Un autre moment déterminant
« Les hommes font leur propre histoire, mais
ils ne la font pas arbitrairement,
dans les conditions choisies par eux, mais
dans des conditions directement données
et héritées du passé. » - Karl Marx
Le Premier
Mai 2020 est célébré partout dans le monde dans
les conditions de la pandémie de la COVID-19. En
cette occasion, le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) transmet ses salutations
révolutionnaires aux travailleurs de tout le
Canada et à nos camarades fraternels et aux
travailleurs de tous les pays. Partout, les
travailleurs sont aux premières lignes de la lutte
pour faire en sorte que cette crise ne soit pas
résolue sur leur dos ou en faveur des riches.
C'est la lutte des travailleurs pour leurs droits
qui donne aux droits une signification moderne -
que les droits ne sont pas des privilèges,
accessibles à certains et pas à tous, et qu'ils ne
peuvent pas être accordés et retirés selon les
caprices d'élites dirigeantes qui agissent au
service d'intérêts privés étroits. C'est la lutte
pour garantir les droits qui ouvre la voie au
progrès de la société. Rien n'illustre mieux que
la situation créée dans cette pandémie que notre
sécurité est dans la lutte pour les droits de tous
et de toutes.
Au Canada et dans les provinces, après trois
décennies de destruction nationale par
l'application des politiques néolibérales
antisociales, la conception d'une société qui voit
« au plus grand bien pour le plus grand nombre » a
été complètement détruite. En conséquence, même si
les élites dirigeantes sont obligées d'appeler à
l'unité et à la coopération du peuple, elles sont
incapables de cacher le fait que leurs décisions
servent uniquement leur intérêt.
Les circonstances réelles révèlent que nous
sommes tous ensemble dans cette situation et c'est
en jouant chacun son rôle, en reconnaissant la
nécessité, en se joignant à une lutte commune que
nous parviendrons à vaincre la pandémie. Mais le
vocabulaire de guerre de ceux qui ont usurpé les
rôles de gouvernants et leur empressement à
instituer des pouvoirs spéciaux sont une
déclaration de l'élite qu'elle veut utiliser
l'urgence pour imposer à la société des objectifs
étroits et privés. Malgré les tonnes d'argent que
les gouvernements dépensent au nom d'aider les
gens à passer à travers la situation difficile, le
rôle du peuple est de se débrouiller avec ce qu'on
lui donne et de faire ce qu'on lui dit.
Malgré cela, les travailleurs, non seulement ceux
regroupés dans des syndicats mais aussi ceux qui
cherchent à s'organiser pour mieux se protéger,
s'expriment et prennent des positions sérieuses
pour faire savoir ce dont ils ont besoin et
comment les choses doivent être faites. Les
gouvernements à tous les niveaux réagissent en
tergiversant sur l'existence d'équipements
protecteurs en quantité suffisante et de forces
suffisantes pour s'acquitter de leur
responsabilité et sur la possibilité ou non
d'avoir des conditions de travail sécuritaires.
Ils croient que les travailleurs seront satisfaits
de savoir que tout est décidé à leur place, allant
jusqu'à priver la main-d'oeuvre essentielle du
facteur humain requis pour accomplir la tâche. Les
employeurs, les administrateurs, les représentants
gouvernementaux et les représentants politiques
continuent d'agir comme si rien n'avait changé en
ce qui concerne la direction de l'économie et qui
les décisions doivent servir, même en cette
situation d'urgence. En même temps, l'élite
dirigeante se sert de la crise pour introduire de
nouveaux pouvoirs de police et mettre en place de
nouveaux mécanismes pour payer les riches.
Où en
serons-nous quand la crise s'apaisera et que,
comme on le prévoit, l'économie sera en ruine ?
Les travailleurs peuvent-ils se permettre d'être
spectateurs des luttes intestines au Parlement,
aux assemblées législatives et à l'Assemblée
nationale ou que l'alternative est de renforcer
l'emprise des partis cartellisés sur le
gouvernement grâce à des formes de coopération
désormais appelées « parlement administratif » ?
Tout est fait pour maintenir les travailleurs sans
pouvoir. Les travailleurs doivent déjà se battre
bec et ongles pour obtenir des mesures de
protection, pour leur santé et leur sécurité et
celles de leur famille et de leur communauté,
alors qu'en sera-t-il après la pandémie ?
Les travailleurs n'ont jamais accepté qu'ils n'ont
pas leur mot à dire sur leurs conditions de vie et
de travail et ils ne le feront pas non plus à
l'avenir. Ils n'acceptent pas que les gens soient
abandonnés à leur sort, forcés de trouver les
moyens de survivre, par asservissement économique
et politique à des intérêts privés étroits et par
soumission aux États-Unis. Ils n'acceptent pas la
prétention des élites dirigeantes qu'il est
impossible d'avoir une économie indépendante qui
suffit à ses besoins et un pays qui entretient des
relations fraternelles avec les autres nations.
En ce Premier Mai 2020, dans des conditions de
pandémie, les conditions exigent que la classe
ouvrière assume son rôle historique de diriger
tous les travailleurs dans la lutte pour
leurs droits d'une manière qui défende les droits
de tous. Le PCC(M-L) appelle ses organisations à
travers le pays à s'assurer que les forums
ouvriers mettent en évidence ce qui est pertinent
et décisif dans ces luttes, permettant ainsi à la
classe ouvrière de développer la confiance et la
perspective nécessaires pour mener à bien sa
lutte. C'est ainsi que la classe ouvrière
constituera elle-même la nation et investira le
peuple du pouvoir souverain.
Cet article est paru dans
Numéro 30 - 1er mai 2020
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