Les gouvernements continuent de manquer à leur devoir

La réouverture des écoles et la reprise de l'économie ne sont pas censées être un désastre pour la société

On peut dire, sans l'ombre d'un doute, que la reprise des classes et la réouverture de l'économie n'auraient pas dû être le désastre pour la société qu'elles le sont présentement. En fait, avec le début de la nouvelle année scolaire et la reprise des activités économiques, le Canada connaît une recrudescence des infections, des éclosions, des hospitalisations et même des décès. L'« option » devant nous n'a jamais été une reprise dangereuse des classes pour redémarrer l'économie ou alors le retour au confinement total. Ce n'est pas ainsi que le problème se pose. Il existe des mesures de prévention pratiques qui peuvent et doivent être prises aussi longtemps que la pandémie est parmi nous, ce qui peut durer encore un bon moment.

En mai dernier, lors de la première vague, le Marxiste-léniniste a publié un article intitulé : Pourquoi la pandémie devrait-elle paralyser l'économie[1] ? « Le plus grand problème », y lit-on, « reste celui de savoir qui détermine l'ordre du jour du pays et qui décide des politiques à adopter. Les citoyens subissent simplement ce qui est décidé et n'ont pas leur mot à dire pour établir leurs conditions de vie et de travail ou sur la manière dont ils peuvent contribuer au bien-être de tous. » C'est encore plus vrai aujourd'hui.

L'ordre du jour est établi par les riches, les oligarques mondiaux qui possèdent et contrôlent notre économie. Les mesures qui doivent être prises pour assurer une reprise sécuritaire des activités économiques, y compris la réouverture des écoles, qui est essentielle, sont considérées par les oligarques comme un obstacle à leur quête de profit.

En conséquence, la nouvelle année scolaire a commencé et l'économie a redémarré avec un mépris total pour les conclusions que la science a tirées pour empêcher la propagation de l'infection de la COVID-19. Ce n'est pas sorcier : distanciation physique, hygiène des mains, création de bulles pour limiter les interactions, port du masque, éviter les espaces clos pendant des périodes prolongées, etc.

De plus, les enseignants, les éducateurs, le personnel soignant de première ligne, les travailleurs du transport en commun et les travailleurs de tous les secteurs de l'économie sont empêchés de participer à établir un ordre du jour pour la société. Les nombreuses propositions qu'ils ont mises de l'avant reposent sur des preuves scientifiques, mais elles sont ignorées.

Par exemple, si les recommandations des enseignants et des travailleurs de l'éducation, comme une limite à la taille des classes, le regroupement des élèves en cohortes, une ventilation adéquate dans tous les espaces clos et une distanciation adéquate dans le transport par autobus scolaire, avaient été suivies, cela aurait certainement ralenti la montée de la deuxième vague.

Pourtant, dans chaque province et au Québec, les autorités gouvernementales, quel que soit le parti cartellisé qui forme le gouvernement, ont ouvert les écoles sans préparation ni mesures de sécurité adéquates. Ils l'ont fait au mépris total des avis de leur propre santé publique (sur la distanciation physique et les bulles restreintes, par exemple) et contre l'avis des experts médicaux et scientifiques. Forum ouvrier reproduit ci-dessous des extraits de l'avis d'un de ces experts.

Avec des mesures appropriées, les écoles peuvent être à la fois des institutions puissantes pour la socialisation des jeunes de tous âges, un facteur de comportement sécuritaire pendant la pandémie et des institutions essentielles pour une économie moderne. Cependant, sans que les mesures appropriées ne soient prises, les écoles exposent les enseignants, les élèves et la société dans son ensemble à d'énormes risques et à des superpropagations.

L'irrationalité que nous vivons soulève la question : qui décide ? Cette irrationalité appelle à des changements substantiels basés sur le renouveau démocratique. C'est le peuple qui doit être investi du pouvoir décisionnel de façon à ce que ceux qui sont concernés par les décisions prises, peu importe lesquelles, puissent faire des choix informés et assumer la responsabilité de leurs conséquences. En ce moment, les travailleurs n'ont d'autre choix que de continuer à se battre pour des mesures rationnelles pour faire face à la pandémie. À mesure qu'ils le font, le refus des cercles dirigeants de reconnaître le droit qui appartient à chacun de participer aux décisions sur ce qui doit être fait, renforcera certainement la conscience et la conviction que les travailleurs eux-mêmes doivent devenir les décideurs. Pour que cela se réalise, le problème posé et à résoudre est comment renouveler le processus politique pour mettre fin à ses tendances antidémocratiques qui donnent naissance à des gouvernements de partis qui paient les riches.

Note

1. « Pourquoi la pandémie devrait-elle paralyser l'économie ? », Le Marxiste-léniniste, 16 mai 2020


Cet article est paru dans

Numéro 72 - Numéro 72 - 22 octobre 2020

Lien de l'article:
Les gouvernements continuent de manquer à leur devoir: La réouverture des écoles et la reprise de l'économie ne sont pas censées être un désastre pour la société - Steve Rutchinski


    

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