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Criminalisation de la dissidence lors du
G20
Les autorités doivent être tenues
responsables!
L'Ombudsman de l'Ontario a rendu un rapport accablant
sur l'utilisation, par simple décret ministériel, d'une
loi des mesures de guerre par le gouvernement de la province
l'été dernier pour réprimer la dissidence
politique lors du Sommet du G20 à Toronto. Le rapport
établit que les autorités policières et les
responsables du gouvernement
provincial ont sciemment et impunément agi en violation de
l'État de droit, de la démocratie et des droits des
citoyens. Tout aussi accablant, sinon plus, est le fait que même
après avoir été pris à enfreindre la loi,
ces personnes et agences ne sont pas tenues responsables de leurs actes.
Cela est inacceptable. Que faut-il faire ? Des lois
draconiennes adoptées prétendument pour combattre le
terrorisme sont utilisées contre les citoyens sous
prétexte de recherche d'un équilibre entre les droits et
libertés et la sécurité publique. Comment se
fait-il que la conspiration à laquelle ont participé des
représentants du gouvernement, des
corps policiers et de différentes agences publiques pour
enfreindre la loi, suspendre les droits individuels et collectifs et
déclencher une vague de violence et de terrorisme – qui se
poursuit toujours avec des poursuites non fondées pour
« conspiration » contre des manifestants – n'est
pas punie par la loi ?
Soyez assurés que ce n'est pas le mandat qui a
été donné à André Marin, l'Ombudsman
de l'Ontario. On lui a tout simplement demandé
d'enquêter et de faire rapport sur le Règlement 233/10,
créé aux termes de la Loi sur la protection des
ouvrages publics, une loi des mesures de guerre qui date de
1939 et qui donne aux
autorités policières des pouvoirs extraordinaires de
fouilles, arrestations et détentions. Le règlement
« a été débattu et voté lors
d'une réunion spéciale de cinq membres du cabinet
provincial » le 2 juin et « le lendemain il
a été signé par le gouverneur
général ».
L'Ombudsman conclut que le règlement
était illégal et que les pouvoirs donnés à
la police n'existent pas dans la loi sur les ouvrages publics parce
qu'ils ont été utilisés non pas pour
protéger des endroits publics mais pour réprimer la
dissidence publique. Autrement dit, le cabinet du gouvernement ontarien
a illégitimement invoqué la loi, par
décret gouvernemental, pour attaquer le droit à la
dissidence et instituer des pouvoirs extraordinaires de
détentions, de fouilles et d'arrestations.
L'enquête a également
révélé que les représentants du
gouvernement, comme les autorités policières, savaient
que cette utilisation de la loi sur les travaux publics était
illégale et inconstitutionnelle. Ils ont mis beaucoup de peine
à cacher leur activité au public. C'est aussi pourquoi
tout le monde, depuis le ministre fédéral de la
Sécurité publique
jusqu'au ministre responsable de la GRC, qui commandait le Groupe de
sécurité intégré pour le G8 et le G20,
en passant par la Police provinciale de l'Ontario, jurent qu'ils ne
savaient rien et qu'ils ont appris l'existence du Règlement
233/10 en écoutant les nouvelles. Pour leur part, les ministres
du gouvernement ontarien et leurs attachés de
presse nient tout, même devant la preuve irréfutable. Le
cabinet du gouvernement ontarien avait mis au point dès le
31 mai une « stratégie d'atténuation des
impacts » qui consistait à ne rien divulguer et, si
pris sur le fait, à « demeurer discret et
réactif ». Les dénégations
d'aujourd'hui sont l'application de cette
stratégie !
Le rapport de l'Ombudsman ne clôt pas le
débat sur les événements entourant le G20 à
Toronto. Bien au contraire. D'abord, il y a le fait que les cinq
ministres et le chef de police de Toronto ne sont pas tenus
responsables de leurs activités. Puis il y a le fait que le
Groupe de sécurité intégré,
constitué de la GRC, de la Police provinciale et des
Forces armées canadiennes (représentées par le
commandement canadien, comprenant le US Northern Command), est
disculpé tout simplement parce que ses porte-paroles affirment
n'avoir pas été au courant du Règlement 233/10 et
n'être pas responsables de la violence des policiers contre les
manifestants et les piétons à Toronto. Ils disent que
tout
se résume à une « erreur de
communication » avec la Police de Toronto. Une enquête
publique sur les agissements du groupe intégré, sa
composition et son rôle dans la violence contre la population est
nécessaire si l'on veut connaître l'ampleur réelle
de l'implication des gouvernements et des forces de
sécurité du Canada et des États-Unis. Mais
surtout, si le but de l'enquête publique n'est pas de
tenir les autorités responsables et d'exiger réparation,
alors la rupture de l'État de droit continue.
La vérité n'a pas encore été
dite au complet. Justice n'a pas été faite. Même si
les recommandations de l'Ombudsman sont appliquées concernant
l'examen de la loi sur les travaux publics et l'établissement
« d'une communication adéquate » lors de
décret de règlement à l'avenir, cela ne change pas
ce qui s'est passé. Il est clair que
pas un seul ministre impliqué au niveau fédéral ou
provincial, ni aucun des responsables au niveau de la police, de
l'armée et des services de sécurité
impliqués n'a pris position quand il le fallait, pour
défendre les principes démocratiques, la primauté
du droit et les droits individuels et collectifs des citoyens !
Le renouveau politique qui investit le peuple du pouvoir
souverain et qui garantit les droits de tous est clairement à
l'ordre du jour. Le Marxiste-Léniniste lance l'appel
à tous d'appuyer les manifestants et simples citoyens qui sont
poursuivis et d'exiger que les gouvernements, les agences
policières et les tribunaux mettent un terme
à la mascarade et à l'impunité.
Le
Règlement
du G20 était d'une
« légalité douteuse » :
Les citoyens se sont injustement retrouvés pris au piège
par l'expansion secrète des pouvoirs policiers
- Communiqué de
presse de l'Ombudsman de l'Ontario, le 7 décembre 2010) -
Le ministère de la Sécurité
communautaire et des Services correctionnels a discrètement
promu le recours à un règlement probablement
illégal pour accorder des pouvoirs
« extravagants » à la police à la
veille du sommet du G20. C'est ce qu'a déclaré
l'Ombudsman de l'Ontario, André Marin, dans son tout dernier
rapport publié
aujourd'hui.
La mesure controversée – le Règlement
233/10, adopté en vertu de la Loi sur la protection des
ouvrages publics (LPOP), vieille de 71 ans –
« était d'une légalité douteuse et tout
à fait inutile ». Elle a entraîné une
violation massive des droits civils, a dit M. Marin dans son rapport
intitulé Pris au piège de la Loi. Le Service de
police de Toronto, qui avait demandé ce Règlement car il
devait assurer le maintien de l'ordre aux abords du
périmètre de sécurité du G20, au
centre-ville de Toronto, a aggravé la situation par ses erreurs
de communication sur la portée des pouvoirs exceptionnels
conférés par cette réglementation,
a ajouté M. Marin.
L'Ombudsman a constaté que le ministère,
qui avait décidé de ne pas publiciser cette nouvelle
mesure de loi, « a été pris au
dépourvu » quand la Police de Toronto a mal compris
la portée du Règlement et a invoqué la LPOP pour
interpeller et détenir des gens qui se trouvaient tout
simplement aux abords de la clôture de sécurité.
Durant toute la fin de semaine du sommet du G20, la police a
exercé ses pouvoirs en vertu de la Loi bien au-delà des
limites du périmètre de sécurité,
même après rectification de l'erreur
d'interprétation.
Appliquer la LPOP – une « mesure de
guerre » qui accorde « des pouvoirs policiers
extravagants » pour arrêter et fouiller les gens au
nom de la protection des ouvrages publics – était
« opportuniste et inapproprié » dans ce
contexte, a dit M. Marin. « En 2010, la province de
l'Ontario
a conféré aux policiers, en temps de paix, des pouvoirs
faits pour les temps de guerre. Cette décision n'aurait certes
pas dû être prise à la légère, ni
entourée de secret, surtout pas maintenant que nous avons la Charte
canadienne
des
droits
et libertés. »
À l'approche de la fin de semaine du G20,
personne n'était au courant de ce Règlement – ni le
public, ni la presse, ni les administrateurs municipaux et ni
même les principaux dirigeants du Groupe intégré de
la sécurité (GIS) responsable de gérer et de
coordonner la sécurité du sommet, a conclu
l'enquête de l'Ombudsman.
Pire encore, la décision ministérielle de
ne pas publiciser ce Règlement a tendu une embuscade aux
citoyens qui avaient pris la peine de s'informer de leurs droits et qui
se sont retrouvés « pris au piège invisible de
la Loi », a ajouté M. Marin. « En
changeant le contexte juridique sans aucun avertissement, le
Règlement
233/10 a fonctionné comme un piège pour ceux qui se sont
fiés à leurs droits légaux habituels. »
De plus, le ministère a omis de s'assurer que les
policiers étaient adéquatement formés à ce
Règlement, ce qui a contribué en partie « au
chaos et à la confusion » qui ont régné
dans les rues de la ville durant le sommet, a dit M. Marin.
« Le ministère a tout simplement donné au
Service de police de Toronto des pouvoirs
démesurés, sans faire le moindre effort pour s'assurer
que ces pouvoirs ne seraient pas mal
interprétés. »
Les simples citoyens ont été
stupéfaits de découvrir que la police était en
droit d'interpeller et de fouiller les gens même quand ils ne
cherchaient pas à franchir la clôture de
sécurité ou quand ils préféraient quitter
les lieux après avoir refusé de montrer des papiers
d'identité, a souligné M. Marin. « À
l'exception d'initiés au gouvernement
de l'Ontario, seuls les membres du Service de police de Toronto
savaient que les règles du jeu avaient changé et qu'ils
avaient maintenant en main les cartes 'Allez directement en
prison'. »
L'enquête de l'Ombudsman a été
menée par l'Équipe d'intervention spéciale de
l'Ombudsman (EISO). Cette équipe a effectué
49 entrevues avec de hauts dirigeants gouvernementaux et de
nombreux intéressés, dont plusieurs des
167 plaignants qui ont présenté leur cas.
L'équipe a aussi analysé des centaines de pages de
documents
et de courriels gouvernementaux internes. Et pour la toute
première fois, elle s'est penchée sur une profusion de
preuves obtenues grâce aux médias sociaux comme YouTube,
Twitter et Facebook.
M. Marin a recommandé que la Loi sur la
protection des ouvrages publics soit réexaminée ou
remplacée et que le ministère considère si
certains des vastes pouvoirs policiers conférés par elle
devraient être inclus dans la toute nouvelle version – et plus
précisément que le ministère détermine s'il
est approprié d'accorder à la
police le droit d'arrêter des personnes à qui
l'accès aux zones de sécurité a déjà
été refusé. M. Marin a aussi déclaré
que le ministère devrait élaborer un protocole demandant
la tenue de campagnes d'information publique chaque fois que les
pouvoirs policiers sont modifiés par des mesures
législatives subordonnées.
Le ministère a accepté toutes les
recommandations et s'est engagé à informer l'Ombudsman
des progrès accomplis par lui dans leur mise en oeuvre. La
réponse du ministre, incluse dans ce rapport, indique que la
promulgation de la Loi aurait pu être mieux gérée
et qu'à l'avenir le ministère veillera à mieux
s'assurer que le public est
informé.
Au parlement
Le Canada abandonne sa souveraineté et
le droit à la vie privée au programme
de «sécurité aérienne» des
États-Unis
- Dana Gabriel*, le 29 novembre 2010 -
Les représentants des États-Unis exercent
des pressions sur le Canada pour qu'il se conforme aux règles de
sécurité des États-Unis, qui dans certains cas
portent atteinte à sa souveraineté et à la vie
privée de ses citoyens. En conséquence de la lutte au
terrorisme, le gouvernement américain a maintenant plus de
pouvoir pour restreindre le transport aérien et il impose sa
volonté non seulement à l'Amérique du Nord, mais
à toute la sécurité internationale.
Le projet de loi C-42, Loi amendant la loi sur
l'aéronautique, exigera des transporteurs canadiens
survolant au-dessus des États-Unis qu'ils fournissent des
renseignements sur leurs passagers au département de la
sécurité intérieure (DHS) des États-Unis.
Cela comprend le nom, la date de naissance,
le sexe et les détails du passeport et de l'itinéraire
s'il y a lieu. Les transporteurs qui atterrissent aux États-Unis
doivent déjà fournir ces renseignements, mais
l'obligation de partager ces renseignements personnels sur les
passagers qui ne font que survoler l'espace aérien des
États-Unis revient à toute fin pratique à
annuler l'effet des lois sur la protection et la vie privée des
Canadiens. Le projet de loi C-42 est en réponse au
« Security Flight Program » de l'administration
de la sécurité du transport (TAS) des États-Unis,
qui entre en vigueur à l'échelle internationale au
début de l'année prochaine. La plupart des vols
commerciaux canadiens en route pour l'Amérique latine, les
Caraïbes et l'Europe passent au-dessus des États-Unis, et
cela revient à toute fin pratique à donner au DHS le
pouvoir de décider qui peut voyager
à provenance ou à destination du Canada.
Aux termes du Programme de protection des passagers du
Canada, « les compagnies aériennes doivent comparer
le nom des passagers aux noms qui figurent dans une liste
contrôlée et gérée par Transports Canada
avant de délivrer une carte d'embarquement ». Le
programme Secure Flight transfère
cette autorité des compagnies aériennes au DHS. La TSA se
chargera de comparer les renseignements sur les passagers avec noms
figurant sur les listes de surveillance du gouvernement
fédéral. Selon la documentation publiée en
2008 sur ce programme, « si nécessaire
l'analyste de la TSA passera les
renseignements par les banques de données classifiées et
non classifiées des agences de lutte au terrorisme, de maintien
de l'ordre et du renseignement, y compris celles maintenues par le
département de la Sécurité intérieure, le
département de la Défense, le Centre national du
contre-terrorisme et le FBI ». Les
inexactitudes des renseignements contenus dans les listes de
surveillance des États-Unis étant nombreuses et
documentées, il faut prévoir que beaucoup d'autres
Canadiens se verront privés du droit de voyager à
l'étranger par les airs. On s'inquiète aussi que les
renseignements recueillis sur les citoyens canadiens deviendront
accessibles à plusieurs agences étasuniennes et serviront
à d'autres fins.
La commissaire à la vie privée, Jennifer
Stoddart, a récemment témoigné devant le
comité parlementaire chargé d'étudier le projet de
loi C-42. Elle a signalé que toutes ces mesures soulèvent
des préoccupations en matière de protection de la vie
privée car « elles ont conduit à la
création de bases de données
gouvernementales volumineuses, à l'utilisation de listes
secrètes de personnes interdites de vol, à un examen plus
approfondi des voyageurs et des employés des aéroports
ainsi qu'à un plus grand partage de l'information avec les
gouvernements étrangers ». Elle a expliqué que
le projet de loi C-
42 « permettra plutôt aux autorités
américaines ou autres de recueillir des renseignements
personnels sur les passagers à destination et en provenance du
Canada qui survolent l'espace aérien américain. Cette
mesure permettra aussi aux autorités américaines
d'interdire à certaines personnes de se rendre
au Canada ou d'en revenir à bord d'un
aéronef. » Le ministre de la Sécurité
publique, Vic Toews, insiste pour dire que les États-Unis ne se
serviraient des renseignements personnels que pour des fins de
sécurité, mais Mme Stoddart admet que « nous
comprenons que l'information recueillie peut être
communiquée et utilisée à des fins autres que
celle de la sûreté aérienne, par exemple pour
l'application de la loi et l'immigration ». Le gouvernement
canadien a failli à sa responsabilité de protéger
la vie privée de ses citoyens et il y a des raisons de croire
que les informations recueillies pourraient servir à
d'autres fins.
En octobre, le député
néo-démocrate Don Davies a averti que le projet de loi
C-42 donnerait aux agences de sécurité des
États-Unis un accès sans précédent aux
renseignements personnels des Canadiens. Il a souligné entre
autres que les autorités américaines auraient ainsi
accès à un sous-ensemble de données
reliées au nom du passager, recueillies lors des
réservations auprès des agences de voyage. Cela peut
comprendre « notre numéro de carte de crédit,
la ou les personnes avec lesquelles nous voyageons, l'hôtel que
nous occuperons et d'autres renseignements relatifs au voyage tels les
excursions réservées, les
voitures louées, et ainsi de suite. De plus, on ferait part de
toute condition médicale que le passager pourrait avoir
déclarée, de ses préférences alimentaires,
de son adresse courriel, de son employeur, de son numéro de
téléphone, de ses bagages. » Le
député ajoute : « Le projet de loi aurait
pour
effet de permettre aux Américains de décider quand les
Canadiens peuvent quitter le Canada pour se rendre à diverses
destinations dans le monde qui n'ont rien à voir avec les
États-Unis. Cette mesure législative viole les
libertés des Canadiens, notamment la liberté de
circulation. » Le projet de loi C-42 est
une atteinte à la souveraineté et donne aux
États-Unis un pouvoir sans précédent de
décider qui peut monter à bord d'un avion survolant leur
espace aérien.
En janvier dernier, suite à l'attentat
échoué de l'homme qui avait caché des explosifs
dans ses sous-vêtements et à la demande des
États-Unis, le Canada a installé des scanners corporels
dans ses principaux aéroports. Le gouvernement canadien
maintient jusqu'à présent qu'il n'instituera pas les
fouilles-palpations
agressives que pratique la TSA, mais un autre incident pourrait servir
d'excuse pour une remise en question. Les nouvelles mesures de
sécurité dans les aéroports ne peuvent être
qualifiées que d'intrusives et dégradantes et certains
remettent aussi en question leur efficacité. Aux
États-Unis, il y a eu une levée des
boucliers contre les scanners corporels qui exposent le corps au
complet, nu, et d'autres méthodes de contrôle intrusives
de TSA. Pour empêcher le mécontentement de se
répandre au Canada, Transport Canada a commencé à
établir des enclos pour le contrôle privé des
passagers dans certains aéroports. On donnera
ainsi aux passagers l'option de subir une fouille-palpation en
privé. Dans un proche avenir, les méthodes de
contrôle dans les aéroports pourraient être
appliquées à d'autres moyens de transport public.
L'institution d'une grille de contrôle de haute technologie
permettraient de restreindre, retracer et contrôler davantage
nos déplacements.
Bien que le Partenariat pour la sécurité
et la prospérité ait été abandonné
(du moins formellement), l'harmonisation de certaines de ses grandes
priorités dans des domaines comme la sécurité des
passagers, du fret et de l'aviation se poursuit avec différentes
initiatives. Le Partenariat prévoyait également la fusion
des listes d'interdiction de vol en une seule banque de données
nord-américaine. Le Canada sera bientôt appelé
à adopter une stratégie conjointe de
sécurité dominée par les intérêts
américains.
À titre d'information
Loi sur le renforcement de la sûreté
aérienne
Le 17 juin, John Baird, alors ministre des
Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités, a
déposé le projet de loi C-42, Loi modifiant la Loi
sur le renforcement de la sûreté aérienne.
Selon le Service de l'information du Parlement, le projet de loi
« modifie la Loi sur
l'aéronautique afin de créer une exception à
la Loi sur la protection des renseignements personnels et les
documents électroniques (LPRPDE), pour les utilisateurs
d'aéronefs ».
« La LPRPDE est la principale loi
fédérale qui régit les droits et les obligations
relatifs à la protection des renseignements personnels dans le
secteur privé. À ce jour, son application dans le domaine
de l'aviation vise surtout la gestion des renseignements personnels des
passagers voyageant à bord des aéronefs
canadiens. » Il empêche les exploitants
d'aéronefs de recueillir ou de communiquer à une tierce
partie des informations sur ses passagers sans leur consentement.
Actuellement, la Loi sur l'aéronautique exonère
les transporteurs aériens de cette restriction lorsque les lois
d'un État étranger exigent
de fournir des informations sur les passagers à bord d'un vol
qui atterrit dans cet État.
Les compagnies aériennes canadiennes sont
présentement tenues de fournir aux autorités
américaines des informations personnelles sur les passagers
durant un vol vers des destinations américaines, mais le projet
de loi C-42 va donner aux États-Unis l'accès aux
renseignements personnels sur les voyageurs
canadiens à bord d'un avion qui survole l'espace aérien
américain.
Lors des première et deuxième
lectures : « Le projet de loi C-42 modifie
l'article concerné afin d'en élargir l'application :
il vise non seulement les États étrangers où le
vol se pose, mais également tout État survolé. Par
conséquent, peu importe si les lois de l'État
étranger où atterrira
le vol exigent que des renseignements personnels soient
communiqués, le projet de loi autorise le transporteur
aérien à procéder à la divulgation sans le
consentement de l'intéressé (ou sans avoir à
respecter les conditions de la LPRPDE auxquelles le transporteur serait
normalement assujetti) si les lois d'un État étranger
survolé exigent que des renseignements soient
communiqués. » (Service d'information, le Parlement
du Canada). Cette application élargie s'applique à tous
les vols canadiens, qu'il provient ou non du Canada.
Le projet de loi a été adopté le
26 octobre en deuxième lecture à 241 voix pour
et 34 contre. Il a été renvoyé au
Comité permanent des Transports, de l'Infrastructure et des
Collectivités où il a été modifié
à nouveau le 7 décembre pour remplacer
« ou survoler un État étranger
et un territoire à l'extérieur du Canada » par
« ou survoler les États-Unis et un territoire
à l'extérieur du Canada », limitant ainsi les
transporteurs aériens à fournir des renseignements sur
les passagers uniquement pour les États-Unis lors du survol,
mais pas lors d'atterrissage sur son territoire. Le
8 décembre, le Comité a soumis son rapport au
Parlement.
En modifiant la Loi sur l'aéronautique
afin d'exempter les transporteurs aériens canadiens des
dispositions des lois canadiennes, le projet de loi C-42 permettra
au Canada d'assurer la conformité avec le programme de
sûreté aérienne du US Homeland Security, qui impose
aux compagnies aériennes
de fournir des informations personnelles sur les passagers
72 heures avant le départ du vol. Le programme
intitulé « Secure Flight » est
déjà obligatoire pour les compagnies aériennes des
États-Unis, mais le US Homeland Security veut le mettre en
oeuvre au niveau international d'ici la fin de l'année
2010.
Listes noires et certificats de
sécurité
Journée d'action en solidarité avec
Abousfian Abdelrazik et contre la liste noire de l'ONU
Le 10 décembre 1948, l'Assemblée
générale de l'ONU approuvait la Déclaration
universelle des droits de l'homme et établissait la
Journée internationale des droits de l'homme.
Pour marquer l'occasion, le Projet Retour au bercail a
organisé une journée d'action en solidarité avec
Abousfian Abdelrazik et contre le régime de liste noire de
l'ONU.
Montréal le 11
décembre 2010:
Le Réseau de la Commission populaire explique la
liste noire de l'ONU :
« La liste 1267 est un outil
international servant à interdire de voyager et à imposer
un gel des actifs financiers des individus et des organisations. La
liste est gérée par le Conseil de sécurité
des Nations unies mais mise en oeuvre par chaque État membre de
l'ONU. La liste représente un nouveau
régime mondial de contrôle étatique dans lequel les
États coopèrent de manière transfrontalière
afin d'imposer à des individus comme à des organisations,
des sanctions fondées sur des motifs politiques. » Ce
régime de contrôle politique est clairement en violation
des droits de l'homme. Le Réseau de la commission
populaire offre l'information suivante.
Contexte
Abousfian
Abdelrazik
|
« Abdelrazik, un Canadien, a
été détenu à la demande du SCRS alors qu'il
effectuait un voyage au Soudan. Torturé pendant plusieurs
années, il a finalement été relâché
pour apprendre qu'il avait été placé sur la liste
1267, ce qui constitue un prétexte pour empêcher son
retour au Canada. Après avoir
rendu son histoire publique, Abdelrazik a été retenu
pendant une année complète à l'ambassade
canadienne au Soudan. Abdelrazik a finalement pu rentrer à
Montréal en juin 2009.
« Il demeure cependant confiné dans
une prison virtuelle : le régime 1267 gèle ses
actifs financiers et l'empêche de voyager. Plus d'un an et demi
après son retour, Abdelrazik continue de lutter pour que son nom
soit retiré de la liste et pour que les fonctionnaires canadiens
responsables de
sa torture, de sa détention et de son exil forcé au
Soudan, en soient tenus responsables. Le 10 décembre 2009,
Journée internationale des droits humains, le projet Retour au
bercail a tenu un rassemblement au centre-ville de Montréal afin
de demander qu'Abdelrazik soit immédiatement retiré de la
liste. Un an plus
tard, nous sommes contraint-es de reprendre la rue, car son nom figure
toujours sur la liste 1267. Depuis sa détention initiale au
Soudan jusqu'à maintenant, Abdelrazik n'a été
accusé d'aucun crime. Les deux agences de renseignement
canadiennes ont déclaré en 2007 ne rien retenir
contre Abdelrazik.
« Le cas d'Abdelrazik n'est pas unique :
presque 450 personnes et organisations se trouvent sur la liste
1267 de l'ONU et encore davantage se trouvent sur d'autres listes
terroristes ou d'interdiction de vol. Plusieurs personnes, comme
Abdelrazik, n'ont jamais été accusées d'aucun
crime. Certaines,
comme Abdelrazik, ont été emprisonnées et
torturées au nom de la sécurité.
« La liste 1267 est basée sur de
vagues accusations « d'association » et sur la
présomption de culpabilité plutôt que sur la
présomption d'innocence. Les individus dont le nom y figure
n'ont aucune occasion de remettre en question leur inscription à
cette liste ni aucune chance de se voir
retirer de la liste une fois qu'ils y ont été inscrits.
Tout membre du Conseil de sécurité peut apposer son veto
à une demande de retrait de la liste sans devoir fournir la
moindre raison. »
« Le projet Retour au Bercail demande
l'abolition de cette liste et des autres listes similaires qui
permettent la globalisation du contrôle étatique et de la
répression, qui font la promotion du racisme et de
l'islamophobie, et qui encouragent un climat de peur et de
paranoïa. »
Forum du Réseau
de la Commission populaire
QUELLE
SÉCURITÉ ? NOTRE SÉCURITÉ !
Organisons
la
riposte à la dérive sécuritaire
4 à
6 février 2011, Montréal
Plus d'info :
www.commissionpopulaire.org/fr/forum |
Abolissez les certificats de sécurité!
Justice pour Mohamed Harkat!
Le 10 décembre
était la Journée internationale des droits humains.
C'était aussi le 8e anniversaire de l'arrestation de Mohamed en
vertu d'un certificat de sécurité. Les certificats de
sécurité, qui font partie de la Loi sur
l'immigration et la protection des réfugiés,
permettent au gouvernement fédéral
de détenir et de déporter sans accusation des
résidents permanents et des non-citoyens et de leur refuser
l'accès à la preuve. À cette occasion, la
Coalition Justice pour Mohamed Harkat a organisé un
rassemblement devant le Monument des droits de la personne à
Ottawa.
Le 9 décembre, le juge de la Cour
suprême Simon Noël a émis son jugement que
l'émission d'un certificat de sécurité contre
Momahed Harkat est « raisonnable ». La cour fait
ainsi fi des agissements du SCRS (qui conseille au gouvernement
d'émettre le certificat) et accepte ses allégations
de terrorisme contre M. Harkat. Cette décision le place encore
une fois devant la possibilité d'être
déporté en Algérie, où les
allégations non prouvées du gouvernement canadien le
mettent en danger.
Le gouvernement fédéral a maintenu Mohamed
Harkat en détention sans accusation du 10 décembre
2002 jusqu'au 23 mai 2006, y compris un an en
détention cellulaire et un passage à la prison de
Millhaven en Ontario, appelée le « Guantanamo
Nord », construite spécialement pour détenir
des personnes visées par des certificats de
sécurité. Il a été libéré
pour une caution de 100 000 $ et des conditions extrêmement
sévères, faisant de lui un prisonnier dans sa demeure.
En juin 2006, la Cour suprême du Canada a entendu
la cause Harkat c. Canada sur la constitutionnalité des
certificats de sécurité et le 22 décembre
2007 le juge en chef Allan Lutfy a autorisé une revue de
l'ordre de déportation de la Cour fédérale.
L'affaire a langui devant les tribunaux depuis à
cause du refus du Service canadien de renseignement de
sécurité (SCRS) de donner accès à la preuve
à la défense. Le 24 septembre 2008, le juge
Noël a jugé que le SCRS devait divulguer sa preuve
« secrète » contre Mohamed Harkat,
à lui et
à son avocat. Plus de sept mois plus tard, en mai 2009, le juge
a trouvé qu'il était « troublant »
que le SCRS ne soit pas disposé à partager sa preuve sur
la fiabilité d'un dénonciateur et a ordonné au
SCRS de donner accès à l'avocat de la défense
à ses dossiers confidentiels. Le SCRS a prétendu avoir
détruit les originaux de la preuve et la défense n'a eu
droit qu'à des copies. Le Marxiste-Léniniste
condamne cette décision de considérer de telles preuves
comme « raisonnables ».
Abolissez les certificats de
sécurité ! Justice pour Mohamed Harkat !
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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Courriel: redaction@cpcml.ca