Forum ouvrier

Numéro 76 - 30 août 2021

Entente de principe chez Olymel à Vallée-Jonction, au Québec

Olymel doit négocier au lieu de dicter! Appuyons les travailleurs d'Olymel!

Le 29 août, une entente de principe a été conclue entre Olymel et le Syndicat des travailleurs d'Olymel Vallée-Jonction—-CSN pour le renouvellement de la convention collective. Le syndicat soumettra le contenu de l'entente à ses membres le 31 août. Les travailleurs de l'usine d'abattage de porcs de Vallée-Jonction sont en grève depuis le 28 avril pour une amélioration sérieuse de leurs salaires et de leurs conditions de travail qu'ils qualifient d'intenables. C'est une grève pour le respect, disent-ils, après que leurs salaires, leurs conditions de travail et leur régime de retraite ont été charcutés en 2007, et après une année de travail épuisante dans les conditions de la pandémie de la COVID-19.

La direction d'Olymel n'a démontré aucun respect envers les travailleurs et a menacé de fermer l'usine si les travailleurs ne renoncent pas à leurs revendications pour des conditions qu'ils jugent acceptables. L'entente de principe du 29 août a elle-même été conclue alors que les travailleurs ont le couteau sur la gorge. La direction a menacé de fermer le quart de soir, ce qui éliminerait 500 postes, soit environ la moitié des emplois à l'usine. Elle a même annoncé que les avis de licenciement étaient prêts et seraient envoyés aux 500 travailleurs visés le 30 août au matin si aucune entente n'intervenait entre la compagnie et le syndicat avant la fin de la journée du 29 août. La direction d'Olymel maintient sa menace et déclare maintenant qu'elle enverra les avis de licenciement le 1er septembre si les travailleurs rejettent l'entente de principe. Le 17 août dernier, les travailleurs avaient rejeté une entente de principe conclue entre le syndicat et la compagnie, la jugeant insuffisante par rapport à leurs revendications. Selon les informations fournies par le syndicat, les principaux points en litige qui demeurent sont les salaires, la durée de la convention collective et les horaires de travail, notamment l'imposition d'un quart de travail de soir de dix heures, que les travailleurs rejettent.

Le gouvernement du Québec, tout en déclarant avec hypocrisie son soutien à un règlement négocié, est resté silencieux sur la tentative d'Olymel d'imposer son diktat par ses menaces de fermeture. Les médias monopolisés ont accru les pressions sur les travailleurs de Vallée-Jonction en les rendant responsables pour la possible euthanasie de plus de 130 000 porcs si la grève se poursuivait. Les médias déplorent les souffrances des porcs entassés sous la canicule mais gardent le silence sur les conditions de travail des travailleurs de Vallée-Jonction, en particulier sur l'histoire de concessions désastreuses qui leur ont été imposées sous la menace de fermeture.

À ce sujet, le syndicat écrivait ce qui suit le 24 août dernier :

« En 2007, les salarié-es de Vallée-Jonction se sont fait imposer une baisse totale de près de 40 % de leurs revenus sous la menace de la fermeture totale de l'usine. Répétons-le encore : en 14 ans, de 2007 à 2021, les plus bas salariés de notre usine ont vu leur salaire de base augmenter d'un maigre 1,13 $ l'heure, soit environ 0,08 $ par année, de marteler le président du syndicat. Or, pour tous les salarié-es qui reçoivent ce mépris en plein visage depuis tant d'années, il est clair que les tactiques et l'attitude d'Olymel ne règleront pas son grave problème d'attraction et de rétention de sa main-d'oeuvre, tout en menaçant de manière durable la paix industrielle nécessaire au bon déroulement de ses activités. Si les éleveurs de porc cherchent le vrai responsable de la situation actuelle, c'est bien du côté de la haute direction d'Olymel qu'il faut regarder et, surtout, demander des comptes. Pire encore, contre toute logique, en abolissant son quart de travail de soir, Olymel peinera à rattraper les porcs en attente qui s'accumulent depuis le début du conflit de travail. Ils ont beau vouloir mettre la responsabilité des porcs qui pourraient être euthanasiés sur le dos du syndicat, c'est Olymel qui signe les contrats avec les éleveurs, qui gère ses approvisionnements et qui doit aussi s'entendre avec ses salarié-es. Sur la place publique, Olymel semble se préoccuper plus du sort des porcs que de celui de ses propres salarié-es. Imaginez comment ceux-ci se sentent actuellement. »

Forum ouvrier réaffirme son entier appui aux travailleurs d'Olymel de Vallée-Jonction pour des conditions négociées qu'ils jugent acceptables et sa ferme opposition au diktat exercé par Olymel contre les travailleurs.

(Photos : CSN)

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