Journée internationale des migrants
Prise de parole à Montréal pour un statut pour toutes et tous maintenant !
Le matin du 18 décembre, sous une pluie battante, une soixantaine de travailleurs sans-papiers et leurs alliés se sont rassemblés devant le bureau de circonscription du premier ministre Justin Trudeau à Montréal pour exiger une fois de plus un statut pour tous par le biais d'un programme de régularisation très attendu qu'il s'est engagé à mettre en place il y a deux ans, et qui conduirait à la résidence permanente pour les quelque 500 000 travailleurs sans-papiers qui vivent au Canada.
L'action a été organisée conjointement par le Centre des travailleurs immigrants (CTI) et Solidarité sans frontières (SSF), en tandem avec d'autres événements qui se dérouleraient dans tout le Canada du 16 au 18 décembre, à l'appel du Réseau des droits des migrants (MRN), à l'occasion de la Journée internationale des migrants et du cinquième anniversaire de la création du MRN.
Samira Jasmin, porte-parole de SSF, a expliqué qu'elle et Mostafa Henaway, représentant du CTI, remettraient 400 lettres écrites par des personnes sans-papiers adressées au premier ministre et au ministre de l'Immigration, Marc Miller, afin de les sensibiliser à la nécessité d'un programme de régularisation menant à la résidence permanente, de sorte que personne ne soit laissé sans statut, et à l'urgence de la situation face à toutes sortes de maltraitances et de violations des droits humains.
Bien que, il y a deux ans, Justin Trudeau ait demandé à son ministre de l'immigration d'explorer les moyens de régulariser le statut des travailleurs sans papiers, plus de 500 000 travailleurs sans papiers au Canada, qui contribuent énormément aux communautés et à l'économie du pays, sont toujours sans statut. Ils attendent, travaillent dans l'économie parallèle comme main-d'oeuvre bon marché, privés de leurs droits et dans la crainte constante d'être détenus ou expulsés. Ils sont privés, ainsi que leurs familles, d'un logement décent et de soins de santé adéquats, et leurs enfants ne peuvent pas aller à l'école légalement.
Un important groupe de travailleurs migrants indiens était présent au rassemblement, de même qu'une délégation d'Algériens.
« Je suis fière de tous ceux qui sont venus ici, a déclaré Samira. Nous sommes intégrés, nous parlons plusieurs langues et nous contribuons à l'économie du Canada. Nous sommes tous les mêmes, nous travaillons très fort. »
Un autre participant a parlé du trafic des êtres humains dont lui et d'autres personnes ont été victimes à Montréal, de la part d'une agence d'immigration et de placement (opérant sous le nom de Trésor) à Laval et d'une multinationale (Newrest) qui fournit des services de restauration et d'alimentation aux compagnies aériennes au Canada. À l'heure actuelle, la CTI a entamé des poursuites judiciaires à leur encontre, afin de défendre les personnes prises au piège de ce système.
Solidarité sans frontières a également informée les personnes présentes que le 14 décembre, le ministre de l'Immigration Marc Miller a promis publiquement de proposer un « programme large et complet » qui permettrait aux personnes sans papiers de demander le statut de résident permanent.
Solidarité sans frontières a ensuite demandé à chacun de
remettre les lettres qu'ils avaient préparées au représentant du
CTI, Mostafa Henaway, qui, avec Samira, sont entrés dans
l'édifice en direction de l'ascenseur. Comme il pleuvait,
beaucoup d'autres personnes sont entrées dans l'édifice en même
temps, pour attendre dans le foyer que les lettres soient
remises au personnel du bureau de la circonscription de Justin
Trudeau.
Une fois les lettres remises, tout le monde est sorti du bâtiment, Samira a expliqué que le personnel du premier ministre leur avait parlé derrière une porte vitrée et leur avait demandé de laisser les lettres sur le sol.
De nombreux participants ont remercié les deux représentants d'avoir remis les lettres en leur nom et sont repartis plus déterminés que jamais quant à la justesse de leur cause et à poursuivre la lutte jusqu'à ce qu'il y ait vraiment un statut pour toutes et tous !
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 12 - Décembre 2023
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