30 mai 2019
Puissante marche
familiale de solidarité
avec les travailleurs d'ABI en lockout
Les travailleurs
d'ABI, leurs familles
et leurs
alliés demandent que cesse
le diktat d'Alcoa/Rio Tinto et
du
gouvernement du Québec
Samedi le 25 mai, plus de 5 000 personnes,
dignes et fières, ont marché dans les rues de
Trois-Rivières. Elles ont marché pour honorer et appuyer
les travailleurs de l'aluminerie de Bécancour qui n'ont
cessé de défendre fermement leurs droits bien qu'ils
soient
maintenus en lockout par la bande d'Alcoa/Rio Tinto et du gouvernement
du
Québec depuis maintenant plus de 16 mois.
Les travailleurs sont venus de plusieurs régions
du Québec, et d'aussi loin que Chibougamau dans
le Nord-du-Québec et Fermont dans la partie nord de la
Côte-Nord. Des travailleurs sont aussi venus de Toronto et
Hamilton. Les participants se sont rassemblés le matin à
l'extérieur de l'Amphithéâtre Cogeco pour entendre
des discours
et se préparer à marcher. Le stationnement de
l'amphithéâtre était rempli d'autobus et de
voitures amenant les travailleurs venus de loin tandis que certains
travailleurs d'ABI, leurs alliés et leurs familles qui demeurent
à Trois-Rivières se sont rendus à pied à
cet événement important.
L'enthousiasme était palpable alors que les
participants se rassemblaient, se saluaient et discutaient entre eux
avant que ne débute la partie formelle de
l'événement. Une mer de bleu s'est rapidement
formée à mesure que les participants agitaient le drapeau
bleu des Métallos et portaient le chandail bleu clair de la
journée, sur lequel on lisait «
Force ! Solidarité ! Respect ! Les
lockoutés d'ABI. Une entente
négociée. » Le bleu de la foule et le ciel
bleu ensoleillé formaient un tableau majestueux.
Un des traits marquants de la participation, en plus de
la présence massive des travailleurs d'ABI et de leurs familles,
était la présence de contingents de travailleurs, qui,
ces dernières années, ont eux-mêmes mené de
durs combats à la défense de leurs droits, souvent lors
de longs lockouts et de longues grèves. Ils se sont
réunis à Trois-Rivières
pour exprimer leur solidarité, ayant eux-mêmes vécu
cet effort collectif si nécessaire à la lutte contre ces
gigantesques entreprises mondiales qui, de connivence avec leurs
représentants dans les gouvernements comme le gouvernement
Legault, essaient continuellement d'extorquer des concessions à
la classe ouvrière et d'abaisser ses conditions de vie et
de travail.
Parmi ces contingents, on
comptait les travailleurs de Vidéotron de Montréal,
membres de la section locale 2815 du Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP). Ils rappelaient aux travailleurs autour d'eux
qu'au
début des années 2000, avec d'autres travailleurs de
Québécor, ils ont fait face à de multiples
lockouts pendant lesquels
l'employeur a eu recours aux briseurs de grève et à la
violence de l'État contre eux.
Il
y
avait
aussi
un
contingent
de Métallos de la section 1005 de
Hamilton, dirigé par le président de la section locale
Gary Howe, qui a parcouru des centaines de kilomètres pour
participer à la marche. Ces travailleurs se sont battus sans
relâche, depuis 2004 jusqu'à aujourd'hui, contre les
attaques de l'une ou l'autre clique de l'oligarchie financière
qui a eu recours à la protection de la faillite ordonnée
par les tribunaux, aux injonctions et à la destruction de leurs
installations productives pour voler ce qui appartient de droit aux
travailleurs.
Les
travailleurs
de
l'aluminerie
de
Rio
Tinto à Alma, membres de la
section 9490 du Syndicat des Métallos, ont rempli un autobus
pour venir fièrement prendre part à la marche,
dirigés par leur président Alexandre Fréchette et
d'autres membres de l'exécutif du syndicat. En 2012, ils ont
combattu un lockout de six mois afin de défendre leurs droits.
Leur expérience vécue de cette lutte fait partie du
trésor inestimable de connaissances de la classe ouvrière
du Québec. Dans une entrevue récente au Forum ouvrier,
Alexandre Fréchette a fourni un très bon éclairage
sur la façon dont la bande d'Alcoa/Rio Tinto et du gouvernement
du Québec déforme les faits pour attaquer la classe
ouvrière. [1]
Haut:
Des métallos de la section locale 1005 de Hamilton avec des
métallos de Toronto. Bas: des travailleurs de l'aluminium actifs
et retraités de l'usine de Rio Tinto à Alma
Les
travailleurs
de
CEZinc
de
l'affinerie
de zinc de Glencore, membres de
la section locale 6486 du Syndicat des Métallos à
Salaberry-de-Valleyfield, étaient présents eux aussi,
rappelant leur grève de 10 mois en 2017 pour défendre
avec succès leur régime de retraite contre les demandes
de concessions de Glencore.
Les
contingents
de
la
classe
ouvrière
ont considéré
que c'était leur devoir d'être présents à
Trois-Rivières, en solidarité avec les travailleurs d'ABI
qui mènent une lutte longue et difficile pour mettre fin au
diktat d'Alcoa/Rio Tinto et du gouvernement et obtenir une convention
collective acceptable, qui leur démontre le respect qui leur
revient en
tant qu'individus et membres de leur organisation de défense
collective, la section locale 9700 du Syndicat des Métallos.
Les
travailleurs
présents
à
la
marche
représentaient
à peu près tous les affiliés de la
Fédération des travailleurs et des travailleuses du
Québec, le Syndicat des Métallos, le SCFP-Québec,
Unifor, et d'autres. Ils faisaient également partie des autres
centrales syndicales, la CSN, la Centrale des syndicats du
Québec et la Centrale des syndicats démocratiques, et
d'autres syndicats.
On
aura
une
bonne
idée
de
la variété et de la
qualité des contingents en mentionnant ceux-ci, parmi d'autres:
une forte délégation du Conseil des Métallos de la
région de Toronto, toujours présent pour appuyer les
travailleurs qui se battent pour leurs droits; de nombreuses sections
locales d’UNIFOR, qui est le plus gros contributeur financier à
la lutte des travailleurs d’ABI; les travailleurs d’entretien du
Syndicat du transport de Montréal (STM-CSN) qui viennent de
signer une nouvelle convention collective suite à une lutte
difficile pour défaire les demandes de concessions de
l’employeur dans l’ensemble de leurs conditions; les travailleurs de
Ciment Lafarge de la Montérégie, membres de la section
locale 6658 du Syndicat des Métallos, qui ont mené une
grève de plusieurs mois en 2016 pour défendre avec
succès leur régime de retraite; les infirmières,
membres de la Fédération interprofessionnelle de la
santé et d’autres syndicats qui
mènent des actions résolues contre les conditions
intenables dans le système de santé; plusieurs sections
locales de l’Association internationale des machinistes et des
travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale et des
Travailleurs et travailleuses unis de l'alimentation et du commerce,
des travailleurs de la construction de plusieurs syndicats, des mineurs
de la Côte-Nord, des travailleurs et travailleuses du secteur
public de toutes les affiliations syndicales, cols blancs et cols
bleus, enseignants et travailleurs de l'éducation et de la
santé, fonctionnaires, employés d’Hydro-Québec, et
tant d’autres.
L’esprit
de
solidarité
internationale
était
tel
qu’un
Métallo du Québec portait le drapeau de l’Australian
Workers' Union, le pays où les travailleurs affrontent les pires
attaques d’Alcoa, allant jusqu’à l’annulation de conventions
collectives qui force les employés d’Alcoa à travailler
selon les seules normes minimales du travail.
Étaient
également
présents,
en
plus
des
présidents de
différentes sections locales des Métallos du secteur
minier et métallurgique et d'autres installations industrielles
de Bécancour, Alma, Valleyfield et d'autres endroits, les
directeurs de ce syndicat, son directeur national Ken Neumann, son
directeur québécois Alain Croteau, de même que les
directeurs du district 6 et du district 3, Marty Warren et Steve Hunt,
représentant respectivement les Métallos de l'Ontario et
des provinces de l'Atlantique, et ceux des Métallos
à l'ouest de l'Ontario. Le vice-président international
du Syndicat des Métallos, Tom Conway, était
présent lui aussi.
Les travailleurs et leurs familles ont été
ravis d'entendre que des représentants de la section
locale 420A des Métallos, représentant les
travailleurs d'Alcoa et d'Arconic à Massena, dans l'État
de New York, étaient venus participer à la marche. Les
membres de la section locale 420A venaient juste de voter, la veille,
un mandat massif de
grève pour soutenir leur lutte résolue pour
résister aux concessions exigées par la même bande
de propriétaires que celle d'ABI. Alcoa et Arconic proviennent
de la scission d'Alcoa en deux entités en 2016. Les
oligarques en contrôle exigent des concessions de tous leurs
travailleurs américains dans pratiquement tous les aspects de
leurs
conditions : avantages sociaux, régimes de retraite,
augmentation de leurs paiements d'assurance-santé,
élimination de la couverture des soins de santé des
retraités pour les travailleurs non encore admissibles au
régime fédéral d'assurance-maladie, et plus
encore. Cela montre à quel point la lutte contre Alcoa est une
lutte mondiale dans
laquelle les travailleurs défendent leurs droits et leur
dignité. De plus en plus de travailleurs reconnaissent la
nécessité de renforcer l'appui organisé de tous
les travailleurs dans cette lutte contre l'oligarchie financière
mondiale et ses représentants étatiques.
Les travailleurs d'ABI et leurs familles ont
été très contents de l'appui de tant de
travailleurs venus de partout. Clément Masse, le
président de la section locale des Métallos qui
représente les travailleurs d'ABI, la section 9700, a
exprimé les sentiments des travailleurs dans ses brèves
remarques :
« Merci tout le monde d'être
venu », a-t-il dit. « Merci aux lockoutés et
merci aux familles. C'est un long conflit. C'est un conflit qui est
difficile. Une journée comme cela, ça fait du bien, tous
ces gens qui sont venus marcher peu importe la couleur de leur drapeau.
C'est aussi une démonstration à notre employeur et
à notre
gouvernement. Ce que j'en retiens c'est le courage que vous avez,
après 16 mois de conflit. Je vous remercie de me faire
confiance comme votre représentant. Je suis fier de vous
représenter. On ne lâche pas. On va rentrer dans cette
usine-là avec une entente qui va respecter nos
travailleurs. »
Le thème commun des discours et des conversations
tout au long de la journée était l'unité de tous
en un appui organisé aux travailleurs d'ABI, afin qu'ils
puissent
mettre fin à l'intransigeance et au diktat d'Alcoa/Rio Tinto et
du gouvernement du Québec et parvenir à une entente
négociée acceptable aux travailleurs.
Le comportement scandaleux du gouvernement du
Québec et du premier ministre François Legault a
également été souligné par tous les
participants. Ils ont évoqué les déclarations
répétées du premier ministre du Québec, qui
a accusé publiquement les travailleurs d'ABI d'être
déraisonnables et fautifs dans ce conflit et d'être
responsables des attaques d'Alcoa contre les travailleurs et la
communauté. Le
premier ministre Legault, lors d'un soi-disant voyage d'affaires
à Washington durant la troisième semaine de mai, est
allé jusqu'à accuser publiquement les travailleurs, dans
un pays étranger, d'être déraisonnables et
responsables du lockout. Il a répété la même
chose à Roy Harvey, PDG
d'Alcoa.
Les travailleurs d'ABI portaient des pancartes montrant
un premier ministre à deux faces, le premier ministre Legault
d'un côté, et le premier ministre fanatiquement
antiouvrier Maurice Duplessis de l'autre côté, avec les
mots : « Oui je l ' aurai dans la
mémoire » et « Le Québec et ses
travailleurs vendus à rabais ». Cela
rappelait la devise officielle du Québec « Je me
souviens » et les attaques criminelles du gouvernement
Duplessis contre les travailleurs dans les
années 1930-1940-1950 et sa vente pour moins que rien des
ressources naturelles aux grandes compagnies américaines.
La marche a duré environ 90 minutes,
tous les drapeaux agités par une belle et chaude journée
de
printemps. À la fin de la marche, les participants se sont
à
nouveau rassemblés devant l'Amphithéâtre Cogeco
pour un lunch. Il y a eu d'autres discours et plus d'échanges
sur la façon de renforcer le mouvement pour défaire le
diktat antiouvrier des
monopoles mondiaux comme Alcoa et des gouvernements dociles et des
appareils étatiques qui les servent.
La grande marche du 25 mai de solidarité
avec les travailleurs en lockout d'ABI a été une
magnifique expression d'amour social et de respect pour les
travailleurs d'ABI et pour la précieuse contribution qu'ils font
à la lutte des travailleurs de partout pour leur dignité
et leurs droits. Cette contribution est reconnue par les travailleurs
du
Québec, du Canada, des États-Unis, de l'Australie et
d'ailleurs. L'action du 25 mai a encouragé les travailleurs
de partout à renforcer leurs efforts pour s'organiser et s'unir
à la défense de leur dignité et de ce qui leur
appartient de droit. Cet effort en ce moment vise en particulier
à fournir tout l'appui qu'ils peuvent, en particulier financier,
aux travailleurs d'ABI et à la section locale 9700.
Chapeau aux travailleurs d'ABI, à la section
locale 9700, aux Métallos, aux autres syndicats, à
leurs amis et alliés, pour avoir organisé une action
aussi réussie et chapeau à tous ceux qui y ont
participé !
Bon courage et merci aux travailleurs d'ABI et à
leur section locale qui persistent dans leur résistance de
maintenant plus de 16 mois à ce lockout injuste et merci
pour leur détermination à mener cette lutte à une
conclusion réussie.
Prises de parole à la grande marche de
solidarité
avec les travailleurs d'ABI
Tout au long de la journée, les journalistes de Forum
ouvrier
ont recueilli les commentaires des travailleurs et de
leurs familles sur l'importance de leur participation à la
marche pour exiger la fin du lockout et du diktat de la clique
Alcoa/Rio Tinto/gouvernement du Québec.
Les travailleurs d'ABI
« Ça nous fait du bien de voir tout ce
monde qui est venu nous appuyer aujourd'hui. Cela nous donne de
l'énergie pour continuer. C'est formidable toute cette
solidarité qui s'exprime. Merci de tout coeur à tous ceux
qui se sont déplacés pour venir nous appuyer. On
espère qu'Alcoa et le gouvernement vont entendre le message et
qu'on va
pouvoir signer une convention collective qui nous
respecte. »
« On n'a pas choisi de mener une bataille aussi
longue. Elle nous
a été imposée. Maintenant, ils veulent faire de
nous un exemple des attaques qui s'en viennent contre tous les
travailleurs et leurs syndicats. On ne peut pas laisser passer
ça. »
« Alcoa doit payer pour son bloc
d'électricité.
Nous, il faut qu'on le paie notre compte d'électricité.
On ne nous laisse pas le choix. On ne peut pas dire qu'à cause
de tel ou tel problème, on ne va pas payer notre compte. En
plus, le lockout n'est pas une 'force majeure ' ou un ‘Act of God',
c'est la compagnie qui a planifié et organisé le
lockout depuis le début. »
Un travailleur d'entretien à la
Société des transports de Montréal (STM)
« Quand il y a une section des travailleurs qui se
bat, on doit tous être là pour venir l'appuyer. On sort
nous-mêmes d'une longue bataille à la STM. On a
réussi à obtenir une très bonne convention
collective mais ça été long et difficile. On
était sous le coup de la loi qui a volé les
régimes de retraite des employés municipaux. On
était
sous la menace aussi de la loi qui prévoit que les conditions de
travail des employés municipaux peuvent être
décrétées si le gouvernement estime que les
négociations ne vont nulle part. Il y a toutes sortes de lois
maintenant qui nous limitent dans notre capacité d'agir à
la défense des travailleurs. On est ici pour dire que ça
ne passera
pas. »
Une travailleuse de la CEZinc de
Salaberry-de-Valleyfield
« C'est notre devoir de tout faire pour appuyer
les travailleurs d'ABI. Nous-mêmes on a été en
grève en 2017 pendant neuf mois pour protéger notre
régime de retraite. On a réussi à le faire mais
sans l'appui de tous les travailleurs cela n'aurait pas
été possible. Moi une marche comme celle d'aujourd'hui,
cela me rend très optimiste.
Ensemble on trouve les façons de s'appuyer mutuellement contre
ces multinationales-là. »
Des travailleurs de l'aluminerie de Rio Tinto à
Alma
« On doit tous aider les travailleurs d'ABI. Quand
nous avons été mis en lockout pendant six mois
en 2012, les travailleurs d'ABI ont été les premiers
à venir nous aider. On leur rend la pareille. Sans la
solidarité des travailleurs, y compris à l'échelle
internationale quand nous avons fait notre tournée en 2012
pour gagner des
appuis pour notre lutte, cela aurait été difficile de
mettre de la pression comme on l'a fait sur Rio Tinto pour l'amener
à signer une convention collective acceptable avec
nous. »
« Je trouve déplorable que le premier
ministre
François Legault ait utilisé son voyage aux
États-Unis pour aller dénoncer ses propres travailleurs
comme étant non raisonnables. Se rendre dans un pays
étranger, rencontrer le PDG de la multinationale
américaine qui maintient des travailleurs du Québec en
lockout depuis plus de 16 mois, et
critiquer publiquement nos travailleurs c'est inacceptable et ça
en dit long sur où les choses en sont rendues au
Québec. »
Un travailleur du secteur minier de la Côte-Nord
« Nous sommes une quinzaine de travailleurs de la
Côte-Nord ici. On doit s'appuyer tout le monde ensemble parce que
les attaques sont pareilles partout. Les travailleurs d'ABI ont
été mis en lockout en pleine nuit alors qu'ils
étaient près de pouvoir signer une convention collective.
En 2012, Rio Tinto a déclenché un lockout de
manière illégale une journée avant d'avoir le
droit légal de le faire. Au Nouveau-Brunswick, Glencore a aussi
décrété un lockout contre les travailleurs de la
fonderie sans envoyer un préavis. C'est le même pattern
qui se répète partout. On n'a pas le choix que de se
tenir ensemble contre ces choses-là. »
Une travailleuse de Vidéotron de Montréal
« On a vécu ça des lockouts. Des
lockouts à répétition au début des
années 2000 avec Québécor avec beaucoup de
briseurs de grève. On est ici pour exprimer notre
solidarité avec les travailleurs d'ABI. On sait à quelles
épreuves ils font face aujourd'hui. On est venu leur apporter
notre appui. »
Un travailleur de la construction de Montréal
« C'est important d'être là
aujourd'hui pour venir appuyer les travailleurs d'ABI. C'est un
non-sens qu'ils soient en lockout après 16 mois. Ils font
face à la volonté de la direction d'ABI de ne pas vouloir
régler. Il va falloir à un moment donné que la
compagnie s'assoie pour régler, pour signer une bonne entente.
Il y a du
monde en masse
ici, c'est une bonne chose. Il faut faire pression sur le gouvernement
de la CAQ. Il faut leur dire ' vous voyez, il y a eu un rassemblement
de 5 000 personnes à Trois-Rivières, vous
autres vous allez faire quoi, le gouvernement, pour que le conflit se
règle ? ' Il faut que ça se règle une fois
pour toutes. Puis on a notre premier
ministre qui est allé à Washington pour dire que les
travailleurs gagnent trop cher. Ce n'est pas lui qui va aider à
la négociation quand il prend la part de la partie patronale. Il
est allé dire une chose comme ça même au PDG
d'Alcoa. Il a perdu une bonne occasion de se taire. La seule chose
qu'il aurait dû dire c'est qu'Alcoa devrait négocier avec
ses travailleurs. »
Un travailleur de l'acier de Hamilton
« Pour nous c'est important d'être ici parce
que notre lutte contre U.S. Steel nous a bien démontré le
diktat des compagnies que ' vous n'avez pas le choix, vous allez faire
ce qu' on vous dit de faire '. C'est important que tous ensemble on
résiste à ce diktat. Nous avons montré aux
entreprises que nous n'acceptons pas ce qu'elles font. C'est
important aussi de montrer aux travailleurs d'ABI que nous savons que
ce qui leur arrive est injuste. Nous devons nous tenir debout
face à ces grandes compagnies parce qu'elles suivent toutes le
même modèle. Nous allons faire de notre mieux pour appuyer
les travailleurs d'ABI et nous avons grandement besoin d'une
stratégie pour
faire face à ces entreprises mondiales. Ça
été une longue route pour nous rendre ici mais ça
en valait certainement la peine. »
En photos
Vidéo
Note
1. Lire l'entrevue avec le
président Alexandre Fréchette, « Discussion
sur la convention et le protocole de retour au travail dictés
par Alcoa/Rio Tinto et le gouvernement chez ABI », Forum ouvrier, le 16
mai 2019
(Pour voir les articles
individuellement, cliquer sur le titre de l'article.)
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