5 octobre 2017
Une autre escroquerie en
préparation chez Stelco?
Bedrock dépose un prospectus de
vente d'actions de Stelco
PDF
Une
autre
escroquerie en préparation chez Stelco?
• Bedrock dépose un prospectus de vente
d'actions de Stelco
La tentative de
Bombardier de pénétrer le marché américain
des avions de ligne
• Le monopole de l'aéronautique Boeing a
recours à l'État américain pour écraser son
concurrent Bombardier
Une autre escroquerie en
préparation chez Stelco?
Bedrock dépose un prospectus de vente
d'actions de Stelco
Depuis 2003, les acieries de Stelco, ses milliers
de métallos et
retraités, et les communautés environnantes de la
région d'Hamilton ont
été la cible à maintes reprises d'escroqueries
légalisées. Ces
combines frauduleuses pour payer les riches ont causé de grandes
pertes dans ce qui appartient de droit aux travailleurs et aux
retraités et des dommages à leurs
aciéries, leur économie et
leurs communautés. L'arme principale de ces attaques a
été le vol
légalisé perpétré aux termes de la Loi
sur les
arrangements avec les créanciers des compagnies
(LACC) sous l'autorité de la Cour supérieure de l'Ontario
et du
gouvernement fédéral avec la collusion active du
gouvernement de l'Ontario. Des voleurs légalisés ont
soutiré des
millions de dollars aux métallos, à leurs pensions et
à leurs avantages
sociaux, retirant une énorme valeur réelle et potentielle
des
communautés locales et de l'économie.
Les métallos et retraités de Stelco
dirigés par la section
locale 1005 du Syndicat des Métallos à Hamilton et
leurs alliés ont
mené un combat de tous les instants contre ce vol
légalisé incessant.
Les comploteurs sont maintenant de retour avec un autre plan pour
utiliser les aciéries de Stelco à Hamilton et à
Nanticoke pour faire un
gros
coup d'argent. En juin dernier, une bande d'investisseurs
américains
appelée Bedrock a pris le contrôle de Stelco qui sortait
de la
protection de la faillite aux termes de la LACC. À ce
moment-là, les
oligarques américains se sont vantés d'avoir des tonnes
d'argent
disponibles pour investir dans Stelco et rétablir sa
capacité. Il
semble que c'était pure
fanfaronnade pour duper les naïfs car ils viennent de
déposer un
document officiel, un Prospectus d'introduction en bourse pour vendre
des actions dans les aciéries dont ils viennent
juste de
s'emparer.
Le PAPE (le Premier appel public à
l'épargne) permet à Bedrock de
se positionner pour vendre des actions de Stelco à des
investisseurs
institutionnels puis sur le marché boursier. L'argent provenant
de la
vente partielle de l'entreprise va se retrouver entre les mains des
propriétaires de Bedrock qui pourront en faire ce qu'ils
veulent.
Le
montant
total qu'ils désirent obtenir serait entre 500
millions $ et 1
milliard $. Cela dépendra surtout de ce que les
investisseurs
institutionnels, souvent des initiés ou des amis des
émetteurs du PAPE,
sont prêts à payer et de l'augmentation du cours des
actions qui se
produira sur le marché libre. L'ensemble du processus met
en action une foule de parasites qui réclament de l'argent par
le
biais de leurs placements dans le PAPE sans eux-mêmes produire
quelque
valeur que ce soit, comme ce fut le cas de ceux qui ont
participé au
processus de la LACC.
Un résumé du prospectus de Bedrock qui a
été publié met en évidence
ce que les oligarques de New York estiment être les arguments de
vente
de la Stelco de l'après-LACC. Parmi ceux-ci il y a
l'élimination des «
coûts associés aux passifs provenant du
passé », les pensions à
prestations déterminées et les autres avantages sociaux
postérieurs à l'emploi (ASPE). Ces « passifs
éliminés » qui ont été
volés aux
retraités de Stelco sont estimés à 1,4
milliard $. Ces obligations ont
été retirées du bilan financier de Stelco, ce qui
permet aux
propriétaires de réclamer une plus grande partie de la
valeur nouvelle
que produisent les métallos.
Bedrock se vante également
d'éliminer la plus grande partie
du risque et de la responsabilité sociale associés
à la réparation de la pollution
produite par les opérations de Stelco à
Hamilton et à Lake
Erie Works dans le passé. Le prospectus mentionne qu'un accord
conclu avec le gouvernement de
l'Ontario et sanctionné par la Cour supérieure dans le
cadre du
processus de
la LACC « a considérablement réduit notre
exposition à des problèmes
environnementaux historiques imprévus » à
Hamilton et à Nanticoke. La
responsabilité sociale de l'assainissement environnemental des
terres
ayant appartenu à Stelco a été
transférée à une fiducie
foncière sous l'autorité du gouvernement de l'Ontario.
Les
Canadiens doivent examiner sérieusement comment on va priver ces
voleurs de grand chemin socialement irresponsables de leur
contrôle de
la terre, de l'économie et de la richesse sociale que les
travailleurs
produisent et comment on va donner une nouvelle direction et un nouvel
objectif
prosociaux à l'économie et au pays.
Le prospectus vise la « maximisation du
profit »
Le prospectus laisse clairement voir que l'objectif de
Bedrock est de
maximiser la réclamation des investisseurs à la valeur
nouvelle
produite par les métallos. La recherche du profit maximum sur le
dos
des travailleurs qui produisent la valeur revient sans cesse dans le
résumé du prospectus. Les termes utilisés à
répétition sont des
variations
sur les thèmes de « l'accent sur la maximisation des gains
des
actionnaires », « la maximisation de la
rentabilité » et les grands
avantages découlant d'être « largement exempts de
passifs légués par le
passé afin d'assurer qu'un flux de trésorerie maximale
soit généré
librement ».
On y lit : « En outre, grâce au
processus de la LACC, nous
avons considérablement réduit nos coûts financiers,
y compris les frais
d'intérêts et les coûts associés aux passifs
légués par le passé »,
soit les régimes à prestations déterminées,
les ASPE et les problèmes
environnementaux. Le prospectus se plaît même à
noter que
Stelco a été extrêmement rentable en 2017 sous
la LACC. Il omet bien
sûr de dire que cela provient en partie du fait que la Cour
supérieure
a rejeté les réclamations des retraités à
leurs avantages sociaux
postérieurs à l'emploi et a arrêté les
paiements dans les fonds de
pension et des taxes municipales.
Le prospectus note que Bedrock « a indirectement
acquis » toutes
les actions de l'entreprise (appartenant à US Steel) pour une
« somme
de 70 millions $ en argent comptant », tout en
déclarant que la valeur
nette des deux usines dépasse les centaines de millions de
dollars. On lit ensuite : « Grâce au
processus de la LACC, nous avons pu effacer environ 3,0
milliards $ de
dettes garanties et non garanties [le
paiement
de 10
cents du
dollar
aux fournisseurs et entrepreneurs locaux pour les comptes
impayés - note de FO] ainsi qu'environ 1,4
milliard $ en
obligations envers les
pensions et
les ASPE. » On peut imaginer à
quel point ces voleurs de grands chemins sont excités à
l'idée de
pouvoir voler légalement une plus grande partie encore de ce qui
revient de droit à la classe ouvrière canadienne.
Pour se protéger face au ralentissement
inévitable dans le secteur
de l'acier, le prospectus a inséré en petits
caractères un avertissement quant à « la nature
cyclique de l'industrie
sidérurgique » et à une éventuelle
troisième aventure dans le Far West de la
LACC. Pour apaiser
les craintes des investisseurs potentiels, le Bedrock leur
rappelle : « Contrairement à beaucoup de nos pairs
intégrés, nous ne
sommes pas gênés par des passifs importants et non
couverts associés
aux régimes de retraite et aux ASPE. En plus, nous avons
environ 1,1
milliard $ de reports en pertes autres qu'en perte de capital, de
même
que d'autres répartitions des charges fiscales
avant impôt, ce qui va nous permettre de réduire nos
paiements d'impôts
en argent comptant et d'augmenter la génération libre de
flux de
trésorerie. »
Vous pouvez les imaginer dans leurs luxueux bureaux de
New York en train de chanter en choeur le Gold Diggers 'Song,
« Nous avons l'argent ! Nous avons
l'argent ! »
La direction actuelle de l'économie n'est pas
viable sur le plan
économique ou social. Cette direction est injuste parce qu'elle
prive
les travailleurs de ce qui leur appartient de droit, de leurs
réclamations à la valeur qu'ils produisent pour garantir
leur bien-être
et leur sécurité jusqu'à leur décès.
La direction actuelle est
antisociale en ce qu'elle
n'assume pas sa responsabilité sociale d'humaniser
l'environnement
social et naturel. La direction actuelle ne résout aucun
problème de
l'économie canadienne, mais l'enfonce encore plus dans
l'abîme de la
Forteresse Amérique du Nord des oligarques dominants, où
l'anarchie et
la violence sont la règle. Le prospectus l'admet lui-même
lorsqu'il
parle du problème des prix de l'acier qui, comme le dit un
économiste,
« fluctuent comme un battement de coeur ».
L'industrie sidérurgique devrait être
l'épine dorsale d'une
économie canadienne diversifiée, indépendante qui
subvient à ses besoins où
la production
intérieure d'acier et d'autres produits de base d'une
économie moderne
est conforme à la demande intérieure et où les
prix sont fixés et
stabilisés en fonction des prix réels de production,
où l'objectif
n'est pas de «
maximiser les profits de quelques-uns » mais de garantir le
bien-être
de tous et la reproduction élargie de l'économie et
d'harmoniser
l'environnement social et naturel.
Les métallos et d'autres travailleurs sont en
train de discuter de
comment en arriver à créer cette nouvelle direction.
Comment les
travailleurs peuvent-ils mobiliser et organiser leurs pairs sur une
base de masse de manière idéologique et politique pour
priver les
oligarques dominants de leur pouvoir de priver l'économie et le
pays
d'une
nouvelle direction prosociale ? Joignez-vous à la
discussion et à la
mobilisation !
La tentative de Bombardier de
pénétrer le marché américain des avions de
ligne
Le monopole de l'aéronautique Boeing a recours
à l'État américain pour écraser
son concurrent Bombardier
Le département du Commerce des États-Unis
a lancé une attaque
contre Bombardier, un monopole mondial du transport dont le
siège
social est à Montréal. Bombardier essaie de
pénétrer le marché
américain du transport aérien avec son avion de ligne
intermédiaire de
la Série C. L'avion a connu des ventes modestes en Europe et
avait
récemment reçu une commande de 125 appareils de
Delta Airlines, qui est
basé aux États-Unis, lesquels devaient être
livrés
d'ici le printemps
prochain.
Boeing a considéré la commande de Delta
comme une menace au
monopole dans les avions de ligne qu'il partage avec son rival
européen
Airbus. En plus de la concurrence indésirable que cela
représente dans
une niche du marché qu'il entend occuper, Boeing
considère que le bas
prix des avions de la Série C exerce une pression à la
baisse
sur le prix des avions de ligne en général. Les tarifs et
les droits
compensatoires ont pour effet d'élever les prix de marché
des biens
affectés. C'est ce qui s'est produit avec l'imposition
récurrente de
droits compensatoires sur les exportations canadiennes de bois d'oeuvre
aux États-Unis.
Boeing a demandé au département du
Commerce d'imposer un tarif
de 80 % aux avions de Bombardier vendus aux États-Unis
en compensation
pour leur prix qui est bas selon lui. Boeing a dit que si ces avions
se vendent en dessous de leur prix de marché, c'est parce que
les
gouvernements du Canada et du Québec ont injecté
des fonds publics dans le monopole privé Bombardier en
général et dans
la production de la Série C en particulier. [1]
Boeing refuse d'admettre que tous les monopoles au sein du
système
impérialiste d'États reçoivent du financement
d'État à des degrés
divers. Le monopole privé Boeing reçoit
continuellement des fonds de l'État pour mener à bien son
édification
d'empire. [2]
Boeing est un des plus grands monopoles de la production dans le monde.
En 2016, il a déclaré un revenu net
de 94, 571 milliards $ de la vente
de 748 avions commerciaux, 180 avions
militaires et 5 satellites en plus de ses services et de la
location et
de la fourniture de pièces. Boeing dit
employer 147 683 travailleurs
surtout aux États-Unis et 1 600 au Canada qui
fabriquent des pièces à
Winnipeg, 2 000 travailleurs au Royaume-Uni qui font de
l'entretien et
des réparations
et 3 500 en Australie.
Bombardier Inc. a déclaré un revenu net
de 16,34 milliards
en 2016 ; il emploie 66 000 travailleurs dans le
monde dans l'ensemble
de ses divisions. Sa division aéronautique
emploie 25 000 travailleurs
dont 17 000 à Montréal et 4 000
à Belfast en Irlande du Nord. La
division aéronautique a amassé un revenu brut
de 11,2 milliards $
en 2015. La division du transport (par rail) a
déclaré un revenu brut
de 9,6 milliards $ en 2014. En janvier 2011, sa
division ferroviaire
comprenait 34 900 travailleurs, dont 25 400 en
Europe et 60
installations manufacturières dans le monde.
Le département du Commerce des États-Unis
a soutenu la plainte de
Boeing et imposé des droits compensatoires de 219,6 %
aux avions de
ligne de Bombardier vendus aux États-Unis plutôt que les
droits de 80 %
qui avaient été demandés. Cette multiplication par
trois du prix des
avions de la Série C ferme carrément
le marché américain à Bombardier. Comme cela se
produit souvent dans de
tels litiges commerciaux, les données spécifiques sur le
prix de
production en rapport au prix de marché et le rôle qu'ont
joué les
manoeuvres pour payer les riches n'ont pas été rendus
publics sinon
sous forme d'allusions. On a parlé par exemple du prix de
marché «
inéquitable » et « ridiculement
bas » que Delta a payé pour ses avions.
La ministre canadienne des Affaires
étrangères, Chrystia Freeland,
a dit dans un communiqué qu' « il est évident que
la décision vise à
éliminer les aéronefs de la série C de Bombardier
du marché
américain ». Le premier ministre Trudeau a
menacé d'annuler par mesure
de représailles l'achat des avions de chasse de Boeing qui doit
encore être finalisé. Le premier ministre Philippe
Couillard y est allé
d'un langage militariste pour décrire la situation. «
Boeing a
peut-être gagné une bataille, mais croyez-moi, la guerre
est loin
d'être finie », a-t-il dit. Il a accusé le
gouvernement américain et
Boeing d'essayer « d'éliminer un concurrent qui fait un
meilleur
produit ».
Couillard a dit que la question n'a rien à voir avec les
subsides
d'État à Bombardier, ajoutant que Boeing est une
entreprise qui a
elle-même « été nourrie par des
décennies de soutien gouvernemental »
aux États-Unis.
Les mains liées par
le système impérialiste
d'États dominé par les États-Unis
Les économies canadienne et
québécoise sont mises sans
dessus-dessous dans le cadre du système impérialiste
d'États dirigé par
les États-Unis. Les conditions d'exercice du commerce
contrôlé par les
monopoles qui sont élaborées par l'ALÉNA,
l'AÉCG et l'Organisation
mondiale du commerce visent à répondre aux besoins des
monopoles et à appuyer leur pénétration sans
restrictions des
États-nations. Cependant, lorsqu'un monopole ou un groupe
puissant de
monopoles aux États-Unis ou dans l'Union européenne
considèrent qu'ils
doivent agir dans leur propre intérêt, ils ignorent les
conditions qui
régissent le commerce contrôlé par les monopoles et
ont recours
directement à la machine d'État pour obtenir ce qu'ils
veulent. C'est
ce que Boeing a fait et toute plainte qui sera déposée
devant l'ALÉNA
ou l'OMC va prendre des années avant d'être résolue
et les monopoles
auront eu le temps d'obtenir ce qu'ils voulaient.
Boeing cherche à mettre fin à la
pénétration du marché
américain des avions de ligne par Bombardier et à garder
élevés les
prix de marché des avions afin de continuer de toucher des
profits
d'argent record. Pour atteindre cet objectif, Boeing passe
par-dessus
les conventions existantes et défend son édification
d'empire en ayant
recours à la
machine d'État américaine.
Bombardier et l'État canadien sont pratiquement
impuissants face à
l'attaque des États-Unis et de Boeing parce qu'ils ont les mains
liées
par le système impérialiste d'États et qu'ils
s'appuient sur le
commerce mondial et les marchés mondiaux pour soutenir leur
production.
Les États-Unis représentent un tiers du marché
mondial des avions de
ligne et au moins la moitié de ce marché est
constituée de pièces, du
service aux pièces et de fournisseurs qui font l'objet de
contrats
d'entretien et de réparation. Bombardier perd non seulement la
vente
des avions de ligne mais aussi les services d'entretien et de
réparation qui l'accompagnent.
La perturbation du commerce mondial par ce genre
d'attaques ou par
les crises économiques récurrentes a un impact
sérieux sur la sécurité
et le moyen de subsistance des travailleurs canadiens et sur leur
bien-être. Si le Canada possédait une économie
domestique vibrante,
diversifiée et subvenant à ses besoins, une
économie qui produit des
matières premières et d'autres moyens de production de
même que des
biens de consommation et des services, en plus d'un vaste
éventail de
services publics et de programmes sociaux, le commerce international
basé sur l'avantage mutuel d'État à État
serait un facteur de plus qui
contribuerait à l'économie. L'économie serait
prémunie contre une
perturbation provenant d'une attaque comme celle de Boeing et des
États-Unis contre Bombardier, contre les tarifs imposés
au bois
d'oeuvre et contre les crises économiques au sein du
système
impérialiste mondial d'États.
Compte tenu de la vaste superficie du Canada et du
Québec, de leur
main-d'oeuvre experte et éduquée, des ressources
matérielles abondantes
et des possibilités agricoles, l'économie canadienne n'a
pas à dépendre
du commerce extérieur. Les cinq grandes régions sont
elles-mêmes plus
que capables de développer une économie
diversifiée et
vibrante ayant des inter-relations économiques internes, le tout
bénéficiant au développement et à la
stabilité des Maritimes, du
Québec, de l'Ontario, des Prairies et de la
Colombie-Britannique, avec
en plus l'appui des régions nordiques.
La direction économique actuelle de
l'économie qui est maintenue captive au sein du système
impérialiste d'États
dominé par les
États-Unis est remplie d'instabilité et de dangers. Les
inquiétudes des
travailleurs de Bombardier sont bien fondées et doivent
être traitées de façon urgente. Cependant, elles ne
peuvent l'être par des appels à rendre
l'économie
encore plus captive de sa direction actuelle. Les installations
manufacturières de Bombardier au Canada pourraient être
ré-outillées
immédiatement et la main-d'oeuvre experte mise à profit
pour fournir
des moyens de production et des biens de consommation qui à
l'heure
actuelle sont fabriqués hors du pays. Cela comprend la plus
grande partie de la
machinerie lourde utilisée dans la construction, l'extraction de
matières premières, l'agriculture et même les
équipements militaires
défensifs comme les tanks, l'ensemble du matériel
roulant, les avions de
chasse
et les navires pour la défense, l'usage domestique et le
commerce. De
nombreux Canadiens regrettent toujours et dénoncent encore le
gouvernement
d'avoir annulé les Avro Arrow CF-105 en 1959 sous la
pression des
impérialistes américains.
Toutes les compagnies qui vendent présentement
leurs produits
industriels au Canada, surtout de la machinerie lourde industrielle,
sans les fabriquer ici devraient être averties que cette
situation va
cesser dès que Bombardier et les autres installations
industrielles
vont produire des marchandises similaires en utilisant de l'acier et
d'autres
matériaux canadiens. On pourrait établir un
échéancier comprenant un
plan d'action précis qui repose sur la production de la plus
haute
qualité possible en temps requis, principalement par des
entreprises
d'État et au moyen du financement d'État.
Les impérialistes américains ont le droit
de décider s'ils veulent
importer les avions de ligne de la série C ou non et à un
prix de
marché qui leur convient. Les Canadiens cependant ont eux aussi
le
droit de décider quelles marchandises entrent du Canada et en
sortent
et à quel prix. Ce droit est une affirmation de
souveraineté. Il
revient au
peuple du pays souverain de décider si cette affirmation de
souveraineté sert le bien commun et l'intérêt
général de la société.
Les gens ne veulent pas de conflit ou de guerre sur des
questions
commerciales ni de voyous ou de brigands comme partenaires commerciaux.
Ce n'est pas là la façon moderne
de s'engager
dans le commerce international et la violence n'est pas non plus la
façon de résoudre les problèmes intérieurs
ou internationaux.
Il est possible d'établir une nouvelle direction
de l'économie qui
s'appuie sur ses propres forces afin de garantir la
sécurité et la
stabilité et de satisfaire aux besoins du peuple et à
l'intérêt général
de la société. Cette économie va reconnaître
et soutenir les droits de
tous. L'aspect crucial qui fait défaut pour que ceci se
réalise c'est
la volonté et
le leadership politique de la classe ouvrière organisée
et mobilisée.
Non à l'édification d'empire où
règne la loi du plus fort en dehors et en contravention de la
primauté moderne du droit !
Oui à l'édification nationale sur une
base nouvelle où c'est le
peuple qui décide et exerce son droit de contrôler les
affaires de
l'État à l'intérieur d'une constitution et d'un
État de droit modernes
qui garantissent leur bien-être et leurs droits !
Notes
1. Des manoeuvres pour payer
Bombardier dont les médias ont abondamment parlé :
Bombardier a reçu une aide
fédérale 48 fois depuis 1966 et le gouvernement
du Québec lui a consenti des largesses semblables.
D'autres paiements spécifiques à la
série C comprennent:
- une
injection de capital-actions d'Investissement Québec (1
milliard $)
- une injection de capital-actions de la Caisse de
dépôt et placement du Québec (1,5
milliard $)
- une aide au lancement de la Série C par le
gouvernement fédéral canadien (259,9
millions $)
- une aide au lancement par le gouvernement du
Québec (86,9 millions $)
- une aide au lancement par le gouvernement du
Royaume-Uni (145,9 millions $)
- Exportation et développement Canada et
Financement exportation Québec (1 milliard $)
- Partenariat technologique Canada (103,7
millions $)
- Programme de démonstration de technologies
(40,1 millions $)
- fourniture par le gouvernement de facilités de
production et de terrains à Mirabel en échange d'une
faible rémunération
- incitatifs fiscaux et autre forme d'appui de la part de
la ville de
Mirabel
- appui d'Innovation, Sciences et Développement
économique Canada au développement et à la
recherche aéronautiques (14,9 millions $)
- ligne de crédit de la Caisse de
dépôt et de placement (500 millions $)
- Emploi-Québec (3 millions $)
2. Les médias américains ont noté
l'ironie
qu'il y a de voir Boeing poursuivre quelqu'un pour des subsides
gouvernementaux. Boeing est le premier récipiendaire de fonds
d'État
des gouvernements de tous les niveaux. On parle souvent de la Banque
fédérale d'exportations-importations des
États-Unis comme de
la « banque de Boeing ». Le site web Subsidy Tracker a
nommé Boeing le
récipiendaire numéro un des stratagèmes pour payer
les riches de l'État
américain. Il rapporte que Boeing a reçu 14,4
milliards $ en manoeuvres
pour payer les riches depuis les années 1990.
NUMÉROS
PRÉCÉDENTS | ACCUEIL
Site web: www.pccml.ca
Email: forumouvrier@cpcml.ca
|