La lutte pour défendre la dignité
du
travail
Les justes revendications des travailleurs d'Amazon
Les travailleurs d'un entrepôt d'Amazon à
Bessemer en
Alabama se préparent actuellement à voter pour
rejoindre l'Union des
employés de gros, de détail et de magasins à
rayons. Il y a
environ 1 500 travailleurs permanents à
temps plein et à
temps partiel dans l'entrepôt et les autorités
fédérales américaines du
travail ont approuvé la demande de vote, qui exige
qu'au moins
30 % des travailleurs signent une demande
d'adhésion au syndicat.
L'entreprise conteste les chiffres, affirmant
qu'elle a plus
de 5 000 travailleurs à l'entrepôt, dont
environ 3 500 travailleurs temporaires,
certains saisonniers
et certains embauchés en raison de l'augmentation
de la charge de
travail causée par l'augmentation des achats en
ligne due à la pandémie.
Après trois jours d'audiences entre le 18 et
le 21 décembre, dans lesquelles ont participé
la compagnie, le
syndicat et la Commission nationale des relations
de travail (NLRB),
une entente a été conclue sur les types de
travailleurs de l'entrepôt
qui seront autorisés à prendre part au vote sur la
syndicalisation,
mais les médias n'ont pas mentionné quels
travailleurs seront
admissibles. Il reste à décider s'il s'agira d'un
vote par la poste ou
en personne. Le NLRB n'a pas encore fixé la date
du vote, mais les
agences de nouvelles rapportent que cela sera
probablement au début de
la nouvelle année.
L'entrepôt de l'Alabama serait le premier
établissement
d'Amazon aux États-Unis à être syndiqué. Amazon
est bien connu aux
États-Unis et au Canada comme un employeur
farouchement antisyndical.
Un site Web
servant à organiser les travailleurs et géré
par le syndicat, où les travailleurs peuvent
signer l'autorisation,
décrit certaines des revendications des
travailleurs, notamment le
droit de négocier « les conditions de travail,
dont des éléments tels
que les normes de sécurité, la formation, les
pauses, la rémunération,
les avantages sociaux et d'autres questions
importantes qui
amélioreraient notre lieu de travail » et
souligne que « le bilan
des conditions de travail déshumanisantes d'Amazon
est bien établi.
Dix-neuf travailleurs sont morts dans les
établissements d'Amazon
depuis 2013. Nous sommes confrontés à des
quotas de travail
scandaleux qui ont laissé beaucoup de travailleurs
malades et
accidentés à vie. [...] Tous les travailleurs
méritent d'être traités
avec dignité et respect – et cela
inclut les travailleurs
d'Amazon. Malheureusement, Amazon –
qui est contrôlée par
la personne la plus riche de la planète –
a une histoire
bien documentée de mauvais traitements et de
déshumanisation de sa
main-d'oeuvre. »
Les travailleurs sont préoccupés en ce moment du
fait
qu'Amazon ne fournit pas l'équipement de
protection individuelle
adéquat et n'assure pas la sécurité des
travailleurs pendant la
pandémie de la COVID-19.
Le 30 septembre, le réseau NBC a rapporté
que 40 travailleurs d'Amazon de 23
établissements ont signalé
que bon nombre des mesures de sécurité mises en
oeuvre par Amazon au
début de la pandémie ne le sont plus maintenant ou
sont difficiles à
appliquer, et que l'entreprise ne fournissait pas
à ses travailleurs
suffisamment d'information pour qu'ils puissent
prendre des décisions
éclairées sur la sécurité de leurs lieux de
travail.
Les travailleurs d'Amazon ont eux-mêmes compilé
des
données sur les cas de COVID-19 signalés qui ont
montré que jusqu'à la
fin du mois de septembre, il y avait eu au
moins 2 038 cas
positifs. Amazon a confirmé les recherches de NBC
selon lesquelles dix
travailleurs d'Amazon sont décédés.
Le Centre des travailleurs d'entrepôt participe
à une
manifestation en appui aux travailleurs migrants
et aux étudiants,
le 14 septembre 2020.
Le Centre des travailleurs d'entrepôt (CTE) à
Brampton,
fondé en avril 2020 avec le soutien du
Syndicat des travailleurs
et travailleuses des postes, a publié une
déclaration au début du mois
de décembre dans laquelle il mentionne les
revendications
suivantes :
« Les travailleurs essentiels ont besoin de
protections
essentielles MAINTENANT.
« Nous, du Centre des travailleurs d'entrepôt,
croyons
que la sécurité des travailleurs est d'une
importance capitale et est
intégrale au bien-être de notre province. Nous,
les travailleurs,
sommes le pilier de la société. Nos conditions de
travail et nos
salaires doivent refléter ce rôle.
« Une prime de
pandémie : le Centre des
travailleurs d'entrepôt demande
que les employeurs mettent en place ou
rétablissent la prime salariale
de 2 dollars l'heure pour tous les
travailleurs dits essentiels.
Nous demandons aussi que cette prime soit
permanente.
«
La deuxième vague est arrivée, alors où est
la deuxième vague de prime salariale pour la
pandémie ? Les
compagnies comme Amazon et Loblaws ont annoncé une
prime COVID-19
de 2 dollars l'heure en mars, mais l'ont
retirée dès qu'elles ont
pu. Maintenant, la deuxième vague est arrivée et
les travailleurs
essentiels, dans les entrepôts, en distribution,
dans le commerce en
ligne et dans d'autres secteurs continuent de
courir des risques sans
recevoir le salaire qu'ils méritent. La majorité
des travailleurs dans
le secteur d'entreposage sont des travailleurs
racialisés qui
combattent déjà les salaires inéquitables et la
dévaluation de leur
travail.
« La santé et
la
sécurité dans les endroits de travail :
le Centre des
travailleurs d'entrepôt demande que tous les
employeurs mettent en
oeuvre les mesures préventives en sécurité
nécessaires pour que les
travailleurs soient protégés de la COVID-19. Les
employeurs doivent
répondre aux besoins des travailleurs, notamment
l'accès aux ÉPI, la
distanciation physique, les horaires de travail
brisés et les heures de
pause.
« Des congés de
maladie provinciaux payés : nous
joignons notre voix à
celle du Réseau pour la santé et un travail décent
pour appeler le
gouvernement fédéral et le gouvernement de
l'Ontario à mettre en place
des journées de congé de maladie permanentes pour
tous et pour toutes.
« 1. Ils doivent exiger que les employeurs
fournissent au moins 7 journées de congé
d'urgence entièrement
payées, sur une base permanente.
« 2. Ils doivent exiger que les employeurs
ajoutent 14 jours supplémentaires de congés
d'urgence entièrement
payés en cas d'urgences de santé publique.
« 3. Ils doivent s'assurer que les congés
d'urgence
soient disponibles pour tous les travailleurs, peu
importe leur statut
d'emploi, leur statut d'immigration ou le nombre
de travailleurs dans
un endroit de travail.
« 4. Ils doivent interdire que les
employeurs
exigent des billets du médecin.
« 5. Ils doivent empêcher la mise en place
de tout
autre obstacle à l'accès aux congés d'urgence
payés.
« 6. Ils doivent s'assurer que les congés
d'urgence
payés s'appliquent pour des raisons de maladie,
d'accident de travail
ou d'urgence personnelle, de même qu'aux urgences
et aux
responsabilités familiales.
« Un accès
amélioré
aux tests de dépistage de la COVID-19 :
il faut un meilleur
accès aux tests pour la COVID-19 pour les
travailleurs essentiels en
entreposage, en distribution et en commerce en
ligne. Les employeurs
doivent fournir un congé payé aux travailleurs qui
doivent subir le
test.
« De réels changements structurels doivent être
mis en
place immédiatement afin d'assurer une plus grande
santé et une plus
grande sécurité pour les travailleurs d'entrepôt
et pour l'ensemble de
nos communautés. Droits des travailleurs = santé
publique ! »
Pour un examen en profondeur de la lutte des
travailleurs à la demande pour leurs droits aux
États-Unis, lire le numéro
du 3
décembre 2020 de Forum ouvrier sur
la Proposition 22
en Californie.
(Sources : Forum
ouvrier, Washington Post, NBC
News, Centre des
travailleurs d'entrepôt. Photo: FO, Centre des
travailleurs d'entrepôt)
Cet article est paru dans
Numéro 86 - Numéro 86 - 29 décembre 2020
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