Le syndicat présente une contre-offre au cartel Alcoa/Rio Tinto


Marche de l'énergie à Trois-Rivières, le 26 mars 2019

Le cartel Alcoa/Rio Tinto maintient maintenant en lockout depuis plus de 14 mois les quelque 1030 travailleurs de son aluminerie de Bécancour, représentés par la section locale 9700 du Syndicat des Métallos. Le 21 mars, la section locale 9700 a présenté une contre-offre complète de convention collective au cartel Alcoa/Rio Tinto pour mettre fin au lockout. La contre-offre, de l'avis du syndicat, comprend des compromis significatifs tout en préservant des demandes essentielles du syndicat.

Les deux principaux compromis concernent le régime de retraite et les coupures de postes syndiqués par attrition. Le syndicat accepte la demande du cartel d'éliminer le régime de retraite à prestations déterminées qui serait remplacé par un régime à financement salarial comprenant des prestations déterminées. La différence essentielle entre les deux régimes, selon le syndicat, est que, alors que les prestations à la retraite des travailleurs demeurent déterminées dans le nouveau régime, la cotisation de l'employeur est fixe et les risques liés au financement du régime sont assumés par les travailleurs.

L'autre concession consiste en l'acceptation de coupures par attrition de 103 postes syndiqués, soit environ le dixième de la main-d'oeuvre syndiquée totale de l'entreprise. Selon le syndicat, en juillet 2018, c'est une coupure de l'ordre de 20 % des effectifs syndiqués que le cartel exigeait. Dans son communiqué au sujet de la contre-offre, le syndicat mentionne qu'il maintient sa demande du respect de l'ancienneté dans les affichages de postes et les mouvements de main-d'oeuvre à l'intérieur de l'usine.

Le syndicat a présenté cette contre-offre avec l'objectif d'amener l'employeur à la table de négociation pour mettre fin au lockout en signant une convention collective que les travailleurs jugeront acceptable dans les conditions actuelles. Les travailleurs se trouvent dans une situation très difficile parce que le cartel de propriétaires a refusé de négocier avec les travailleurs depuis le début du lockout et même bien avant. Il n'y a pas eu de négociations entre les deux parties depuis le début, juste un diktat à sens unique de la part de la direction d'ABI.

Le syndicat a rapporté que lors d'une séance de conciliation le 3 avril, ABI n'a même pas daigné répondre à la contre-offre du syndicat et a refusé de tenir des négociations avec le syndicat. Les travailleurs sont confrontés à la question de comment répondre à une telle arrogance. Il faut continuer à faire pression sur ceux qui sont en position de contrôle pour qu'ils abandonnent leur diktat anti-négociation, discutent et signent cette contre-offre à la table de négociation et mettent fin au lockout. La soumission complète aux demandes asservissantes des oligarques financiers n'est pas une option.


La Fédération interprofessionnelle de la Santé du Québec (FIQ) se joint aux travailleurs d'ABI en lockout sur leur ligne de piquetage pour exprimer leur solidarité, le 3 avril 2019.

Cela rend d'autant plus important que les travailleurs du Québec et d'ailleurs intensifient leur appui aux travailleurs en lockout d'ABI. Les travailleurs du Québec et du Canada et leurs alliés parmi les jeunes et les autres couches de la population doivent pendre position publiquement et demander que la direction d'ABI abandonne son diktat et négocie une convention collective qui est acceptable aux travailleurs de Bécancour. Il faut un effort concerté de tous pour lancer un clair message que le diktat anti-négociation du cartel, qui vise à écraser la défense organisée des travailleurs de la section locale 9700 pour détruire les conditions d'emploi et de travail, ne va pas passer !


Cet article est paru dans

Numéro 11 - 4 avril 2019

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