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25 mai 2017

Oui à l'industrie manufacturière! Non à la destruction nationale!

Tous en appui aux travailleurs et
retraités de Stelco confrontés à
une situation difficile!

Oui à l'industrie manufacturière! Non à la destruction nationale!
Tous en appui aux travailleurs et retraités de Stelco confrontés à
une situation difficile!

US Steel reconnu coupable du décès d'un métallo de Gary Works

28e Assemblée générale du Congrès du travail du Canada
Le besoin urgent d'organiser les institutions de la classe ouvrière à partir de sa vision des choses et de son objectif
La consolidation des limites qui sont imposées au mouvement
ouvrier
- K.C. Adams
Certains faits saillants de l'Assemblée générale



Oui à l'industrie manufacturière! Non à la destruction nationale!

Tous en appui aux travailleurs et retraités de Stelco confrontés à une situation difficile!

Le temps est venu de donner une nouvelle direction à l'économie.

Les oligarques dominants qui possèdent et contrôlent la grande majorité de la richesse sociale au sein de la Forteresse Amérique du Nord, de même que les gouvernements provinciaux et fédéraux de l'Ontario, et la Cour supérieure de l'Ontario ont conspiré pour attaquer les droits des métallos actifs et retraités, des employés salariés de Stelco et le secteur de l'acier et l'économie canadienne.

Les installations de production de Stelco à Hamilton et à Nanticoke, en Ontario, vont changer de propriété et de contrôle d'un groupe d'oligarques à un autre sous le contrôle étatique de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). L'échange de propriété et de contrôle est censé être nécessaire parce que la direction actuelle de l'économie où les intérêts privés possèdent et contrôlent la propriété de la production socialisée ne peut pas résoudre ses problèmes autrement qu'en privant les véritables producteurs, les métallos et les employés salariés, de ce qui leur appartient de droit et en rejetant toute responsabilité sociale de la part de ceux qui sont en position de contrôle, que ce soit envers l'environnement, les services publics, les communautés environnantes ou l'économie.

Le changement de propriété et de contrôle dans les rangs des oligarques dominants ne fait rien pour résoudre les problèmes de Stelco ou du secteur de l'acier, qui nécessitent un renouveau face à l'anarchie concurrentielle qui existe dans la production, les prix et les ventes. Les problèmes insurmontables actuels qu'exprime la propriété concurrentielle privée et le contrôle privé de forces productives interreliées entièrement socialisées qui nécessitent une coopération et une planification scientifique globale pour s'extirper des crises récurrentes.

Les travailleurs de l'acier d'Hamilton de la section locale 1005 du Syndicat des Métallos ont depuis longtemps souligné que la direction actuelle d'anarchie concurrentielle dans la production, les prix et les ventes et le manque de planification scientifique pour l'édification nationale doivent être abordés selon une nouvelle direction. Malgré les crises récurrentes de faillite et de destruction des forces productives, les oligarques dominants ont constamment refusé de discuter ou d'imaginer une nouvelle direction parce qu'ils pensent y perdre leurs privilèges, leur richesse sociale, leur pouvoir et leur contrôle. Au lieu de cela, ils utilisent le pouvoir de leur richesse sociale accumulée et le contrôle de l'État et de ses gouvernements, les médias et les universités pour priver la classe ouvrière d'une voix, du contrôle ou même de quelque moyen que ce soit de discuter largement entre les gens et préparer l'opinion publique pour une nouvelle direction de l'économie et plus précisément dans le secteur de l'acier.

Par le biais de la LACC, les oligarques dominants et leur État conspirent pour transférer vers eux la richesse sociale qui appartient de droit à la classe ouvrière, aux employés salariés de Stelco et aux communautés de l'acier. Ce transfert de richesse sociale doit se produire en dépit de et en contradiction avec les conventions collectives, les contrats légaux existants et les codes du travail et les lois sur les régimes de retraite des gouvernements provinciaux. En utilisant le pouvoir arbitraire et incontrôlé de l'État, ils forcent une sortie de la LACC qui supprime des bilans financiers de Stelco les retraites et autres avantages sociaux pour les retraités, ce qui va nier dans les faits aux retraités le droit de réclamer une partie de la nouvelle valeur que produisent les métallos de Stelco. Une fois que l'entreprise est sortie de la LACC et sans le pouvoir de faire une réclamation à la valeur continue que produisent les travailleurs de Stelco, les prestations de retraite et les autres avantages sociaux des retraités seront sérieusement sous-financés en ce qui a trait au respect des paiements qui ont été promis et ont fait l'objet d'ententes légales. En outre, les oligarques ont retiré à tous les nouveaux travailleurs les pensions à prestations définies et autres avantages postérieurs à l'emploi, et veulent éliminer leurs ajustements au coût de la vie.

La sortie du contrôle de l'État en vertu de la LACC prévoit aussi l'approbation d'une forme de discrimination qui semblerait répugnante à la plupart des Canadiens. Les retraités de l'usine de Lake Erie Works de Stelco recevront 100 % de leurs avantages postérieurs à l'emploi durant 20 ans, tandis que leurs collègues retraités de Hamilton Works de Stelco recevront 52 % de leurs avantages postérieurs à l'emploi contractuels légalement promis et cela pendant seulement 5 ans.

Depuis plus de 50 ans, les métallos et les employés salariés ont obtenu par contrat des pensions et d'autres avantages sociaux à la retraite qui faisaient partie de leurs conditions d'employés chez Stelco.

Beaucoup, sinon la plupart des travailleurs, sont restés à Stelco durant des décennies en raison de l'attente légitime que leurs pensions et autres avantages sociaux seraient garantis par la loi. Les gouvernements provinciaux successifs des trois partis politiques cartellisés ont longtemps dit aux travailleurs que leurs pensions et autres avantages sociaux étaient garantis par la loi, et d'ailleurs ils ont dit, que Stelco et plus tard US Steel étaient trop gros pour s'effondrer. Cela a été exposé comme un mensonge et une supercherie faite pour servir les intérêts privés étroits des oligarques dominants. Avec la sortie de la LACC, le transfert de richesse sociale aux oligarques ne s'arrête pas avec l'attaque contre les travailleurs et salariés. Les oligarques qui saisissent la propriété et le contrôle de Stelco conspirent pour priver les communautés et la société d'une réclamation à la richesse sociale nouvellement produite pour financer l'assainissement de l'environnement, les services publics et les programmes sociaux dont toute société moderne a besoin.

La production industrielle de masse de l'acier se fait maintenant depuis plus de 100 ans sur ce qui représente maintenant 325 hectares de terrains de Stelco, le long de la rive du lac Ontario à Hamilton. De toute évidence, ces terrains ont besoin d'un important assainissement de l'environnement. La sortie de la LACC propose qu'un tiers des 325 hectares du site d'Hamilton soit loué aux nouveaux oligarques contrôlant Stelco, tandis que le reste des terrains fortement pollués sera placé dans une fiducie foncière provinciale. La fiducie foncière doit être responsable de l'assainissement de l'environnement des terrains mais n'aura pas accès à la nouvelle valeur produite par les métallos de Stelco. Les oligarques qui saisissent le contrôle ne seront pas non plus responsables des dégâts environnementaux existants sur le tiers des terrains de Stelco qu'ils louent pour la poursuite de la production. Le plan de sortie de Stelco de la LACC indique que les oligarques qui saisissent le contrôle ne seront responsables que de toute nouvelle pollution ou dommage causés aux terrains après avoir émergé de la LACC. La façon dont cette comédie va se jouer est laissée à l'imagination de tous et chacun.

Le fait de scinder l'assainissement de l'environnement, les services publics et les programmes sociaux de la valeur produite présentement par les travailleurs, est tout simplement un moyen pour les oligarques dominants de gonfler leur réclamation pour des profits privés. De cette façon, les oligarques s'opposent à l'humanisation de l'environnement social et naturel, qui est la tendance historique de l'ère moderne.

La sortie de Stelco de la LACC est basée sur la logique des gangsters au mépris de toute règle de droit qui sied à une société moderne. La classe ouvrière refuse de travailler dans une atmosphère sans loi où les oligarques dominants peuvent simplement refuser d'honorer les arrangements contractuels. On ne peut s'attendre à ce que les travailleurs travaillent dans un régime de conditions d'emploi alors que les oligarques et leur État agissent comme des gangsters au détriment d'un gouvernement des lois.

Dans le seul but d'enrichir quelques-uns et de servir leur richesse sociale privée, leurs privilèges et leur édification d'empire, les oligarques dominants et leur État refusent de respecter les accords qu'ils ont conclus dans le passé au sein d'un État de droit. Ils refusent d'assumer leurs responsabilités sociales d'humaniser l'environnement social et naturel. Ils refusent de s'attaquer sérieusement à l'anarchie et aux crises engendrées par la direction actuelle de l'économie et de laisser la place à la classe ouvrière pour qu'elle discute librement et mette en oeuvre une nouvelle direction pour le secteur de l'acier. Cette direction nouvelle n'attaquera pas les producteurs actuels actifs et à la retraite, mais trouvera plutôt et mettra  en oeuvre une nouvelle direction qui va résoudre les problèmes et est au service d'un objectif moderne d'édification nationale servant le bien-être des gens et garantissant leurs droits et les intérêts généraux de la société.

Les travailleurs et les retraités d'Hamilton et leurs alliés dirigés par la section locale 1005 du Syndicat des Métallos ont rejeté le plan de sortie de la LACC en disant un Non ! qui veut dire Non ! Les oligarques et leur machine d'État de même que les médias sont déterminés à l'imposer d'une manière ou d'une autre au mépris des droits de tous et en contradiction avec la tendance historique vers le nouveau et un gouvernement des lois qui reconnaît et défend les droits de tous.

Les Canadiens ne peuvent qu'être outragés de cette situation difficile que confrontent les travailleurs et les retraités de Stelco, et se tenir côte à côte avec eux pour exiger le respect de leurs droits et que justice soit faite.

Tous en appui aux travailleurs, aux retraités, aux communautés de l'acier et à l'économie canadienne dans la lutte pour la justice et à la défense des droits de tous !

Le gangstérisme des oligarques ne doit pas passer !
Non au plan de sortie injuste de la LACC !
Non c'est Non !

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US Steel reconnu coupable du décès
d'un métallo de Gary Works


Manifestation des métallos à Gary en Indiana le 26 août 2016 contre les violations de
convention collective et les conditions de travail non sécuritaires suite à la mort par
électrocution d'un travailleur de l'usine en juin

Le département du Travail de l'Indiana a reconnu US Steel coupable de deux graves infractions aux règlements de sécurité à Gary Works où un métallo de 30 ans, Jonathan Arrizola, a trouvé la mort en septembre. Selon l'accusation, US Steel n'a pas offert une formation adéquate à Jonathan et à d'autres métallos et n'a offert aucune protection aux travailleurs qui étaient exposés à de l'équipement électrique sous tension. L'agence d'État a conclu que ces infractions ont mené à la mort du métallo Jonathan, mais la peine maximale prescrite par la loi n'est que de 7 000 $ par accusation.

Aucun membre de la direction n'a été tenu responsable du décès de Jonathan ni pour le décès par électrocution d'un métallo de Gary Works, Charles Kremke, qui a eu lieu dans des circonstances semblables à peine trois mois plus tôt en juin. Le syndicat local et d'autres croient que ces décès sont la conséquence directe de la campagne criminelle de US Steel — la « Carnegie Way » - qui vise à réduire les investissements dans la main-d'oeuvre, dans l'entretien et dans le renouvellement global des forces productives. Ces compressions ont été grandement critiquées en tant que méthode utilisée par les cadres supérieurs pour le motif intéressé d'accroître les revenus de US Steel en paralysant la capacité productive de la compagnie alors que la demande pour l'acier est à nouveau à la hausse.

Les métallos disent que la Carnegie Way a mené aux compressions dans le personnel de la maintenance de Gary Works, lesquelles ont joué un rôle important dans les deux décès au travail. Avant l'électrocution de Charles Kremke en juin, les représentants syndicaux avaient soulevé des préoccupations alors que les travailleurs de l'entretien étaient forcés de participer à des équipes de travail mobiles qui à leur tour devaient se dépêcher de faire des réparations dans des départements peu connus de l'immense installation. Gary Works couvre une superficie de 11,5 km et ses usines de production longent le lac Michigan où s'entrecroisent une multitude de routes et de chemins de fer. Les métallos ont déposé des griefs et protesté contre l'envoi en sous-traitance du travail de maintenance, contre la mise à pied de travailleurs d'entretien de l'usine, l'élimination de programmes de formation, le manque de maintenance adéquate et routinière et le temps supplémentaire imposé aux autres travailleurs.

L'Administration de la santé et de la sécurité au travail de l'Indiana a mené une enquête sur la mort de Jonathan et a conclu que les travailleurs en maintenance réalisaient des réparations à la grue 501 dans la cour à brames alors que les trois rails conducteurs étaient sous tension, ce qui mettait les travailleurs à risque d'électrocution. « Les personnes qualifiées devront minimalement être formées et apprendre les compétences et les techniques nécessaires afin de pouvoir différencier des sections sous tension d'autres composantes de l'équipement électrique », lit-on dans le rapport. « Des écrans protecteurs, des barrières protectrices et des matériaux isolants n'ont pas été mis à la disposition de chaque employé pour le protéger de décharges électriques, de brûlures et d'autres blessures liées au dangers d'équipement sous tension alors que cet employé travaillait près de tels équipements. »

En octobre dernier un métallo de Gary Works a dit aux médias locaux que les équipes de maintenance sont tellement réduites qu'elles ne peuvent accomplir la maintenance préventive. Les travailleurs de la maintenance ne bénéficient que d'une formation minimale après avoir été transférés pour ensuite être forcés d'accomplir certaines des tâches les plus dangereuses où ils doivent lever de l'équipement lourd et s'exposer à des températures extrêmes. Les travailleurs sont transférés dans l'usine et forcés d'entreprendre des tâches qui ne leur sont pas familières et sans programme de formation adéquat suite à l'élimination de ces programmes par la compagnie. Les travailleurs en maintenance qui restent sont forcés de travailler des quarts de travail doubles selon des horaires irréguliers qui peuvent changer avec un préavis de trois jours seulement, ce qui crée des conditions de travail malsaines et dangereuses. Les compressions mettent les travailleurs à risque en reportant les travaux de maintenance préventive tandis que les travaux de réparation en attente s'accumulent. Le décès de Jonathan est le résultat tragique des attaques contre les droits des travailleurs et de la détérioration des conditions de travail dans l'une des plus grandes usines sidérurgiques de l'Amérique du Nord.

Jonathan était membre de la section locale 1006 du Syndicat des Métallos et travaillait au sein d'une équipe de maintenance de quatre soudeurs dans l'usine de laminage à chaud de Gary. Il laisse dans le deuil sa conjointe et deux jeunes enfants. Sa veuve Whitney a dit aux médias locaux que Jonathan avait vivement dénoncé la détérioration des conditions de travail à l'usine où, suite aux mises à pied, les travailleurs en maintenance qui restaient travaillaient des semaines de 70 et de 90 heures dans des départements qu'ils connaissaient peu. Whitney a dit que son conjoint et les autres travailleurs étaient grandement préoccupés par la sécurité à l'usine et les dangers qu'ils y confrontaient. « C'est quelque chose qui n'aurait pas dû arriver à qui que ce soit », a-t-elle dit aux médias locaux. « De grâce, faites que d'autres n'aient pas à subir cela. Je ne peux vous dire le vide que je ressens dans mon coeur. »

Forum ouvrier exprime ses plus profondes condoléances aux familles, aux amis et aux collègues de travail de Jonathan et de Charles. Le massacre continuel des travailleurs aux États-Unis et au Canada est une sérieuse mise en accusation d'un système économique qui ne peut résoudre ses problèmes et qui s'en prend plutôt aux droits des travailleurs en les attaquant en tant que « coût de production », en exigeant d'eux des concessions et en coupant les coins ronds dans les domaines les plus essentiels et dans leurs conditions de travail.

Il est temps de donner une nouvelle direction à l'économie qui place le facteur humain/conscience sociale au centre de toutes les considérations.

Tous et toutes aux activités à Toronto et ailleurs pour la Journée des travailleurs accidentés le 1er juin !

Tous à la Journée des travailleurs accidentés de l'Ontario le 1er juin!

ÉVÉNEMENTS

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28e assemblée générale du Congrès du travail du Canada

Le besoin urgent d'organiser les institutions
de la classe ouvrière à partir de sa vision
des choses et de son objectif

Le Congrès du travail du Canada a tenu sa 28e assemblée générale du 8 au 12 mai à Toronto. Plus de 3000 délégués provenant des syndicats affiliés, des Conseils du travail et des Fédérations des travailleurs y ont participé. Des invités internationaux et des observateurs étaient aussi présents à l'assemblée.

L'assemblée générale s'est tenue sous le thème « Ensemble pour un avenir juste » et  ses sous-thèmes d'équité, de justice, d'emplois verts et de syndicalisation pour renforcer les syndicats. L'assemblée générale a présenté quatre documents de politique : Le travail pour un avenir juste, L'équité pour un avenir juste, Des emplois verts pour un avenir juste et L'organisation pour un avenir juste. Des panels d'experts traitant de sujets particuliers faisant l'objet de résolutions ont accompagné la discussion des documents de politique.

Le thème « Ensemble pour un avenir juste » se réfère à la campagne « Ensemble pour un monde plus juste » que le CTC mène depuis plusieurs années. Cette campagne, qui a été présentée durant les années Harper, vise à démontrer l'utilité sociale des syndicats aux Canadiens et aux travailleurs organisés. Selon le CTC, la campagne a été lancée en réponse à l'offensive antisociale et aux calomnies proférées par l'élite dominante contre les syndicats pour les présenter comme étant dépassés et au service d'intérêts spéciaux.

Le CTC voit la campagne « Ensemble pour un monde plus juste » comme une façon de convaincre la société et les travailleurs eux-mêmes que les syndicats travaillent au bien de la société. La campagne présente les syndicats et leurs alliés politiques comme les architectes des programmes sociaux dont jouissent tous les Canadiens comme les soins de santé, les congés parentaux et d'autres.

Cette campagne telle que décrite et présentée est censée mobiliser les travailleurs autour de demandes immédiates qui vont atténuer certains maux de la société et aux endroits de travail de même que les abus les plus flagrants de l'offensive antisociale. Cette campagne n'a jamais eu comme objectif d'inspirer et d'organiser les travailleurs pour qu'ils défendent les droits de tous et ouvrent la voie à leur habilitation politique et sociale, ou à leur prise de contrôle de l'économie socialisée et éventuellement à leur émancipation de l'oppression de classe.

En séparant les demandes d'atténuation des abus de l'offensive antisociale et aux endroits de travail de l'objectif de la classe ouvrière visant le pouvoir et l'émancipation de l'oppression de classe, on rend cette campagne pour un monde plus juste faible et non inefficace et acceptable à l'élite impérialiste dominante. On ne peut pas aller très loin dans la réalisation de nos objectifs en réduisant le mouvement de la classe ouvrière à une campagne pour l'équité et la justice alors que les forces au pouvoir bafouent les droits de tous et parcourent le monde en s'ingérant dans les affaires souveraines des autres et s'engagent dans des guerres.

L'élite impérialiste dominante sera bien contente de participer à un débat sur ce qui est juste et équitable dans son exploitation et son oppression de la classe ouvrière. Dans un tel débat, chaque question qui survient est réduite à la recherche d'une sorte d'équilibre équitable plutôt que d'être l'occasion de défendre et de garantir les droits de tous. Un débat ou une discussion sur ce qui est équitable ne touche jamais au problème crucial de qui contrôle et prend les décisions économiques et politiques et à qui celles-ci bénéficient. Lorsque ces questions fondamentales sont soulevées, la classe ouvrière commence à formuler une vision et un plan organisés conscients afin de priver l'élite impérialiste dominante de son pouvoir de décider et de réduire les questions à ce qu'elle considère comme une limite équitable à son exploitation et oppression de classe.

La classe ouvrière, en mettant de l'avant des actions avec analyse organisées à la défense de ses droits, commence à réaliser que la voie vers l'avant n'est pas de débattre du caractère équitable ou non de ce que l'élite impérialiste dominante fait et propose, mais de la priver de son pouvoir d'empêcher la classe ouvrière de résoudre les problèmes et de diriger et réorganiser l'économie dans une voie prosociale qui garantit les droits et le bien-être de tous et ouvre la voie à l'habilitation politique et à l'émancipation. Le problème d'accomplir la tâche de priver l'élite impérialiste dominante de son pouvoir de priver la classe ouvrière de ses droits et de l'empêcher d'ouvrir une voie vers l'avant doit devenir la préoccupation de la classe ouvrière et de ses activités et de ses institutions organisées.

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La consolidation des limites qui sont imposées
au mouvement ouvrier

Un aspect à noter de la discussion à l'assemblée générale du CTC sur la campagne « Ensemble pour un monde plus juste » c'est qu'elle maintient en place les limitations que la bourgeoisie impose au mouvement ouvrier plutôt que de les enlever. Un bilan n'a pas été fait de cette campagne dans un esprit d'objectivité de considération. En absence de cela, cette campagne se trouve maintenant à consolider les limitations du mouvement de la classe ouvrière en utilisant l'élection de Trump comme une preuve de l'importance de tenir une position défaitiste. L'assemblée générale du CTC a discuté de l'élection de Trump en la présentant comme le signe de la montée de l'intolérance et de la régression y compris au sein des travailleurs eux-mêmes et comme un manque de sens d'équité dans le comportement des gens, de leurs leaders et de la société.

Selon cette conception, l'équité et la justice sont des choses urgentes si l'on veut corriger le comportement de tous et prévenir la société et les travailleurs d'« aller vers la droite ». Cette approche ne reconnaît pas et ne cible pas les conditions objectives de classe sociale et le fondement de la société nord-américaine et spécifiquement la nature de classe impérialiste de l'élite dominante et de son État. Elle n'expose pas la crise multiforme dans laquelle sont plongés le système économique et politique et la classe dominante. Une approche qui met l'accent sur le comportement de la classe dominante et jusqu'à un certain point sur le comportement des travailleurs éloigne la classe ouvrière de son propre travail. Ce travail consiste à s'organiser sur la base des conditions concrètes autour d'objectifs et d'institutions définis afin de défendre ses intérêts de classe, ses droits et son objectif d'habilitation politique et de s'armer de sa vision du monde et de sa politique indépendante et de démasquer et contrer la répression croissante par l'État des droits du peuple, les guerres prédatrices et les préparatifs pour une guerre interimpérialiste catastrophique.


Les travailleurs des États-Unis s'unissent à la défense de leurs droits le 1er Mai 2017. Ci-dessus: la manifestation de Los Angeles.

La campagne « Ensemble pour un monde plus juste » prend la faiblesse objective et subjective de la classe ouvrière comme une excuse pour ne pas prendre en main la tâche de transformer la situation en édifiant objectivement et subjectivement le mouvement indépendant de la classe ouvrière et ses institutions. Au lieu de cela, elle accepte et perpétue la faiblesse historique.

L'approche subjective et limitée de la campagne débute avec ce que l'élite impérialiste dominante organise, fait et pense. Elle ne développe pas l'initiative des travailleurs visant à fournir une nouvelle direction indépendante prosociale aux affaires économiques et politiques et elle ne développe pas la pensée et la vision des travailleurs, laquelle se développe lorsqu'ils mènent la lutte de classe organisée et consciente sur les fronts subjectifs et objectifs.

Pour être effective et inspirante, la lutte immédiate à la défense des droits de tous contre les abus de l'offensive antisociale au travail et dans la société ne peut pas être séparée de l'objectif général du mouvement de la classe ouvrière pour son habilitation et son émancipation de l'oppression de classe et de son objectif d'établir son contrôle sur les affaires qui concernent les travailleurs. La lutte de la classe ouvrière doit être placée dans le contexte de la lutte pour fournir une voie vers l'avant qui est favorable à la classe ouvrière, défend ses droits et renforce sa vision, sa conscience sociale, son organisation et ses institutions indépendantes.

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Certains faits saillants de l'assemblée générale

L'assemblée générale du CTC a démontré encore une fois le pouvoir potentiel que possède ce collectif de travailleurs provenant de tous les secteurs de l'économie. Lorsque ce pouvoir est mobilisé et mis en marche au moyen de campagnes organisées et d'actions avec analyse, il devient une force formidable dans la défense des droits de tous.

Forum ouvrier a participé à l'assemblée et discuté avec les délégués des problèmes auxquels ils font face et des luttes qu'ils mènent à la défense de leurs droits. Dans ce numéro, Forum ouvrier présente les faits saillants de l'assemblée et va continuer dans les prochains numéros à briser le silence sur les conditions de travail des travailleurs, sur leurs demandes et leurs luttes à la défense de leurs droits et des droits de tous.

Élection des quatre dirigeants du CTC

L'assemblée générale a élu les quatre dirigeants du CTC pour les trois prochaines années. Hassan Yussuff a été élu par acclamation pour un deuxième mandat. Marie Clarke Walker, qui était vice-présidente exécutive au moment de l'élection, a été élue, pour remplacer Barbara Byers qui a pris sa retraite, au poste de secrétaire-trésorière. Donald Lafleur a été réélu pour un second mandat à un des deux postes de vice-président exécutif tandis que Larry Rousseau a été élu au second poste. Il s'agissait de sa première élection à un poste de direction au CTC. Rousseau est le vice-président exécutif régional de la région de la capitale nationale de l'Alliance de la fonction publique du Canada.

Les enjeux soulevés dans les discours et la discussion

Pendant la semaine, les délégués ont fait des présentations éloquentes où ils ont appelé le CTC à mettre tout son poids derrière les luttes des travailleurs afin de faire échec à l'offensive antisociale de destruction nationale de l'élite dominante qui crée le chaos dans leur vie. Les délégués ont appelé avec passion à des campagnes de masse à la défense des services publics et des programmes sociaux et contre la privatisation des services et des avoirs publics.

Opposition à la privatisation d'Hydro One

Un délégué est intervenu pour dénoncer la privatisation par le gouvernement libéral de l'Ontario d'Hydro One, le réseau de transmission et de distribution d'électricité de la province. Hydro One est un avoir public qui appartient aux Ontariens, a dit le délégué, et qui est un élément essentiel de l'édification nationale. D'autres délégués ont expliqué quel travail est fait à l'heure actuelle pour stopper cette privatisation, des actions de masse notamment et une poursuite en cour contre la première ministre et différents ministres pour abus de pouvoir dans l'exercice de leurs fonctions en vendant les actions d'Hydro One.

La Banque impérialiste de l'infrastructure de Trudeau

L'assemblée générale a adopté à l'unanimité une résolution en opposition à la privatisation de l'infrastructure publique y compris sous la forme de la Banque de l'infrastructure qui est en train d'être établie par le gouvernement Trudeau. La résolution demande que les investissements en infrastructure soient financés et administrés publiquement et que l'infrastructure résultante soit de propriété et d'administration publique. Des délégués sont intervenus pour demander que le gouvernement fédéral abandonne son projet régressif de Banque de l'infrastructure. Ils ont fait valoir la nécessité de recourir à des formes de financement public telles que la revitalisation de la Banque du Canada qui pourrait fournir des prêts sans intérêt aux gouvernements de tous les niveaux et dont le principal une fois remboursé serait remis dans le trésor d'État pour y être utilisé une nouvelle fois et ainsi de suite. Ils ont souligné qu'on peut et doit trouver des initiatives au financement de l'infrastructure par l'oligarchie financière.

Les travailleurs maritimes dénoncent le Rapport Emerson

Les travailleurs maritimes sont intervenus pour présenter leur demande à l'effet que le gouvernement fédéral ne doit pas adopter le Rapport de l'Examen de la Loi sur les transports au Canada (le Rapport Emerson). C'est le gouvernement précédent de Stephen Harper qui a commandé le rapport qui recommande la déréglementation et la privatisation accrue des services et de l'infrastructure de transport, dont les ports et les aéroports. Le rapport Emerson recommande aussi l'élimination de la réglementation qui entoure le cabotage. Ce geste régressif causerait d'énormes pertes d'emplois parmi les travailleurs maritimes et dans les communautés et aggraverait les conditions de travail dans le secteur maritime.

Ils ont informé les délégués des actions qui ont été organisées simultanément le 12 juin dernier par les marins, les débardeurs et les travailleurs de traversiers à St. John's, Montréal, Toronto, Vancouver, Victoria et Prince Rupert contre le traité de braderie impérialiste appelé Accord économique et commercial global (AÉCG) entre le Canada et l'Union européenne.

Une résolution d'urgence des Teamsters

Vers la fin de l'assemblée générale, une résolution d'urgence initiée par Teamsters Canada a été présentée. Cette résolution appelle le CTC à organiser une campagne pour défaire le projet de loi de Transport Canada visant à donner accès aux oligopoles du rail à l'information captée par les enregistreurs audio et vidéo installés dans les locomotives. Cette information est présentement protégée par la loi et mise à la disposition uniquement du Bureau de la sécurité des transports à des fins d'enquête sur des accidents.

Les travailleurs du rail et des services aériens sont intervenus sur la résolution pour dénoncer le plan du gouvernement fédéral libéral comme une attaque au droit à la vie privée de tous les travailleurs et de tous les Canadiens et une façon d'accroître la surveillance pour intimider les travailleurs et prendre des mesures disciplinaires contre eux. La résolution a été adoptée à l'unanimité.

Un appel à défaire le projet de loi C-27 qui s'attaque aux pensions

Les délégués ont fait des interventions militantes et adopté des résolutions sur des questions importantes comme celle qui demande l'organisation d'une campagne pour défaire le projet de loi C-27, Loi modifiant la Loi de 1985 sur les normes de prestation de pension . Ce projet de loi fédérale autoriserait les employeurs à saper les régimes de retraite à prestations déterminées et à les remplacer par des régimes à prestations-cibles qui réduisent la valeur qu'y mettent les employeurs et éliminent l'obligation de maintenir et de garantir un niveau donné de prestations aux retraités. Sous les régimes de prestations-cibles, l'obligation légale des employeurs de financer, maintenir et garantir les prestations disparaît.

Les délégués ont dit que le projet de loi C-27 constitue une attaque sérieuse au droit des Canadiens à une retraite en sécurité. Ils ont rappelé que le ministre des Finances Bill Morneau a l'été l'architecte de cette mesure antiouvrière. En tant que président de la firme-conseil Morneau Sheppell, il a fait campagne pour le démantèlement des régimes de retraite à prestations déterminées des travailleurs du secteur public du Nouveau-Brunswick. Il est devenu depuis ministre des Finances et il utilise sa position pour servir les intérêts privés de sa compagnie et de l'oligarchie financière au détriment des intérêts des Canadiens. Le président du CTC Hassan Yussuff a dit que le Congrès du travail du Canada va mettre tout son poids derrière la mobilisation des travailleurs pour défaire le projet de loi C-27.

D'importantes résolutions sont adoptées

L'assemblée générale a adopté une résolution demandant que le Canada reconnaisse et mette en oeuvre le droit souverain inhérent des peuples autochtones à l'autodétermination.

Une autre résolution demande que le niveau de vie des travailleurs aux prises avec des emplois précaires soit élevé immédiatement par une hausse du salaire minimum à 15 $ et par des changements aux lois du travail qui reconnaissent leur droit à des congés de maladie payés, à des vacances payées, etc. L'emploi précaire se répand partout même parmi les travailleurs syndiqués et frappe avec une force particulière les femmes, les jeunes et les gens des minorités nationales. Les délégués se sont engagés à intensifier leur lutte à la défense des travailleurs aux emplois précaires et à combattre le phénomène même de l'emploi précaire.

L'assemblée générale a tenu une fête de rue au centre-ville de Toronto à l'heure du dîner le 11 mai pour demander la fin de l'emploi précaire sans standards et dénoncer les attaques racistes contre le peuple, en particulier l'islamophobie.


Fête de rue et rassemblement le 11 mai 2017 dans le cadre de l'assemblée générale du CTC

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