Les gouvernements continuent de
manquer à leur devoir
La réouverture des écoles et la reprise de l'économie ne sont pas censées être un désastre pour la société
- Steve Rutchinski -
On peut dire, sans l'ombre d'un doute, que la
reprise des classes et la réouverture de
l'économie n'auraient pas dû être le désastre pour
la société qu'elles le sont présentement. En fait,
avec le début de la nouvelle année scolaire et la
reprise des activités économiques, le Canada
connaît une recrudescence des infections, des
éclosions, des hospitalisations et même des décès.
L'« option » devant nous n'a jamais été une
reprise dangereuse des classes pour redémarrer
l'économie ou alors le retour au confinement
total. Ce n'est pas ainsi que le problème se pose.
Il existe des mesures de prévention pratiques qui
peuvent et doivent être prises aussi longtemps que
la pandémie est parmi nous, ce qui peut durer
encore un bon moment.
En mai
dernier, lors de la première vague, le Marxiste-léniniste
a publié un article intitulé : Pourquoi la
pandémie devrait-elle paralyser l'économie[1] ?
« Le plus grand problème », y lit-on, « reste
celui de savoir qui détermine l'ordre du jour du
pays et qui décide des politiques à adopter. Les
citoyens subissent simplement ce qui est décidé et
n'ont pas leur mot à dire pour établir leurs
conditions de vie et de travail ou sur la manière
dont ils peuvent contribuer au bien-être de
tous. » C'est encore plus vrai aujourd'hui.
L'ordre du jour est établi par les riches, les
oligarques mondiaux qui possèdent et contrôlent
notre économie. Les mesures qui doivent être
prises pour assurer une reprise sécuritaire des
activités économiques, y compris la réouverture
des écoles, qui est essentielle, sont considérées
par les oligarques comme un obstacle à leur quête
de profit.
En conséquence, la nouvelle année scolaire a
commencé et l'économie a redémarré avec un mépris
total pour les conclusions que la science a tirées
pour empêcher la propagation de l'infection de la
COVID-19. Ce n'est pas sorcier :
distanciation physique, hygiène des mains,
création de bulles pour limiter les interactions,
port du masque, éviter les espaces clos pendant
des périodes prolongées, etc.
De plus, les enseignants, les éducateurs, le
personnel soignant de première ligne, les
travailleurs du transport en commun et les
travailleurs de tous les secteurs de l'économie
sont empêchés de participer à établir un ordre du
jour pour la société. Les nombreuses propositions
qu'ils ont mises de l'avant reposent sur des
preuves scientifiques, mais elles sont ignorées.
Par exemple, si les recommandations des
enseignants et des travailleurs de l'éducation,
comme une limite à la taille des classes, le
regroupement des élèves en cohortes, une
ventilation adéquate dans tous les espaces clos et
une distanciation adéquate dans le transport par
autobus scolaire, avaient été suivies, cela aurait
certainement ralenti la montée de la deuxième
vague.
Pourtant, dans chaque
province et au Québec, les autorités
gouvernementales, quel que soit le parti
cartellisé qui forme le gouvernement, ont ouvert
les écoles sans préparation ni mesures de sécurité
adéquates. Ils l'ont fait au mépris total des avis
de leur propre santé publique (sur la
distanciation physique et les bulles restreintes,
par exemple) et contre l'avis des experts médicaux
et scientifiques. Forum ouvrier reproduit
ci-dessous des extraits de l'avis d'un de ces
experts.
Avec des mesures appropriées, les écoles peuvent
être à la fois des institutions puissantes pour la
socialisation des jeunes de tous âges, un facteur
de comportement sécuritaire pendant la pandémie et
des institutions essentielles pour une économie
moderne. Cependant, sans que les mesures
appropriées ne soient prises, les écoles exposent
les enseignants, les élèves et la société dans son
ensemble à d'énormes risques et à des
superpropagations.
L'irrationalité que nous vivons soulève la
question : qui décide ? Cette
irrationalité appelle à des changements
substantiels basés sur le renouveau démocratique.
C'est le peuple qui doit être investi du pouvoir
décisionnel de façon à ce que ceux qui sont
concernés par les décisions prises, peu importe
lesquelles, puissent faire des choix informés et
assumer la responsabilité de leurs conséquences.
En ce moment, les travailleurs n'ont d'autre choix
que de continuer à se battre pour des mesures
rationnelles pour faire face à la pandémie. À
mesure qu'ils le font, le refus des cercles
dirigeants de reconnaître le droit qui appartient
à chacun de participer aux décisions sur ce qui
doit être fait, renforcera certainement la
conscience et la conviction que les travailleurs
eux-mêmes doivent devenir les décideurs. Pour que
cela se réalise, le problème posé et à résoudre
est comment renouveler le processus politique pour
mettre fin à ses tendances antidémocratiques qui
donnent naissance à des gouvernements de partis
qui paient les riches.
Note
1. «
Pourquoi la pandémie devrait-elle paralyser
l'économie ? », Le
Marxiste-léniniste, 16 mai 2020
Cet article est paru dans
Numéro 72 - Numéro 72 - 22 octobre 2020
Lien de l'article:
Les gouvernements continuent de
manquer à leur devoir: La réouverture des écoles et la reprise de l'économie ne sont pas censées être un désastre pour la société - Steve Rutchinski
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