Négociez! Ne dictez pas!

Rassemblement et journée d'action animés en soutien aux grévistes de Sel Windsor

Le vendredi 29 juin, des travailleurs de divers secteurs de Windsor-Essex, dont beaucoup sont représentés par Unifor dans le secteur automobile, ainsi que des enseignants et des travailleurs de l'éducation actifs et retraités, des employés municipaux, des travailleurs de la fonction publique fédérale et provinciale, des infirmières et des membres de la communauté, ont participé à un rassemblement de solidarité en appui aux travailleurs de Sel Windsor qui sont en grève. Des membres d'Unifor et des retraités d'autres régions de l'Ontario se sont joints à eux, notamment le syndicat Mine Mill de Sudbury et des mineurs de sel de Goderich. Une délégation de trois travailleurs venus tout droit des opérations de Sel Windsor à Pugwash, en Nouvelle-Écosse, pour montrer leur solidarité, s'est également jointe au rassemblement, apportant un drapeau Unifor signé par leurs collègues de la mine, expression de l'unité des travailleurs de Sel Windsor à Pugwash avec les grévistes de Windsor.

Roxanne Dubois, adjointe exécutive de la présidente nationale d'Unifor, Lana Payne, a souhaité la bienvenue à tous : « Nous sommes ici aujourd'hui pour reconnaître le courage et la résilience de tous les membres d'Unifor qui sont en grève depuis quatre mois maintenant, a-t-elle déclaré. Nous sommes également ici pour montrer que nous allons nous serrer les coudes pour défendre ces membres en grève jusqu'à ce qu'une convention collective équitable soit conclue. »

Jodi Nesbitt, présidente de la section locale 240 d'Unifor, qui représente le personnel de bureau de la mine et de l'usine d'évaporation de Windsor, a ensuite pris la parole. Elle a remercié le comité de négociation de la section locale 240 et le comité de négociation des mineurs et des travailleurs de la production de la section locale 1959 pour leur travail acharné et leur syndicat national pour son soutien, elle a remercié les travailleurs de Windsor-Essex et leurs syndicats, ainsi que les petites entreprises et les militants qui ont soutenu les travailleurs en se joignant à eux sur les piquets de grève, en leur apportant de la nourriture et en faisant des contributions financières substantielles. « Sans ces dons, je peux vous dire que cette période difficile le serait encore plus », a-t-elle dit. Elle a ensuite remercié tout particulièrement Lisa Gretzky, députée provinciale de Windsor-Ouest, la circonscription où se trouve l'usine d'évaporation, ainsi que les enseignants et les travailleurs du secteur de l'éducation pour leur soutien constant. Elle a appelé les politiciens présents à soutenir les travailleurs et à se rendre sur les piquets de grève. En conclusion, elle a adressé les mots suivants à tout le monde : « C'est notre combat à tous. Et sans chacun d'entre vous, ce serait beaucoup plus difficile. Nous allons donc nous battre ensemble. »

Bill Wark, président d'Unifor de la section locale 1959 a également remercié ceux et celles qui ont pris le temps d'assister au rassemblement. « La situation a été incroyablement difficile, mais l'engagement de ces travailleurs est inégalé, a-t-il dit. Nous resterons forts aussi longtemps qu'il le faudra. » Il a remercié tout particulièrement les mineurs de Goderich, Sudbury et Pugwash de s'être joints au rassemblement et a exprimé combien il était important pour les travailleurs de Windsor qu'ils soient venus les appuyer.

Le secrétaire-trésorier national d'Unifor, Len Poirier, a ensuite pris la parole : « Faire la grève est un droit au Canada et nous nous battrons toujours pour le faire », a-t-il souligné. Il a déclaré que le bureau national d'Unifor et toutes les sections locales membres soutiennent les travailleurs en grève et seront présents jusqu'à ce qu'un accord soit conclu. Il a tenu à remercier les retraités d'Unifor qui sont venus en autobus d'autres villes du sud de l'Ontario pour participer au rassemblement. Le vice-président exécutif du Conseil régional de l'Ontario d'Unifor, Brian Chapman, qui l'a suivi, a réitéré le soutien d'Unifor et annoncé que le Conseil régional de l'Ontario faisait un don de 15 000 $.

Rob McKellar, président de la section locale 823 d'Unifor, qui représente les travailleurs de la mine de sel de Windsor à Pugwash, en Nouvelle-Écosse, a partagé l'expérience de ses membres avec Stone Canyon. « Depuis qu'elle nous a rachetés, l'entreprise a décimé notre main-d'oeuvre, a-t-il dit. Nos effectifs sont les plus bas que j'aie jamais vus. » Lorsque les travailleurs ont appris l'existence du rassemblement à Windsor, ils ont su qu'ils devaient faire quelque chose, a-t-il dit, et ils ont donc décidé d'envoyer une délégation. « C'est pourquoi nous sommes venus ici pour apporter tout notre soutien », a-t-il ajouté, pour montrer que les travailleurs du sel sont conscients qu'ils mènent un même combat contre une entreprise étrangère qui brise les syndicats, et qu'ils ne font qu'un.

L'ancien président national des Travailleurs canadiens de l'automobile, Ken Lewenza, originaire de Windsor, a pris la parole à son tour. Il a salué les travailleurs du sel qui, selon lui, font des sacrifices incroyables, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour le mouvement syndical et le droit des travailleurs de progresser plutôt que de revenir 50 ou 60 ans en arrière. « Mon message à l'employeur aujourd'hui est le suivant : vous n'allez pas affamer ces travailleurs !, a-t-il dit. Nous allons mettre en place un mécanisme pour que la solidarité syndicale ne se limite pas à des mots. La solidarité syndicale, c'est faire en sorte que les travailleurs puissent payer leurs factures, leur hypothèque et s'occuper de leurs enfants. Pour cela, il faudra que tous les membres d'Unifor s'unissent pour aller de l'avant. » Il a demandé à tous les élus présents d'user de leur influence pour dire au gouvernement provincial que s'il veut vraiment améliorer les relations de travail en Ontario, il doit utiliser le pouvoir du gouvernement pour dire à Stone Canyon qu'il doit retourner à la table de négociation et négocier de bonne foi.

La députée provinciale Lisa Gretzky, qui a ensuite pris la parole, a salué les élus de la Ville de Windsor, du comté d'Essex et du gouvernement provincial qui étaient présents. « Nous avons besoin de politiciens qui ne se contentent pas de se présenter pour des séances de photos. Nous avons besoin de politiciens qui sont prêts à poursuivre les gouvernements à tous les niveaux pour qu'ils fassent ce qu'il faut, a-t-elle dit. Elle a demandé au député progressiste-conservateur de Windsor-Tecumseh, qui était aussi au rassemblement, d'appuyer le projet de loi du NPD qui réglementerait l'utilisation des briseurs de grève [1] : « Il y a des gens qui viennent faire le travail de ces travailleurs et tant que cette loi anti-briseurs de grève n'est pas adoptée, il ne s'agit pas d'un processus de négociation collective juste et libre car le pouvoir est entre les mains de l'employeur », a-t-elle déclaré.

La présidente nationale d'Unifor, Lana Payne, a clôturé le rassemblement en remerciant toutes les personnes venues soutenir les grévistes, en particulier ceux venus de l'extérieur. Elle a remercié les syndicats d'enseignants de l'Ontario d'avoir exigé que le régime de retraite des enseignants de l'Ontario utilise ses investissements dans Stone Canyon et son siège au conseil d'administration pour défendre les droits des travailleurs du secteur du sel en grève. Elle a évoqué l'état des négociations et la manière dont la grève allait se terminer. « Nos membres ne seront pas affamés. Ils ne seront pas mis à genoux. Ils obtiendront une convention collective équitable, quoi qu'il arrive, et ils reprendront le travail à la mine avec fierté et la tête haute. C'est ainsi que cela va se terminer », a-t-elle déclaré sous des applaudissements nourris.

« Contrairement à l'employeur, nous ne négocierons pas en public. Il a essayé de le faire cette semaine en divulguant une partie de son offre au monde entier. Que les choses soient claires. Nos membres ne sont pas nés de la dernière pluie. Ils voient ces tactiques pour ce qu'elles sont : une tentative vouée à l'échec de s'interposer entre les membres et leurs dirigeants. Pas sous nos yeux, pas dans notre syndicat ! Cela ne se produira pas aujourd'hui, ni jamais. » S'adressant à l'entreprise, elle a dit que les travailleurs n'accepteront pas les tactiques antisyndicales. « Nous resterons unis jusqu'à ce que nos membres obtiennent un accord équitable qu'ils peuvent accepter, et d'ici là, tout Unifor sera à leurs côtés – aujourd'hui, demain, aussi longtemps qu'il le faudra ! », a-t-elle dit en conclusion.

En plus des participants au rassemblement à Windsor, des travailleurs de partout au Canada ont participé à la journée d'action en prenant des photos d'eux-mêmes se tenant en solidarité avec les travailleurs de Sel Windsor sur leur lieu de travail. Le rassemblement et les actions sur les médias sociaux montrent la prise de conscience que la position des travailleurs de Sel Windsor de dire Non ! est importante pour l'ensemble du mouvement syndical et doit être soutenue.





Les membres d'Unifor en Ontario participent à la journée d'action en soutien
aux travailleurs de Sel Windsor.

Note

1. « Le projet de loi anti-briseurs de grève du NPD en Ontario », Enver Villamizar, Forum ouvrier, 18 avril 2023

(Photos : Unifor)


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Numéro 33 - 2 juillet 2023

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