TABLE DES MATIÈRES
Des groupes sont
désignés organisations terroristes
• La
gouvernance des pouvoirs de police ne protège ni
les droits
ni les valeurs démocratiques
- Steve Rutchinski et
Pauline
Easton -
Le Canada et le groupe
de Lima maintiennent leur position inacceptable
sur le Venezuela
• Condamnons
la
politique étrangère
intéressée du Canada
- Margaret Villamizar -
La
nécessité d'une nouvelle direction de
l'économie
•
Un discours médiatique
qui masque le besoin d'action politique
de politiciens
ouvriers
-
K. C. Adams -
•
Le manque réel d'emploi
comparativement au chômage
reconnu officiellement
- Pierre Chénier -
Les dernières
magouilles du Forum de Davos
•
Le Forum économique
mondial appelle à
une «grande
réinitialisation»
• La
« grande réinitialisation » de
l'impérialisme
À quoi s'attendre
de la présidence Biden
•
L'assermentation de Joe
Biden, un
poème de Sacha
•
Biden,
la
justice raciale et le rêve différé
• Les premières mesures de
Biden et la résistance populaire
- Kathleen Chandler -
• L'appel
à l'unité
de Biden est contesté par des autorités rivales
• L'insécurité
alimentaire
aux États-Unis et la
nécessité
d'une nouvelle direction de
l'économie
Les fermiers indiens
•
La
Journée des fermières rend hommage à
leur rôle aux premières lignes de la lutte des
fermiers indiens pour leurs droits
- Janice Murray -
• Par
millions, les fermiers poursuivent vaillamment
leur lutte pour
l'abrogation des lois agraires néolibérales
- J. Singh et Meera Kaur -
• L'Union
nationale des fermiers du
Canada est solidaire
des agriculteurs indiens
- Union nationale des fermiers -
• Pourquoi
les agriculteurs indiens protestent-ils?
-
Document d'information de l'UNF
Des
groupes sont désignés organisations terroristes
La gouvernance des pouvoirs de police ne protège
ni les droits ni les valeurs démocratiques
- Steve Rutchinski et Pauline
Easton -
Le
ministre de la Sécurité publique du Canada, Bill
Blair, a annoncé que l'organisation appelée Proud
Boys et 12 autres groupes seront désignés comme
« entités terroristes ». La
décision est prise, nous dit-on, sur la
recommandation des
agences canadiennes de sécurité et de
renseignement, après qu'une enquête «
extrêmement rigoureuse » ait trouvé
« des motifs raisonnables de croire qu'une entité
a sciemment participé à une activité
terroriste ou l'a facilitée[1].
»
L'activité criminelle ou
terroriste à laquelle l'individu ou le groupe
s'est
livré n'est pas divulgué. En fait, depuis les
attentats du 11 septembre 2001, même ce qui
constitue un acte
terroriste est resté indéfini. Dans le cadre du
processus adopté par le gouvernement du Canada,
toute
personne désignée « entité
terroriste » doit plaider sa cause devant une cour
de type
« chambre étoilée » qui se
dispense de l'application régulière de la loi[2]. Le tribunal
n'est pas tenu de révéler complètement
les allégations faites et l'identité des auteurs
« pour des raisons de sécurité
». C'est une parodie de justice et cela montre que
l'exercice
des pouvoirs de police ne protège ni les droits de
personne,
ni les valeurs démocratiques, ni la
société elle-même contre le danger de
violence terroriste extrémiste ou d'actes
racistes,
homophobes et misogynes.
Les auteurs
d'actes extrémistes, racistes, homophobes et
misogynes
doivent-ils être poursuivis et punis ? Absolument
! Mais qui
décide quelles organisations sont « terroristes
» et par quel processus elles sont interdites ?
Suivant quels
critères ? Il est plus qu'absurde de prétendre
que l'état de droit est renforcé par
l'utilisation de pouvoirs de police sur lesquels
le peuple n'exerce
aucun contrôle. La prétention que les pouvoirs de
police qui dominent le pouvoir civil ont le
consentement des
gouvernés est une aberration. Cela défie toute
logique et est contraire au bon sens. Au Canada,
le pouvoir civil est
lui-même l'expression à différentes
périodes et sous différentes formes de valeurs
racistes, homophobes, misogynes, anticommunistes,
antiouvrières et terroristes.
Aux
États-Unis, le FBI a décidé que les
organisations extrémistes sont les nouveaux
terroristes qui
représentent un danger sur le plan intérieur. Les
agences de renseignement des pays qui forment les
« Groupe
des cinq », dont le Canada, semblent avoir adopté
cette définition. Le rôle que jouent ces pouvoirs
policiers dans la vie politique montre que ce
qu'on appelle la
société civile est en fait subordonnée
aux pouvoirs de police. La primauté du droit est
en fait la
primauté de ces pouvoirs de police, tant les
pouvoirs de
prérogative entre les mains du chef de l'État et
du cabinet que les agences de police et de
renseignement en tant que
telles, et cela comprend les « agences civiles de
surveillance » et les médias dits
démocratiques qui sont devenus des agents de
désinformation.
Ce qu'on
appelle état de droit est en fait subordonné aux
pouvoirs de police qui agissent régulièrement
à huis clos au nom de l'intérêt
national et de la sécurité nationale. Ceux qui
exercent les pouvoirs de police disent au corps
législatif
ce qu'il doit faire; le corps législatif et les
membres du
corps législatif, qui ont juré de
protéger ces pouvoirs de police, apposent leur
tampon.
L'ironie est que, comme dans l'exemple de l'agent
du FBI qui est chef
des Proud Boys aux États-Unis, l'expérience
canadienne confirme que lorsqu'un groupe aux
opinions
extrémistes s'engage dans des actes terroristes,
il est
incité à le faire par la police qui
mène ces organisations ou les infiltre, quand elle
ne les a
pas créées de toutes pièces[3].
L'État
canadien et ses « agences de sécurité
et de renseignement » sont responsables de
l'organisation et
du financement de groupes racistes et
suprémacistes blancs
au Canada, notamment les croix enflammées du KKK
devant la
résidence de familles d'origine indienne en
Colombie-Britannique dans les années 1970 et 1980,
dans
lesquelles le fils du chef de la police a été
pris en flagrant délit, et les actions du Heritage
Front et
d'autres groupes de ce type. Les services de
police soit ont
directement participé à des actes individuels de
violence terroriste, soit en ont été les
instigateurs. La liste des actes de violence
d'État, y
compris la fomentation de la haine et les actes de
violence contre les
travailleurs migrants, les personnes de couleur et
ceux qui
défendent les droits ancestraux et issus de
traités des peuples autochtones, n'a pas de fin.
C'est
un fait depuis longtemps établi qui n'a plus à
être démontré. Or, à voir
les partis de cartel au Parlement rivaliser pour
savoir qui dira le
plus fort que le gouvernement libéral n'est pas
allé assez loin, il devient nécessaire de le
rappeler.
La décision de
désigner groupes terroristes les Proud Boys, en
particulier,
et douze autres organisations fait suite au
rapport des services de
renseignement américains. Les
événements du 6 janvier à Washington
devaient le prouver hors de tout doute, mais nous
apprenions ensuite
que le leader et organisateur des Proud Boys aux
États-Unis
est un « indicateur de police prolifique »
à l'emploi du FBI depuis des années. Faut-il
croire que les services de police qui conseillent
le gouvernement du
Canada sont incapables de faire deux plus deux ?
Bien sûr
qu'ils le peuvent. Et c'est là justement que
réside le problème auquel est
confronté le corps politique.
Pour
reprendre l'exemple des événements actuels aux
États-Unis, la loi américaine prévoit
des peines sévères pour toute personne reconnue
coupable du type de violence qui s'est produite le
6 janvier
à Washington, mais les personnes
arrêtées ont été
accusées d'infractions équivalant à
une intrusion. Elles sont libérées sous caution
et peuvent continuer de vaquer à leurs affaires en
attendant
leur procès. Une des accusés a même
obtenu l'autorisation de passer des vacances au
Mexique parce qu'il
s'agissait d'un voyage qui avait été
planifié ! Oh, si seulement les victimes de
l'impunité policière aux États-Unis et
au Canada étaient traitées avec autant de
gentillesse !
Malgré les faits et
l'expérience des Canadiens, les partis de cartel
au Canada
et aux États-Unis réclament davantage de pouvoirs
de police pour éradiquer la culture et
l'organisation de la
violence extrémiste, dont ils sont eux-mêmes
responsables, dans leur pays et à l'étranger.
C'est une désinformation brutale qui permet
d'étendre les pouvoirs de la police.
Tout cela est
fait pour qu'il n'y ait pas de discussion au sein
du corps politique
sur ce que signifie défendre la liberté
d'expression et de conscience tout en ne
permettant pas les actes de
violence contre le peuple. Les partis de cartel
qui se vantent
d'être les champions des droits doivent être
interpellés. Quelle minorité nationale au Canada,
quelle personne autochtone, quelle personne de
confession
différente peut dire qu'elle se sent plus en
sécurité lorsqu'elle est sous «
protection policière » ? Les victimes de haine et
d'actes terroristes sont censées accepter un «
compromis » entre sécurité et droits.
C'est irrationnel.
Les pouvoirs de police au
Canada, y compris l'incitation à des actes
extrémistes, racistes, homophobes et misogynes,
sont une
préoccupation sérieuse pour le corps politique.
Il n'est pas question de reléguer ce débat aux
coulisses des processus menés au nom de la
sécurité nationale, tout en laissant la masse de
la population, le corps politique, dans
l'ignorance quant aux
critères utilisés et en la privant d'information.
L'empressement honteux avec lequel le Canada veut
surpasser les
États-Unis en désignant les « Proud
Boys » entité terroriste, alors qu'ils
n'existeraient pas sans le soutien des forces
policières
américaines, voire des pouvoirs présidentiels, ne
prouve pas que le Canada est un pays sûr et
respectueux des
lois. Cela montre plutôt que les institutions
démocratiques libérales sont en grandes
difficultés, et cela prépare le terrain
à rendre l'opinion publique impuissante face aux
actions que
les pouvoirs policiers jugent bon de prendre au
nom de
l'intérêt national et de la
sécurité nationale.
Le mode
opératoire des institutions libérales a toujours
été de d'abord légaliser un recours
contre des nazis ou des extrémistes de droite,
pour
finalement les laisser s'en tirer à bon compte,
tout en
ciblant les combattants légitimes de la
résistance du peuple. L'État et ses agences, y
compris les partis de cartel, sont déterminés
à garder le pouvoir de décision entre leurs mains
au nom de grands idéaux, à maintenir le peuple
sans voix ni moyen d'expression. Ce ne sont pas
seulement les Proud
Boys que la classe dirigeante rend illégaux. Outre
les douze
autres organisations qu'elle a désignées comme
étant un danger, elle s'en prend
régulièrement aux syndicats, aux collectifs de
travailleurs et aux peuples autochtones. Les
porte-parole des partis de
cartel, comme Justin Trudeau et ses ministres, ne
ratent pas une
occasion d'étendre cette pratique aux petits
partis
politiques qui sont qualifiés de marginaux,
extrémistes, etc.
Méfions-nous
des mesures que le gouvernement et les partis de
cartel prennent et
défendent au nom de la sécurité
nationale et de la défense des droits. À l'issue
de la Deuxième Guerre mondiale, les peuples du
monde ont en
effet rendu le verdict que les racistes et les
fascistes n'ont pas
droit à la parole, mais ce verdict n'a jamais
été respecté par les puissances
anglo-américaines se disant démocratiques. Au
contraire, elles ont lancé la guerre froide pour
protéger « les peuples de langue anglaise
», leurs valeurs et leur mode de vie, et aucun
crime
n'était trop grand quand elles prétendaient
défendre les grands idéaux de
démocratie, de liberté et de paix. Aujourd'hui,
ce n'est qu'en affirmant le droit de conscience et
d'expression du
peuple et en veillant à ce qu'il puisse participer
aux
prises de décisions qui l'affectent qu'on peut
permettre
l'épanouissement du corps politique.
Nous
sommes à la veille du 30e anniversaire de la
demande de
justice des familles de femmes et de filles
autochtones disparues et
assassinées. Où en sont les poursuites contre
ceux qui ont commis contre elles des crimes à
caractère raciste, misogyne et terroriste, à
commencer par ceux qui sont chargés de les
défendre - des plus hauts échelons du pouvoir
jusqu'au simple policier formé à
représenter leur mentalité et leurs «
valeurs » ?
Quand la police
est-elle tenue de rendre des comptes pour avoir
ciblé les
personnes de couleur, les jeunes, les sans-abris,
les autochtones, en
particulier les femmes et les filles ?
Tant que des
critères intéressés
définiront ce qui est un crime, ce qui constitue
du
terrorisme et qui décide, il ne peut y avoir de
responsabilité.
Honte aux partis de
cartel qui prétendent défendre les droits des
minorités !
Notes
1.
Les 13 nouveaux groupes ajoutés à la liste des
entités terroristes du Code criminel
comprennent quatre groupes qui entrent dans la
catégorie de
ce que le gouvernement appelle les « groupes
extrémistes violents motivés par des raisons
idéologiques », soit : Division Atomwaffen, The
Base, Proud Boys, Mouvement impérial russe. Le
gouvernement
décrit les autres organisations ajoutées comme
des « affiliées d’Al-Qaïda
», soit : Jamaat Nosrat Al-Islam Wal-Mouslimine,
Front de
libération du Macina et Ansar Dine, et des «
affiliées de Daesh », soit État
islamique en Asie de l’Est, État
islamique-Bangladesh, État islamique en Libye,
État islamique – Province d’Afrique
occidentale et État islamique au Grand Sahara,
ainsi que
Hizbul Mujahideen.
Cette
annonce a été faite juste après que la
Chambre des Communes ait adopté à
l'unanimité une motion présentée par
le NPD le 25 janvier, qui se lit comme suit :
« Que la Chambre demande au
gouvernement
d'utiliser tous les outils disponibles pour
remédier
à la prolifération des groupes de haine et de
suprématie blanche, en commençant par
désigner immédiatement le groupe Proud Boys
comme
une entité terroriste. »
La
déclaration publiée par
Sécurité publique Canada annonçant
l'ajout de ces groupes à la liste des entités
terroristes se lit en partie :
« Les
Canadiens s’attendent à ce que leur gouvernement
prenne toutes les mesures nécessaires pour les
protéger, tout en protégeant leurs valeurs,
leurs
droits et libertés et le caractère ouvert et
inclusif de notre pays. Le régime d’inscription
au
Code criminel est un outil important pour
lutter
contre le terrorisme au Canada et dans le monde,
et il fait partie de
cet engagement. »
Bill Blair, ministre
de la Sécurité publique et de la Protection
civile, a déclaré : « Les actes de
terrorisme violents n’ont pas leur place dans la
société canadienne ni à
l’étranger. Les ajouts apportés
aujourd’hui à la liste des entités
terroristes du Code criminel constituent
une
étape importante dans notre lutte contre
l’extrémisme violent sous toutes ses formes. Les
Canadiens s’attendent à ce que leur gouvernement
les protège et qu’il se conforme aux menaces et
aux tendances mondiales en évolution, comme la
menace
grandissante d’extrémisme violent à
caractère idéologique. Le gouvernement du Canada
continuera de prendre des mesures appropriées
pour contrer
les menaces terroristes qui pèsent sur le
Canada, ses
citoyens et ses intérêts dans le monde entier.
»
Selon le Service canadien du
renseignement de sécurité (SCRS) :
« Les adeptes de
l’EVCI sont souvent mus par une série de
récriminations et d’idées qui couvrent
tout le spectre idéologique traditionnel. Leur
vision du
monde s’articule autour d’un discours
personnalisé, axé sur la volonté de
mobiliser des personnes, de les inciter à
perpétrer des actes de violence et de leur
donner les moyens
de passer à l’action. Elle s’abreuve
à une multitude de sources : livres, images,
exposés, pièces musicales, discussions en ligne,
vidéos et conversations, entre autres.
« Compte tenu des
diverses combinaisons de motivations et de
visions du monde
personnalisées des auteurs des récents attentats
meurtriers, il serait mal avisé de parler
d’extrémisme de droite ou de gauche. Outre
qu’elles sont subjectives, ces désignations ne
rendent pas compte avec justesse de la
complexité des
motivations des auteurs d’attentats extrémistes
violents à caractère idéologique au
Canada et à l’étranger. »
Lors de la conférence
de presse où l'annonce a été faite, le
ministre Blair a dit : « Peu importe leurs
motivations idéologiques, tous ces groupes sont
nocifs,
intolérants et hautement dangereux. » Il a dit
espérer que l'extension de la liste des
terroristes
enverrait un message aux groupes qui ont
l'intention de semer la
division et la haine et de causer du tort, que
leurs actions ne seront
pas tolérées par les forces de l'ordre, rapporte
Radio-Canada.
«
Leurs actions et leur rhétorique violentes sont
alimentées par la suprématie blanche,
l’antisémitisme, le racisme,
l’homophobie, l’islamophobie et la misogynie.
Et,
malheureusement, souvent en combinaison de tout
ce qui
précède. Nous avons vu à plusieurs
reprises les résultats tragiques que ce type
d’extrémisme peut apporter sur le sol canadien
», a déclaré M. Blair en
évoquant l’attentat à la
mosquée de Québec en 2017 et celui avec une
camionnette à Toronto en 2018.
Comme prévu, la liste des 13
groupes a
été publiée dans la Gazette
du Canada : «Attendu que
l’administrateur en conseil est convaincu, sur
recommandation
du ministre de la Sécurité publique et de la
Protection civile, qu’il existe des motifs
raisonnables de
croire que chacune des entités visées dans le Règlement
modifiant
le Règlement établissant une liste
d’entités, ci-après, est une
entité qui, sciemment, s’est livrée ou
a tenté de se livrer à une activité
terroriste, y a participé ou l’a
facilitée ou qui, sciemment, a agi au nom d’une
telle entité, sous sa direction ou en
collaboration avec
elle.
«
À ces causes, sur recommandation du ministre de
la
Sécurité publique et de la Protection civile et
en vertu du paragraphe 83.05(1) du Code
criminel,
Son Excellence l’administrateur du gouvernement
du Canada en
conseil prend le Règlement modifiant le
Règlement établissant une liste
d’entités, ci-après.
»
L'«
administrateur en conseil » est Richard Wagner,
juge en chef
de la Cour suprême du Canada, qui est
actuellement le
remplaçant désigné par la loi de la
gouverneure générale démissionnaire
Julie Payette.
L'annonce
dans la Gazette signifie que les biens
des
entités figurant sur la liste «peuvent faire
l'objet d'une saisie/restriction et/ou d'une
confiscation».
En outre, « les établissements comme les banques
et les services de courtage doivent faire
rapport sur les biens de ces
entités; ils ne peuvent pas les échanger,
s’en départir autrement, ni permettre aux
entités d’y toucher. » L'avis
publié dans la Gazette rappelle que « la
définition de 'groupe terroriste' dans le Code
criminel comprend les entités inscrites
sur la
liste; par conséquent, les infractions
attribuables aux
groupes terroristes peuvent être constatées
à l’endroit de ces entités. Cependant,
contrairement à celles contre des groupes
terroristes
non-inscrits, les poursuites contre des entités
inscrites ne
nécessitent pas que la Couronne démontre que
l’entité a comme objectif ou activité
de mener ou de faciliter une activité
terroriste. »
Il y a
actuellement 73 groupes
désignés comme des entités
terroristes. Il est intéressant de noter que
le KKK et les
groupes extrémistes ukrainiens comme le
bataillon Azov et
d'autres ne sont pas sur la liste. Voir la liste
complète
des entités inscrites actuellement
sur le site de Sécurité publique Canada.
2. La
Chambre
étoilée était une cour anglaise qui a
siégé de la fin du XVe siècle au
milieu du XVIIe siècle pour persécuter ceux qui
étaient considérés comme les ennemis
du roi. Créée par le roi Henri VII en 1487, elle
doit son nom à une salle au plafond peint
d'étoiles du palais royal de Westminster où
siégeait la cour. La Chambre étoilée
était un instrument du monarque et était
constituée de conseillers du roi et de deux
juges
nommés par le roi. Elle se dispensait de la «
procédure régulière » telle
que comprise à l'époque.
3.
L'une des premières activités publiques de Proud
Boys au Canada a eu lieu en juillet 2017 lorsque
des membres des Forces
armées canadiennes s'identifiant comme Proud
Boys ont
perturbé une manifestation organisée par des
militants des Premières Nations à Halifax. Les
militants des Premières Nations et leurs
partisans
réclamaient le retrait de la statue du premier
lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse en
raison de ses
actions violentes contre les Premières Nations.
Le
Canada et le groupe de Lima maintiennent leur
position
inacceptable sur le Venezuela
Condamnons la
politique étrangère
intéressée du Canada
- Margaret Villamizar -
Manifestation
à Ottawa contre la visite de l'imposteur Juan
Guaido. 27
janvier 2020
Alors que les
députés de la nouvelle Assemblée
nationale vénézuélienne
prêtaient serment le 5 janvier 2021, l'imposteur «
président par intérim »
autoproclamé, Juan Guaido, a rassemblé une
équipe hétéroclite composée
de restes de l'ancienne Assemblée nationale, dont
le mandat
a pris fin ce jour-là, pour déclarer que son
mandat ainsi que sa présidence fictive étaient
prolongés d'un an.
Ce dernier coup
médiatique a été dirigé par
les États-Unis, appuyés par le Canada et quelques
autres pays. Ceux-ci avaient déclaré longtemps
à l'avance qu'ils ne reconnaîtraient pas la
nouvelle Assemblée nationale et continueraient de
reconnaître l'Assemblée nationale sortante comme
la seule institution démocratique «
légitime » du pays même après
la fin de son mandat. De cette manière, ils
espèrent prolonger la mascarade d'un gouvernement
parallèle sans pouvoir, qui manque de soutien à
l'intérieur du pays et qui existe principalement
sur les
réseaux sociaux. À maintes reprises ils ont
organisé des mises en scène, convaincus que cela
ferait tomber le gouvernement Maduro. À maintes
reprises,
cela ne s'est pas produit. Il semble que
maintenant, ils pensent qu'une
autre année fera l'affaire.
Toujours
le 5 janvier, un groupe de Lima diminué a publié
une déclaration exhortant tous ceux qui y prêtent
encore attention à « se joindre au
mépris et au rejet de cette assemblée nationale
illégitime ». Il n'a pas adopté la
position préconisée par les États-Unis
et le Canada, qui consiste à soutenir
l’Assemblée législative sortante
à l'expiration de son mandat et à
reconnaître la « présidence »
de Juan Guaido, une position que le ministre des
Affaires
étrangères d’alors,
François-Philippe Champagne, avait
présentée dans un tweet la veille. Il a
écrit : « Comme les élections du 6
décembre n'ont été ni libres ni
équitables, le Canada continuera à
reconnaître l'Assemblée nationale,
démocratiquement élue en 2015, comme la
législature légitime du Venezuela et son
président comme le président
intérimaire du Venezuela. »
Les États-Unis avaient essayé, en vain,
de faire adopter cette position par l'Organisation
des États
américains (OÉA) lors d'une réunion
spéciale de l'organisation en décembre, juste
après l'élection de la nouvelle
Assemblée nationale. Avec l'aide du Canada, les
États-Unis ont réussi à rassembler
suffisamment de pays pour faire adopter une
résolution
d'ingérence qui appelait la communauté
internationale à « se joindre au rejet de ces
élections frauduleuses » et exigeait la tenue de
nouvelles élections législatives et
présidentielles dans les plus brefs délais. Mais
elle ne demandait pas de continuer de reconnaître
l'Assemblée nationale sortante au lieu de
l'Assemblée nouvellement élue, et ne mentionnait
pas la reconnaissance de Guaido comme président
intérimaire.
Les
médias monopolisés n'ont pas tardé
à être mobilisés à la
rescousse des partisans du changement de régime.
Twitter a
suspendu le compte de la nouvelle Assemblée
nationale.
Désormais, un faux compte contrôlé par
les forces putschistes de Guaido, qu'on prétend
être un « compte officiel de l'Assemblée
nationale du Venezuela », est tout ce qui apparaît
dans une recherche en ligne. Ceux qui ont applaudi
lorsque Twitter a
censuré Trump en fermant son compte n'ont pas
réalisé à quel point le pouvoir de
cette entreprise privée serait et est utilisé
pour censurer de nombreuses autres personnes
ciblées par
l'élite impérialiste au pouvoir.
Pendant
ce temps, les sanctions contre le Venezuela tuent
la population de ce
pays, un aspect dont le Canada ne parle jamais.
Les sanctions sont un
acte de guerre dans lequel le Canada s'engage sans
avoir à
déclarer la guerre ou à sacrifier un seul soldat.
Peu importe ce que l'on pense du gouvernement du
Venezuela, c'est au
peuple vénézuélien de
régler ses comptes et le fait que les États-Unis
et le Canada s'ingèrent dans ses affaires au nom
de la
liberté et de la démocratie est inacceptable.
Les actions du
gouvernement Trudeau sont plus que honteuses.
Qu'aucun parti
d'opposition n'ait jugé bon de dénoncer ce que le
gouvernement a fait – prendre part à une guerre
économique brutale contre les
Vénézuéliens et leur dire qui ils
peuvent et ne peuvent pas élire pour les
gouverner,
empêcher les Vénézuéliens
résidant au Canada de pouvoir voter à la
dernière élection présidentielle (le
seul pays à le faire), soutenir un gouvernement
parallèle illégal et son soi-disant ambassadeur
au Canada, rescapé des marais putrides de la mafia
anticubaine de Miami, comme les représentants
légitimes du peuple
vénézuélien, est tout aussi honteux.
De plus, le Canada refuse maintenant de renouveler
les visas ou
d'accepter tout personnel diplomatique nommé par
le
gouvernement bolivarien du Venezuela, privant
ainsi plus de 20 000
Vénézuéliens et immigrants de ce pays
de services consulaires. Si jamais le Canada
permet l'occupation de
l'ambassade du Venezuela par le prétendu
gouvernement, ce
sera une violation de la Convention de Vienne qui
régit les
affaires diplomatiques, sans mentionner qu'une
telle ambassade ne
pourrait pas fonctionner puisqu'elle ne contrôle
aucun
service gouvernemental.
Aucun des partis de cartel
ne peut prétendre agir au nom des Canadiens qui
n'ont jamais
donné leur consentement à tout cela. La position
du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
est bien
connue. Il demande aux Canadiens d'insister pour
que le gouvernement du
Canada cesse de mener ces activités illégitimes
et se dissocie complètement des tentatives de
changement de
régime des États-Unis. Selon le nouveau
secrétaire d'État des États-Unis,
Anthony Blinken, la présidence de Biden a
clairement
indiqué qu'elle continuerait de faire pression
pour un
changement de régime avec des sanctions ciblées
plus efficaces.
C'est tout à l'honneur
du peuple vénézuélien et de son
gouvernement d'être demeurés fermes, d'avoir
résisté avec détermination
à tous les complots pour inciter à une guerre
civile sanglante et briser leur union
civilo-militaire afin que des
intérêts étrangers et nationaux
puissent prendre le contrôle de leur pays et
mettre fin
à leur projet d'édification nationale
bolivarienne sous la fraude de « rétablir la
démocratie ». Leur détermination et le
fait que la justice soit de leur côté leur ont
également valu le soutien des forces
démocratiques et anti-impérialistes du monde
entier, y compris au Canada et au Québec.
Alors
que le gouvernement canadien se range dans le camp
du complot
impérialiste illégitime et criminel contre le
peuple vénézuélien, les Canadiens qui
défendent l'état de droit, les principes
démocratiques et les droits humains en parlant en
leur
propre nom et en organisant des actions affirment
: Ne touchez pas au
Venezuela ! Respectez la souveraineté du Venezuela
! Laissez
le peuple vénézuélien
décider !
La
nécessité d'une nouvelle direction de
l'économie
Un discours
médiatique qui masque le besoin d'action politique
de
politiciens ouvriers
- K. C.
Adams -
On
entend beaucoup parler en
ce moment d'une crise économique qui pointe à
l'horizon à cause du régime de
dépenses déficitaires, du chômage et du
sous-emploi massifs et de la façon dont la
pandémie est gérée. Ce discours est
principalement descriptif ou se résume à une
série d'opinions sur la question de comment on
pourrait
faire plus dans telle ou telle direction, mais en
général les points de
référence visent à amener les
travailleurs à accepter la direction désastreuse
actuelle de l'économie. Le discours est orienté
de manière à priver les travailleurs d'une vision
qui leur est propre et qui leur permet d'organiser
une
économie alternative qui subvient à leurs besoins
et qui place le facteur humain/conscience sociale
au centre de ses
activités.
La
démobilisation de la classe ouvrière et l'effort
pour empêcher les travailleurs de mener des
actions avec
analyse dans leur propre intérêt sont une
préoccupation de tous les instants des partis de
cartel et
des porte-parole des intérêts privés
étroits qui dominent à la fois
l'économie et le système politique. C'est la
classe ouvrière, avec tous ceux qui sont
concernés, qui a intérêt à
résoudre les problèmes d'une manière
qui engage l'économie et les affaires politiques
dans une
nouvelle direction qui sert le peuple et non les
oligarques mondiaux et
leur objectif obsolète du profit privé maximum.
Les travailleurs ont besoin de mettre de l'avant
des politiciens qui
proviennent de leurs propres rangs et qui parlent
en leur propre nom et
non au nom d'un système de gouvernement de partis
de cartel
dont l'objectif principal est de maintenir le
peuple à
l'écart du pouvoir décisionnel.
Le
rapport de Statistique Canada pour le mois de
décembre sur
le grand nombre de travailleurs sans emploi ou
sous-employés
et sur la baisse du taux d'activité de la
main-d'oeuvre est
un exemple de ce discours qu'on entend un peu
partout.
L'économiste
Armine Yalnizyan a dit au Hill Times qu'elle
s'attend
à ce que les données sur les emplois
continuent de décliner et qu'il en sera de même
pour le taux d'activité de la main-d'oeuvre. Elle
a dit
qu'elle a suivi de près les taux d'activité de la
main-d'oeuvre et elle ajoute qu'« aux États-Unis,
nous avons eu un avertissement dans le fait que
quatre fois plus de
femmes que d'hommes sont entièrement sorties du
marché du travail. Il peut y avoir toutes sortes
de raisons
pour cela, mais la raison principale est la
demande pour de travail non
rémunéré, surtout la garde des enfants
dans le cadre de l'école à la maison à
cause de l'enseignement à distance dû aux
conditions non sécuritaires ou au manque de
services de
garde. Nous sommes témoins de ce
phénomène au Canada. »
Selon
Armine Yalnizyan, la baisse du taux d'activité de
la
main-d'oeuvre a un impact sur l'économie. Elle dit
:
« Si un petit nombre de gens gagnent de l'argent,
ils ont
moins d'argent à dépenser, et s'ils ont moins
d'argent à dépenser c'est la reprise qui est
retardée. Peu importe à quel point vous ouvrez
des secteurs pour les ramener à la normale, si les
femmes
n'y reprennent pas leur place et en sont exclues,
vous vous retrouvez
avec un plus grand problème sur les bras. »
Cependant, la question ne peut être
réduite à une question d'« avoir moins
d'argent à dépenser ». La baisse du
taux d'activité de la main-d'oeuvre à laquelle
s'ajoute une augmentation du nombre des chômeurs
et des
travailleurs sous-employés signifie une baisse de
la valeur
sociale potentielle pour le pays. Les travailleurs
qui ne travaillent
pas dans l'économie socialisée ne produisent pas
de valeur sociale. Comme l'a fait remarquer Forum
ouvrier dans
son numéro du 2 février :
« Le
refus de l'élite dirigeante d'organiser des
services de
garde d'enfants et d'apprentissage précoce pour
tous les
enfants est un obstacle à la réalisation du
potentiel de l'économie.
« Le
refus des élites dirigeantes de remettre en
question le
droit de monopole et son expropriation de la
valeur ajoutée
produite par les travailleurs ne fait que drainer
de
l'économie et du pays la valeur sociale
nécessaire qui pourrait être utilisée
pour accroître les investissements dans les
programmes
sociaux et les services publics.
« Le
refus de remettre en question le droit de monopole
afin de
réaliser (payer pour) la valeur sociale qu'il
consomme des
travailleurs éduqués et en bonne santé
en tant que valeur sociale reproduite, et la
permission qui est
donnée à l'oligarchie de l'exproprier en tant que
profit privé, privent l'éducation publique, les
soins de santé et d'autres programmes sociaux des
fonds dont
ils ont besoin pour satisfaire et garantir les
besoins et les droits
des Canadiens. »
Leah Nord, la directrice
principale des stratégies de la main-d'ouvre de la
Chambre
de Commerce du Canada, a écrit communiqué de
presse à propos du rapport de décembre :
« La tempête n'est pas derrière nous.
Nous ne serons pas capables d'affronter cette
tempête ; ces
deuxièmes vagues [de la COVID-19] vont notamment
affecter
les marchés du travail. Dans cette sombre
perspective, il y
a la préoccupation face à la baisse du taux
d'activité de la population en décembre, surtout
parmi les jeunes hommes et les femmes
travailleuses, probablement
frustrées par leur recherche de travail et restant
à la maison pour s'occuper des enfants qui doivent
soudainement demeurer à la maison, respectivement.
L'impact
durable du phénomène des sans-emploi sur une plus
grande période et du décrochage de la
main-d'oeuvre va rendre difficile la reprise à
long terme
alors qu’il y a a des obstacles importants à un
retour à un marché du travail qui sera sans doute
très différent. »
«
Personne n'a de boule de cristal – nous avons
beaucoup de
données précieuses en ce moment – mais
nous allons devoir trier ce marché du travail par
secteur et
par communauté », a dit Leah Nord, de
façon inquiétante.
Plus
tôt cette année, l'économiste en chef
de la Banque de Montréal Doug Porter a dit au Hill
Times que le déclin actuel du taux
d'activité de la main-d'oeuvre et de l'emploi «
n'est pas une surprise en ce qui nous concerne »
et que ses
préoccupations « datent d'avant le rapport de
Statistique Canada pour décembre 2020 ».
« Nous avons vu ici même à Toronto des
détaillants qui ont dû fermer leurs portes, alors
il est évident que nous allons connaître des
pertes d'emplois. »
« Nous
sommes inquiets parce qu'il y a eu de plus grandes
fermetures en
Ontario et de nouvelles fermetures dans d'autres
provinces, et je pense
que nous serons très chanceux si nous ne faisons
pas face
à un plus grand déclin le mois prochain
», a dit Porter. « Je crois que nous devons tous
réaliser qu'il y aura un fort prix à payer en ce
qui concerne les moyens de subsistance des gens
alors que nous
entendons des appels à de nouvelles grandes
restrictions sur
les entreprises. Il y a un contrecoup : nous [les
banques] sommes
accusées de placer les profits avant les gens, et
ce n'est
pas ainsi que je vois les choses. Je pense qu'il
s'agit de moyens de
subsistance et non de profits, et pourtant, chaque
jour, je suis
témoin d'appels à de plus grandes restrictions,
et je me demande si cela accomplit vraiment ce que
les gens pensent que
cela accomplit. Il est certain qu'il y a un coût
économique à payer pour cela », a dit
Porter.
Le Hill Times cite le
député néodémocrate du
Parlement et porte-parole en matière de finances
Peter
Julian, selon qui l'enquête sur la population
active de
Statistique Canada pour le mois de décembre
révèle « des chiffres
dévastateurs, mais je ne suis pas surpris ». Il a
dit : « Au moment où la pandémie a
frappé, les familles canadiennes connaissaient
déjà le plus haut taux d'endettement du monde
industrialisé, et nous avons donc connu une
détérioration réelle de notre niveau
de vie et les Canadiens ont eu de la misère à
joindre les deux bouts. L'impact dévastateur de la
pandémie a magnifié tout cela, il y a maintenant
des gens qui sont incapables de mettre du pain sur
la table, qui ne
sont pas capables de garder leur logement. Alors,
quand vous observez
les données sur l'emploi et l'impact financier et
économique dévastateur qui existait
déjà avant la COVID-19, vous voyez bien qu'une
crise économique est en train de couver et qu'elle
est
très profonde. Les milliardaires ont accru leur
richesse de
plus de 50 milliards de dollars [pendant les deux
crises]. L'industrie
bancaire connaît des profits records bien que le
secteur
reçoive des milliards en appui, et les banques ont
fait
très peu pour aborder les besoins des petites
entreprises et
des gens ordinaires, alors nous faisons face a une
tempête
parfaite où les familles ordinaires sont frappées
de plein fouet financièrement tandis que les plus
riches
s'en tirent avec des profits massifs. »
Le manque réel
d'emploi comparativement au chômage reconnu
officiellement
- Pierre Chénier -
Statistique Canada décrit son enquête sur la
population active comme « une enquête mensuelle
qui
permet d'évaluer l'état actuel du
marché du travail canadien et sert, entre autres,
à calculer les taux d'emploi et de chômage
à l'échelle nationale, provinciale, territoriale
et régionale. Les résultats de cette
enquête permettent de prendre des décisions
importantes relatives à la création d'emplois,
à l'éducation et à la formation, aux
pensions de retraite et au soutien du revenu. En
ce moment, comme les
Canadiens continuent de faire face à la pandémie
de COVID-19, il est plus important que jamais
d'avoir un
portrait précis de ce qui se passe au chapitre de
l'emploi,
du coût de la vie et de l'économie. Les
données serviront à orienter les
décisions des gouvernements et à aider les
Canadiens en cette période difficile. »
Statistique
Canada
affirme : « Les concepts d''emploi' et de
'chômage' trouvent leur origine dans la théorie de
l'offre de travail comme facteur de production, et
la production est
définie comme étant les biens et services
figurant dans le Système de comptabilité
nationale.
« Bien que l'unité
de mesure logique et précise de l'offre globale de
travail
soit exprimée en heures-personnes, les concepts de
l'enquête exigent que chaque membre de la
population soit
classé dans la catégorie des personnes
occupées, des chômeurs ou des inactifs. Par
conséquent, les personnes qui, au cours de la
semaine de
référence, ont fourni des services (peu importe
la quantité) sont classées parmi les personnes
occupées. Celles qui font la preuve qu'elles ont
offert
leurs services (peu importe la quantité) sont
classées parmi les chômeurs. Le reste de la
population, c'est-à-dire les personnes qui n'ont
pas fourni
ou offert leurs services, forme la catégorie des
inactifs.
« La définition du chômage est
donc la suivante.
« Les
chômeurs sont les personnes qui, au cours de la
semaine de
référence :
avaient
été mises à pied temporairement, mais
s'attendaient à être rappelées au
travail et étaient disponibles pour travailler, ou
étaient sans emploi, avaient activement
cherché un emploi au cours des quatre dernières
semaines et étaient disponibles pour travailler,
ou
devaient commencer un nouvel emploi dans quatre
semaines ou
moins à compter de la semaine de
référence et étaient disponibles pour
travailler. »
Conséquemment,
ceux qui sont sans emploi mais qui, selon les
critères de
l'enquête, n'offrent pas leurs services au marché
du travail ne sont pas classés comme des chômeurs
ni comme des membres de la population active.
Sur
la base de ces définitions, Statistique Canada
fournit ces
données pour janvier 2021 (en milliers, sauf pour
les
pourcentages) :
Population du
Canada : 31 191,2
Population active : 20 171,0
Emploi : 18 272,0
Emploi à temps plein : 15 132,3
Emploi à temps partiel : 3 139,7
Chômage
: 1 899,0
Taux d'activité : 64,7 %
Taux
de chômage : 9,4 %
Taux d'emploi : 58,6 %
À titre de
référence, en avril 2020, lorsque le pays
connaissait des confinements sévères à
cause de la pandémie de COVID-19, les
données étaient les suivantes :
Population : 31 094,7
Population active : 18 603,2
Emploi : 16 184,9
Emploi à temps plein : 13 662,8
Emploi à temps partiel : 2 522,0
Chômage
: 2 418,3
Taux d'activité : 59,8 %
Taux
de chômage : 13,0 %
Taux d'emploi : 52,1 %
Pour le mois de janvier 2021, Statistique
Canada émet des observations à partir de
données dont celles-ci :
L'emploi
atteint son plus bas niveau depuis août.
L'emploi
a reculé de 213 000 (-1,2 %) en janvier. La baisse
a
été entièrement enregistrée
dans l'emploi à temps partiel et elle s'est
concentrée dans les secteurs du commerce de
détail du Québec et de l'Ontario.
La baisse de janvier a fait suite au recul de 53
000 (-0,3 %)
enregistré en décembre et a ramené
l'emploi à son plus bas niveau depuis août 2020.
Par rapport à février 2020, l'emploi a
reculé de 858 000 en janvier et les absences
liées à la COVID-19 ont augmenté de
529 000.
Le taux de chômage
atteint son plus haut niveau depuis août 2020.
Le
taux de chômage a progressé de 0,6 point de
pourcentage pour atteindre 9,4 %; il s'agit du
taux le plus
élevé depuis août 2020.
Le nombre de chômeurs de longue durée
(les personnes qui cherchent du travail ou qui ont
été mises à pied temporairement depuis
27 semaines ou plus) s'est maintenu à un niveau
record (512
000).
En janvier, l'emploi a
reculé dans trois secteurs de services les plus
touchés par les restrictions de santé publique
nouvelles et existantes, à savoir les services
d'hébergement et de restauration (-8,2 %), le
commerce de
détail (-7,4 %), et l'information, la culture et
les loisirs
(-2,4 %).
L'emploi dans la construction
a progressé de 39 000 en janvier. Le secteur de la
fabrication a perdu 12 000 emplois alors que, dans
l'ensemble, le
secteur de la production des biens a gagné 23 000
emplois.
Statistique Canada attribue la perte globale
d'emploi aux
mesures étendues de santé publique prises par un
certain nombre de provinces en décembre, en
réponse à l'augmentation des cas de COVID-19.
L'emploi chez les jeunes âgés
de 15 à 24 ans a diminué de 108 000 (-4,6 %) en
janvier pour s'établir à son plus bas niveau
depuis août 2020. L'emploi chez les jeunes femmes
a
reculé de 69 000 (-6,1 %) et était le plus
éloigné (-17,4 %) des niveaux observés
en février 2020 avant la COVID-19 par rapport à
tous les autres principaux groupes démographiques.
L'emploi
chez les jeunes hommes a diminué de 39 000 (-3,3
%) et
était 11,6 % inférieur à ce qu'il
était en février 2020.
Bien
que ces statistiques indiquent des tendances
définies, elles
n'expriment pas avec précision le nombre de
personnes qui
sont sans emploi, ou le taux de chômage, à cause
des critères cités plus haut, selon lesquels
c'est l'offre de ses services au marché du travail
qui
détermine si quelqu'un est considéré
comme un chômeur.
On sait depuis
longtemps que tous les travailleurs qui se
trouvent sans emploi et qui
ne cherchent pas activement un emploi (qui
n'offrent pas leurs services
à leur marché du travail) pendant la
période où l'enquête est faite ne sont
pas considérés comme des chômeurs ou
des membres de la population active. Cela signifie
qu'en tout temps,
même dans les périodes les plus actives du
marché du travail, le taux de chômage
réel est très supérieur au taux
officiel.
En plus, les données sur le
chômage n'expriment absolument pas l'étendue
réelle de la grande augmentation du chômage qui se
produit à cause des mises à pied massives pendant
la pandémie.
En avril 2020, lors de
l'augmentation dramatique du chômage dans le
contexte des
mesures sévères de confinement
adoptées à l'échelle du pays,
Statistique Canada a écrit :
«
Le taux de chômage a augmenté de 5,2 points de
pourcentage en avril pour atteindre 13,0 %. Cela
fait suite
à la hausse de 2,2 points de pourcentage
enregistrée en mars. Depuis que des données
comparables sont devenues disponibles en 1976,
seul le taux de
chômage de 13,1 % observé en décembre
1982 a été plus élevé que
le taux enregistré en avril.
«
Le taux de chômage d'avril serait de 17,8 % une
fois
les données ajustées pour prendre en compte les
personnes qui n'ont pas été
considérées comme des chômeurs pour des
raisons propres à la crise économique
liée à la COVID-19. Au cours de la
semaine du 12 avril, 1,1 million de personnes
étaient
inactives, mais elles avaient travaillé récemment
(en mars ou en avril) et voulaient travailler.
Elles n'ont pas
été considérées comme
étant au chômage, mais elles ont
été considérées comme
inactives parce qu'elles n'ont pas cherché
d'emploi,
vraisemblablement en raison des fermetures
prolongées
d'entreprises et des occasions très limitées de
trouver du travail. » (Notre
souligné)
Le
taux de chômage de 9,4 % établi pour janvier 2021
est bien en dessous du taux réel. Si on utilise la
même méthodologie que Statistique Canada pour
reconnaître l'existence d'un taux de chômage
réel différent pour avril 2020, on obtient un
taux de chômage d'environ 12,8 % en janvier 2021.
Cela ne
tient pas compte de tous les travailleurs qui,
pendant la
période de l'enquête, n'ont pas cherché
du travail pour des raisons autres que la
COVID-19.
Historiquement,
un des buts de l'établissement du taux de chômage
sur la base de la participation au marché du
travail a
été de garantir que l'assurance-emploi
(anciennement assurance-chômage) ne soit pas un
programme
social qui protège tous ceux qui se retrouvent
sans emploi
dans un système économique dans lequel tout est
subordonné à des intérêts
privés étroits. Un taux de chômage
officiel inférieur au taux réel signifie que les
travailleurs doivent avoir travaillé plus d'heures
avant de
devenir admissibles et que leur période de
prestations est
plus courte. Ceci s'ajoute à tous les autres
critères qui ont été
adoptés au fil des années qui ont
créé une situation où on estime
qu'environ seulement 40 % des chômeurs reçoivent
des prestations de l'assurance emploi. Le
gouvernement
fédéral fait une exception depuis septembre 2020,
qui va durer jusqu'au 11 septembre de cette année,
en vertu
de laquelle un taux de chômage minimum de 13,1 %
est
attribué à toutes les régions
économiques de l'assurance-emploi au Canada. Il ne
l'a pas
fait par mesure de justice pour les travailleurs,
mais pour maintenir
une certaine quantité d'argent en circulation dans
l'économie afin de prévenir un effondrement
encore plus grand.
Le chômage demeure une
plaie inhérente du système capitaliste mangeur
d'êtres humains qui est aggravé par l'ordre du
jour néolibéral de destruction nationale de
l'élite dominante. Cela démontre la
nécessité d'une nouvelle direction de
l'économie, une direction prosociale qui vise à
soutenir le bien-être et les droits de tous et que
le peuple
contrôle.
Les
dernières magouilles du Forum de Davos
Le
Forum économique mondial appelle à
une
«grande réinitialisation»
Le Forum économique mondial (FEM) est un
partenariat public/privé de l'oligarchie mondiale
dirigeante. Il s'agit d'un club anti-ouvrier
constitué des
nombreuses élites mondiales financées par la
richesse sociale expropriée que les travailleurs
produisent.
Le FEM se réunit à Davos, en Suisse, sur une base
annuelle, organise d'autres événements au cours
de l'année et publie des livres et des
communiqués. Klaus Schwab, chef du FEM, est un
protégé de Henry Kissinger, qui a
été secrétaire d'État dans
le gouvernement de Richard Nixon. Les postes de
direction du FEM sont
détenus par un ensemble de représentants de
l'oligarchie mondiale, y compris des
milliardaires, des PDG et des
directeurs des plus grandes sociétés mondiales et
des dirigeants d'organisations impérialistes
telles que le
Fonds monétaire international et la Banque
centrale
européenne. Le conseil d'administration du FEM
comprend deux
membres éminents de l'élite dirigeante
libérale canadienne, soit la ministre des Finances
actuelle,
Chrystia Freeland, et Mark Carney, l'ancien
gouverneur de la Banque du
Canada et de la Banque d'Angleterre et
actuellement un «
vice-président de Brookfield Asset Management,
gestionnaire
de sa stratégie de placement axée sur les
questions d'environnement, sociales et de
gouvernance dans la lutte
contre les émissions de carbone ». Carney est
aussi l'envoyé spécial de l'ONU pour le
financement de l'action climatique, en plus d'être
membre du
conseil d'administration du FEM, et est maintenant
un des 26
« gardiens » du « Conseil pour le
capitalisme inclusif avec le Vatican » fondé en
décembre dernier[1].
Le coût pour devenir membre du FEM est de
plusieurs
dizaines de milliers de dollars, selon le « niveau
» d'adhésion.
Le FEM tente de
fixer l'ordre du jour et constituer un point de
référence pour les dirigeants
impérialistes et d'autres partout dans le monde.
Il combat
toute opinion publique favorable à ce que la
classe
ouvrière internationale fixe son propre ordre du
jour pour
une nouvelle direction de l'économie et pour
s'attaquer aux
problèmes auxquels le monde est confronté et tels
qu'ils se posent objectivement sur la base de ses
propres points de
référence.
Cette
année, le forum a eu lieu virtuellement à cause
des restrictions de la pandémie. Ce qui a
été au coeur de préoccupations du
forum de janvier dernier est comment s'y
prendre face aux
conséquences désastreuses de trente
années de néolibéralisme, que le FEM a
grandement promu. Pour répondre à la
pandémie mondiale et à une économie
impérialiste en crise d'une manière favorable
à l'oligarchie, le FEM lance l'appel à une
« grande réinitialisation ». Pour
l'élite dirigeante, il est question de «
réinitialiser » son leadership et son
contrôle des affaires économiques, politiques et
sociales de l'humanité sans porter atteinte à son
soi-disant ordre constitutionnel qui enchâsse les
positions
de privilège basées sur la classe sociale et la
propriété privée d'une richesse
privée gigantesque, y compris les moyens de
production, sans
pour autant ouvrir un espace pour la classe
ouvrière et ses
organisations indépendantes dans lequel celles-ci
peuvent se
consolider. Le plus grand souci de l'élite
dirigeante est
comment empêcher la classe ouvrière de s'organiser
pour s'investir elle-même du pouvoir et acquérir
le contrôle des affaires économiques, politiques
et sociales, pour qu'elle puisse venir à bout des
problèmes qui affectent la vie des travailleurs et
aller de
l'avant pour bâtir des sociétés qui la
servent, elle, et non les riches.
L'existence et la
notoriété du FEM, l'intérêt
que lui prêtent les médias et tout le tralala des
élites dirigeantes autour de cette organisation
privée, ainsi que la participation d'un grand
nombre de
représentants officiels à ses
activités, y compris des dirigeants
gouvernementaux, font
ressortir que, pour eux, les institutions civiles
et politiques
établies dans la période de
l'après-guerre, comme les Nations unies, sont
devenues
superflues et ne leur sont d'aucune utilité dans
l'atteinte
de leurs objectifs.
Le contenu du FEM 2021, dans le
contexte d'une pandémie mondiale, une crise
économique et des guerres impérialistes
continues, n'a d'intérêt pour les peuples du monde
que dans la mesure où il est bon de savoir ce que
les
impérialistes et les gouvernements à leur service
pensent et manigancent. C'est de la désinformation
délibérée qui sert à
détourner les peuples de la tâche de
développer leur propre conception du monde et leur
politique
indépendante.La rencontre anneulle de 2021
confirme que
l'élite dirigeante se soucie de sa propre richesse
privée et de son privilège de classe et fera tout
en son pouvoir pour empêcher que l'humanité ne
s'organise pour s'investir du pouvoir et pour
bâtir le
Nouveau.
Note
1.
Selon le site Web du conseil :
«
Le Conseil pour un capitalisme inclusif avec le
Vatican est une
organisation mondiale à but non lucratif établie
sous les auspices du Vatican sous la supervision
morale du pape
François. Notre mission est d'exploiter le
potentiel du
secteur privé pour créer une forme de
capitalisme
plus inclusive, plus durable et plus fiable. Le
Conseil est
dirigé par un groupe de PDG et de dirigeants
publics
mondiaux, connus sous le nom de « Gardiens du
capitalisme
inclusif », qui se réunissent chaque
année avec le Vatican pour faire avancer la
mission du
Conseil. »
Liste
des gardiens du « Conseil pour un capitalisme
inclusif avec
le Vatican »
- Ajay Banga, président et
directeur général, Mastercard
- Oliver
Bäte, président du conseil d'administration,
Allianz SE
- Marc Benioff, président, directeur
général et fondateur de Salesforce
-
Edward Breen, président exécutif, Dupont
- Sharan Burrow, secrétaire générale,
Confédération syndicale internationale
- Mark Carney, conseiller financier du premier
ministre pour la COP26
et envoyé spécial des Nations unies pour
l'action
et les finances en matière de climat
- Carmine Di
Sibio, président et directeur général,
EY
- Brunello Cucinelli, président
exécutif et directeur de la création, Brunello
Cucinelli S.p.A.
- Roger Ferguson, président et
directeur général, TIAA
- Lady Lynn
Forester de Rothschild, fondatrice et associée
directrice,
Inclusive Capital Partners
- Kenneth Frazier,
président du conseil d'administration et
directeur
général, Merck & Co., Inc.
-
Fabrizio Freda, président et directeur
général, The Estée Lauder Companies
- Marcie Frost, directrice générale, CalPERS
Alex
Gorsky, président du conseil d'administration et
directeur
général de Johnson & Johnson
-
Angel Gurria, secrétaire général,
Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE)
- Alfred Kelly,
président et directeur général, Visa
Inc.
- William Lauder, président
exécutif, The Estée Lauder Companies
-
Bernard Looney, directeur général, BP
-
Fiona Ma, trésorière, État de
Californie
- Hiro Mizuno, membre du conseil
d'administration,
Principes pour l'investissement responsable
- Brian Moynihan,
président du conseil d'administration et
directeur
général de la Bank of America
- Deanna
Mulligan, présidente et directrice
générale, Guardian Life Insurance Company of
America
- Ronald P. O'Hanley, président et
directeur général, State Street Corporation
- Rajiv Shah, président de la Fondation
Rockefeller
- Tidjane Thiam, membre du conseil
d'administration du groupe Kering
- Darren Walker, président de la Fondation Ford
-
Mark Weinberger, ancien président directeur
général de EY, et membre du conseil
d'administration de J&J, MetLife et Saudi
Aramco
La « grande
réinitialisation » de l'impérialisme
Les élites dirigeantes tentent de tirer de la
farine blanche d'un sac de charbon – sans
surprise,
elles n'y parviendront pas ! Une nouvelle
direction est
nécessaire en opposition à
l'impérialisme, et non une continuation de la même
sous un nouvel accoutrement !
L'arrangement mondial
actuel sous le contrôle de l'oligarchie a eu
différentes appellations. Il a porté tour
à tour le titre de « mondialisation »,
« gouvernement mondial unique » et «
nouvel ordre mondial ». L'élite dirigeante, au
moyen de forces militaires publiques/privées, y
compris la
force armée massive et la pression économique des
sanctions et des blocus de l'impérialisme
américain et de ses alliés, a tenté de
prendre le contrôle de tous les États et des
institutions internationales et de détruire ceux
qu'elle ne
peut contrôler, comme l'Irak, la Libye et la
Syrie.
La destruction mondiale des
sociétés civiles d'États souverains,
internationales et locales et de la Terre-Mère
elle-même a engendré une pandémie
mondiale, une crise économique et des niveaux de
destruction
sociale et naturelle que plusieurs parmi les
riches eux-mêmes
trouvent alarmants et qui sont pour eux une source
d'angoisse. Ils
rebrassent frénétiquement leurs cartes,
prétendant offrir une nouvelle direction pour
l'économie et les pays.
Le dirigeant du
Forum économique mondial Klaus Schwab, en
présentant l'ordre du jour du forum 2021 sous le
thème « capitalisme de partenariat », a
tenté de détourner l'attention des travailleurs
et des jeunes des véritables conditions de vie en
les
exhortant à s'unir autour de politiques
identitaires et
celles de ces oligarques qui tirent profit des
tentatives de
régler le problème de la destruction flagrante de
la Terre-Mère.
Le «
capitalisme de partenariat » a des adeptes parmi
l'élite mondiale dirigeante, y compris la
Fondation
Rockefeller et une organisation de Lynn Forester
de Rothschild et du
pape François portant le nom de « Conseil pour un
capitalisme inclusif avec le Vatican » fondé en
décembre dernier. Sur son site Web, le conseil est
décrit comme suit :
« Le
Conseil pour un capitalisme inclusif avec le
Vatican (le
« Conseil »), un nouveau partenariat
historique entre certains des plus grands leaders
mondiaux de
l'investissement et du commerce et le Vatican, a
commencé
aujourd'hui. Cela symbolise l'urgence de joindre
les
impératifs moraux et les impératifs du
marché de réformer le capitalisme en une force
puissante pour le bien de l'humanité. »
Selon
un communiqué de presse du conseil : « Le Conseil
relève le défi lancé par le pape
François d'appliquer les principes de moralité
aux pratiques commerciales et aux pratiques
d'investissements. Les
organisations (membres) s'engagent à prendre des
mesures
concrètes pour créer un système
économique plus équitable, plus durable et plus
fiable. »
Aussi, les membres du Conseil
« représentent plus de 10,5 billions de dollars
d'actifs sous gestion, des entreprises avec une
capitalisation
boursière de plus de 2,1 billions de dollars et
200 millions
de travailleurs dans plus de 163 pays.
L'organisation met au
défi les entreprises leaders de l'investissement
et du
commerce de toutes tailles d'adopter les principes
directeurs du
Conseil et de s'engager publiquement à les mettre
en oeuvre.
Ces actions collectives sont destinées à conduire
à un changement général en faisant du
capitalisme une plus grande force pour l'inclusion
et la
durabilité. »
Pour ce qui est
des « Gardiens » – un concept on ne peut
plus médiéval servant à
décrire les défenseurs de ce club
privé et ses objectifs – le pape
François a dit : « Il est urgent de mettre en
place un système économique qui soit
équitable, digne de confiance et capable de
relever les
défis les plus profonds auxquels l'humanité et
notre planète sont confrontées. Vous avez
entrepris de relever le défi en cherchant des
moyens de
faire du capitalisme un instrument plus inclusif
pour le
bien-être intégral de l'homme. »
« Le capitalisme a créé une
richesse immense dans le monde, mais il a
également
laissé trop de gens derrière, conduit
à la dégradation de notre planète et
il ne bénéficie pas de la confiance de tous
», a déclaré Lynn Forester de
Rothschild, fondatrice du Conseil et associée
directrice
d'Inclusive Capital Partners. Ce Conseil suivra
l'avertissement du pape
François d'écouter « le cri de la terre
et le cri des pauvres » et de répondre aux
demandes de la société pour un modèle
de croissance plus équitable et durable », de dire
cette femme membre par alliance des profits mal
acquis de la fortune
bancaire des Rothschild.
Ce serait cela la
« grande réinitialisation » du
« capitalisme de partenariat » pour sauver
l'impérialisme. Pour réaliser la grande
réinitialisation pour secourir l'impérialisme non
seulement de la révolution mais de certains
oligarques
délinquants et rivaux, la toute récente
administration Biden aux États-Unis a mis de
l'avant le
slogan « Build Back Better » (reconstruire mieux)
dans le cadre d'un « Green New Deal » (nouveau
pacte vert), ce que leurs homologues de l'Union
européenne
appellent un « Pacte vert pour l'Europe ».
Il va sans dire que la grande réinitialisation
pour
corriger les lacunes et les dysfonctionnements du
néolibéralisme est organisée par la
même élite qui domine le monde
impérialiste depuis des décennies et qui a
grandement resserré son emprise sur le monde
depuis
l'effondrement de l'Union soviétique et le début
de cette période de repli de la révolution
où la classe ouvrière n'a pas l'initiative.
Comment peut-on s'attendre à ce qu'elle résolve
les problèmes créés par elle et son
système ? Rien ne peut changer au fait que
l'impérialisme est le stade suprême du
système capitaliste et ne peut être
réformé ni réinitialisé
pour changer d'allure ou pour changer son mobile
de profits maximums,
ni devenir autre chose qu'une forme d'exploitation
qui sert
à amasser et concentrer la richesse privée, le
pouvoir et le privilège de classe par le biais de
tonte de
coupons, de corruption et de vols ouverts. Il sert
les oligarques au
pouvoir et exploite la classe ouvrière et la
nature, et
mène à des crises économiques
récurrentes, des conflits, la guerre et la
destruction.
La contradiction de base sous l'impérialisme
entre
une économie socialisée de production de masse
industrielle et sa division en éléments
séparés de propriété
privée contrôlés par des
impérialistes en concurrence qui exproprient la
nouvelle
valeur que les travailleurs produisent doit être
résolue. Une nouvelle direction et une nouvelle
forme
doivent naître, avec des rapports de production
qui
correspondent au caractère socialisé de
l'économie et ses forces productives modernes qui
changent,
se développent et se meuvent constamment et
doivent
fonctionner ensemble, en coopération, pour
l'avantage et le
développement réciproques et le
bien-être des peuples.
Le
développement constant des forces productives que
le monde
vit présentement, avec les 5G, les
téléphones intelligents, l'internet des objets,
l'intelligence artificielle et la production
robotisée,
nécessite le développement et le changement
constants des rapports de production. Telle est
l'histoire
spontanée des êtres humains et de leur marche en
avant vers une vie pleinement vécue pour tous, et
la
nécessité aujourd'hui d'entrer dans l'histoire
consciente créée par les peuples et leur facteur
humain/conscience sociale.
À
quoi s'attendre de la présidence Biden
L'assermentation
de Joe Biden
Un poème de Sacha
Je
visionne
Et je réfléchis
L'assermentation du 46e président des États-Unis
d'Amérique
Prenant place dans le palais
démocratique
Avec comme seul public des soldats
Joe Biden s'exclame :
« America is back
»
Promettant la lumière pour
l'Amérique
Promettant unité et espoir
Incarnant la seule solution à l'horreur
Avec les mêmes politiques économiques
Avec les mêmes objectifs impérialistes
Je ne peux m'empêcher de penser
Que c'est
l'Amérique d'avant
Qui a
créé le pire et nourri l'horreur
Biden, la justice raciale et
le rêve différé
Manifestation Black
Lives Matter à Washington après la mort aux
mains
de la police de George Floyd, 6 juin 2020.
« Un appel à la justice raciale en
gestation depuis 400 ans nous émeut. Le rêve
d'une
justice pour tous ne sera plus différé.
»
- Discours
d'investiture du président Joseph R. Biden, 20
janvier 2021
En 1951, le poète
afro-américain Langston Hughes a écrit un
poème sur ce thème qui a
été publié plus tard dans son livre
« Harlem » :
Qu'arrive-t-il
à un rêve différé ?
Sèche-t-il
comme un raisin au soleil ?
Ou suppure-t-il comme une plaie –
Avant
de couler
?
Est-ce qu'il pue comme de la viande pourrie ?
Ou
bien se transforme-t-il en une croûte qui se
couvre de
sucre –
comme
un bonbon
sirupeux ?
Peut-être s'affaisse-t-il
comme un poids lourd.
Ou bien explose-t-il ?
«
Nous pouvons instaurer la justice raciale », a
déclaré le président Joe Biden dans
son discours d'investiture. Il faut certainement
se demander comment un
ordre constitutionnel qui a toujours refusé de
garantir la
justice et l'égalité raciales pour tous les
membres de la société va maintenant «
instaurer la justice raciale ».
Joe Biden fait
également référence à
Abraham Lincoln et à la guerre civile en
déclarant : « En un autre mois de janvier, le
Jour
de l'An 1863, Abraham Lincoln a signé la
Proclamation
d'émancipation. Lorsqu'il a posé sa plume sur le
papier, il a dit, et je cite : « Si mon nom
entre un jour
dans l'histoire, ce sera pour cet acte, auquel
mon âme est
pleinement attachée. »
« Mon âme est
pleinement attachée. » Aujourd'hui, en ce jour
de
janvier, voici ce à quoi mon âme est pleinement
attachée : rassembler l'Amérique, unir notre
peuple, unir notre nation. »
Mais Abraham Lincoln
n'a pas tenu
parole, dans le sens où la Proclamation
d'émancipation de 1863 n'a pas
émancipé les Afro-Américains
réduits en esclavage – ils l'ont fait
eux-mêmes, avec les travailleurs qui luttaient
contre
l'esclavage. Comme l'a dit le collègue de
Langston Hughes,
W.E. B. Dubois, la Guerre civile et la
Reconstruction ont
été une grève
générale et un effort des travailleurs, noirs et
blancs, du sud et du nord, pour faire avancer
l'abolition de toutes les
formes d'esclavage.
Des drapeaux
remplacent des personnes à la
cérémonie d'assermentation
de Joe
Biden le 19 janvier 2021.
Joe
Biden omet de préciser que l'épanouissement de
la
démocratie qui a eu lieu pendant la
Reconstruction
(1865-1877) a été brutalement
écrasé par l'ordre constitutionnel, comme cela
s'est produit à plusieurs reprises depuis lors,
notamment
lors des efforts déployés
l'été dernier. Ou que James Madison, un des
« hommes blancs propriétaires » qui ont
rédigé la Constitution, a
spécifiquement dit qu'il était
nécessaire de la concevoir de telle sorte que la
majorité, également appelée
« populace » ou la « majorité
des sans propriété », ne puisse pas
prendre le pouvoir. C'est peut-être à lui que
Joe
Biden faisait référence lorsqu'il disait
qu'aucune « foule d'émeutiers » ne
pourra jamais « nous chasser de ce lieu
vénéré... Cela ne se produira jamais.
Ni aujourd'hui. Ni demain. Ni jamais. Ni jamais.
». C'est une
déclaration que lui et les intérêts
privés étroits qu'il représente ne
céderont pas le pouvoir au peuple alors que
c'est ce que
l'histoire exige.
Le
poème de Langston Hughes dit qu'un rêve
différé explose. C'est peut-être cette
explosion qui inquiète le plus Joe Biden. Il
semble penser
que la grande majorité accepte la restriction
des
rêves et les promesses creuses alors qu'elle a
montré dans l'action qu'elle intensifie sa lutte
organisée pour l'égalité et la
responsabilité, en tant qu'êtres humains dans
l'ici et maintenant.
(Voice
of
Revolution. Photos : T. Eytan, ajplus)
Les premières
mesures de Biden et
la résistance populaire
- Kathleen Chandler -
Manifestation
à Washington à l'occasion du 4ème
anniversaire du décret du président
Trump interdisant l'entrée aux États-Unis aux
ressortissants étrangers de sept pays à
prédominance musulmane, 27 janvier 2021
Joe
Biden est devenu le 46e président des États-Unis
à un moment où le mécontentement
envers le gouvernement est généralisé.
La résistance et les revendications de justice,
d'égalité et de responsabilité se
poursuivent, notamment dans des villes comme
Seattle, Portland, New
York et Washington.
Comme président,
Biden a la responsabilité de protéger l'Union,
les États-Unis, comme un tout uni, tout en
préservant un ordre constitutionnel qui exclut le
peuple du
pouvoir. Son discours d'investiture et les
premières mesures
qu'il a prises visent précisément cet objectif.
Ils visent les factions rivales des cercles
dirigeants dont les
conflits n'ont pas été résolus par
l'élection. La mise en accusation, l'impasse au
Congrès et le discours sur la
nécessité de « combattre l'ennemi
intérieur » sont des signes de conflits aigus
entre les factions au pouvoir. De leur côté, les
travailleurs continuent de parler en leur propre
nom avec des slogans
comme « Le vote est terminé, le combat continue
», le déploiement de bannières et des
actions organisées pour défendre les droits dont
celui d'avoir un pouvoir de décision sur la
direction de
l'économie et du pays.
Organiser contre les
expulsions, Kansas City, janvier 2021
Dans son
discours d'investiture, Joe Biden a fait
référence à plusieurs reprises
à la guerre civile. Des membres de la Chambre des
représentants, le sénateur Ted Cruz et plusieurs
autres ont fait également référence
à la guerre civile, comme dans les documents de
mise en
accusation. Joe Biden a parlé de la «
résilience de la Constitution » et de son
« nous, le peuple, qui recherchons une union plus
parfaite
». Il a appelé les factions rivales à
s'unir : « Nous pouvons unir nos forces, cesser de
crier et
baisser le ton. Car sans unité, il n'y a pas de
paix; il n'y
a que de l'amertume et de la fureur... Pas de
nation, mais rien d'autre
que le chaos. » Il a exprimé à
plusieurs cette idée d'unité entre les
dirigeants, parfois sur un ton de menace : « Mais
écoutez-moi attentivement, un désaccord ne doit
pas mener à la désunion. »
Cette «
désunion » ne se manifeste pas parmi le peuple
qui, dans tout le pays, montre son unité par les
actions
qu'il mène dans les villes, du sud au nord, de
l'est
à l'ouest, comme les manifestations après la mort
de George Floyd, de Breonna Taylor et d'autres
personnes. La
désunion est la peur des cercles dirigeants que
leur
« union plus parfaite » ne se termine à
nouveau par une guerre civile violente. C'est
l'obsession morbide de la
défaite et de la mort – que la
démocratie américaine « disparaisse
sous nos yeux », comme l'a dit Joe Biden.
De
plus, que sans cette unité entre les cercles
dirigeants, le
gouvernement actuel des pouvoirs de police, avec
sa violence et son
anarchie, sera incapable de réprimer la
résistance résolue et
déterminée du peuple face aux impacts de la
pandémie de la COVID-19, contre les expulsions, le
chômage, la faim, la destruction de l'éducation.
Quand Joe Biden parle « des choses que nous
aimons
en commun » qui « nous définissent en
tant qu'Américains », il ne fait pas
référence au fait que la majorité
exige les droits humains, l'égalité et la paix,
mais aux vieilles promesses « d'opportunités, de
sécurité, de liberté... »
qu'il accompagne d'une autre menace, cette fois-ci
contre le peuple
à qui l'on dit qu'il a « le devoir et la
responsabilité, en tant que citoyens, en tant
qu'Américains... d'honorer notre Constitution et
de
protéger notre nation. »
Que
deviennent alors les luttes du peuple pour
instaurer des
mécanismes qui lui permettent d'exercer un
contrôle sur la police et les budgets, qui lui
donnent le
pouvoir de parler en son nom propre et de prendre
les
décisions sur toutes les questions qui touchent à
sa vie ? Ses revendications doivent-elles être
considérées comme «
extrémistes » et «
anti-américaines » ?
Les
premières mesures prises par Biden dans ses
décrets présidentiels sur l'immigration, la
COVID-19 et l'environnement visent clairement à
faire
« baisser le ton » de la résistance et
de la colère qui existent dans tous les
États-Unis. Ces décrets comprennent un projet de
loi de 1,9 billion de dollars pour maîtriser la
pandémie de COVID-19 et un autre sur l'immigration
qui vise
à rallier les forces militantes derrière lui, en
particulier les infirmières, les enseignants et
les
défenseurs des droits des immigrants, ainsi que
tous ceux
qui se battent pour que la vie des Noirs compte.
Toutes ces forces
s'organisent de manière indépendante et dirigent
leurs actions vers la défense des droits et la
mobilisation
du peuple. Joe Biden cherche plutôt à les
détourner et à restreindre la
résistance au soutien de ses mesures.
Manifestation des
travailleurs essentiels à New York, 26 janvier
2021
Un mois après le début de sa
présidence, Joe Biden ne semble pas réussir
à y parvenir. Si plusieurs se félicitent des
décrets et de son plan et les considèrent comme
un « début acceptable », ils expriment
également leur manque de confiance quant à la
concrétisation des promesses faites. Les
infirmières et les autres travailleurs de
première ligne ont déclaré que Joe
Biden pouvait faire beaucoup plus en invoquant la
Loi sur la
production de défense pour fournir
rapidement tous
les équipements de protection individuelle et le
matériel de test nécessaires à la
santé et à la sécurité de
tous.
Les défenseurs des droits des
immigrants continuent leur lutte pour leurs
revendications pour
l'égalité des droits et un statut pour toutes et
tous; le projet de loi de Biden ne contient pas
ces revendications.
Toutefois, plusieurs syndicats, des organisations
de défense
des droits et les jeunes s'organisent pour
renforcer ensemble la
résistance aux niveaux local et des États. Le
sentiment général est que l'on ne peut pas
compter sur le gouvernement et que ce sont les
forces du peuple qui
sont décisives pour apporter le changement
nécessaire. Le fait que Joe Biden
répète les anciennes promesses d'«
instaurer la justice raciale » et de mettre fin
aux
« inégalités croissantes » en
prenant quelques mesures initiales ne permettra
pas de surmonter le
manque de confiance général du peuple envers le
gouvernement.
« Le vote est
terminé, le combat continue »
St. Paul's, Minnesota,
30 janvier 2021
(Voice
of Revolution. Photos: N. Aristizabal, K.C.
Tenants, A. Azikwe, K.
Lopez, Davis S.)
L'appel à
l'unité de Biden est contesté par des
autorités rivales
Manifestation
à New York le jour de l'investiture pour exiger le
définancement de la police,
un moratoire sur les
loyers et la dissolution des Services de
l'immigration et des douanes,
20 janvier 2021.
Il est clair que le
président Joe Biden a du mal à établir
son autorité, notamment sur le recours à la
force, alors que les conflits entre et parmi
l'Exécutif, les
Forces armées et les États persistent. Par
exemple, le Texas a intenté une action en justice
contre le
décret présidentiel de Joe Biden «
mettant en pause » les expulsions pendant 100
jours. Le
gouverneur et le procureur général du Texas sont
les mêmes personnes qui avaient intenté des
poursuites qui ont opposé les États les uns aux
autres dans le conflit sur les résultats des
élections. Un juge fédéral du Texas a
statué en faveur des demandeurs et a émis un
mandat national pour la poursuite des expulsions.
Un
des objectifs du décret de Joe Biden, en plus
d'essayer de
gagner le soutien des militants, est d'exercer un
contrôle
sur les autorités de l'État, ainsi que sur la
Police de l'immigration et de la douane (ICE) et
la Patrouille
frontalière, tous deux connues pour avoir soutenu
Donald
Trump et s'être livrées à de multiples
actions illégales et inhumaines à la
frontière.
Le Texas a
également retiré sa Garde nationale de
Washington, tout comme le New Hampshire, la
Floride et le Montana. Pour
ces États, c'est un moyen d'affirmer leur
autorité sur ces troupes, qui sont une force
armée importante qui est sous les ordres des
gouverneurs des
États et non la présidence.
La
mobilisation de 20 000 soldats de la Garde
nationale par le Pentagone
qui a transformé le Capitole de Washington en un
camp
armé avant l'investiture était un message
envoyé à Joe Biden pour lui dire de respecter
l'armée. Les membres de la Garde nationale sont
mobilisés par le président avec le consentement
des gouverneurs d'État. Quand ils sont
déployés dans le District de Washington ils sont
sous le commandement du Pentagone. Environ 7 000
soldats de la Garde
nationale sont restés déployés
jusqu'au 6 février et 5 000 d'entre eux le
resteront
jusqu'à la mi-mars.
Comme un signal aux
forces armées, Joe Biden a choisi un
général de l'armée, Lloyd Austin, qui
a commandé des troupes dans les guerres contre
l'Irak et
l'Afghanistan, comme son secrétaire de la
Défense. Puisqu'il n'est à la retraite que depuis
quatre ans, il a eu droit à une permission
spéciale du Congrès pour servir dans un poste
civil de haut niveau. Il est très peu probable que
cela aide
à unir les forces en présence dans les forces
armées et la bureaucratie militaire, dont la
rivalité sur les questions d'approvisionnement et
de
marchés et de déploiement est très
féroce.
On sait également que
le FBI a affirmé son autorité par rapport aux
forces armées en faisant vérifier tous les
soldats déployés à Washington et en a
retiré 12 soupçonnés d'être
des « extrémistes ». Le FBI
mène également des « enquêtes
» similaires sur des membres du Congrès qui
auraient participé à l'« insurrection
» de Trump. À son grand embarras, il a
été révélé au
cours de ce processus qu'un de ses propres agents
est le chef des
« Proud Boys » – le groupe
raciste, hitlérien qui a joué un rôle
prépondérant dans le saccage du Capitole
à Washington le 6 décembre 2021.
Toutefois,
le plus inquiétant maintenant que le FBI cherche
à affirmer son autorité dans plusieurs
sphères, est de savoir qui pousse le FBI et s'il
sera
maintenant utilisé pour cibler des élus, certains
membres des forces armées et d'autres personnes
qui
revendiquent le pouvoir et l'autorité d'une
manière jugée abusive par qui cherchent
à exercer le monopole de l'usage de la force, tant
au pays
qu'à l'étranger.
Une des
caractéristiques de la situation actuelle est la
rivalité des différentes autorités
policières, des États,
fédérales et militaires pour obtenir plus de
pouvoir. Loin de s'unir derrière Joe Biden et
d'accepter son
autorité sur le monopole de l'usage de la force,
elles
contribuent à la « désunion »
dont Joe Biden parle avec inquiétude.
Tout
cela vient confirmer que l'ordre constitutionnel
existant et son ordre
administratif ne peuvent pas résoudre les
problèmes qui préoccupent le plus le peuple comme
l'égalité, le bien-être de
l'environnement, les droits humains, la guerre et
la paix. Les anciens
arrangements fondés sur la propriété
ne peuvent pas répondre à l'exigence moderne
d'égalité, qui comprend la revendication d'un
statut politique et social égal pour tous les
êtres humains et la reconnaissance des droits du
fait de leur
humanité. La résistance actuelle du peuple montre
que c'est sa lutte pour les droits et une
démocratie moderne
qui lui donne le pouvoir, qui l'unit et lui ouvre
la voie.
Ce
n'est donc pas pour rien que le FBI soit également
coauteur
du récent Bulletin qui définit les «
extrémistes » comme étant tous ceux qui
mènent des actions « pour atteindre des ordres du
jour politiques et/ou sociaux, qui semblent
dérivés d'un sentiment antigouvernement ou
anti-autorité, incluant l'opposition à ce qui est
perçu comme des hiérarchies
économiques, sociales ou raciales, ou une
intervention
excessive, de la négligence ou de
l'illégitimité de la part du gouvernement.
»
Les forces du peuple qui organisent la
résistance à l'injustice et exigent
l'égalité, la fin de l'impunité
policière et la paix savent qu'elles seront
certainement
plus ciblées à cause de cette
définition de l'extrémisme que les groupes
d'extrême droite incités et organisés
par l'État qui, comme l'expérience le montre,
sont incapables de s'organiser sans le soutien et
l'appui de
l'État.
La vigilance est
de mise.
Manifestation
à San Francisco en Californie le jour de
l'investiture, 20
janvier 2021
(Voice
of Revolution. Photos : A.M Aune, Sunrise Bay
Area Movement)
L'insécurité
alimentaire aux États-Unis et la
nécessité d'une nouvelle direction de
l'économie
L'insécurité alimentaire fait partie
intégrante des conditions sociales aux
États-Unis. Les niveaux élevés
d'insécurité alimentaire parmi les
ménages américains pendant la pandémie
sont une indication de la gravité de la crise
économique actuelle. L'insécurité
alimentaire est une autre indication que la
direction actuelle de
l'économie américaine sous le contrôle
d'une oligarchie extrêmement riche ne peut pas
résoudre ses problèmes et subvenir aux besoins du
peuple. L'objectif des oligarques mondiaux qui est
de faire le profit
privé maximum entre en contradiction avec
l'objectif
nécessaire d'une économie socialisée
et d'un pays moderne d'investir le peuple du
pouvoir de
décision afin qu'il puisse lui-même
résoudre les problèmes qui l'affecte et rediriger
l'énorme force productive de l'économie vers la
satisfaction de ses besoins et la garantie des ses
droits humains.
Le Projet Hamilton a mené des études
répétées auprès de familles
en 2020 sur l'insécurité alimentaire pendant la
pandémie et les a combinées à d'autres
ressources du Bureau du recensement des
États-Unis. Il
établit un rapport entre l'insécurité
alimentaire croissante et la perte de revenu due
au chômage
ou à la réduction des heures de travail, et
l'absence de programmes d'assistance
nutritionnelle. Le projet affirme
que « l'insécurité alimentaire est
à la rencontre de l'économie et de la
santé ». Les enquêtes
révèlent qu'un nombre alarmant de
ménages américains « ne disposent pas
de ressources suffisantes pour fournir une
nutrition
adéquate à ses membres ».
Les
enquêtes et les chiffres rapportés
révèlent qu'environ 50 % de toutes les familles
américaines avec des enfants en âge scolaire et 44
% des familles avec des enfants en dessous de
l'âge scolaire
ont subi une perte de revenu pendant la pandémie.
La perte
de revenus et l'insécurité croissante quant
à l'avenir ont exacerbé le problème
persistant de l'insécurité alimentaire aux
États-Unis. La NPR (la chaîne nationale de
stations de radiodiffusion non commerciales des
États-Unis)
cite les conclusions de l'Université Northwestern
pour 2020
selon lesquelles « l'insécurité
alimentaire a plus que doublé en raison de la
crise
économique provoquée par
l'épidémie ». Près d'un
ménage sur quatre a connu l'insécurité
alimentaire en 2020.
L'élite dirigeante
actuelle aux États-Unis, quel que soit le parti
politique de
cartel qui détient le pouvoir politique au niveau
local ou
national, a montré dans la pratique qu'elle n'est
pas
disposée à résoudre les
problèmes de pauvreté, de chômage, de
crises économiques récurrentes et
d'insécurité alimentaire. Du point de vue du
peuple, ils ont démontré qu'ils sont «
inaptes à gouverner » !
Les
conditions sociales, économiques et politiques
exigent une
nouvelle direction où le peuple investi du pouvoir
résout lui-même les problèmes qui le
touchent. Il n'y a aucune raison ou excuse dans le
monde pour qu'un
grand pays doté de vastes possibilités agricoles
et d'une économie développée de
production industrielle de masse qui comprend des
fermiers et des
travailleurs modernes expérimentés ne puisse pas
répondre aux besoins alimentaires de son peuple et
garantir
ses droits fondamentaux.
La discussion et
l'organisation ont permis de commencer à mettre en
place une
direction prosociale pour l'économie et le pays
avec un
engagement envers le renouveau démocratique afin
d'investir
le peuple du pouvoir de décider pour qu'il puisse
résoudre les problèmes qui affectent la vie de
tous, d'arrêter de payer les riches, d'augmenter
les
investissements dans les programmes sociaux, de
mettre en place un
gouvernement et une économie antiguerre, de
rapatrier
maintenant les troupes américaines et tout
l'équipement militaire, et d'affirmer et de
garantir les
droits humains du peuple.
Les enquêtes du Projet Hamilton
Les enquêtes ont
révélé que 10 % des parents d'enfants
de cinq ans et moins déclarent que leurs enfants
n'ont pas
suffisamment de nourriture et qu'ils n'ont pas les
ressources pour en
acheter plus. Pour de nombreuses familles avec des
enfants
d'âge scolaire, le problème de la
sécurité alimentaire est aggravé par
la cessation des cours à l'école, ce qui
entraîne une perte supplémentaire des programmes
de petit-déjeuner et de lunch à
l'école.
Le Projet Hamilton
écrit dans son rapport : «
L'insécurité alimentaire est un indicateur
avancé de la détresse économique;
l'insécurité alimentaire a tendance à
augmenter avant que les taux de pauvreté ne les
rattrapent.
Les familles à faible revenu avec enfants sont
plus
susceptibles d'avoir subi une perte de revenu (en
2020) et plus
susceptibles d'avoir une perte de revenu qui
coïncide avec une
déclaration de très faible
sécurité alimentaire parmi les enfants du
ménage.
« Depuis le
début de la pandémie de la COVID-19,
l'insécurité alimentaire a augmenté
aux États-Unis. La figure 1 montre qu'en 2020,
l'insécurité alimentaire de tous les
ménages et les ménages avec enfants est
restée élevée par rapport aux niveaux
de 2019 et aux niveaux d'insécurité alimentaire
signalés pendant la grande récession (2008-09).
»
Figure 1 (cliquer
pour agrandir)
La figure 2 montre une hausse marquée depuis mars
2020 des parents qui déclarent que « leurs enfants
ne mangent pas suffisamment en raison d'un manque
de ressources
» et des mères en particulier qui disent que
« c'était parfois ou souvent le cas que
‘les enfants de mon ménage ne mangent pas assez
parce que nous ne pouvions tout simplement pas
nous permettre assez de
nourriture' ».
Figure 2 (cliquer pour
agrandir)
Selon l'« Enquête auprès des
mères avec de jeunes enfants » du Brookings
Institution, 12 % des mères qui n'ont que des
enfants de 5
ans et moins ont déclaré en avril 2020 que leurs
enfants n'avaient pas assez à manger. Ce
pourcentage est
tombé à 10 % en octobre et novembre
après un léger rebond de l'économie et
la réouverture de certaines écoles.
Un
sondage éclair mené par le Bureau du recensement
des États-Unis, « qui a un échantillon
plus large et qui interroge les mères et les
pères », a trouvé des
résultats similaires à ceux de
l'enquête ci-haut pour les parents qui ont des
enfants
d'âge préscolaire (12 à 10 %
d'insécurité alimentaire). Cependant, 17 % des
parents ayant des enfants de tous âges ont
déclaré en juin qu'eux-mêmes et leurs
enfants n'avaient pas assez à manger. Ce chiffre
est
tombé à 12 % dans un sondage éclair
d'octobre.
Le Projet Hamilton affirme que le nombre
de parents qui rapportent que leurs enfants n'ont
pas assez
à manger en 2020 « est assez
élevé par rapport aux normes historiques
». On y mentionne qu'« une
caractéristique typique des récessions est que
ceux qui avaient moins de moyens avant le
ralentissement de
l'activité économique souffrent davantage pendant
les périodes de ralentissement et pendant plus
longtemps. En
effet, la perte d'un emploi ou d'un revenu, ainsi
que
l'instabilité des arrangements pour la garde des
enfants
sont associées à l'apparition de
l'insécurité alimentaire. La récession
provoquée par la pandémie de la COVID-19 est
également susceptible d'augmenter encore plus
l'insécurité alimentaire : la perte des services
de garde d'enfants, ainsi que des repas fournis
gratuitement ou
à prix réduit à l'école en
plus des mesures de distanciation sociale qui
limitent les
déplacements à l'extérieur du domicile.
« Au cours de la pandémie de la COVID-19,
les familles à faible revenu avec enfants ont
été les plus susceptibles d'avoir perdu des
revenus en 2020. Environ 50 % des familles avec
des enfants
d'âge scolaire et 44 % des familles avec seulement
des
enfants qui ne sont pas en âge d'être
scolarisés, ont déclaré en octobre
2020 qu'ils avaient subi une perte de revenu
pendant la
pandémie. Parmi les parents ayant
déclaré que leurs enfants n'avaient pas
suffisamment de nourriture, 73 % des parents
d'enfants d'âge
scolaire et 71 % des parents d'enfants plus jeunes
ont
également déclaré une perte de revenu.
[...]
« Un tiers des ménages
avec enfants dont le revenu en 2019 était
supérieur à 150 000 $ ont
déclaré une perte de revenus (en 2020), environ
60 % des familles gagnant moins de 50 000 $ en
2019 se sont
retrouvés dans cette situation. Un tiers des
ménages avec enfants qui gagnent moins de 25 000
dollars par
an ont signalé un très faible niveau de
sécurité alimentaire parmi leurs enfants. En plus
de la relation directe entre la diminution du
pouvoir d'achat et le
manque de nourriture pour les enfants, la perte de
repas
préparés à l'école, les
problèmes de la chaîne d'approvisionnement et la
hausse des prix des denrées alimentaires rendent
plus
difficile de respecter un budget. »
L'organisme
mentionne : « Une nutrition inadéquate et un
accès limité à la nourriture ont des
conséquences immédiates et à long
terme sur la santé. Les enfants nés dans des
ménages en situation d'insécurité
alimentaire risquent des malformations
congénitales, et les
enfants vivant dans des ménages en situation
d'insécurité alimentaire ont tendance
à avoir une qualité sanitaire moindre, des taux
d'asthme plus élevés, des régimes
alimentaires moins nutritifs, de l'anémie et des
problèmes cognitifs et comportementaux qui
affectent le
bien-être et le rendement scolaire.
«
Au cours des cinq premières années de la vie
– les années fondamentales du
développement cérébral et physique
– l'insécurité alimentaire entrave
directement et indirectement un développement
sain. Que les
parents ayant des enfants de moins de cinq ans
signalent des taux si
élevés d'insécurité
alimentaire parmi leurs enfants, soit près de 10 %
dans deux
enquêtes menées en octobre, est une
préoccupation publique urgente.
«
La détérioration des conditions
économiques causée par la pandémie de
la COVID-19 a rendu encore plus difficiles pour de
nombreux
ménages à faible revenu, y compris ceux avec des
enfants, les achats d'épicerie. »
En
mai 2020, le Projet Hamilton a mené une vaste
étude auprès des familles avec enfants pour
enquêter sur l'insécurité alimentaire
depuis le début de la pandémie de la COVID-19. Il
a « posé des questions validées
tirées du questionnaire sur la
sécurité alimentaire provenant du
département américain de l'Agriculture (USDA).
Les ménages et les enfants sont
considérés être en situation
d'insécurité alimentaire si le
répondant indique que les affirmations suivantes
étaient souvent ou parfois vraies : ‘La nourriture
que nous avons achetée n'a tout simplement pas
duré et nous n'avions pas assez d'argent pour en
avoir plus.
Les enfants de ma famille ne mangeaient pas assez
parce que nous
n'avions tout simplement pas les moyens de nous
nourrir
adéquatement.' »
Concernant
cette enquête et d'autres faites durant cette même
période, le projet rapporte que « la figure 1
illustre les niveaux élevés
d'insécurité alimentaire observés dans
l'enquête d'impact de la COVID et dans l'enquête
sur les mères avec de jeunes enfants. À la fin du
mois d'avril, plus d'une personne sur cinq aux
États-Unis,
et deux ménages sur cinq dont la mère avait des
enfants de 12 ans et moins, étaient en situation
d'insécurité alimentaire. Dans près
d'un ménage sur cinq, composé de mères
ayant des enfants de 12 ans et moins, les enfants
étaient en
situation d'insécurité alimentaire.
«
Les taux d'insécurité alimentaire
observés en avril 2020 sont également
significativement plus élevés qu'à
tout autre moment pour lequel il existe des
données
comparables (2001 à 2018; figure 2). En regardant
au fil du
temps, en particulier l'augmentation relativement
faible de
l'insécurité alimentaire chez les enfants pendant
la grande récession (2008-09), il est clair que
les jeunes
enfants connaissent une insécurité alimentaire
sans précédent dans les temps modernes.
« Dans l'enquête sur les mères
avec de jeunes enfants, 17,4 % des mères d'enfants
de 12 ans
et moins ont déclaré que depuis le
début de la pandémie, ‘les enfants de
mon ménage ne mangeaient pas assez parce que nous
n'avions
tout simplement pas les moyens de se nourrir'.
Parmi ces
mères, 3,4 % ont déclaré que leurs
enfants ne mangeaient pas suffisamment en raison
d'un manque de
ressources depuis le début de la pandémie du
coronavirus. [...]
« Mais les
réponses à cette seule question ne permettent pas
à elles seules de saisir pleinement
l'insécurité alimentaire des enfants. Pour
estimer l'insécurité alimentaire, l'USDA regroupe
une série de questions sur l'accès à
la nourriture tirées de l'enquête actuelle sur la
population. Au total pour 2018, 7,4 % des mères
ayant des
enfants de moins de 12 ans avaient des enfants en
situation
d'insécurité alimentaire dans leur
ménage, soit plus du double de la proportion qui a
déclaré que les enfants de leur ménage
ne mangeaient pas assez parce qu'ils n'avaient pas
les moyens de se
nourrir suffisamment (3,1 %). Si le rapport entre
cette seule question
et la mesure globale de l'insécurité alimentaire
des enfants devait se maintenir aujourd'hui, 17,4
% des enfants qui ne
mangent pas suffisamment se traduirait par plus
d'un tiers d'enfants en
situation d'insécurité alimentaire.
«
L'enquête auprès des mères de jeunes
enfants a révélé que 40,9 % des
mères d'enfants de 12 ans et moins ont signalé
une insécurité alimentaire dans leur foyer depuis
le début de la pandémie de la COVID-19. C'est
plus élevé que le taux rapporté par
tous les répondants ayant des enfants de moins de
12 ans
dans l'enquête d'impact de la COVID (34,4 %) mais
le
même que celui des femmes de 18 à 59 ans qui
vivent avec un enfant de 12 ans et moins (39,2 %).
«
En 2018, 15,1 % des mères d'enfants de 12 ans et
moins ont
répondu par l'affirmative à cette question dans
le Supplément de sécurité alimentaire
(FSS), un peu plus que les 14,5 % qui étaient en
situation
d'insécurité alimentaire selon
l'enquête complète. La proportion de
mères ayant des enfants de 12 ans et moins qui ont
déclaré que la nourriture qu'elles achetaient ne
durait pas a augmenté de 170 %.
«
De 2018 à aujourd'hui, l'insécurité
alimentaire dans les ménages avec des enfants de
moins de 18
ans a augmenté d'environ 130 %. En utilisant
l'enquête d'impact de la COVID, je (Lauren Bauer,
directrice
générale du projet Hamilton) constate que 34,5 %
des ménages avec un enfant de 18 ans et moins
étaient en situation d'insécurité
alimentaire à la fin d'avril 2020 ». [...]
« Les niveaux élevés
d'insécurité alimentaire ne sont pas seulement un
problème des ménages avec enfants. Avant la
crise, en 2018, 11,1 % des ménages étaient en
situation d'insécurité alimentaire et 12,2 % ont
répondu par l'affirmative à une seule de la
série de questions. L'enquête de suivi de la
réforme de la santé de l'Urban Institute,
menée sur le terrain du 25 mars au 10 avril, a
utilisé le formulaire abrégé de six
questions sur l'insécurité alimentaire et a
révélé que 21,9 % des
ménages avec des adultes qui ne sont pas des
aînés étaient en situation
d'insécurité alimentaire. À la fin du
mois d'avril 2020, 22,7 % des ménages ont
déclaré dans l'enquête d'impact de la
COVID ne pas disposer de ressources suffisantes
pour acheter plus de
nourriture lorsque la nourriture qu'ils ont
achetée ne
durait pas. Les taux d'insécurité alimentaire des
ménages dans leur ensemble ont effectivement
doublé ». [...]
« De
nouvelles enquêtes nationales représentatives
menées depuis le début de la pandémie
montrent que les taux d'insécurité alimentaire
dans l'ensemble, parmi les ménages avec enfants et
parmi les
enfants mêmes sont plus élevés qu'ils
ne l'ont jamais été. »
(Toutes les citations, tous
les
résultats, les chiffres, les figures et la
méthodologie de l'enquête, se retrouvent dans
« Hungry
at
Thanksgiving : A Fall 2020 Update on Food
Insecurity in the U.S.
», ainsi que le projet Hamilton et d'autres
articles dans
cette série et sont traduits de l'anglais par
LML.)
Les
fermiers indiens
La Journée
des fermières rend hommage à leur rôle
aux premières lignes de la lutte des fermiers
indiens pour
leurs droits
- Janice Murray
-
Le 18
janvier, le 55e jour des manifestations des
fermiers à la
frontière de Delhi a été
souligné par la tenue de la Mahila Kisan Diwas
(Journée des fermières), pour rendre hommage
à la contribution des femmes à la mobilisation
pour exiger que soient abrogées les lois agraires.
Au cours
de la journée, il y a eu la participation massive
de femmes
dans plus de 300 districts de l'Inde, avec de
grands rassemblements et
des rassemblements de tracteurs, dont certains
contre les membres du
gouvernement central de leurs régions. Les femmes
au
campement principal à la frontière de Tikri ont
organisé divers événements pour
souligner la journée.
La
journée pour rendre hommage au rôle des femmes aux
premières lignes des manifestations a
été organisée en partie pour
défier la déclaration faite le 11 janvier par le
juge en chef de l'Inde, S.A. Bobde, au procès sur
les lois
agraires. Il avait alors demandé pourquoi les
femmes et les
aînés étaient « retenus
» dans les rassemblements, et conseillait qu'ils
devraient
être « persuadés » de
retourner à la maison, brandissant aussi la menace
d'un
décret des tribunaux.
Depuis
l'été, les femmes ont été
très actives dans la mobilisation de leurs
villages contre
les lois agraires. Pendant que de plus en plus de
femmes se joignent
aux campements de manifestants aux frontières de
Tikri et de
Singhu, plusieurs autres continuent d'organiser
dans les
régions locales ainsi que de travailler sur leur
ferme
familiale tandis que d'autres membres de la
famille participent aux
activités aux frontières de Delhi.
De jeunes étudiantes, les filles de fermiers, font
leur part
pour sensibiliser le public par les réseaux
sociaux et en
organisant des discussions dans les villages,
encourageant les femmes
à participer aux manifestations. Aux frontières
de Tikri et Singhu, elles sont souvent à
l'avant-scène pour parler aux manifestants.
Des femmes plus
âgées ont aussi participé aux
manifestations. L'une d'elles, dans un campement
sur la
frontière de Delhi, a dit aux journalistes : « Je
n'avais jamais participé à une manifestation
avant aujourd'hui, mais je donnerais volontiers ma
vie pour ma terre et
pour ma génération future... Nous allons nous
battre pour nos droits. »
Les femmes
seront particulièrement touchées par les
nouvelles lois agraires. Selon un rapport d'Oxfam
de 2018, 80 % des
toutes les femmes économiquement actives se
retrouvent dans
l'industrie agraire – 33 % d'entre elles en
tant
que manoeuvres agricoles et 48 % en tant que
fermières
autonomes. « Elles sont essentielles à
l'agriculture. Elles sont au coeur des semences,
de la transplantation,
des récoltes, de la transformation alimentaire et
davantage.
» Selon le rapport d'Oxfam, des 85 % de femmes des
régions rurales travaillent en agriculture mais
seulement 13
% d'entre elles possèdent une terre.
Camp à la
traversée de Singhu, à Delhi
Katehda, Pendjab
Vishakapatnam
Uttarakhand
(Photos: jaitrejait,
Bharti Kisan Union, Sukhvir, NBT Dilli, A.
Kaur, M. Sanghamitra, MAKAAM)
Par millions, les fermiers
poursuivent
vaillamment leur lutte pour l'abrogation des
lois agraires néolibérales
- J. Singh et Meera Kaur -
Des fermiers sont
accueillis par la population de Delhi à leur
arrivée lors de la caravane des tracteurs du Jour
de la
république, le 26 janvier 2021.
Le 26
janvier, le Jour de la République de l'Inde, les
yeux du
monde n'étaient pas tournés vers les
cérémonies solennelles habituelles qui se
déroulent à cette date au Fort Rouge,
à Delhi, mais bien sur la procession des tracteurs
des
centaines de milliers de fermiers sur les routes
de Delhi,
déclarant qu'ils sont le public dans la «
République » indienne. Ils ont aussi
déclaré qu'ils sont les véritables
patriotes parce que ce sont eux qui nourrissent le
pays en entier.
Malgré tout, les représentants de
l'élite dirigeante et leurs médias continuent de
les traiter d'« antinationaux », de «
terroristes », de « maoïstes »,
de « Khalistanis » et d'autres
épithètes qui servent à faire passer
les fermiers pour des criminels. Dans la
procession des tracteurs, il y
avait des chars allégoriques qui montraient la vie
des
fermiers et des travailleurs de toute l'Inde. «
C'est
définitivement un moment mémorable. Les fermiers
et les travailleurs écrivent l'histoire », a dit
quelqu'un au sujet de l'événement. Des milliers
de fermiers dans d'autres capitales et villes
partout en Inde ont aussi
organisé des processions de tracteurs et des
manifestations
pour exiger l'abrogation des lois agraires
antisociales que le
gouvernement central a adoptées.
À
Uttar Pradesh, la police a lancé des
avertissements en vertu
de l'article 149, une disposition coloniale, aux
fermiers
propriétaires de tracteurs, les ordonnant de ne
pas prendre
la route avec leurs tracteurs du 23 au 26 janvier,
afin de «
protéger les enfants sur la route ». Mais les
fermiers dans leurs milliers ont défié ces
avertissements et se sont rendus à Delhi. Le
gouvernement a
aussi ordonné que les détaillants de diesel ne
vendent pas de diesel aux fermiers. Ceux-ci ont
riposté en
mettant sur pied leurs propres approvisionnements
de diesel. Des
rassemblements et des manifestations ont eu lieu
partout dans le monde
devant les commissariats de l'Inde en appui aux
fermiers et
à leurs justes revendications.
Tout est
mis en oeuvre pour discréditer les fermiers. Lors
de la
procession de tracteurs le Jour de la République,
la police
a organisé une provocation impliquant un petit
groupe de
fermiers qui se seraient détachés du
défilé principal pour passer à travers
les barricades et se rendre jusqu'au Fort rouge où
ils ont
hissé le drapeau des fermiers et des gurus sikhs.
Sans
surprise, le gouvernement a immédiatement profité
de l'incident pour imposer d'autres mesures
policières aux
fermiers et à leurs sympathisants. Les dirigeants
des
fermiers ont condamné l'action, déclarant qu'elle
était menée par des agents provocateurs
liés de près au parti au pouvoir, le BJP. L'un
d'eux avait déjà été vu
dans une photo prise avec le premier ministre
Modi. On rapporte aussi
qu'un fermier a été abattu par la police et que
certains policiers ont été blessés
dans des confrontations au Fort rouge. Les médias
monopolisés se sont époumonés
à démoniser la marche des fermiers, se servant de
quelques incidents isolés pour détourner
l'attention de la justesse de la cause des
fermiers et des nombreux
millions qui la font leur.
Pour
empêcher les fermiers de se rassembler à Delhi,
les trains en route pour Delhi ont soit été
arrêtés ou détournés de leur
itinéraire, au nom de problèmes techniques. Des
murs et des barricades de ciment ont été
érigés suite à des ordonnances du
gouvernement central. La plus récente mesure du
gouvernement
central est d'ordonner à la police et au
gouvernement de
Delhi de bloquer les provisions d'eau, d'aliments,
de produits
hygiéniques et de produits essentiels envoyés par
des gens des États avoisinants pour empêcher les
fermiers qui sont au coeur de cette manifestation
héroïque sans précédent de
les recevoir. Les fermiers ont répondu que ces
mesures
illégales ne les décourageraient pas d'obtenir
l'abrogation des lois agraires antisociales et
néolibérales.
Les
fermiers ont marché jusqu'au Lok Sabha, le
parlement, durant
la session sur le budget qui a débuté le 29
janvier. Les syndicats des fermiers ont annoncé un
chakka
national le 6 février, lorsqu'ils comptent bloquer
les
autoroutes nationales et d'États pendant trois
heures pour
contester le refus d'accès à l'internet dans les
régions avoisinantes de leurs sites d'activités,
le harcèlement par les autorités, et d'autres
préoccupations.
A la
frontière de Ghazipur, le leader du BKU, Rakesh
Tikait, a
déclaré que les barricades de la police ne
pouvaient pas arrêter les agriculteurs et qu'ils
étaient prêts à poursuivre leurs
protestations aussi longtemps que nécessaire. «
Les pourparlers avec le gouvernement vont se
poursuivre, ce taarbandi
(barricade) va également se poursuivre. On nous a
dit que
personne ne pourra sauter par-dessus ces
barricades. Ce mouvement est
celui des pauvres. Le roi est en train de
fortifier ce lieu, mais nous
sommes prêts jusqu'en octobre-novembre. Cette
manifestation
ne s'arrêtera pas de sitôt, a
déclaré M. Tikait. L'abrogation des lois est la
seule issue. »
Dans une
déclaration, le Samyukta Kisan Morcha (SKM)
souligne :
« L'augmentation des barricades, y compris le
creusement de
tranchées, la fixation de clous sur les routes,
les
clôtures en fil de fer barbelé, la fermeture des
routes intérieures, l'arrêt des services Internet,
l'orchestration des protestations et leur
facilitation par les
travailleurs de la BJP-RSS, le détournement des
trains et
leur arrêt avant les gares de destination font
tous partie
des multiples attaques organisées par le
gouvernement, sa
police et son administration contre les
agriculteurs qui protestent.
»
« D'un
côté, le premier ministre dit que la solution ne
tient qu’à un coup de
téléphone, mais de l'autre, le gouvernement fait
de son mieux pour bloquer les sites de
protestation, couper les
installations et gêner le public », poursuit la
déclaration.
À la
frontière de Singhu, les leaders paysans ont
exigé la libération des 122 personnes
arrêtées par la police de Delhi, les accusant de
violences liées aux événements du Jour
de la République. Darshan Pal, de SKM, a
déclaré : « La police de Delhi a
publié la liste des 122 agitateurs (militants) qui
ont
été mis en garde à vue. Nous demandons
leur libération immédiate. Nous condamnons
également les attaques et les arrestations de
journalistes
qui couvrent le mouvement. » Interrogé sur les
tactiques de la police, Pal a dit : « S'assurer
que davantage
de personnes ne se joignent pas (aux
protestations), couper le
fonctionnement coordonné de la Morcha, projeter
des images
de violence pour que les gens ordinaires restent à
l'écart, et sévir contre les manifestants par des
accusations et des arrestations fabriquées de
toutes
pièces, alors que les vrais éléments
criminels restent impunis sans aucune arrestation
ni action
concrète de la police jusqu'à présent,
tout cela montre que le gouvernement a très peur
du soutien
grandissant que reçoit le mouvement. »
Il a ajouté qu'ils sont préoccupés par
le fait que de nombreuses personnes sur les sites
de protestation ont
« disparu ».
Le Samkyukt
Kisan Morcha (SKM), une organisation-cadre
représentant tous
les syndicats qui font partie de la manifestation,
a informé
que les comptes Twitter du Kisan Ekta Morcha et du
nom d'utilisateur
« Tractro2Twitter » avaient
été coupés. Le dirigeant de Swaraj
Abhiyan, Yogendra Yadav, a dit que les mesures
contre les comptes
Twitter avaient été prises «
à la demande des autorités gouvernementales
». Il a aussi dénoncé le fait que le
budget de l'Union de 2021 avait réduit les
allocations au
secteur agricole.
Balbir Singh Rajewal, un
dirigeant agricole du Pendjab, et membre du SKM, a
dit aux journalistes
que les modalités du « Chakka Jam » du 6
février seront décidées
après que les divers syndicats en auront discuté
unanimement, y compris ceux qui manifestent à la
frontière Ghazipur, le nouveau point de
convergence du
mouvement des fermiers contre les nouvelles lois
agraires, selon The
Wire. Rajewal a dit à la conférence de
presse qu'un grand nombre de personnes avaient
été « détenues par la police
» et que des mesures juridiques initiales avaient
été prises contre plusieurs personnes, y compris
un journaliste. « Notre manifestation du 6 février
sera aussi pour dénoncer le harcèlement que
subissent les journalistes qui tentent de dire la
vérité sur ce qui se passe sur le terrain ainsi
que les restrictions sur Twitter », a-t-il dit.
Jusqu'ici,
les fermiers ont développé plusieurs autres
formes de contestation pour montrer qu'ils ne se
laissent pas
décourager. Ils sont unis dans leur revendication
que les
lois agraires soient abrogées : Loi sur
l'échange de production et le commerce des
fermiers
(promotion et facilitation) 2020; Loi sur
l'Entente des
fermiers (responsabilisation et protection)
sur
l'assurance de prix et les services agricoles
2020; et Loi
sur les produits essentiels (amendement)
2020.
Une
explosion de chansons, poèmes, pièces de
théâtre,
tableaux et autres formes d'art
Une
autre caractéristique dominante de cette
manifestation
historique est l'explosion de chansons, poèmes,
pièces de théâtre, tableaux et autres
formes d'art inspirées par le mouvement des
fermiers partout
en Inde et dans le Pendjab de l'Est et de l'Ouest.
Plusieurs d'entre
eux parlent de Sidak –
Fidélité à la
cause; Sabar – Discipline,
Patience – et
Ekta –Unité. Une des chansons qui est
maintenant très populaire est :
Asin
Padhange Kisan Mazdoor Ekta
Tera
Honna Chhutkara Zindabad Bolke
(Nous soutenons l'unité des fermiers et
des travailleurs —
On ne peut se sauver
soi-même qu'en criant Longue vie !)
Asin Izaatan De
Rakhayan Di Qom Hakima
Tainun
Sharam Na Ayee Atwadi Bolke
(Nous sommes les défenseurs de la
dignité- Écoutez, vous qui gouvernez —
Vous devriez avoir honte de nous traiter de
terroristes)
Zindabad,
Zindabad,Zindabad
Tainun
Dilliye Ekath Eh Preshan Karuga
Faslan
De Faisle Kisan Karuga
(Écoute Delhi ! Notre unité
est un problème pour vous –
C'est au
fermier de décider de ses récoltes)
Un enfant de sept ans a chanté cette
chanson avec beaucoup de voix et de ferveur sur
une scène et
des milliers d'hommes et de femmes se sont mis à
chanter
avec lui en levant les deux bras vers le ciel en
criant Zindabad,
Zindabad, Zindabad. (Longue vie, Longue vie,
Longue vie).
Une
autre chanson déclare :
Sade
Layi Kile Ban gayian ,Sadkan Ne Patshah
Barse
Koi Noor Ilahi Dilli De border Te
Ose Hi
Rah Te Tur Paye Put Tegh Bahadur De
Barse
Koi Noor Ilahi Dilli De Border Te
(Pour
nous, les chemins et les routes sont devenus des
forteresses
— Une lumière divine descend sur notre campement
à la frontière de Delhi
— Les
fils de Tegh Bahadur marchent à nos
côtés, sur le même chemin)
Cette chanson évoque la
mémoire de Guru Tegh Bahadur, Guru Gobind Singh,
ses quatre
fils et sa mère, qui sont tombés en martyrs dans
la lutte contre la tyrannie. Des centaines de
chansons, de
poèmes et de pièces de
théâtre évoquent les luttes des
fermiers et de tous les travailleurs. Plusieurs
d'entre d'elles
invoquent la lutte contre les Britanniques. Les
chansons et les
poèmes pendjabis évoquent la mémoire
de la lutte pluri-centenaire du Pendjab contre
Delhi.
L'Union nationale des
fermiers du Canada est solidaire des agriculteurs
indiens
- Union nationale des fermiers -
La déclaration de l'Union
nationale des fermiers (NFU) et le document
d'information ont
été publiés au début de
décembre 2020.
L'Union
nationale des fermiers est solidaire des
agriculteurs indiens, qui
continuent de protester contre les nouvelles lois
agricoles
officiellement adoptées en septembre. Cette
réforme de l'agriculture sapera effectivement les
prix
garantis que les agriculteurs reçoivent grâce
à l'achat par le gouvernement de cultures de base
et les
ouvrira à l'exploitation par de grandes
entreprises. Des
dizaines de milliers d'agriculteurs indiens
protestent, exigeant que
ces réformes soient annulées ou qu'une nouvelle
loi soit introduite pour leur garantir un prix
minimum pour leurs
récoltes. « Au Canada, nous reconnaissons que la
lutte des agriculteurs indiens est similaire à
notre propre
lutte. Nous les soutenons dans leur droit de
manifester et dans leur
appel à une politique agricole qui soutient les
millions de
petits agriculteurs qui cultivent des aliments en
Inde », a
déclaré la présidente de la NFU, Katie
Ward.
Alors que la diminution du revenu agricole
net atteint un niveau de crise pour les
agriculteurs du monde entier et
aussi au Canada, les agriculteurs canadiens
comprennent la
nécessité d'une réglementation
gouvernementale qui fonctionne pour les
agriculteurs plutôt
que pour ceux qui tirent des profits aux dépens
des
agriculteurs. « Nous avons connu le
démantèlement des institutions qui
étaient vitales pour le pouvoir de négociation
et, par extension, les revenus des agriculteurs
canadiens »,
a déclaré le vice-président de la NFU
Stewart Wells. « Par exemple, la perte du système
de commercialisation à guichet unique pour les
porcs dans
les années 1990, et plus récemment la destruction
de la Commission canadienne du blé, entre autres.
»
En raison de la perte du système de
commercialisation à guichet unique pour les porcs,
des
milliers d'agriculteurs canadiens ne pouvaient
plus élever
de porcs parce qu'ils ne pouvaient pas accéder au
marché sans contrat. Le passage intentionnel à la
production industrielle de porcs a laissé ce
secteur
entièrement intégré verticalement et
dominé par seulement trois entreprises de
transformation de
la viande. Les prix sont régulièrement
inférieurs au coût de production. L'industrie est
fortement dépendante des filets de
sécurité du gouvernement pour surmonter le
marché très volatil. C'est une industrie
désormais largement dépourvue d'exploitations
familiales. Le changement dans l'élevage porcin au
Canada a
été rapide et brutal pour les exploitations
familiales d'élevage de porcs – un
résultat direct de la politique agricole visant à
aider les entreprises plutôt que les agriculteurs.
Bien que la situation des agriculteurs indiens
soit très
différente de celle des agriculteurs canadiens à
bien des égards, il est clair que les politiques
agricoles
qui servent à saper les moyens de subsistance des
agriculteurs pour faire de la place aux grandes
entreprises pour en
tirer profit auront des conséquences
dévastatrices pour les millions de petits
agriculteurs et
leurs familles.
La
sécurité alimentaire de l'Inde est
menacée, car les nouvelles lois feront passer son
économie agricole de la « production alimentaire
» pour les populations à la « production
de produits de base » pour le commerce et
l'exportation. Les
agriculteurs s'endettent et prennent plus de
risques dans un
système d'agriculture contractuelle. Les nouvelles
lois
lèveront l'interdiction d'accaparer et
d'entreposer les
aliments par les entreprises, ce qui leur
permettra de tirer parti des
hauts et des bas de la production en faisant
grimper les prix pour les
consommateurs en période de pénurie et en
baissant les prix pour les agriculteurs en période
d'abondance.
« Les agriculteurs n'ont
pas demandé cette réforme et ce n'est pas dans
leur intérêt. Les impacts seront
dévastateurs et de grande portée. La NFU du
Canada soutient les agriculteurs indiens dans leur
opposition
à ces réformes », a
déclaré Ward, « Nous nous opposons
à la suppression des manifestations démocratiques
qui ont lieu en Inde cette semaine. Nous soutenons
les agriculteurs
indiens et leur droit de protéger leurs moyens de
subsistance en protestant contre l'imposition de
ces lois injustes.
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Pourquoi les agriculteurs
indiens protestent-ils?
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Document d'information de l'UNF -
L'Inde compte 164
millions d'agriculteurs, et beaucoup ont de
petites fermes
où ils cultivent des aliments pour se nourrir et
vendent
localement pour nourrir leurs communautés. Plus de
la
moitié de la main-d'oeuvre indienne travaille dans
le
secteur agricole. Des centaines de milliers
d'agriculteurs protestent
contre les changements imminents qui résulteront
de trois
lois controversées. Les dirigeants agricoles ont
eu des
discussions avec le gouvernement, exigeant que ces
lois soient
abrogées. Des dizaines de milliers d'agriculteurs
sont
à New Delhi même, et d'autres campent dans la
ville, bloquant les entrées. Des manifestations
ont lieu
partout en Inde, avec le soutien de
non-agriculteurs dans d'autres
secteurs tels que les transports. Le 8 décembre,
les
agriculteurs ont appelé à une grève
générale nationale pacifique pour soutenir leurs
revendications.
De nouvelles lois
adoptées en septembre devraient
entrer en vigueur
en décembre
En juin 2020, le cabinet
indien a présenté trois projets de loi
controversés sur la réforme de l'agriculture
parallèlement à sa série de mesures
COVID 19. En septembre, ces projets de loi – le Farmers
(Empowerment
& Protection) Agreement of Price Assurance
and
Farm Services Bill, The Essential
Commodities Act
(Amendment) Bill et Farmers 'Produce
Trade and
Commerce (Promotion and Facilitation) Bill
– ont
été adoptés par le Parlement indien
dans un processus précipité, sans permettre un
débat prolongé ou un examen attentif par un
comité. Le vote final s'est déroulé
à la voix plutôt qu'au scrutin, ce qui a rendu
impossible un décompte clair des votes. Les
projets de loi
deviendront loi une fois approuvés par le
président Ram Nath Kovind [...].
Les
projets de loi
Le projet de loi sur l'accord sur
l'assurance des prix et les services agricoles des
agriculteurs
(autonomisation et protection) – Ce projet de loi
autorise la
passation de marchés directs entre agriculteurs et
acheteurs
avant les semis, mais n'exige pas que ces contrats
soient
écrits, ne pénalise pas les entreprises qui ne
parviennent pas à enregistrer leurs contrats et ne
fixe pas
de prix minimum. Les agriculteurs peuvent ainsi se
retrouver sans
recours si les termes des contrats ne sont pas
respectés.
Le projet de loi (amendement) sur la Loi sur
les
produits essentiels – Ce projet de loi
supprime
toutes les limites qui, jusqu'à présent, ont
empêché les entreprises de stocker des produits
alimentaires de base, notamment les céréales, les
légumineuses, les oléagineux, les huiles
alimentaires, les oignons et les pommes de terre,
même en cas
de guerre, de famine ou de catastrophe naturelle.
Ce changement a
été effectué à la demande
des sociétés de transformation et d'exportation
de produits alimentaires.
Le projet de loi sur le
commerce des produits agricoles et le commerce
(promotion et
facilitation) – Ce projet de loi
déréglemente le commerce en permettant aux
agriculteurs de vendre en dehors des marchés du
Comité du marché des produits agricoles et du
bétail (APMC) de leur propre État, et
empêche les États de percevoir des redevances sur
les marchés pour financer leur fonctionnement.
Cela
permettra aux entreprises de créer leurs propres
marchés non réglementés.
Implications
pour les agriculteurs
La sous-traitance directe
augmente le pouvoir des acheteurs. Pour réduire
les
coûts d'approvisionnement, les entreprises
achèteront auprès des plus grandes exploitations
et/ou rechercheront les prix les plus bas. Cela
conduira les petites
exploitations agricoles à ne plus avoir accès
à aucun marché. Au fur et à mesure que
les petits agriculteurs seront forcés de partir,
les
propriétés foncières deviendront plus
grandes et plus concentrées. L'intégration
verticale des exploitations agricoles avec les
entreprises de
transformation accélérera ce processus, les
risques et les dettes étant déchargés
sur les moins puissants de la chaîne de valeur.
À
mesure que les petits agriculteurs perdent leurs
terres ou ne sont plus
en mesure de survivre avec des prix plus bas et
déréglementés, ils seront contraints
de quitter les villages et de s'installer dans les
villes,
où l'emploi est incertain. Les petits agriculteurs
produisent de la nourriture pour eux-mêmes et pour
les
communautés. En passant des marchés publics aux
acheteurs d'entreprises qui opèrent à
l'échelle nationale, la nourriture se déplacera
vers des marchés plus vastes. Il y aura moins de
nourriture
disponible localement et ce sera plus cher.
Permettre
aux entreprises de stocker de la nourriture leur
permet d'acheter des
fournitures à bas prix lorsqu'il y a une bonne
récolte. Il déplace la «
réserve stratégique » publique
destinée à amortir la volatilité et
à éviter les difficultés et
crée à la place un contrôle
privé de l'approvisionnement alimentaire. Les
entreprises
seront autorisées à exporter des aliments
stockés, même en cas de catastrophe naturelle, de
guerre ou de famine en Inde.
Les nouvelles lois
créent un environnement favorable pour la
consolidation des
terres agricoles, la concentration de la
propriété dans les entreprises agricoles, un
meilleur contrôle des marchés et des prix par les
grands transformateurs, détaillants et
exportateurs, et
l'augmentation des ventes de semences
commerciales, d'intrants
chimiques tels que les engrais, les herbicides et
les pesticides, et la
technologie numérique pour l'exploration, la
surveillance et
l'automatisation des données.
Quelles
entreprises puissantes ont-elles à gagner ?
Certaines
des mêmes entreprises multinationales de
l'alimentation, de
l'agroalimentaire et de la technologie actives au
Canada sont
également actives en Inde : notamment Bayer, BASF,
Dow
Dupont, Nestlé, Coca Cola, Pepsi, Amazon, IBM et
Microsoft.
Certaines des grandes entreprises agroalimentaires
sont
également indiennes, telles que Tata, Bharat
Group, Atul et
Nuziveedu Seeds.
Pourquoi est-ce important pour
les Canadiens ?
Si elles sont
autorisées à entrer en vigueur, ces lois
augmenteront le pouvoir des plus grandes
entreprises agroalimentaires
du monde. Cela les encouragera à exiger des
changements
similaires dans d'autres pays. La capacité des
grandes
entreprises à faire baisser les prix aux
agriculteurs
indiens et à exiger le respect des priorités des
entreprises comme condition pour gagner leur vie
affectera les
agriculteurs du monde entier.
En tant que Canadiens
et collègues agriculteurs, nous reconnaissons le
tort que
les lois indiennes feront aux agriculteurs indiens
et à
leurs familles. Nous voulons vivre dans un monde
où les vies
humaines sont respectées, où les gens peuvent
façonner démocratiquement leur avenir ensemble,
faire progresser leur culture alimentaire intacte
et espérer
que nos enfants pourront vivre bien en tant
qu'agriculteurs si et quand
ils le souhaitent.
Nous sommes plus forts lorsque
nous agissons ensemble, que ce soit en
commercialisant nos produits ou
en défendant nos droits.
(Source : Union
nationale
des fermiers, le 8
décembre 2020)
(Pour
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