Adoption de la Loi sur la protection des pensions de l'Alberta sous une motion d'attribution de temps

Le 6 décembre, le gouvernement de l'Alberta a fait adopter le projet de loi 2, bizarrement appelé Loi sur la protection des pensions de l'Alberta, en troisième (dernière) lecture, aux petites heures du matin. Le projet de loi 2 stipule que le gouvernement doit tenir un référendum avant que l'Alberta puisse quitter le Régime de pensions du Canada et établir un Régime de pensions de l'Alberta. Deux amendements proposés par l'opposition néo-démocrate ont été rejetés. Le premier amendement demandait que le référendum soit contraignant pour le gouvernement, et le second que la loi précise que toutes les contributions futures à un régime provincial ne puissent être utilisées qu'à cette fin.

Après l'adoption du projet de loi 2, l'assemblée législative a été brusquement ajournée avant la date prévue. Le recours à l'« attribution de temps » a confirmé une fois de plus que les assemblées législatives sont devenues tout à fait superflues dans le processus démocratique qui est contrôlé par des intérêts privés par l'intermédiaire des pouvoirs exécutifs. Aucune date n'a été fixée pour la reprise des travaux et le gouvernement n'est pas tenu de présenter le calendrier 2024 avant le 15 janvier. En même temps, il a été annoncé que les consultations téléphoniques mises en place pour promouvoir le régime de retraite de l'Alberta seront interrompues jusqu'à ce que l'actuaire en chef du Canada fournisse son estimation de ce que l'Alberta pourrait recevoir si elle quitte le Régime de pensions du Canada, ce qui est attendu au plus tôt en février.

Le fait qu'un référendum, s'il a lieu, ne soit même pas contraignant montre qu'il s'agit simplement d'un exercice de relations publiques. Les « consultations » et l'« engagement » du Parti conservateur uni de l'Alberta (PCU) de quitter le Régime de pensions du Canada n'ont servi qu'à souligner que le peuple n'a aucun rôle à jouer dans la prise de décision. L'utilisation de fonds publics pour désinformer le public et faire avancer les objectifs du gouvernement, sous prétexte de consulter les Albertains, suscite un immense dégoût.

L'utilisation de « réunions publiques par téléphone » est l'un des outils préférés des gouvernements du PCU. Tout le monde est invité à téléphoner, mais le choix des personnes qui prendront la parole est décidé à huis clos. Lors des récents « assemblées » téléphoniques sur les retraites, le modérateur est même intervenu pour se disputer avec les intervenants qui ne défendaient pas les objectifs du gouvernement. Ce qui passe pour une consultation montre le refus total des gouvernements de reconnaître la nécessité d'une nouvelle orientation de l'économie basée sur un projet d'édification nationale et la prise en compte des besoins de la population, y compris la sécurité et la dignité à la retraite.

Le téléroman de la « défense de l'Alberta » sert à dissimuler la réalité du rôle que l'Alberta s'est vu attribuer au service de la machine de guerre et de l'économie américaines, à un moment où les peuples du monde s'expriment d'une seule voix pour mettre fin au génocide du peuple palestinien et contre la dépravation du président américain Joe Biden et de l'impérialisme américain. Comment pourrait-il en être autrement quand on sait que le gouvernement de Danielle Smith est un gouvernement corrompu qui se contente d'utiliser ses positions de pouvoir et ses privilèges pour déclarer que tout ce qu'il fait est légal, légitime et grandiose.


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Volume 53 Numéro 12 - Décembre 2023

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