Les métallos doivent avoir une voix décisive sur les décisions qui les touchent
Un subside « vert » fédéral pour payer les riches versé à ArcelorMittal
En même temps que le gouvernement Trudeau a donné à Algoma Steel d'Essar à
Sault Ste.Marie de l'argent pour moderniser son processus de
production, il a également donné à ArcelorMittal Dofasco (AMD) à
Hamilton quelque 400 millions de dollars de fonds publics pour convertir son aciérie de Hamilton de la fabrication
d'acier
par convertisseur à oxygène à la fabrication par four à arc électrique
(FAE). L'annonce du 30 juillet a été faite à peine deux semaines
avant que le gouvernement Trudeau ne déclenche ses élections fédérales
durant la pandémie. Il s'agissait non seulement d'une tentative à peine
déguisée d'influencer les électeurs de Hamilton avec de l'argent
public, mais aussi d'une illustration de la manière dont le gouvernement
fédéral prévoit être à l'avant-scène du respect de ses engagements en
matière de crise climatique par des stratagèmes pour payer les riches
qui profitent aux intérêts étrangers.
ArcelorMittal, de propriété et contrôle étrangers, est le plus grand
monopole de l'acier au Canada et représente la moitié de la production
d'acier du pays. ArcelorMittal a son siège social en Europe et possède
de nombreuses installations et opérations dans le monde entier.
Le versement de fonds du trésor fédéral n'est qu'un exemple d'une
série de stratagèmes pour payer les riches grandes entreprises qui
utilisent les progrès de la technologie verte comme prétexte pour
accroître la richesse privée, le pouvoir et le privilège de classe de
certains oligarques bien placés et branchés. Ce deuxième projet de payer
les
riches dans le secteur de l'acier fait suite à l'annonce antérieure d'un
financement fédéral de 420 millions de dollars pour la société
Essar Algoma Steel, à
Sault Ste.Marie, détenue et contrôlée par des intérêts américains. Cet argent servira également à financer la transition
de l'entreprise vers la production d'acier par FAE.
Les stratagèmes du gouvernement Trudeau pour payer les riches pour la
transition vers les FAE dans les deux aciéries ont été réalisés dans le
dos des métallos directement concernés. À Algoma, le financement a été
organisé sans aucune consultation ni planification avec la section
locale 2251 du Syndicat des Métallos, son président Mike
Da Prat et les membres du collectif. L'annonce du financement de la
transition vers le FAE chez AMD à Hamilton a également eu lieu dans le
dos des métallos qui ne sont pas organisés en organisation de défense
collective.
Les
conséquences pour les métallos pendant la transition pourraient être
graves, car le FAE est un processus différent qui exige des compétences
que de nombreux métallos actuels ne possèdent pas. Lors d'un entretien
avec Forum ouvrier, le président de la section locale 2251du
Syndicat des Métallos, Mike Da Prat, a déclaré que
l'entente relative à l'obtention de fonds fédéraux pour financer la
transition vers le FAE à Algoma a été conclue sans aucune consultation
avec les travailleurs. Il a posé la question
suivante : « Pourquoi le gouvernement intervient-il sans penser à
exiger de l'entreprise qu'elle protège au moins les
emplois ? »
Mike Da Prat insiste sur le fait que le gouvernement aurait dû communiquer avec
les travailleurs pour entendre leurs préoccupations. Les métallos ont
besoin d' « obtenir des garanties sur les affectations de travail et sur
la façon dont se fera le mouvement des travailleurs une fois que les
changements vont entrer en vigueur », a-t-il déclaré, ajoutant
que les métallos d'Algoma s'inquiètent des réductions d'emplois.
« Ce processus n'est pas comme un interrupteur qui s'allume et
s'éteint : nous sommes en ce moment une aciérie intégrée, on éteint
l'interrupteur et on allume le FAE. Ce n'est pas comme ça que cela
fonctionne. Il y aura une période de transition. Ils devront faire
fonctionner les deux processus simultanément pendant un certain temps.
De nouvelles personnes vont arriver pour être formées au nouveau
processus. Les travailleurs plus âgés qui sont formés au processus
actuel ne peuvent pas être laissés sur le carreau et abandonnés lorsque
le FAE va fonctionner à plein régime. Ils auront besoin d'un emploi.
Nous parlons ici d'un grand nombre de travailleurs », a-t-il
ajouté.
Un sérieux problème pour les métallos d'ArcelorMittal Dofasco est
qu'ils n'ont pas de syndicat de défense collective au sein duquel ils
peuvent organiser des discussions entre eux et mener des actions basées
sur une analyse de ce qui défendra leurs droits et leurs intérêts
pendant cette transition vers le FAE et pour faire face aux autres
problèmes auxquels ils sont confrontés.
Pour lire le texte intégral de l'entretien du président Da Prat avec Forum ouvrier, voir « Ce que les travailleurs ont à dire ».
Cet article est paru dans
Numéro 103 - 3 novembre 2021
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