Trouver des solutions aux problèmes auxquels les
demandeurs d'asile font face
Des organisations communautaires de Montréal exigent dignité et droits pour les demandeurs d'asile
Le 24 janvier, plusieurs organisations communautaires de Montréal ont tenu une conférence de presse « pour répondre à la détresse des demandeuses et des demandeurs d'asile et pallier les failles d'un système d'accueil déficient ».
Leur communiqué de presse commun souligne que « malgré la volonté et les efforts mis en oeuvre pour relever les défis d'une crise qui continue de couver, les ressources du communautaire ne suffisent pas et les équipes frôlent l'épuisement. Or cette nouvelle demande s'ajoute aux autres besoins criants des populations vulnérables, qui ont été exacerbés par la pandémie et ses répercussions socio-économiques ».
Jean-Sébastien Patrice, directeur général de la Cafétéria MultiCaf, une ressource communautaire en alimentation couvrant le secteur Côte-des-Neiges de Montréal, a dit : « Nos services sont étirés au maximum. On est à 400 % de notre capacité, sans financements conséquents pour répondre aux besoins émergents. »
La coalition, qui regroupe des comités de concertation de treize quartiers de Montréal, exhorte les gouvernements du Québec et du Canada à agir rapidement et de manière coopérative pour répondre aux besoins urgents des demandeurs d'asile et leur donner accès à l'ensemble des services publics dans le respect de leur dignité et de leurs droits.
« L'inadmissibilité des demandeuses et demandeurs d'asile à un bon nombre de programmes et de services de l'État précarise davantage cette population particulièrement vulnérable », souligne Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI).
La coalition demande notamment d'augmenter le financement à la mission des organismes communautaires, tous secteurs confondus, pour ainsi renforcer leur capacité à offrir un soutien et un accompagnement adéquats aux demandeuses et demandeurs d'asile. Elle demande également l'annulation de la décision du Conseil des ministres de 1996 qui limite l'accès aux services publics pour les demandeuses et demandeurs d'asile, l'admissibilité des demandeuses et demandeurs d'asile à l'ensemble du Programme d'accompagnement et de soutien à l'intégration (PASI) du ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration du Québec, ainsi qu'aux services de garde subventionnés et aux mesures d'employabilité financées par Service Québec, de renforcer les services d'accompagnement juridique pour les demandeuses et demandeurs d'asile et la mise en place d'un dispositif d'hébergement transitoire pour les personnes qui n'ont pas accès à un logement décent.
Le communiqué de la coalition souligne que si le phénomène des migrations n'est pas nouveau, « on compte aujourd'hui le nombre le plus élevé de personnes officiellement déplacées dans le monde depuis la Deuxième Guerre mondiale, une situation que les conflits et les changements climatiques risquent d'aggraver. Or les mobilisations et les actions collectives nées spontanément dans les différents quartiers qui, depuis plusieurs mois, ont permis de contenir une crise humanitaire, démontrent une véritable volonté de la société québécoise d'améliorer les conditions d'accueil des demandeuses et demandeurs d'asile. »
Ce que démontrent ceux qui travaillent à la cohésion de la société, c'est que les gouvernements québécois et fédéral continuent de violer leurs responsabilités internationales et sociales envers celles et ceux qui, en désespoir de cause, sont venus frapper à notre porte.
Nous ne pouvons compter que sur notre propre travail de mobilisation et d'organisation de la population pour mettre en place des politiques d'immigration qui soient réellement humanitaires. Les rudiments de ces politiques commencent à être visibles dans les revendications de ceux qui travaillent sur le terrain pour défendre les plus vulnérables. Ils expriment ce qu'ils ne veulent pas, que les êtres humains soient traités comme des catégories ou des choses par exemple, dont on peut disposer à volonté, au lieu qu'ils soient considérés comme des êtres humains, avec tous les droits que cela implique.
Cet article est paru dans
Volume 53 Numéro 2 - Février 2023
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