell.
« Faire en sorte que les capacités et les
connaissances du Canada en science et technologie nucléaires
continuent de soutenir le gouvernement fédéral dans ses
rôles et responsabilités en matière
nucléaire : protection de la santé, sûreté,
sécurité publique et protection de l'environnement.
« Donner accès à l'industrie pour
répondre à ses besoins d'expertise en science et
technologie nucléaires. Entre autres, rendre les laboratoires
accessibles en permanence aux propriétaires et exploitants de
réacteurs CANDU, à la chaîne d'approvisionnement
CANDU et à l'ensemble de la filière nucléaire au
Canada, selon les prix en vigueur dans le marché, de
manière à assurer le recouvrement des coûts. »
Il n'est pas fortuit que le gouvernement Harper ait
vendu EACL à SNC-Lavalin à ce moment-ci et ait remis la
précieuse technologie et l'expertise des scientifiques et des
ingénieurs des installations de Chalk River pour servir des
intérêts privés qui ont l'intention de faire
d'énormes profits grâce à l'exploitation de la
technologie nucléaire.
C'est un fait bien connu que le gouvernement de
l'Ontario est sur le point de prendre une décision en ce qui a
trait au sort de la centrale nucléaire de Darlington. Il
envisage la possibilité de construire deux nouveaux
réacteurs nucléaires ou de procéder à des
plans de remise à neuf des réacteurs existants.
Il y a également une discussion qui a lieu parmi
l'élite politique et économique sur la question de la
centrale nucléaire de Pickering. Le Club économique du
Canada avait prévu le 22 novembre 2013 une réunion
à Toronto. Le sujet de la discussion a été «
Le dossier du nouveau nucléaire: la nécessité de
commencer maintenant à remplacer la centrale nucléaire de
Pickering qui doit fermer en 2020. »
Le fond de l'histoire est que la plupart des
réacteurs CANDU en Ontario et ailleurs doivent être
rénovés ou remplacés. Dans les deux cas,
grâce à l'intervention opportune du gouvernement Harper,
SNC-Lavalin et ses amis dans l'industrie de la construction
prévoient faire des milliards de dollars de profits pour les
années à venir.
Note:
1. MDS Nordion - En 1991, EACL
a décidé de se départir de ses activités de
production d'isotopes médicaux sous le nom de Nordion
International Inc. L'ensemble a été vendu à MDS
Health Group et opère maintenant à Ottawa sous le nom de
MDS Nordion.
La privatisation d'Énergie atomique du Canada
- un cadeau de Harper à SNC-Lavalin
- Louis Lang -
En 2009, le gouvernement Harper a entamé le
processus de privatisation d'Énergie atomique du Canada
limitée (EACL). Joe Oliver, ministre des Ressources naturelles
à l'époque, avait déclaré qu'il
était temps que le gouvernement cesse « de subventionner
la vente et l'entretien de réacteurs nucléaires ».
Le gouvernement a invoqué qu'Énergie atomique du Canada
représentait un grand risque financier pour « le
contribuable canadien ». Selon des statistiques gouvernementales,
EACL avait coûté au cours des années 1,2 milliards
$ en subventions. Selon les communiqués gouvernementaux, EACL
avait connu « d'importants dépassements de coûts
dans chacun de ses projets majeurs », et il serait donc difficile
de trouver un acheteur.
Il semble que ces prédictions financières
très sombres du gouvernent Harper n'ont pas fait peur à
SNC-Lavalin. En juin 2011, celui-ci a acheté EACL pour la somme
de 15 millions $. Mais ce n'est pas tout. En plus de ne verser qu'une
fraction de la valeur d'EACL (plusieurs experts ont dit que
c'était une vente de liquidation), SNC-Lavalin a aussi
reçu 75 millions $ du gouvernement pour finaliser le
développement d'un nouveau réacteur du nom de Enhanced
Candu 6. En annonçant la vente, Joe Oliver a tenté d'en
justifier le prix ridicule en prétendant que « le
gouvernement pourra plus tard bénéficier de redevances
puisque qu'il conserve les droits de propriété
intellectuelle ». En fait, les droits de propriété
intellectuelle sont appelés à disparaître au bout
de quinze ans et les bénéfices sur cette période
sont évalués à 285 millions $.
On n'a qu'à comparer le prix de vente de 15
millions $ et les revenus annuels d'EACL d'environ 500 millions $ au
moment de la vente pour constater l'ampleur du cadeau du gouvernement
Harper à SNC-Lavalin, sans compter les actifs
considérables accumulés au fil des années par EACL
dont on ne tient même pas compte.
L'une des conditions de la vente était que le
gouvernement allait assumer toutes les responsabilités
financières liées à deux projets en cours, l'un
à Point Lepreau au Nouveau-Brunswick et l'autre à la
centrale Bruce en Ontario, qui devaient être remis en état
mais connaissaient un retard de trois ans et un dépassement
budgétaire de 2 milliards $. SNC-Lavalin ne pouvait demander
mieux : une société de la Couronne financée et
développée à même les fonds publics avec
d'immenses capacités physiques, technologiques et humaines, un
des chefs de file mondiaux dans son domaine, et SNC-Lavalin
hérite de tout ça sans encourir de risques.
Le syndicat des travailleurs d'EACL a
dénoncé la vente. Michael Ivanco, vice-président
de la Société des ingénieurs professionnels et
associés a affirmé que cette vente résulterait en
une « compagnie évidée » et possiblement en
une perte de milliers d'emplois pour ses fournisseurs.
« Nous pourrions assister à un exode des
cerveaux semblable à celui d'Avro Arrow, alors
qu'ingénieurs, scientifiques et autres
réévalueront sans doute leur carrière à
long terme avec la compagnie », a déclaré M.
Ivanco. « Nous sommes outrés que le gouvernement Harper
ait conclu cette vente à huis clos sans aucune consultation
auprès du public canadien ni au parlement. Les projets de lois
qu'ils ont passés de force au parlement ont accordé au
Cabinet le pouvoir de prendre des décisions sans le parlement et
nous en voyons maintenant les conséquences », a-t-il
conclu. Le syndicat a aussi fait valoir que près de 800 emplois
seront à risques lorsque SNC-Lavalin prendra la relève.
Moins de six semaines après l'annonce de juin le Financial Post du 25 août
2011 annonçait de façon succincte :
« Énergie Candu Inc., une filiale de
SNC-Lavalin Nucléaire Inc.et Énergie atomique du Canada
limitée ont conclu une entente de 440 millions $ avec l'agence
nucléaire de l'Argentine pour remettre à neuf un
réacteur Candu à la centrale nucléaire d'Embalse.
« EACL entamera la procédure selon
l'entente, en collaboration avec Nucleoelectrica Argentina Sociedad
Anonima SA (NASA), avec l'appui direct de SNC-Lavalin, jusqu'à
ce que la vente de la division de réacteurs Candu d'EACL
à Énergie Candu soit conclue, après quoi Candu
assumera le reste du contrat.
« EACL et SNC-Lavalin fourniront les technologies
et les outils de pointe ainsi que l'ingénierie et les
approvisionnements pour l'amélioration de l'usine. La NASA
supervisera le travail sur le site.
« Le retubage et la remise en état
devraient prolonger l'espérance de vie du réacteur de 25
à 30 ans. Il a commencé à produire en janvier 1984
et fournit 648 mégawatts.
Patrick Lamarre, vice-président exécutif
du Groupe SNC-Lavalin Inc. écrivait dans un communiqué :
« Ce contrat est un parfait exemple de l'avenir des Candus. Nous
espérons élargir notre collaboration avec l'industrie
nucléaire argentine, non seulement pour ce projet de mise en
état mais pour tout autre projet nucléaire en Argentine,
en Amérique du Sud ou ailleurs dans le marché
mondial.»
À peine quelques mois suite à la vente
d'EACL, SNC-Lavalin a obtenu encore un nouveau contrat pour sa filiale
Énergie Candu Inc. Le 1er mars 2012, le réseau anglophone
de la SRC annonçait :
« Les entreprises d'ingénierie SNC-Lavalin
et Aecon [1] ont uni leurs forces
pour obtenir un contrat de 600 millions $ du gouvernement ontarien pour
remettre en état la centrale nucléaire de Darlington.
Ontario Power Generation, ou OPG, l'agence responsable du réseau
électrique de l'Ontario, a annoncé l'obtention du contrat
ce jeudi. Il s'agit d'éventuellement améliorer les quatre
réacteurs de Darlington. La première étape du
contrat consistera à planifier le retrait de 480 tubes de cuves
et de pression, ainsi que 960 conduites d'alimentation actives dans le
fonctionnement des réacteurs. La deuxième étape
sera de réaliser le plan. Les quatre réacteurs de
Darlington sont à mi-chemin de leur espérance de vie et
leur mise en état leur accorderait des décennies
supplémentaires de génération d'énergie.
« Darlington alimente présentement une
maison sur cinq dans la province, mais OPG veut accroître la
capacité du site, permettant ainsi aux quatre réacteurs
de produire plus de 5 500 mégawatts de pouvoir -- de loin la
source d'énergie la plus importante de la province.
« Les réacteurs de Darlington sont issus de
la technologie Candu et construits par Énergie atomique du
Canada limitée, que SNC-Lavalin a obtenu du gouvernement
fédéral l'année dernière. Dès la
conclusion de cette entente, SNC-Lavalin en a conclu une autre, cette
fois la remise en état d'un réacteur Candu en Argentine.
« La compagnie s'attend présentement
à l'obtention d'un nouveau contrat avec l'Ontario pour la
construction de deux nouveaux réacteurs Candu ailleurs en
Ontario. Impossible de dire quand cette entente se concrétisera.
« Le travail à Darlington doit
débuter en 2016 et créer 6 000 emplois, selon OPG. »
En somme, quelques mois suivant l'acquisition d'EACL par
SNC-Lavalin pour la somme de 15 millions $, et alors que le
gouvernement prétendait que la compagnie était devenue un
fardeau pour le « contribuable canadien » et qu'il faudrait
continuer d'y injecter des millions de dollars en subventions
gouvernementales, la compagnie a réussi à obtenir des
contrats d'une valeur d'un milliard $.
La privatisation d'EACL est un exemple on ne peut plus
clair du rôle du gouvernement Harper au service des entreprises
monopolistes. Ce cadeau à SNC-Lavalin de l'un des biens publics
les plus précieux du Canada est un autre exemple du transfert
massif des biens publics au secteur privé.
La privatisation d'EACL est néfaste pour
l'économie nationale aujourd'hui et elle le sera à
l'avenir. Elle a mené à la perte de près d'un
millier d'emplois et à la perte possible de milliers d'emplois
plus tard. Elle a fait en sorte qu'une technologie des plus
névralgiques — le développement sécuritaire
d'énergie nucléaire — a été exclue du
domaine public et remise entre les mains d'une entreprise monopoliste
qui tirera avantage des besoins de toute la société pour
l'énergie électrique. L'énergie nucléaire a
évidemment des répercussions sur la santé, la
sécurité et le bien-être de tous les Canadiens et
ne doit jamais être confiée au domaine privé d'une
entreprise monopoliste dont le seul intérêt est de
maximiser ses profits. Le gouvernement Harper n'a pas non plus tenu
compte des accusations dans lesquelles SNC-Lavalin est embourbée
— accusations de pots-de-vin à des fonctionnaires, d'inconduite,
de corruption et de subordination liés à des projets au
Canada et ailleurs dans le monde.
Le gouvernement est engagé dans un projet de
destruction et cela ne doit pas passer ! Les travailleurs et tous les
Canadiens doivent s'organiser pour priver le gouvernement Harper du
pouvoir politique et économique qu'il a de prendre des
décisions qui mettent la santé, la sécurité
et le bien-être du peuple à risque.
Note
1. Aecon est l'une des plus
grandes compagnies de construction cotées en bourse au Canada.
Selon Wikipédia, elle est active dans de nombreux projets
d'infrastructure au Canada et à l'échelle internationale.
Elle produit ses propres matériaux de construction comme
l'asphalte. Son volet infrastructure est une occasion d'affaires pour
les services d'ingénierie de contracteurs privés et les
municipalités. Ses plus récentes acquisitions lui ont
permis de bien s'implanter en tant qu'entrepreneur, opérateur et
constructeur dans le projet des sables bitumineux de l'Alberta.
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Site web: www.pccml.ca Courriel: redaction@cpcml.ca
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