La lutte pour des conditions de travail
en santé qui sont
acceptables aux personnes qui font le travail
Les infirmières intensifient leur lutte contre le temps supplémentaire obligatoire et sur d'autres questions brûlantes
Les professionnelles de la santé en Mauricie participent
à la journée
d'action
« Sans travail supplémentaire obligatoire »
du 8 avril 2019. (FIQ)
Les infirmières partout au Canada s'attaquent
à la crise des conditions de travail dans le secteur de la
santé. Ces conditions de travail ont de graves
répercussions sur la santé et la sécurité
des travailleurs de la santé et sur les patients dont ils sont
responsables. Les infirmières en ont assez des paroles et
exigent des mesures concrètes du
gouvernement et des administrations des institutions de santé
pour qu'ils remédient à la situation. En ce moment, leurs
actions sont concentrées sur l'opposition au temps
supplémentaire obligatoire, que les gouvernements et les
administrations ont imposé aux infirmières en tant que
système permanent de gestion de crise.
La Fédération interprofessionnelle de la
santé du Québec (FIQ)
Le 8 avril, près de 76 000
infirmières, infirmières auxiliaires,
inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, membres de la
Fédération interprofessionnelle de la santé du
Québec (FIQ) ont tenu une journée d'action réussie
« Sans temps supplémentaire obligatoire »
(TSO). Les membres de la FIQ n'ont pas fait de temps
supplémentaire obligatoire pendant cette journée. La FIQ
en conclut que la journée réussie sans incident majeur
montre que le système de santé peut fonctionner sans TSO.
Peu après cette journée de mobilisation,
la direction de la FIQ a rencontré la ministre
québécoise de la Santé et des Services sociaux
pour faire progresser la revendication des infirmières pour le
rehaussement des postes. Cela veut dire, par exemple, transformer un
poste de deux jours en un poste plus stable, à temps plein ou
à quatre jours
semaine. Cela doit se faire sans imposer une rotation des
infirmières par laquelle les infirmières sont constamment
déplacées d'une institution à une autre, parfois
sur une grande distance.
Une entente a été conclue en vertu de
laquelle la ministre s'est engagée à ce que les PDG des
établissements de santé convoquent sous peu les syndicats
locaux pour commencer le travail de rehaussement des postes afin qu'un
plan d'action précis soit élaboré avant
l'été. Il y a aussi eu une entente pour faire le bilan
des projets pilotes de ratios
infirmières/patients qui ont été mis en place dans
un certain nombre d'unités de la santé de
différentes institutions à l'échelle du
Québec. Cette évaluation faite en commun contribuera
à déterminer
les paramètres des ratios devant être
déployés dans les institutions où les besoins sont
particulièrement criants.
Le Syndicat des infirmières du Nouveau-Brunswick
(SINB) s'attaque au temps supplémentaire obligatoire
Le SINB s'attaque au problème de
l'impossibilité pour les infirmières de quitter le
travail à la fin de leur quart de travail. Celles-ci sont
forcées de travailler des quarts de travail dont la durée
peut aller jusqu'à 24 heures sous prétexte d'
« abandon du patient » . Cela crée un milieu de
travail non sécuritaire et compromet la sécurité
des
soins aux patients, ce qui est inacceptable, selon le syndicat des
infirmières.
Le syndicat rappelle que les infirmières et
infirmiers immatriculés sont régis par la Loi sur les
infirmières et infirmiers, par le Code de déontologie
des infirmières et infirmiers (le « Code ») et
par l'Association des infirmières et infirmiers du Nouveau
Brunswick (« AIINB »), comme organisme de
réglementation. En tant
que professionnelles immatriculées, les infirmières
doivent être autorisées à déterminer
elles-mêmes leur aptitude à pratiquer leur profession. Le
Code prévoit ce qui suit :
« Les infirmières doivent maintenir leur
aptitude à exercer la profession. Si elles savent qu'elles n'ont
pas la capacité physique, mentale ou affective nécessaire
pour pratiquer de façon sécuritaire et compétente,
elles doivent cesser de fournir des soins après avoir
consulté leur employeur. [...] »
Étant donné la gravité de la
question, le syndicat a collaboré avec l'AIINB à la
création d'une trousse de sécurité qui contient
les Directives aux infirmières et infirmiers immatriculés
à qui l'on demande de travailler au delà d'un relais
prévu à l'horaire et une Lettre concernant la
sécurité au travail au-delà d'un relais
prévu à l'horaire.
La lettre se lit ainsi :
« La présente lettre confirme que le _____
(date), dans l'unité/l'établissement suivant :
________, vous, ______, ma surveillante (mon surveillant) avez
demandé que je, ________, demeure
en poste au-delà du relais prévu à mon horaire. Je
vous ai dit que je considérais professionnellement qu'il
n'était pas sécuritaire de travailler
au-delà du relais prévu à mon horaire pour des
questions de santé personnelles, y compris la fatigue, et je
vous ai demandé de faire tout votre possible pour trouver une
relève.
« La convention collective qui régit mon
emploi ne prévoit pas des heures supplémentaires
obligatoires. Sachez aussi que, selon les directives professionnelles
de l'Association des infirmières et infirmiers du
Nouveau-Brunswick, les situations suivantes ne sont pas
considérées comme un abandon : refuser de travailler
des heures ou des
relais supplémentaires au-delà de l'horaire
affiché et l'avoir indiqué à temps ou se retirer
des soins en raison de préoccupations reliées à
l'aptitude à exercer la profession (questions de santé
personnelles, y compris la fatigue) en donnant un avis approprié.
« Veuillez confirmer votre décision par
écrit.
« Autorisation de quitter
« J'atteste que j'ai lu et que je comprends ce qui
précède, et que vous m'avez avisée (avisé)
que vous considérez qu'il n'est pas sécuritaire de
travailler pendant les heures supplémentaires que je vous ai
demandé de faire. Je trouverai un remplaçant. Vous pouvez
partir à_______.
« Signature de la surveillante ou du surveillant
« ou
« Obligation de travailler
« J'atteste que j'ai lu et que je comprends ce qui
précède, et que vous m'avez avisée (avisé)
que vous considérez professionnellement qu'il n'est pas
sécuritaire de travailler pendant ces heures
supplémentaires. Malgré tout, je vous demande de
travailler de ______à _____.
« Signature de la surveillante ou du
surveillant »
La lettre vise à contrer les menaces et les
pressions exercées sur les infirmières qui font en sorte
qu'elles ne puissent quitter à la fin de leur quart de travail.
Le Syndicat des infirmières et infirmiers
autorisés de Terre-Neuve-et-Labrador (SIIATNL)
Le SIIATNL mène présentement une campagne
en opposition à l'insuffisance des niveaux des effectifs
infirmiers. Le syndicat souligne que les problèmes de manque
d'effectifs mènent à des situations où les
infirmières sont obligées de travailler parfois des
quarts de travail de 24 heures, ou cinq quarts de travail dans une
semaine qui
peuvent se prolonger jusqu'à 16 ou 20 heures de
travail et parfois jusqu'à 7 quarts de travail
consécutifs de 12 heures.. À cause de cela, il arrive que
des patients doivent être transportés par avion hors de la
province afin de recevoir les soins dont ils ont besoin. Le SIIATNL
exige le retrait de la règle implicite selon laquelle le
système de santé doit fonctionner sur la base de
l'épuisement des infirmières et de leur travail dans des
conditions non sécuritaires, ce qui les met en danger et met en
danger leurs patients. Le syndicat revendique l'embauche
immédiate de plus d'infirmières pour que le secteur
connaisse des niveaux d'effectifs adéquats.
Cet article est paru dans
Numéro 15 - 2 mai 2019
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La lutte pour des conditions de travail
en santé qui sont : Les infirmières intensifient leur lutte contre le temps supplémentaire obligatoire et sur d'autres questions brûlantes
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