Le Canada est invité instamment à voter en faveur de la résolution
Caravane de voitures en appui à Cuba le 20 juin
2021
Le 23 juin, l'Assemblée générale des Nations
unies votera sur la résolution annuelle intitulée
« Nécessité de mettre fin à l'embargo économique,
commercial et financier imposé par
les États-Unis d'Amérique contre Cuba ». Pendant
vingt-huit années consécutives, la communauté
internationale a rejeté catégoriquement la
politique des États-Unis comme étant une
violation criante du droit international, en
particulier de la Charte des Nations unies.
En 2019, comme les
années précédentes —- avant que la pandémie de la
COVID-19 ne suspende les activités normales de
l'Assemblée générale —- la communauté mondiale
s'est
massivement rangée du côté de Cuba en votant 187-3
en faveur de la résolution. Les seuls qui s'y sont
opposés sont les États-Unis, Israël et le Brésil.
Dans une lettre adressée au ministre des Affaires
étrangères du Canada, Marc Garneau, le 21 juin, le
Réseau canadien pour Cuba (RCC) souligne que
lorsque la résolution a été
présentée pour la dernière fois devant l'Assemblée
générale en 2019, le Canada figurait à nouveau
parmi le très grand nombre de nations qui ont voté
en faveur de cette résolution et appelle
le gouvernement du Canada à poursuivre cette
tradition en votant en faveur de cette résolution
le 23 juin[1].
Dans sa lettre, le RCC souligne également que
depuis le début des années 1960, le gouvernement
des États-Unis impose à Cuba le régime de
sanctions le plus long de l'histoire et
affirme qu'il s'agit d'une guerre économique dont
l'objectif est la négation et l'extinction du
droit de Cuba à l'autodétermination, à la
souveraineté et à l'indépendance.
La lettre souligne que les sanctions américaines
constituent également une violation grave des
droits humains du peuple cubain. Sous la présence
américaine de Donald Trump, cette
violation a atteint des niveaux sans précédent
avec l'ajout de plus de 240 mesures vindicatives
distinctes, qui demeurent toutes en place sous
l'administration du président Joe Biden. Ce qui
est particulièrement cynique, selon le RCC, est
que cela s'est produit pendant une pandémie, ce
qui rend extrêmement difficile pour Cuba
l'obtention d'équipements médicaux et d'autres
fournitures nécessaires pour protéger et préserver
la santé de son peuple.
Le RCC attire également
l'attention du ministre Garneau sur le fait que la
« politique criminelle et immorale » du
gouvernement américain comprend des tentatives de
contraindre
d'autres pays à participer à son régime de
sanctions économiques contre Cuba et que le Canada
n'a pas été à l'abri de ces pressions. Le RCC cite
deux exemples montrant comment, par leur
portée extraterritoriale, le blocus des États-Unis
non seulement nuit aux relations entre le Canada
et Cuba, mais viole la souveraineté du Canada en
élevant la loi américaine au-dessus de la
loi canadienne. Dans un cas, la Société américaine
de financement Honda a été condamnée à une amende
de 87 255 dollars par le Bureau du contrôle des
avoirs étrangers du département du
Trésor des Etats-Unis parce que sa succursale
canadienne a loué des voitures à l'ambassade de
Cuba au Canada. Dans un autre cas, les Services
Financiers Western Union (Canada) Inc. ont
décidé en 2020 de mettre fin au transfert de fonds
du Canada vers Cuba « en raison des défis uniques
que pose l'exploitation de services de transfert
de fonds de pays autres que les
États-Unis vers Cuba ».
La lettre conclut en réitérant l'importance pour
le Canada de voter en faveur de la résolution
comme il l'a fait dans le passé et de rejeter la
politique coercitive, unilatérale et
extraterritoriale des États-Unis à l'égard de
Cuba. Elle rappelle au ministre des Affaires
étrangères qu'indépendamment de leurs positions
politiques ou idéologiques, les Canadiens sont en
faveur de l'établissement d'une véritable amitié
avec Cuba et de relations fondées sur le respect
mutuel, l'égalité et la reconnaissance du droit de
Cuba à l'autodétermination et à la
souveraineté.
Preuve en est que moins de 48 heures après sa
publication, une pétition adressée au gouvernement
du Canada pour s'opposer aux sanctions économiques
américaines et aux relations
entre le Canada et Cuba a recueilli les 500
signatures requises pour être inscrite dans les
registres officiels du Parlement.
Note
1. Le texte complet de la lettre du Réseau
canadien pour Cuba.
(Photos: D. Pineda, Ottawa
Cuba
Connections, M. Gargzadeh)
Cet article est paru dans
Volume 51 Numéro 16 - 22 juin 2021
Lien de l'article:
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