25 mai 2017
Oui à l'industrie
manufacturière! Non à la destruction nationale!
Tous en appui aux travailleurs et
retraités de Stelco confrontés à
une situation difficile!
Oui à l'industrie
manufacturière! Non à la destruction nationale!
• Tous en appui aux travailleurs et
retraités de Stelco confrontés à
une situation difficile!
• US Steel reconnu coupable du
décès d'un métallo de Gary Works
28e Assemblée
générale du Congrès du travail du Canada
• Le besoin urgent d'organiser les institutions
de la classe ouvrière à partir de sa vision des choses et
de son objectif
• La consolidation des limites qui sont
imposées au mouvement
ouvrier - K.C. Adams
• Certains faits saillants de
l'Assemblée générale
Oui à l'industrie
manufacturière! Non à la destruction nationale!
Tous en appui aux travailleurs et retraités de
Stelco confrontés à une situation difficile!
Le temps est venu de donner une
nouvelle direction à l'économie.
Les oligarques dominants qui possèdent et
contrôlent la grande
majorité de la richesse sociale au sein de la Forteresse
Amérique du
Nord, de même que les gouvernements provinciaux et
fédéraux de
l'Ontario, et la Cour supérieure de l'Ontario ont
conspiré pour
attaquer les droits des métallos actifs et retraités, des
employés
salariés de
Stelco et le secteur de l'acier et l'économie canadienne.
Les installations de
production de Stelco à Hamilton et à
Nanticoke, en Ontario, vont changer de propriété et de
contrôle d'un
groupe d'oligarques à un autre sous le contrôle
étatique de la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des compagnies (LACC). L'échange de
propriété et de contrôle
est censé être nécessaire parce que
la direction
actuelle de l'économie où les intérêts
privés possèdent et contrôlent
la propriété de la production socialisée ne peut
pas résoudre ses
problèmes autrement qu'en privant les véritables
producteurs, les
métallos et les employés salariés, de ce qui leur
appartient de droit
et en rejetant toute responsabilité sociale de la part de ceux
qui sont en position de contrôle, que
ce soit envers
l'environnement, les services publics, les communautés
environnantes ou
l'économie.
Le changement de propriété et de
contrôle dans les rangs des oligarques dominants ne fait rien
pour résoudre les problèmes de Stelco ou du secteur de
l'acier, qui nécessitent un renouveau face à l'anarchie
concurrentielle qui existe dans la production, les prix et les ventes.
Les problèmes insurmontables actuels qu'exprime la
propriété concurrentielle privée et le
contrôle privé de forces productives interreliées
entièrement socialisées qui nécessitent une
coopération et une planification scientifique globale pour
s'extirper des crises récurrentes.
Les travailleurs de l'acier d'Hamilton de la section
locale 1005 du Syndicat des Métallos ont depuis longtemps
souligné que la direction actuelle d'anarchie concurrentielle
dans la production, les prix et les ventes et le manque de
planification scientifique pour l'édification nationale doivent
être abordés selon une nouvelle direction. Malgré
les crises récurrentes de faillite et de destruction des forces
productives, les oligarques dominants ont constamment refusé de
discuter ou d'imaginer une nouvelle direction parce qu'ils pensent y
perdre leurs privilèges, leur richesse sociale, leur pouvoir et
leur contrôle. Au lieu de cela, ils utilisent le pouvoir de leur
richesse sociale accumulée et le contrôle de l'État
et de ses gouvernements, les médias et les universités
pour priver la classe ouvrière d'une voix, du contrôle ou
même de quelque moyen que ce soit de discuter largement entre les
gens et préparer l'opinion publique pour une nouvelle direction
de l'économie et plus précisément dans le secteur
de l'acier.
Par le biais de la LACC, les
oligarques dominants et leur État conspirent
pour transférer vers eux la richesse sociale qui appartient de
droit à
la classe ouvrière, aux employés salariés de
Stelco et aux communautés
de l'acier. Ce transfert de richesse sociale doit se produire en
dépit
de et en contradiction avec les conventions collectives, les contrats
légaux existants et les codes du travail et les lois sur les
régimes de
retraite des gouvernements provinciaux. En utilisant le pouvoir
arbitraire et incontrôlé de l'État, ils forcent une
sortie de la LACC
qui supprime des bilans financiers de Stelco les retraites et autres
avantages sociaux pour les retraités, ce qui va nier dans les
faits aux
retraités le droit
de réclamer une partie de la nouvelle valeur que produisent les
métallos de Stelco. Une fois que l'entreprise est sortie de la
LACC et
sans le pouvoir de faire une réclamation à la valeur
continue que
produisent les travailleurs de Stelco, les prestations de retraite et
les autres avantages sociaux des retraités seront
sérieusement
sous-financés en ce qui
a trait au respect des paiements qui ont été promis et
ont fait l'objet
d'ententes légales. En outre, les oligarques ont retiré
à tous les
nouveaux travailleurs les pensions à prestations définies
et autres
avantages postérieurs à l'emploi, et veulent
éliminer leurs ajustements
au coût de la vie.
La sortie du contrôle de l'État en vertu
de la LACC prévoit aussi
l'approbation d'une forme de discrimination qui semblerait
répugnante à
la plupart des Canadiens. Les retraités de l'usine de Lake Erie
Works
de Stelco recevront 100 % de leurs avantages
postérieurs à l'emploi
durant 20 ans, tandis que leurs collègues
retraités de Hamilton Works de Stelco recevront 52 %
de
leurs avantages
postérieurs à l'emploi contractuels légalement
promis et cela
pendant seulement 5
ans.
Depuis plus de 50 ans, les métallos et les
employés salariés ont
obtenu par contrat des pensions et d'autres avantages sociaux à
la
retraite qui faisaient partie de leurs conditions d'employés
chez
Stelco.
Beaucoup, sinon la plupart
des travailleurs, sont restés à Stelco
durant des décennies en raison de l'attente légitime que
leurs pensions
et autres avantages sociaux seraient garantis par la loi. Les
gouvernements provinciaux successifs des trois partis politiques
cartellisés ont longtemps dit aux travailleurs que leurs
pensions et
autres avantages
sociaux étaient garantis par la loi, et d'ailleurs ils ont dit,
que
Stelco et plus tard US Steel étaient trop gros pour s'effondrer.
Cela a
été exposé comme un mensonge et une supercherie
faite pour servir les
intérêts privés étroits des oligarques
dominants. Avec la sortie de la
LACC, le transfert de richesse sociale aux oligarques ne s'arrête
pas
avec
l'attaque contre les travailleurs et salariés. Les oligarques
qui
saisissent la propriété et le contrôle de Stelco
conspirent pour priver
les communautés et la société d'une
réclamation à la richesse sociale
nouvellement produite pour financer l'assainissement de
l'environnement, les services publics et les programmes sociaux dont
toute société moderne a
besoin.
La production industrielle de masse de l'acier se fait
maintenant
depuis plus de 100 ans sur ce qui représente maintenant 325
hectares
de
terrains de Stelco, le long de la rive du lac Ontario à
Hamilton. De toute
évidence,
ces terrains ont besoin d'un important assainissement de
l'environnement. La sortie de la LACC propose qu'un tiers des 325
hectares du site d'Hamilton soit loué aux nouveaux oligarques
contrôlant Stelco, tandis que le reste des terrains fortement
pollués
sera placé dans une fiducie foncière provinciale. La
fiducie foncière
doit être responsable de l'assainissement de l'environnement des
terrains mais n'aura pas accès à la nouvelle valeur
produite par les
métallos de Stelco.
Les oligarques qui saisissent le contrôle ne seront pas non plus
responsables des dégâts environnementaux existants sur le
tiers des
terrains de Stelco qu'ils louent pour la poursuite de la production. Le
plan de sortie de Stelco de la LACC indique que les oligarques qui
saisissent le contrôle ne seront responsables que de toute
nouvelle
pollution ou
dommage causés aux terrains après avoir
émergé de la LACC. La façon
dont cette comédie va se jouer est laissée à
l'imagination de tous et
chacun.
Le fait de scinder l'assainissement de l'environnement,
les
services publics et les programmes sociaux de la valeur produite
présentement par les travailleurs, est tout simplement un moyen
pour
les oligarques dominants de gonfler leur réclamation pour des
profits
privés. De cette façon, les oligarques s'opposent
à l'humanisation de
l'environnement social et naturel, qui est la tendance historique de
l'ère moderne.
La sortie de Stelco de la LACC est basée sur la
logique des gangsters au mépris de toute règle de droit
qui sied à une société moderne. La classe
ouvrière refuse de travailler dans une atmosphère sans
loi où les oligarques dominants peuvent simplement refuser
d'honorer les arrangements contractuels. On ne peut s'attendre à
ce que les travailleurs travaillent dans un régime de conditions
d'emploi alors que les oligarques et leur État agissent comme
des gangsters au détriment d'un gouvernement des lois.
Dans le seul but d'enrichir
quelques-uns et de servir leur richesse
sociale privée, leurs privilèges et leur
édification d'empire, les
oligarques dominants et leur État refusent de respecter les
accords
qu'ils ont conclus dans le passé au sein d'un État de
droit. Ils
refusent d'assumer leurs responsabilités sociales d'humaniser
l'environnement social et
naturel. Ils refusent de s'attaquer sérieusement à
l'anarchie et aux
crises engendrées par la direction actuelle de l'économie
et de laisser
la place à la classe ouvrière pour qu'elle discute
librement et mette
en oeuvre une nouvelle direction pour le secteur de l'acier. Cette
direction nouvelle n'attaquera pas les producteurs actuels actifs et
à la retraite, mais trouvera plutôt et mettra en
oeuvre une nouvelle direction qui va résoudre les
problèmes et est au service d'un objectif moderne
d'édification nationale servant le bien-être des gens et
garantissant leurs droits et les intérêts
généraux de la société.
Les travailleurs et les retraités d'Hamilton et
leurs alliés
dirigés par la section locale 1005 du Syndicat des
Métallos ont rejeté
le plan de sortie de la LACC en disant un Non ! qui veut dire
Non ! Les
oligarques et leur machine d'État de même que les
médias sont
déterminés à l'imposer d'une manière ou
d'une autre au
mépris des droits de tous et en contradiction avec la tendance
historique vers le nouveau et un gouvernement des lois qui
reconnaît et
défend les droits de tous.
Les Canadiens ne peuvent qu'être outragés
de cette situation
difficile que confrontent les travailleurs et les retraités de
Stelco,
et se tenir côte à côte avec eux pour exiger le
respect de leurs droits
et que justice soit faite.
Tous en appui aux travailleurs, aux retraités,
aux communautés de
l'acier et à l'économie canadienne dans la lutte pour la
justice et à
la défense des droits de tous !
Le gangstérisme
des oligarques ne doit pas
passer !
Non au plan de sortie injuste de la LACC !
Non c'est
Non !
US Steel reconnu coupable du décès
d'un métallo de Gary Works
Manifestation des métallos à Gary en Indiana le 26
août 2016 contre les violations de
convention collective et les conditions de travail non
sécuritaires suite à la mort par
électrocution d'un travailleur de l'usine en juin
Le département du Travail de l'Indiana a reconnu
US Steel coupable
de deux graves infractions aux règlements de
sécurité à Gary Works où
un métallo de 30 ans, Jonathan Arrizola, a trouvé la
mort en septembre.
Selon l'accusation, US Steel n'a pas offert une formation
adéquate à
Jonathan et à d'autres métallos et n'a offert aucune
protection aux travailleurs qui étaient exposés à
de l'équipement
électrique sous tension. L'agence d'État a conclu que ces
infractions
ont mené à la mort du métallo Jonathan, mais la
peine maximale prescrite
par la loi n'est que de 7 000 $ par accusation.
Aucun membre de la direction n'a
été tenu responsable du
décès de Jonathan ni pour le décès par
électrocution d'un métallo de
Gary Works, Charles Kremke, qui a eu lieu dans des circonstances
semblables à peine trois mois plus tôt en juin. Le
syndicat local et
d'autres croient que ces décès sont la conséquence
directe de la
campagne criminelle de US Steel — la « Carnegie Way »
- qui vise à
réduire les investissements dans la main-d'oeuvre, dans
l'entretien et
dans le renouvellement global des forces productives. Ces
compressions ont été grandement critiquées en tant
que méthode utilisée par les cadres
supérieurs pour le motif intéressé
d'accroître les revenus de US Steel en paralysant la
capacité productive de la compagnie alors que la demande pour
l'acier est à nouveau à la hausse.
Les métallos disent que la Carnegie Way a
mené aux compressions dans le personnel de la maintenance de
Gary Works, lesquelles ont joué un rôle important dans les
deux décès au travail. Avant l'électrocution de
Charles Kremke en juin, les représentants syndicaux avaient
soulevé des préoccupations alors que les travailleurs de
l'entretien étaient forcés de participer à des
équipes de travail mobiles qui à leur tour devaient se
dépêcher de faire des réparations dans des
départements peu connus de l'immense installation. Gary Works
couvre une superficie de 11,5 km et ses usines de production
longent le lac Michigan où s'entrecroisent une multitude de
routes et de chemins de fer. Les métallos ont
déposé des griefs et protesté contre l'envoi en
sous-traitance du travail de maintenance, contre la mise à pied
de travailleurs d'entretien de l'usine, l'élimination de
programmes de formation, le manque de maintenance adéquate et
routinière et le temps supplémentaire imposé aux
autres travailleurs.
L'Administration de la
santé et de la sécurité au travail de
l'Indiana a mené une enquête sur la mort de Jonathan et a
conclu que
les travailleurs en maintenance réalisaient des
réparations à la
grue 501 dans la cour à brames alors que les trois rails
conducteurs
étaient sous tension, ce qui mettait les travailleurs à
risque
d'électrocution. «
Les personnes qualifiées devront minimalement être
formées et apprendre
les compétences et les techniques nécessaires afin de
pouvoir
différencier des sections sous tension d'autres composantes de
l'équipement électrique », lit-on dans le
rapport. « Des écrans
protecteurs, des barrières protectrices et des matériaux
isolants n'ont
pas été mis à
la disposition de chaque employé pour le protéger de
décharges
électriques, de brûlures et d'autres blessures
liées au dangers
d'équipement sous tension alors que cet employé
travaillait près de
tels équipements. »
En octobre dernier un métallo de Gary Works a
dit aux médias locaux
que les équipes de maintenance sont tellement réduites
qu'elles ne
peuvent accomplir la maintenance préventive. Les travailleurs de
la
maintenance ne bénéficient que d'une formation minimale
après avoir été
transférés pour ensuite être forcés
d'accomplir certaines des
tâches les plus dangereuses où ils doivent lever de
l'équipement lourd
et s'exposer à des températures extrêmes. Les
travailleurs sont
transférés dans l'usine et forcés d'entreprendre
des tâches qui ne leur
sont pas familières et sans programme de formation
adéquat suite à
l'élimination de ces programmes par la compagnie. Les
travailleurs en
maintenance qui restent sont forcés de travailler des quarts de
travail
doubles selon des horaires irréguliers qui peuvent changer avec
un
préavis de trois jours seulement, ce qui crée des
conditions de travail
malsaines et dangereuses. Les compressions mettent les travailleurs
à
risque en reportant les travaux de maintenance préventive tandis
que
les
travaux de réparation en attente s'accumulent. Le
décès de Jonathan est
le résultat tragique des attaques contre les droits des
travailleurs et
de la détérioration des conditions de travail dans l'une
des plus
grandes usines sidérurgiques de l'Amérique du Nord.
Jonathan était membre
de la section locale 1006 du Syndicat des
Métallos et travaillait au sein d'une équipe de
maintenance de quatre
soudeurs dans l'usine de laminage à chaud de Gary. Il laisse
dans le
deuil sa conjointe et deux jeunes enfants. Sa veuve Whitney a dit aux
médias locaux que Jonathan avait vivement dénoncé
la
détérioration des conditions de travail à l'usine
où, suite aux mises à
pied, les travailleurs en maintenance qui restaient travaillaient des
semaines de 70 et de 90 heures dans des départements
qu'ils
connaissaient peu. Whitney a dit que son conjoint et les autres
travailleurs étaient grandement préoccupés par la
sécurité à l'usine et
les
dangers qu'ils y confrontaient. « C'est quelque chose qui
n'aurait pas
dû arriver à qui que ce soit », a-t-elle dit
aux médias locaux. « De
grâce, faites que d'autres n'aient pas à subir cela. Je ne
peux vous
dire le vide que je ressens dans mon coeur. »
Forum ouvrier exprime ses plus profondes
condoléances aux
familles, aux amis et aux collègues de travail de Jonathan et de
Charles. Le massacre continuel des travailleurs aux États-Unis
et au
Canada est une sérieuse mise en accusation d'un système
économique qui
ne peut résoudre ses problèmes et qui s'en prend
plutôt aux droits
des travailleurs en les attaquant en tant que « coût de
production »,
en exigeant d'eux des concessions et en coupant les coins ronds dans
les domaines les plus essentiels et dans leurs conditions de travail.
Il est temps de donner une nouvelle direction
à l'économie qui
place le facteur humain/conscience sociale au centre de toutes les
considérations.
Tous et toutes aux activités à Toronto et
ailleurs pour la Journée des travailleurs accidentés
le 1er juin !
Tous
à la Journée des travailleurs accidentés de
l'Ontario le 1er juin!
ÉVÉNEMENTS
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28e assemblée
générale du Congrès du travail du Canada
Le besoin urgent d'organiser les institutions
de la classe ouvrière à partir de sa vision
des choses et de son objectif
Le Congrès du travail du Canada a tenu
sa 28e assemblée générale
du 8 au 12 mai à Toronto. Plus de 3000
délégués provenant des syndicats
affiliés, des Conseils du travail et des
Fédérations des travailleurs y
ont participé. Des invités internationaux et des
observateurs étaient
aussi présents à l'assemblée.
L'assemblée générale s'est tenue
sous le thème « Ensemble pour un avenir juste »
et ses sous-thèmes d'équité, de justice,
d'emplois verts et de syndicalisation pour renforcer les syndicats.
L'assemblée générale a présenté
quatre documents de politique : Le travail pour un avenir juste,
L'équité pour un avenir juste, Des emplois verts pour un
avenir juste et L'organisation pour un avenir juste. Des panels
d'experts traitant de sujets particuliers faisant l'objet de
résolutions ont accompagné la discussion des documents de
politique.
Le thème « Ensemble pour un avenir
juste » se réfère à la campagne
« Ensemble pour un monde plus juste » que le CTC
mène depuis plusieurs
années. Cette campagne, qui a été
présentée durant les années Harper,
vise à démontrer l'utilité sociale des syndicats
aux Canadiens et aux
travailleurs organisés. Selon le CTC, la
campagne a été lancée en réponse à
l'offensive antisociale et aux
calomnies proférées par l'élite dominante contre
les syndicats pour les
présenter comme étant dépassés et au
service d'intérêts spéciaux.
Le CTC voit la campagne « Ensemble pour un monde
plus juste » comme
une façon de convaincre la société et les
travailleurs eux-mêmes que
les syndicats travaillent au bien de la société. La
campagne présente
les syndicats et leurs alliés politiques comme les architectes
des
programmes sociaux dont jouissent tous les Canadiens
comme les soins de santé, les congés parentaux et
d'autres.
Cette campagne telle que
décrite et présentée est censée mobiliser
les travailleurs autour de demandes immédiates qui vont
atténuer
certains maux de la société et aux endroits de travail de
même que les
abus les plus flagrants de l'offensive antisociale. Cette campagne n'a
jamais eu comme objectif d'inspirer et d'organiser les travailleurs
pour
qu'ils défendent les droits de tous et ouvrent la voie à
leur habilitation
politique et sociale, ou à leur prise de contrôle de
l'économie
socialisée et éventuellement à leur
émancipation de l'oppression de
classe.
En séparant les demandes d'atténuation
des abus de l'offensive
antisociale et aux endroits de travail de l'objectif de la classe
ouvrière visant le pouvoir et l'émancipation de
l'oppression de classe,
on rend cette campagne pour un monde plus juste faible et non
inefficace et acceptable à l'élite impérialiste
dominante. On ne peut
pas aller très loin
dans la réalisation de nos objectifs en réduisant le
mouvement de la
classe ouvrière à une campagne pour
l'équité et la justice alors que
les forces au pouvoir bafouent les droits de tous et parcourent le
monde en s'ingérant dans les affaires souveraines des autres et
s'engagent dans des guerres.
L'élite impérialiste dominante sera bien
contente de participer à un débat sur ce qui est juste et
équitable dans son
exploitation et son
oppression de la classe ouvrière. Dans un tel débat,
chaque question
qui survient est réduite à la recherche d'une sorte
d'équilibre
équitable plutôt que d'être l'occasion de
défendre et de garantir les
droits de tous.
Un débat ou une discussion sur ce qui est équitable ne
touche jamais au
problème crucial de qui contrôle et prend les
décisions économiques et
politiques et à qui celles-ci bénéficient. Lorsque
ces questions
fondamentales sont soulevées, la classe ouvrière commence
à formuler
une vision et un plan organisés conscients afin de priver
l'élite
impérialiste dominante de son pouvoir de décider et de
réduire les
questions à ce qu'elle considère comme une limite
équitable à son
exploitation et oppression de classe.
La classe ouvrière, en mettant de l'avant des
actions avec analyse
organisées à la défense de ses droits, commence
à réaliser que la voie
vers l'avant n'est pas de débattre du caractère
équitable ou non de ce
que l'élite impérialiste dominante fait et propose, mais
de la priver de
son pouvoir d'empêcher la classe ouvrière de
résoudre les problèmes
et de diriger et réorganiser l'économie dans une voie
prosociale qui
garantit les droits et le bien-être de tous et ouvre la voie
à
l'habilitation politique et à l'émancipation. Le
problème d'accomplir
la tâche de priver l'élite impérialiste dominante
de son pouvoir de
priver la classe ouvrière de ses droits et de l'empêcher
d'ouvrir une
voie vers l'avant
doit devenir la préoccupation de la classe ouvrière et de
ses activités
et de ses institutions organisées.
La consolidation des limites qui sont imposées
au mouvement ouvrier
- K.C. Adams -
Un aspect à noter de la discussion
à l'assemblée générale du
CTC sur la campagne « Ensemble pour un monde plus
juste » c'est qu'elle
maintient en place les limitations que la bourgeoisie impose au
mouvement ouvrier plutôt que de les enlever. Un bilan n'a pas
été fait
de cette campagne dans un esprit d'objectivité de
considération. En absence de cela, cette campagne se trouve
maintenant
à consolider les limitations du mouvement de la classe
ouvrière en
utilisant l'élection de Trump comme une preuve de l'importance
de tenir
une position défaitiste. L'assemblée
générale du CTC a discuté de
l'élection de Trump en la présentant comme le signe de la
montée de
l'intolérance et de la régression y compris au sein des
travailleurs
eux-mêmes et comme un manque de sens d'équité dans
le comportement des
gens, de leurs leaders et de la société.
Selon cette conception, l'équité et la
justice sont des choses urgentes si l'on veut corriger le comportement
de tous et prévenir la société et les travailleurs
d'« aller vers la droite ». Cette approche ne
reconnaît pas et ne cible pas les conditions objectives de classe
sociale et le fondement de la société
nord-américaine et spécifiquement la nature de classe
impérialiste de l'élite dominante et de son État.
Elle n'expose pas la crise multiforme dans laquelle sont plongés
le système économique et politique et la classe
dominante. Une approche qui met l'accent sur le comportement de la
classe dominante et jusqu'à un certain point sur le comportement
des travailleurs éloigne la classe ouvrière de son propre
travail. Ce travail consiste à s'organiser sur la base des
conditions concrètes autour d'objectifs et d'institutions
définis afin de défendre ses intérêts de
classe, ses droits et son objectif d'habilitation politique et de
s'armer de sa vision du monde et de sa politique indépendante et
de démasquer et contrer la répression croissante par
l'État des droits du peuple, les guerres prédatrices et
les préparatifs pour une guerre interimpérialiste
catastrophique.
Les travailleurs des États-Unis s'unissent à la
défense de leurs droits le 1er Mai 2017. Ci-dessus: la
manifestation de Los Angeles.
La campagne « Ensemble pour un monde plus
juste » prend la
faiblesse objective et subjective de la classe ouvrière comme
une
excuse pour ne pas prendre en main la tâche de transformer la
situation
en édifiant objectivement et subjectivement le mouvement
indépendant de
la classe ouvrière et ses institutions. Au lieu de cela, elle
accepte et perpétue la faiblesse historique.
L'approche subjective et
limitée de la campagne débute avec ce que l'élite
impérialiste dominante organise, fait et pense. Elle ne
développe pas l'initiative des travailleurs visant à
fournir une nouvelle direction indépendante prosociale aux
affaires économiques et politiques et elle ne développe
pas la pensée et la vision des travailleurs, laquelle se
développe lorsqu'ils mènent la lutte de classe
organisée et consciente sur les fronts subjectifs et objectifs.
Pour être effective et inspirante, la lutte
immédiate à la défense
des droits de tous contre les abus de l'offensive antisociale au
travail et dans la société ne peut pas être
séparée de l'objectif
général du mouvement de la classe ouvrière pour
son habilitation et son
émancipation de l'oppression de classe et de son objectif
d'établir son
contrôle sur
les affaires qui concernent les travailleurs. La lutte de la classe
ouvrière doit être placée dans le contexte de la
lutte pour fournir une
voie vers l'avant qui est favorable à la classe ouvrière,
défend ses
droits et renforce sa vision, sa conscience sociale, son organisation
et ses institutions indépendantes.
Certains faits saillants de l'assemblée
générale
L'assemblée générale du CTC a
démontré encore une fois le pouvoir potentiel que
possède ce collectif de travailleurs provenant de
tous
les secteurs de l'économie. Lorsque ce pouvoir est
mobilisé et mis en
marche au moyen de campagnes organisées et d'actions avec
analyse, il
devient une force formidable dans la défense des droits de
tous.
Forum ouvrier
a participé à l'assemblée et discuté avec
les délégués des problèmes auxquels ils
font face et des luttes qu'ils mènent à la défense
de leurs droits. Dans ce numéro, Forum ouvrier
présente les faits saillants de l'assemblée et va
continuer dans les prochains numéros à briser le silence
sur les conditions de travail des travailleurs, sur leurs demandes et
leurs luttes à la défense de leurs droits et des droits
de tous.
Élection des quatre dirigeants du CTC
L'assemblée générale a élu
les quatre dirigeants du CTC pour les trois prochaines années.
Hassan Yussuff a été élu par acclamation pour un
deuxième mandat. Marie Clarke Walker, qui était
vice-présidente exécutive au moment de l'élection,
a été élue, pour remplacer Barbara Byers qui a
pris sa retraite, au poste de
secrétaire-trésorière. Donald Lafleur a
été réélu pour un second mandat à un
des deux postes de vice-président exécutif tandis que
Larry Rousseau a été élu au second poste. Il
s'agissait de sa première élection à un poste de
direction au CTC. Rousseau est le vice-président exécutif
régional de la région de la capitale nationale de
l'Alliance de la fonction publique du Canada.
Les enjeux soulevés dans les discours et la
discussion
Pendant la semaine, les délégués
ont fait des présentations
éloquentes où ils ont appelé le CTC à
mettre tout son poids derrière
les luttes des travailleurs afin de faire échec à
l'offensive
antisociale de destruction nationale de l'élite dominante qui
crée le
chaos dans leur vie. Les délégués ont
appelé avec passion à des
campagnes de masse à la
défense des services publics et des programmes sociaux et contre
la
privatisation des services et des avoirs publics.
Opposition à la privatisation d'Hydro One
Un délégué est intervenu pour
dénoncer la privatisation par le
gouvernement libéral de l'Ontario d'Hydro One, le réseau
de
transmission et de distribution d'électricité de la
province. Hydro One
est un avoir public qui appartient aux Ontariens, a dit le
délégué, et
qui est un élément essentiel de l'édification
nationale. D'autres
délégués ont
expliqué quel travail est fait à l'heure actuelle pour
stopper cette
privatisation, des actions de masse notamment et une poursuite en cour
contre la première ministre et différents ministres pour
abus de
pouvoir dans l'exercice de leurs fonctions en vendant les actions
d'Hydro One.
La Banque impérialiste de l'infrastructure de
Trudeau
L'assemblée générale a
adopté à l'unanimité une résolution en
opposition à la privatisation de l'infrastructure publique y
compris
sous la forme de la Banque de l'infrastructure qui est en train
d'être
établie par le gouvernement Trudeau. La résolution
demande que les
investissements en infrastructure soient financés et
administrés
publiquement
et que l'infrastructure résultante soit de
propriété et
d'administration publique. Des délégués sont
intervenus pour demander
que le gouvernement fédéral abandonne son projet
régressif de Banque de
l'infrastructure. Ils ont fait valoir la nécessité de
recourir à des
formes de financement public telles que la revitalisation de la Banque
du Canada qui
pourrait fournir des prêts sans intérêt aux
gouvernements de tous les
niveaux et dont le principal une fois remboursé serait remis
dans le
trésor d'État pour y être utilisé une
nouvelle fois et ainsi de suite.
Ils ont souligné qu'on peut et doit trouver des initiatives au
financement de l'infrastructure par l'oligarchie financière.
Les travailleurs maritimes dénoncent le Rapport
Emerson
Les travailleurs maritimes sont intervenus pour
présenter leur
demande à l'effet que le gouvernement fédéral ne
doit pas adopter le
Rapport de l'Examen de la Loi sur les transports au Canada
(le
Rapport Emerson). C'est le gouvernement précédent de
Stephen Harper qui
a commandé le rapport qui recommande la
déréglementation et
la privatisation accrue des services et de l'infrastructure de
transport, dont les ports et les aéroports. Le rapport Emerson
recommande aussi l'élimination de la réglementation qui
entoure le
cabotage. Ce geste régressif causerait d'énormes pertes
d'emplois parmi
les travailleurs maritimes et dans les communautés et
aggraverait
les
conditions de travail
dans le secteur maritime.
Ils ont informé les
délégués des actions qui ont été
organisées
simultanément le 12 juin dernier par les marins, les
débardeurs et les
travailleurs de traversiers à St. John's, Montréal,
Toronto, Vancouver,
Victoria et Prince Rupert contre le traité de braderie
impérialiste
appelé Accord économique et commercial global
(AÉCG) entre le
Canada et l'Union européenne.
Une résolution d'urgence des Teamsters
Vers la fin de l'assemblée
générale, une résolution d'urgence
initiée par Teamsters Canada a été
présentée. Cette résolution appelle
le CTC à organiser une campagne pour défaire le projet de
loi de
Transport Canada visant à donner accès aux oligopoles du
rail à
l'information captée par les enregistreurs audio et vidéo
installés
dans les
locomotives. Cette information est présentement
protégée par la loi et
mise à la disposition uniquement du Bureau de la
sécurité des
transports à des fins d'enquête sur des accidents.
Les travailleurs du rail et des services aériens
sont
intervenus sur la résolution pour dénoncer le plan du
gouvernement
fédéral libéral comme une attaque au droit
à la vie privée de tous les
travailleurs et de tous les Canadiens et une façon
d'accroître la
surveillance pour intimider les travailleurs et prendre des mesures
disciplinaires contre eux.
La résolution a été adoptée à
l'unanimité.
Un appel à défaire le projet de loi C-27
qui s'attaque aux pensions
Les délégués ont fait des
interventions militantes et adopté des
résolutions sur des questions importantes comme celle qui
demande
l'organisation d'une campagne pour défaire le projet de loi
C-27, Loi modifiant la Loi de 1985 sur les normes de
prestation de pension
. Ce projet de loi fédérale autoriserait les employeurs
à
saper les
régimes de retraite à prestations
déterminées et à les remplacer par
des régimes à prestations-cibles qui réduisent la
valeur qu'y mettent
les employeurs et éliminent l'obligation de maintenir et de
garantir un
niveau donné de prestations aux retraités. Sous les
régimes de
prestations-cibles, l'obligation légale des employeurs de
financer,
maintenir et
garantir les prestations disparaît.
Les délégués ont dit que le projet
de loi C-27 constitue une
attaque sérieuse au droit des Canadiens à une retraite en
sécurité. Ils
ont rappelé que le ministre des Finances Bill Morneau a
l'été
l'architecte de cette mesure antiouvrière. En tant que
président de la
firme-conseil Morneau Sheppell, il a fait campagne pour le
démantèlement des
régimes de retraite à prestations
déterminées des travailleurs du
secteur public du Nouveau-Brunswick. Il est devenu depuis ministre des
Finances et il utilise sa position pour servir les
intérêts privés de
sa compagnie et de l'oligarchie financière au détriment
des intérêts
des Canadiens. Le président du CTC Hassan Yussuff a dit que le
Congrès
du
travail du Canada va mettre tout son poids derrière la
mobilisation des
travailleurs pour défaire le projet de loi C-27.
D'importantes résolutions sont adoptées
L'assemblée générale a
adopté une résolution demandant que le
Canada reconnaisse et mette en oeuvre le droit souverain
inhérent des
peuples autochtones à l'autodétermination.
Une autre résolution demande que le niveau de
vie des
travailleurs aux prises avec des emplois précaires soit
élevé
immédiatement par une hausse du salaire minimum
à 15 $ et par des
changements aux lois du travail qui reconnaissent leur droit à
des
congés de maladie payés, à des vacances
payées, etc. L'emploi précaire
se
répand partout même parmi les travailleurs
syndiqués et frappe avec une
force particulière les femmes, les jeunes et les gens des
minorités
nationales. Les délégués se sont engagés
à intensifier leur lutte à la
défense des travailleurs aux emplois précaires et
à combattre le
phénomène même de l'emploi précaire.
L'assemblée générale a tenu une
fête de rue au centre-ville de
Toronto à l'heure du dîner le 11 mai pour demander la
fin de l'emploi
précaire sans standards et dénoncer les attaques racistes
contre le
peuple, en particulier l'islamophobie.
Fête de rue et rassemblement le 11 mai 2017 dans le cadre de
l'assemblée générale du CTC
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