Ontario
La nouvelle loi répréhensible sur la santé reçoit la sanction royale
Le 18 mai, le projet de loi 60, Loi de 2023 concernant votre santé,du gouvernement Ford de l'Ontario a reçu la sanction royale. Cette nouvelle loi permet, entre autres, que les services médicaux de base actuellement dispensés dans les hôpitaux publics, y compris les opérations chirurgicales et les diagnostics, soient fournis par des hôpitaux et des cliniques privés à but lucratif.
Le gouvernement a annoncé qu'il envisageait dans un premier temps de transférer 14 000 opérations de la cataracte dans de nouveaux hôpitaux de jour privés qui, selon lui, seront opérationnels d'ici l'automne prochain. Il a également annoncé qu'il prévoyait de privatiser les opérations de la hanche et du genou d'ici à 2024. Les opérations de la cataracte et des articulations artificielles nécessitent l'implantation de dispositifs médicaux : l'opération de la cataracte consiste à placer une lentille artificielle, tandis que l'opération des articulations consiste à poser une prothèse ou une articulation artificielle. Ces opérations permettent aux cliniques privées d'inciter les patients à acheter des produits supérieures aux implants prothétiques standards qui ne sont plus à jour et qui sont fournis par le Régime d'assurance-santé de l'Ontario (OHIP), et les patients se voient offrir le « choix » de payer la différence qui peut s'élever à des milliers de dollars.
Le projet de loi 60 privatise également la supervision des cliniques privées et dérèglemente le personnel de santé, notamment en ce qui concerne les médecins, les chirurgiens, les infirmières, les technologues en IRM, les inhalothérapeutes, etc.
Cela se produit alors que le gouvernement de l'Ontario a déjà annoncé des subventions renouvelables de dizaines de millions de dollars pour les cliniques privées, tout en réduisant le financement des soins de santé publique qui, dans une société moderne, ont le devoir de répondre aux besoins réels de la population et du système de santé.
Cela se produit également au milieu d'un travail d'organisation résolu des travailleurs de la santé de l'Ontario qui proposent des solutions à la crise des soins de santé. Cette crise est due à l'offensive néolibérale antisociale qui détourne l'argent des programmes publics vers des stratagèmes pour payer les riches. Tous les gouvernements ont exacerbé la crise en attaquant les travailleurs avec des plafonds salariaux imposés par la loi et des limites sur ce que les travailleurs de la santé peuvent négocier. Le but est de créer les conditions d'un débat sur la plus grande efficacité de la privatisation tout en empêchant les travailleurs de résoudre des problèmes comme les pénuries de personnel et l'épuisement professionnel d'une manière qui favorise les travailleurs et le système de santé publique.
Comme au Québec avec le projet de loi 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace, la restructuration du système de santé en Ontario ouvertement pour le profit survient après la pandémie et se déroule au milieu des négociations avec les travailleurs de la santé pour des conventions collectives qui défendent leurs droits et les droits des patients. En dehors du cadre de ces négociations, le gouvernement apporte des changements importants au système de santé et les impose comme un fait accompli, comme si les travailleurs n'étaient pas concernés par le fonctionnement réel du système.
Voir aussi : « Le gouvernement de l'Ontario compte réduire les temps d'attente en santé en finançant des cliniques privées », Barbara Biley et Peggy Morton, LML mensuel, février 2023
Cet article a été publié dans
Numéro 27 - 25 mai 2023
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