Levez le blocus de Cuba
maintenant!
Lettre au sujet du vote du 23 juin aux Nations
unies sur la résolution contre les sanctions
économiques des États-Unis contre Cuba
Voici le texte de la lettre à Marc Garneau,
ministre canadien des Affaires étrangères, au
sujet du vote du 23 juin aux Nations unies sur
la résolution contre les sanctions économiques
des États-Unis contre Cuba, d'Isaac
Saney, au nom du Réseau canadien pour Cuba le 21
juin 2021.
L'honorable Marc Garneau
Ministre des Affaires étrangères
Affaires mondiales Canada
Monsieur le ministre
Objet : Vote du 23 juin à l'Assemblée générale
des Nations unies sur la résolution contre les
sanctions économiques des États-Unis contre Cuba
Je vous écris au nom du Réseau canadien pour Cuba
(RCC), qui représente les organisations d'amitié
et de solidarité entre le Canada et Cuba de
Vancouver à Halifax. Deux des principaux objectifs
du RCC sont de mettre fin aux sanctions
économiques des États-Unis contre Cuba et de
veiller à ce que les relations du Canada avec Cuba
sont fondées sur l'égalité et le respect pour
l'indépendance, la souveraineté et le droit
d'auto-détermination de la nation insulaire.
Depuis le début des années 1960, le gouvernement
des États-Unis a imposé à Cuba le régime de
sanctions plus long de l'histoire. Il ne serait
pas exagéré de dire de la politique de Washington
qu'elle constitue une guerre économique contre le
peuple cubain. Son objectif est de nier et
d'éteindre le droit de Cuba à
l'auto-détermination, à la souveraineté et à
l'indépendance. Cet effort pour asphyxier Cuba est
une violation criante des droits humains du peuple
cubain et une violation inacceptable de son droit
à l'auto-détermination.
Dans la mise en oeuvre de sa politique criminelle
et immorale, le gouvernement des États-Unis exerce
la pression et la coercition sur d'autres pays
pour qu'ils participent à son régime de sanctions
économiques contre Cuba. Le Canada n'est pas à
l'abri de ces pressions. Par exemple, en 2017, le
Bureau du contrôle des avoirs étrangers du
département du Trésor des Etats-Unis a imposé une
amende à la Société américaine de financement
Honda (AHFC) de 87 255 dollars parce que celui-ci
avait approuvé et financé, entre février 2011 et
mars 2014, la location par Honda Canada Finance
Inc. de 13 voitures à l'ambassade de Cuba au
Canada.
Aussi, en 2020, les Services Financiers Western
Union (Canada) Inc. ont décidé de mettre fin aux
transferts de fonds du Canada à Cuba. Dans une
déclaration à Radio-Canada, l'entreprise a dit que
cette décision avait été prise « en raison des
défis uniques que pose l'exploitation de services
de transfert de fonds de pays autres que les
États-Unis vers Cuba ». Non seulement cette
décision a occasionné — et occasionne toujours —
d'importants dommages aux relations de peuple à
peuple et aux relations entre le Canada et Cuba,
mais elle est aussi en violation de la
souveraineté du Canada en élevant la loi
américaine au-dessus de la loi canadienne.
Ces violations de la souveraineté canadienne
constituent des actes d'hostilité sans équivoque
contre Cuba mené à l'intérieur du Canada par
Washington. Il en ressort que les sanctions
économiques de Washington contre Cuba ne sont pas
qu'une simple question de relations bilatérales
entre les États-Unis et Cuba.
Les sanctions économiques des États-Unis — un
blocus économique — constituent le principal
obstacle au développement social et économique de
Cuba. Le prix à payer pour la nation insulaire
héroïque a été et est toujours immense : plus de
100 milliards de dollars.
Sous le président des États-Unis, Donald Trump,
la guerre économique contre Cuba a atteint des
niveaux sans précédent avec l'ajout de plus de 240
mesures vindicatives distinctes contre la nation
insulaire. L'administration du président Joseph
Biden poursuit cette guerre économique implacable
contre Cuba.
Ce qui est plus immoral est qu'en ces temps de
pandémie, la guerre économique des États-Unis fait
en sorte qu'il est extrêmement difficile pour Cuba
l'obtention d'équipements médicaux et d'autres
fournitures nécessaires pour protéger et préserver
la santé du peuple cubain.
Pourtant, au milieu de cette agression, le
gouvernement cubain non seulement continue de
protéger et de préserver la santé de ses citoyens
grâce au développement de ses propres vaccins et
traitements, mais il continue aussi de diriger la
lutte mondiale contre le coronavirus. Près de 4
000 professionnels médicaux cubains dans pas moins
de 39 pays et territoires ont participé et
participent en première ligne dans la lutte contre
la COVID-19 en Amérique latine, dans les Caraïbes,
en Afrique, Asie, Europe, et au Moyen-Orient.
Il apparaît de plus en plus clairement que
l'exemple de Cuba a besoin d'être mondialisé. Nous
le voyons dans les honneurs internationaux
décernés à La Havane pour son rôle unique dans la
lutte contre la pandémie de la COVID-19.
L'incapacité de Washington d'isoler Cuba dans les
relations internationales et dans l'opinion
publique est soulignée de façon saisissante par
les nombreuses nominations du contingent médical
international cubain — la Brigade Henry Reeve —
pour le prix Nobel de la Paix 2021.
Le 23 juin, l'Assemblée générale des Nations
unies votera sur la résolution annuelle, Nécessité
de lever le blocus économique, commercial et
financier imposé à Cuba par les États-Unis
d'Amérique. Pendant vingt-huit années
consécutives, la communauté internationale a
rejeté catégoriquement la politique des États-Unis
comme étant une violation criante du droit
international, de la Charte des Nations Unies et
du droit international établi.
En 2019, comme par les années précédentes — avant
que la pandémie de la COVID-19 ne vienne suspendre
les activités normales de l'Assemblée générale des
Nations unies — la communauté internationale a
massivement appuyé Cuba, votant 187 contre 3, en
appui à la résolution et, par conséquent, contre
la guerre économique menée par Washington. Le
Canada était lui aussi une fois de plus dans les
rangs des nombreux pays du monde pour rejeter de
façon retentissante la politique coercitive,
unilatérale et extraterritoriale de la politique
américaine.
Nous appelons par conséquent le gouvernement du
Canada à rejeter toute mesure coercitive,
unilatérale ou extraterritoriale qui contrevient
aux règles du droit international et aux principes
de la Charte des Nations unies, en se rangeant du
côté de la majorité écrasante du monde en appui au
droit de Cuba à l'auto-détermination et à
l'indépendance — comme il l'a fait dans les
sessions antérieures de l'Assemblée générale des
Nations unies — en votant en faveur de la
résolution mise de l'avant par la République de
Cuba.
Un tel geste refléterait l'appui et l'affinité
que les Canadiens entretiennent avec Cuba, comme
l'a démontré la pétition au Gouvernement du
Canada, e-3456, lancée récemment, sur les
sanctions économiques des États-Unis contre Cuba
et les relations entre le Canada et Cuba. En moins
de 48 heures, la pétition a recueilli les 500
signatures requises pour qu'elle soit formellement
certifiée au Parlement. Jusqu'ici, elle a été
signée par plus de 1 500 personnes.
Des millions de Canadiens ont voyagé à Cuba et en
sont revenus avec un profond respect et une grande
admiration pour le peuple cubain. Indépendamment
de leurs positions politiques ou idéologiques, les
Canadiens veulent bâtir une amitié authentique
avec la nation insulaire : des relations fondées
sur le respect réciproque, l'égalité et la
reconnaissance du droit de Cuba à
l'auto-détermination et à la souveraineté.
En terminant, je tiens à vous remercier d'avance
pour l'attention que vous porterez à ces
questions. Si vous avez des questions, n'hésitez
surtout pas à me contacter.
Sincèrement,
Isaac Saney,
Co-président et porte-parole national
Réseau canadien pour Cuba
Site Web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
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