Numéro 52 - 4 août 2020
Discussion sur une nouvelle direction de
l'économie
La revendication d'une nouvelle direction
prosociale de l'économie et du pays commence à
s'implanter
• Le
Centre canadien de politiques alternatives
publie son plan de reprise
Discussion sur une nouvelle
direction de l'économie
La
revendication d'arrêter de payer les riches et
d'augmenter les investissements dans les
programmes sociaux prend racine au Canada alors
que différents syndicats ajoutent leur voix à la
discussion et formulent des revendications. Le
besoin d'augmenter les investissements dans les
programmes sociaux et d'établir une nouvelle
direction prosociale de l'économie et que les
travailleurs contrôlent les décisions qui les
affectent est très grand. Forum ouvrier lance
l'appel aux travailleurs à ajouter leur voix en
présentant leurs propres revendications et leurs
propres réclamations à ce qui leur appartient de
droit.
Dans un communiqué de presse, l'Alliance de la
fonction publique du Canada (AFPC) donne son point
de vue sur le Plan de relance alternatif pour le
gouvernement fédéral publié le 21
juillet par le Centre canadien de politiques
alternatives (CCPA).
L'AFPC se joint au CCPA pour revendiquer « une
approche fondée sur l'investissement » pour
une reprise face à la crise économique actuelle.
Selon l'AFPC, il est essentiel de reconnaître que
« la crise créée par la pandémie a surtout touché
les femmes ainsi que les familles et les
travailleurs noirs, autochtones et
racialisés ». L'AFPC met en garde contre les
mesures d'austérité et souligne qu'« il faut agir
pour juguler, au cours des mois et des années à
venir, la crise de plus en plus grave à laquelle
sont confrontés les Canadiens ».
Des services de garde d'enfants abordables
L'AFPC considère que les services de garde
d'enfants abordables sont un secteur clé de
l'investissement public et soutient la proposition
d'« investir 4,5 milliards dans
l'apprentissage et la garde des jeunes
enfants ». Pour ce faire, il faut accélérer
la construction d'« un réseau de garderies
accessibles, abordables et inclusives qui offre
des services de qualité » et qui fournit aux
travailleurs et aux travailleuses des salaires et
des avantages sociaux qui conviennent à des
éducateurs et éducatrices.
La modernisation de l'assurance-emploi
L'AFPC affirme qu'« avant que la pandémie frappe,
il était évident qu'il fallait réformer le système
d'assurance-emploi » de manière radicale et
que la réforme est devenue urgente. Il est donc
important « d'améliorer l'accès aux prestations en
réduisant le nombre d'heures exigé et en
augmentant le taux des prestations et le nombre de
semaines d'admissibilité. Il faut aussi veiller à
ce que les soignants aient droit à des prestations
spéciales. »
Établissements postsecondaires :
sécurité pour les étudiants et le personnel
L'AFPC écrit que des investissements doivent être
réalisés pour éliminer les frais de scolarité pour
les étudiants du postsecondaire et qu'il faut
investir davantage dans la formation-recyclage et
la recherche. L'AFPC revendique que l'éducation
postsecondaire soit universelle, accessible et
gérée publiquement.
Maintenir publics les services publics
L'AFPC revendique la fin de la privatisation. Par
le biais d'un service public étendu à tous les
secteurs de l'emploi, un effort doit être fait
pour mettre fin à la privatisation. Il faut
garantir aux travailleurs des salaires et des
avantages sociaux qui leur conviennent, notamment
des congés de maladie payés, et s'assurer qu'ils
ont tout ce qu'il faut pour faire leur travail de
façon sécuritaire.
L'AFPC revendique l'expansion des « services
publics tels que les soins aux personnes âgées, la
garde d'enfants et les logements abordables »
et que l'État soit « responsable des projets
d'infrastructure ». Les services publics
auront les ressources et le personnel dont ils ont
besoin pour répondre aux besoins des Canadiens et
« corriger les lacunes en matière de politique et
de prestation de services qui ont été mises en
évidence par la pandémie ».
La discussion se développe sur la nécessité
d'une nouvelle direction de l'économie dans le
sens d'arrêter de payer les riches et
d'augmenter les investissements dans les
programmes sociaux. Avec la publication de son
Plan de reprise, le Centre canadien de
politiques alternatives (CCPA) fait une
contribution à cette discussion.
Forum ouvrier publie une première tranche
d'extraits du Plan de relance alternatif pour le
gouvernement fédéral présenté par le
CCPA le 21 juillet. Toutes les citations
sont tirées du plan.
Le CCPA écrit : «
Soyons clairs : l'existence d'une pandémie
n'a jamais été une question de 'si', mais de
'quand '. Les leçons du SRAS du début des
années 2000 étaient que nous devions nous
préparer. Les responsables de la santé publique
nous ont avertis, année après année, que nous
devions nous préparer. Les programmes d'austérité
des gouvernements, alimentés par l'idéologie
néolibérale qui a privilégié le 'libre marché' par
rapport à la santé publique et au bien-être des
communautés, nous ont laissés sans préparation et
ont fait porter aux familles et aux femmes le
fardeau de colmater les brèches.
« Les mêmes gouvernements qui ont ignoré les
avertissements ont poursuivi un ordre du jour
d'expansion du commerce qui limite délibérément
notre capacité à intervenir dans l'économie ou
l'environnement. Les adeptes de ce programme ont
promis qu'il allait produire « des emplois et
encore des emplois », augmenter la
productivité et mener à une croissance économique
durable. Les résultats n'ont pas été au
rendez-vous. En fait, la COVID-19 a révélé la
dépendance disproportionnée du Canada envers
l'exportation de ressources brutes et de
ressources semi-transformées, en particulier les
combustibles fossiles. »
Le CCPA déclare que la « vieille normalité »
est inacceptable et ne peut pas continuer. Il
écrit :
« Cette pandémie nous oblige à écrire un nouveau
chapitre de l'histoire. Nous serons jugés sur ce
que nous allons faire maintenant. Et nous serons
jugés sur ce que nous n'aurons pas fait.
« La COVID-19 a révélé qu'il est impossible
d'avoir une économie saine sans une société saine.
Le statu quo n'est plus une option. Nous devons
saisir l'occasion d'aplanir la courbe en faveur de
la justice, du bien-être, de la solidarité, de
l'équité, de la résilience et de la durabilité. Ce
ne sont pas là uniquement des mots. Ce sont les
conditions à partir desquelles nous pouvons
rebâtir. »
Le logement
Le CCPA écrit : « La pandémie de la COVID-19
a démontré l'importance du logement en tant que
facteur qui sous-tend la protection du peuple et
la santé publique » et il prend parti pour le
« droit au logement au Canada ».
L'histoire a démontré que le droit au logement
ne peut pas être affirmé et garanti lorsque les
entreprises privées de construction et les firmes
privées d'investissement contrôlent le
développement du logement. Le CCPA n'explore pas
d'alternatives à un développement du logement qui
est prisonnier des stratagèmes pour payer les
riches.
Agriculture
Le CCPA écrit : « La COVID-19 a très
visiblement perturbé l'agriculture là où de graves
épidémies de virus ont causé des maladies ou des
décès sur une grande échelle. Cela a été un
problème majeur dans les grandes usines de
transformation de viande où existent des
conditions de proximité et où il n'y avait pas de
protection adéquate pour les travailleurs sur les
lignes de production, et dans certaines
exploitations qui dépendent de travailleurs
étrangers temporaires. Beaucoup trop de ces
travailleurs ont payé de leur vie la négligence de
leur employeur ... Leur mort, leurs maladies
graves et leurs mauvais traitements mettent en
évidence l'exploitation qui est au coeur de notre
système alimentaire 'normal'. »
Le CCPA dit que
l'ensemble du secteur agricole bénéficierait
généralement d'un système de gestion de l'offre
tel qu'il existe aujourd'hui avec les produits
laitiers, les poulets à griller, les dindes, les
oeufs de consommation et les oeufs d'incubation.
Le CCPA écrit : « Étant donné que ces secteurs
sont répartis dans tout le Canada, ont des
installations de transformation plus petites, ne
dépendent pas des exportations et que les niveaux
de production sont régis par les agriculteurs
eux-mêmes au moyen de quotas, les impacts sur les
agriculteurs individuels et le système alimentaire
ont été moins graves que dans le cas du boeuf et
du porc.
« Les abattoirs locaux et régionaux au service
des petits agriculteurs étaient déjà au bout de
leurs capacités et doivent désormais être réservés
plusieurs mois à l'avance. Le besoin de plus de
capacités locales et régionales est évident car
les éleveurs de bétail sont confrontés à de
sérieux retards ou ne peuvent tout simplement pas
faire abattre leurs animaux. »
Le CCPA propose de « fermer les Tables
sectorielles de stratégies économiques, le comité
consultatif du gouvernement fédéral pour une
reprise post-COVID-19 dirigée par les entreprises,
et de dissoudre la Table agroalimentaire, le
comité de cadres de l'agroentreprise nommé par le
ministre des Finances Bill Morneau pour élaborer
une politique d'intensification de l'agriculture
extractive orientée vers l'exportation grâce à la
numérisation, la déréglementation et
l'automatisation. »
Le CCPA propose de « réformer le Programme des
travailleurs étrangers temporaires pour garantir
aux travailleurs des conditions de travail et de
vie sécuritaires, ainsi que la possibilité de
changer d'employeur et de s'exprimer sans craindre
d'être expulsés. Les réformes garantiront
également qu'ils obtiendront le statut de résident
permanent à leur arrivée. »
Le CCPA propose également « d'interdire le
lobbying des entreprises agroalimentaires et de
leurs associations. Développer, revitaliser et
soutenir les institutions de contrôle démocratique
du système alimentaire, telles que la gestion de
l'offre ; les agences de commercialisation à
guichet unique ; les producteurs, les
consommateurs, les travailleurs et les
coopératives multipartites, des fiducies
foncières, des réserves stratégiques, des
instituts de recherche publics et des pôles
alimentaires communautaires, des marchés de
producteurs et des organismes d'agriculture
soutenue par la communauté (ASC). »
Le CCPA veut « encourager et soutenir le
développement de la production et de la
transformation des aliments au pays pour offrir
aux résidents canadiens une alimentation
équilibrée et saisonnière, réduire notre
dépendance à l'égard des importations, retenir
plus de dollars alimentaires au Canada et limiter
l'exposition à la volatilité des marchés
étrangers. »
En mettant l'accent sur la production, les ventes
et le contrôle locaux, le CCPA demande que le
Canada « se retire des accords d'échanges
commerciaux et négocie des accords de solidarité
internationale qui favorisent un cercle vertueux
qui améliore la justice, l'équité, la diversité et
la résilience entre les partenaires commerciaux
... remette sur pied et élargisse la Commission
canadienne du blé ... et revienne à la
commercialisation à guichet unique ;
rétablisse la part du marché intérieur accaparé,
par le biais d'accords commerciaux avec les
secteurs canadiens sous la gestion de l'offre.
[...] Oriente la politique agricole vers la
stabilité, la résilience, l'autosuffisance et la
gouvernance démocratique en réduisant
l'intégration à l'économie américaine et son cadre
réglementaire. »
Les arts et la culture
D'après le CCPA, « Selon l'Enquête sur la
population active de Statistique
Canada, 192 300 travailleurs des
industries de l'information, de la culture et des
loisirs ont perdu leur emploi entre février et
mai 2020 ; les emplois ont diminué
de 778 700 à 586 400, soit une
baisse de 24,7 %. En date du 27
mai 2020, une enquête indépendante menée
auprès de 800 des 726 000
travailleurs de la culture au Canada a confirmé
l'annulation ou la perte potentielle
de 28 000 emplois, ce qui représente
plus de 20 millions de dollars de perte de
revenus ... La COVID-19 a mis à nu le caractère
précaire, de longue date et bien documenté du
secteur de la culture. Alors que le Canada passe
de la crise à la reprise, de nombreux travailleurs
du secteur des arts resteront dans des situations
intenables en raison des retards prolongés prévus
dans la réouverture des lieux artistiques et
culturels. »
Le CCPA « propose des mesures de compensation
des revenus pour soutenir les travailleurs
culturels dans les transitions à moyen et long
terme vers des réalités nouvelles et inconnues
[et] afin de développer des programmes adaptés aux
besoins uniques, locaux, communautaires et sociaux
liés à la restabilisation et qui sont appuyés par
le gouvernement fédéral et fournis
localement. »
Services de garderie
Le CCPA
souligne : « Jamais les services de garde
d'enfants n'ont été plus vulnérables – et plus
essentiels. Il a fallu une crise de santé publique
pour que le rôle essentiel de l'apprentissage et
de la garde des jeunes enfants soit largement
reconnu et pour que la précarité de l'offre au
Canada soit mise à nu. L'apprentissage et la garde
des jeunes enfants au Canada étaient fragiles
avant que la pandémie ne frappe, car ils sont axés
sur le marché, fragmentés et sous-financés. La
plupart des programmes agréés dépendent
principalement des revenus des parents.
« La main-d'oeuvre à prédominance féminine gagne
de bas salaires et toute augmentation de la
rémunération se traduit par des frais d'usagers
plus élevés, comme toute autre amélioration de la
qualité. En conséquence, le recrutement et la
rétention d'éducateurs de la petite enfance
qualifiés est une préoccupation constante et
sérieuse ».
Le CCPA fait remarquer : « Un sondage récent
auprès des garderies agréées au Canada confirme
que 70 % ont mis à pied la totalité ou
une partie de leur personnel pendant la phase
d'intervention d'urgence de la pandémie, et plus
d'un tiers des centres de la petite enfance à
l'échelle du Canada sont incertains en ce qui
concerne la réouverture. Le secteur de
l'apprentissage et de la garde des jeunes enfants
pourrait perdre des milliers d'éducateurs qui ne
retourneront pas à un travail à bas salaire
lorsque d'autres possibilités d'emploi s'ouvriront
à nouveau. »
Le CCPA déclare : « La construction d'un
système accessible, abordable, de qualité et
inclusif d'apprentissage et de garde des jeunes
enfants, reposant sur des éducateurs de la petite
enfance rémunérés équitablement est désormais
essentielle si le Canada veut se forger un avenir
résilient et juste, et devenir également le
meilleur endroit possible pour les enfants. »
Il écrit : « Avant que les parents de jeunes
enfants puissent retourner au travail, ils doivent
avoir accès à des programmes de services de garde
abordables qui répondent à leurs différents
besoins. Cela est particulièrement vrai pour les
mères qui ont souffert de manière disproportionnée
pendant la pandémie. Comme le déclare une
économiste : 'Il ne peut y avoir de
réouverture sans une ouverture pour elles, et il
ne peut y avoir d'ouvertures pour elles sans
garderies.' (Armine Yalnizyan) Les preuves qui
justifient et démontrent la valeur d'un système
universel de garderies ont été bien établies au
cours des dernières décennies et constituent
désormais la norme dans de nombreux pays. Même si
des pays dotés de systèmes universels de garderies
continuent de se débattre pour remédier à
l'inégalité d'accès pour les populations les moins
favorisées, les données montrent toujours qu'un
système universel est la meilleure approche pour
promouvoir l'équité en matière de garde d'enfants.
Étant donné que la pandémie a eu un impact
disproportionné sur les familles confrontées à
divers obstacles systémiques souvent
interdépendants, la mise sur pied d'un système
universel au Canada est d'autant plus urgente - un
système qui rendrait l'apprentissage et la garde
des jeunes enfants 'accessibles et abordables
pour toutes les familles et inclusifs des enfants,
indépendamment de leurs capacités, de leur
situation économique, culturelle ou linguistique,
de l'endroit où ils vivent au Canada ou du fait
que leurs parents travaillent ou non, étudient ou
travaillent selon des horaires irréguliers.'
« Un leadership fédéral, qui inclut des dépenses
fédérales audacieuses et accélérées, est
nécessaire pour accélérer le passage du Canada à
une prestation de services d'apprentissage et de
soins de la petite enfance fondée sur le marché à
un système géré et financé entièrement
publiquement. »
Le CCPA appelle à la
mise en oeuvre de services de garderies modernes
et abordables pour TOUS, commençant par « 2,5
milliards de dollars pour l'apprentissage et la
garde des jeunes enfants dans le cadre de nouveaux
transferts fédéraux aux provinces/territoires et
aux communautés autochtones afin de soutenir la
mise en place sécuritaire et complète de garderies
réglementées dans le cadre de la réouverture de
l'économie.
« Dans la deuxième phase, le plan propose des
dépenses fédérales de 2 milliards de dollars
pour l'apprentissage et les soins de la petite
enfance en 2021-2022. Cette base serait par
la suite augmentée annuellement de 2
milliards de dollars (soit 4 milliards de
dollars en 2022-2023, 6 milliards de dollars
en 2023-2024, etc.). Les fonds fédéraux
serviraient à faire évoluer le Canada vers un
système au financement exclusivement public, en
partenariat avec les provinces, les territoires et
les gouvernements autochtones. »
Le CCPA écrit : « Des accords avec chaque
province et territoire garantiraient que les fonds
fédéraux sont utilisés pour les fins
suivantes : un redémarrage sécuritaire des
programmes de garderie ; le rétablissement et
l'expansion du nombre de places en garderie agréée
qui existaient avant la pandémie ;
l'augmentation des salaires et d'autres
rémunérations pour celles qui travaillent dans le
domaine de l'apprentissage et les soins de la
petite enfance pour assurer le retour et la
rétention du personnel dans le secteur ; la
stabilisation des frais de scolarité des parents
et des réductions dans la mesure du
possible ; et des programmes provisoires de
services de garde à temps plein pour les enfants
d'âge scolaire âgés de 12 ans et moins
jusqu'à ce que les écoles soient rouvertes. »
Le CCPA poursuit : « Les recherches montrent
que les investissements dans l'apprentissage et la
garde des jeunes enfants s'autofinancent en
permettant aux femmes d'entrer sur le marché du
travail rémunéré. Les opportunités de
socialisation sont également essentielles pour le
bien-être des enfants, d'autant plus que beaucoup
ont été isolés en raison des fermetures
nécessaires dues à la COVID-19. »
Villes et infrastructure
Selon le CCPA, « La crise révèle encore davantage
la faiblesse des partenariats public-privé (PPP).
Lorsque de gros chocs se produisent, les projets
sont perturbés et les revenus disparaissent.
Lorsque les transactions tournent mal, les
gouvernements en assument les coûts. Les
investisseurs privés soutirent les profits tandis
que le trésor public couvre les risques. »
En ce qui concerne les villes, le CCPA propose
de « soulager les difficultés budgétaires des
municipalités par un transfert immédiat de 15
milliards de dollars aux villes. Ce montant
couvrira les dépenses imprévues liées à la
COVID-19 et les manques à gagner en revenus. Il
fournira également des fonds de stabilisation pour
la santé, les garderies et les services sociaux.
La sécurité publique et l'équité devraient guider
la prise de décision concernant les services
municipaux et non la pénurie artificielle de
ressources. »
Le CCPA veut « détourner
des PPP pour tous les nouveaux projets de la
Banque de l'infrastructure du Canada et les
diriger vers des projets entièrement financés,
détenus, exploités et entretenus
publiquement ».
Il convient de noter que le CCPA n'inclut pas les
projets de construction publique comme un aspect
crucial d'une nouvelle direction, même si la
construction constitue le plus gros investissement
de fonds publics pour les infrastructures.
Le CCPA veut « négocier de nouveaux accords de
financement avec les provinces, les territoires,
les municipalités et les communautés autochtones
pour élargir la propriété publique et faciliter
les projets d'infrastructure en fonction d'un
ensemble de priorités nationales, y compris une
stratégie nationale en transport en commun, en
décarbonisation, en investissements dans
l'économie des soins et l'accès universel à une
large bande passante. Ces accords seront conçus
pour atteindre un large éventail d'objectifs
politiques, tels que la réduction de la pauvreté,
l'équité et le développement économique
communautaire. »
Le CCPA propose que les projets devraient
inclure : « L'accès universel à l'internet
via une large bande passante abordable. Des
projets d'infrastructure sociale essentiels dans
des domaines de services négligés mais d'une
importance cruciale parce qu'ils ont été ignorés
en raison des communautés qu'ils desservent ou de
la démographie de leurs travailleurs. Cela
comprend des investissements dans les garderies,
les soins de longue durée, les installations
récréatives, les infrastructures culturelles,
l'itinérance, la réduction des méfaits et d'autres
services de soutien social qui ont un impact
disproportionné sur les femmes, les membres de la
communauté trans et non binaire, les communautés
autochtones et racialisées, les personnes
handicapées et les immigrants. »
Les investissements publics devraient :
« - étendre les projets de transport en commun,
comme les voies prioritaires de transport en
commun rapide qui réduisent les temps de trajet,
et permettent aux gens de laisser de côté la
voiture et adopter les transports en commun ;
« - élargir les infrastructures de transport
alternatif, telles que les pistes cyclables, les
sentiers, les trottoirs et les zones sans voiture
pour promouvoir le cyclisme, la marche et des
modes de vie plus sains ;
« - développer des projets d'infrastructure en
électricité propre et à émissions nulles qui
s'appliqueraient à la production et la
transmission d'énergie ainsi qu'aux systèmes de
transport ;
« - étendre les initiatives d'adaptation et de
résilience pour préparer les infrastructures à des
événements météorologiques plus fréquents et plus
extrêmes ;
« - comprendre des projets d'efficacité des
ressources qui prolongent la durée de vie des
produits, augmentent la capacité de réutilisation
et de recyclage et détournent les déchets des
sites d'enfouissement et de l'incinération ;
« - comprendre des projets énergétiques de
quartier qui élargissent la production centralisée
d'énergie thermique pour le chauffage et l'eau
chaude ;
« - assurer l'expansion du train à grande vitesse
pour créer davantage de déplacements interurbains
efficaces dans le corridor Windsor-Toronto-Québec,
Calgary-Edmonton, Vancouver-Portland et d'autres
régions ;
« - limiter l'étalement urbain et encourager la
réhabilitation des anciennes zones industrielles,
encourager le nettoyage et la réutilisation des
terrains urbains existants - des projets qui
créent des villes denses plus compactes qui
dépendent moins de la possession de voitures pour
se déplacer. »
Le plan du CCPA « reconnaît la nature
dysfonctionnelle des ententes de financement
municipales et s'attaque au problème à court,
moyen et long terme en augmentant le financement
fédéral des infrastructures physiques et sociales
afin d'améliorer et d'élargir les services publics
indispensables. Ces investissements favoriseront
le bien-être des communautés, la propriété
publique, les initiatives économiques inclusives
et la résilience des villes. »
(À suivre)
(Traduction des
citations : Forum ouvrier)
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