Le ministre du Travail du Québec intervient
pour le compte d'un monopole mondial

Alcoa et le gouvernement rejettent la voie de la négociation avec les travailleurs en lockout d'ABI

Le ministre du Travail du Québec a présenté son hypothèse de règlement, qui est en fait la proposition d'Alcoa et du gouvernement, et il demande que les travailleurs l'acceptent comme la façon de mettre fin à l'impasse causée par le lockout injuste des travailleurs de l'aluminerie. Cette demande d'accepter ce qui est inacceptable depuis 16 mois démontre une fois de plus que le gouvernement refuse d'intervenir pour que le lockout cesse d'une façon que les travailleurs peuvent accepter dans la dignité.

Dès le début du lockout, les travailleurs ont demandé et ils demandent encore au gouvernement de faire pression sur les propriétaires pour qu'ils négocient avec les travailleurs une convention collective que ceux-ci jugent acceptable ou qu'ils acceptent à tout le moins l'arbitrage exécutoire. C'est le syndicat qui a proposé l'arbitrage comme une mesure de dernier recours pour dénouer l'impasse.

Pourquoi le gouvernement Legault et son ministre considèrent-ils si impensable et indigeste l'idée même que les travailleurs d'ABI aient le droit de négocier leurs conditions de travail ou à tout le moins de présenter leurs revendications et leurs préoccupations à un arbitre ? Depuis le début, aucune des offres du cartel n'a été le fruit de négociations avec la section locale 9700 des Métallos. Ses propositions pour régler et mettre fin au lockout, y compris cette proposition en fait commune d'Alcoa et du gouvernement, sont toutes une négation de la négociation. Rien dans ces propositions ne provient d'une prise de parole des travailleurs au sujet de leurs conditions, de leurs préoccupations et de leur juste réclamation à la richesse immense qu'ils produisent. Comment le gouvernement peut-il considérer une proposition déjà rejetée comme une solution à l'impasse ? Cette proposition constitue une négation du droit des travailleurs et de leurs représentants élus de négocier une convention collective. La proposition unilatérale du gouvernement et d'Alcoa est une entente de coulisses qui vise à faire taire la voix des travailleurs, cette voix qui s'est exprimée avec force lors de leur assemblée et de leur vote le 11 mars. En demandant un vote sur quelque chose auquel les travailleurs et leurs représentants n'ont jamais contribué, le ministre Boulet démontre qu'il ne respecte pas la voix des travailleurs et le droit de leurs représentants syndicaux de négocier une entente, que les travailleurs peuvent ensuite discuter et adopter ou non par un vote.

(Photo: Syndicat des Metallos)


Cet article est paru dans

Numéro 15 - 2 mai 2019

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Le ministre du Travail du Québec intervient : Alcoa et le gouvernement rejettent la voie de la négociation avec les travailleurs en lockout d'ABI


    

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