18 mai 2017
Les travailleurs accidentés
demandent une indemnisation
de standard canadien
« Nous préparons une
campagne provinciale pour réformer le régime
d'indemnisation et le rendre fidèle
à son mandat »
- Karl Crevar, représentant
ontarien à l'Alliance canadienne des victimes
d'accidents et de maladies du travail -
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Tous
à la Journée des travailleurs accidentés de
l'Ontario le 1er juin!
Cyclistes
pour
la
justice
Pour les droits de tous!
Jeudi 25 mai - jeudi 1er juin
Débute à Ottawa et passe par Cornwall, Brockville,
Kingston,
Belleville, Cobourg, Oshawa et arrive à Toronto pour
le rassemblement
à Queen's Park
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l'itinéraire, cliquer
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Vigile
des travailleurs accidentés
Nuit blanche à Queen's Park
Mercredi 31 mai -- 19 heures
Queen's Park à Toronto
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Rassemblement et marche
L'indemnisation
des
travailleurs
est
un
droit
!
Jeudi 1er juin -- 11h30 à 13h
Queen's Park à Toronto
Facebook
Table
ronde
La lutte contre le travail toxique et
non sécuritaire
Jeudi 1er juin — 14 heures
Auditorium OCAD, 100 rue McCaul, salle 190
Facebook
Organisé
par
le
Réseau
ontarien
des
groupes
de
travailleurs
accidentés
|
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Les
travailleurs
accidentés
demandent
une
indemnisation
de
standard
canadien
• «Nous préparons une campagne
provinciale pour réformer le régime d'indemnisation et le
rendre fidèle à son mandat» - Karl Crevar,
représentant ontarien à l'Alliance canadienne des
victimes d'accidents et de maladies du travail
• «Nous voulons restaurer
l'équilibre à Travail sécuritaire
Nouveau-Brunswick» - Patrick Colford, président
de la Fédération des travailleurs et travailleuses du
Nouveau-Brunswick
Les Canadiens ont
besoin de leur propre industrie de l'acier
• De nouvelles poursuites en recours collectif
contre
US Steel
• US Steel est confronté à la
nécessité historique du changement - K.C. Adams
Les
conséquences de la guerre commerciale pour l'industrie
forestière
• Produits forestiers Résolu fait des
mises à pied
• Les prix du bois d'oeuvre augmentent en
flèche au
Canada
Les travailleurs accidentés
demandent une indemnisation
de standard canadien
« Nous préparons une campagne provinciale
pour réformer le régime d'indemnisation et le rendre
fidèle à son mandat »
- Karl Crevar, représentant
ontarien à l'Alliance canadienne des victimes
d'accidents et de maladies du travail -
Forum ouvrier : Quels sont les
principaux problèmes auxquels les travailleurs accidentés
font face en ce moment ?
Karl Crevar : Nous nous
apercevons
dans notre travail qu'il y a des problèmes communs qui se posent
en ce
moment à l'échelle du Canada. Un exemple est celui du
traitement des
conditions préexistantes. Plusieurs provinces ont des lois
similaires à
ce sujet. Même en ce qui concerne la santé et la
sécurité des
travailleurs, le
nombre des décès au travail tend à se rapprocher
entre les provinces et
il est en augmentation constante.
Nous sommes engagés dans une action en justice
au sujet des indemnisations pour pertes non financières. Nous
avons
sollicité l'avis
de la Cour suprême pour savoir si nous pouvons plaider les cas de
pertes non financières en cour et la cour a répondu oui.
Il y a des
travailleurs accidentés dont les indemnisations pour pertes non
financières ont
été réduites à cause des lois sur les
conditions préexistantes. Les indemnisations pour pertes
non financières sont versées
dans des cas
d'incapacité permanente. Elles ont été introduites
en 1990 en échange
du retrait des indemnisations à vie. Avant 1990, si sous
souffriez d'une
incapacité permanente, vous pouviez obtenir une indemnisation
à vie. Maintenant, ces indemnisations s'arrêtent
à 65 ans.
À l'échelle du pays en ce moment, les conditions
préexistantes sont de
plus en plus utilisées dans le traitement des demandes
d'indemnisation pour réduire les prestations des
travailleurs
accidentés.
La question des médecins est aussi un
sérieux problème. Des
médecins ont dénoncé publiquement il y a deux ans
le fait que leurs
décisions sont renversées par la Commission
de
la
sécurité
professionnelle
et
de
l'assurance
contre les accidents du travail de
l'Ontario. Des plaintes ont été déposées
à l'Ombudsman de l'Ontario à
ce sujet. Dans tout le pays, les commissions d'indemnisation renversent
les
avis médicaux en faisant appel à des médecins
consultants qui annulent
les avis des médecins des travailleurs.
Le Réseau ontarien
des travailleurs accidentés dont je suis membre
du Conseil d'administration a obtenu un statut d'intervenant en Cour
suprême du Canada sur un cas au Québec concernant les
droits de la
personne, soit le droit d'un travailleur accidenté
à une
assignation à des tâches qui lui conviennent quand il
exerce son droit
de
retourner au travail. Nous avons demandé à intervenir
parce que nous
pensons qu'une décision de la Cour suprême pourrait avoir
un impact non
seulement au Québec ou en Ontario mais dans tout le Canada.
On assiste partout à une grande campagne visant
à la stabilité
financière du régime de compensation. Les commissions
d'indemnisation essaient d'éliminer le passif non
capitalisé du
régime et c'est le cas
en particulier en Ontario où depuis 7 ans tout est fait au
nom de
l'élimination de ce passif. Le gouvernement et la commission
ontarienne ont adopté des politiques qui donnent une plus grande
place
aux conditions préexistantes afin de réduire les montants
versés pour
pertes non financières. À cause de cela, les travailleurs
recourent de
plus en plus au Tribunal d'appel de la sécurité
professionnelle et de
l'assurance contre les accidents du travail. Ils rejettent les
décisions de la
commission d'indemnisation et on compte entre 4 et 5000
demandes de prestations qui attendent d'être traitées et
on ne parle
ici que de
l'Ontario. Les travailleurs doivent attendre entre 2 et 5 ans
et je
crois que c'est ce qui se passe aussi à l'échelle du
pays. Le
gouvernement et la commission d'indemnisation de
l'Ontario s'attaquent à la question du passif non
capitalisé mais sur
le dos de qui ? Sur le dos des travailleurs accidentés. Ce
n'est pas
vrai que le régime doit être capitalisé
à 100 % afin de pouvoir payer
les futures indemnisations, si la commission et le gouvernement sont
prêts à hausser les cotisations des employeurs, ce qu'ils
refusent de faire. Bien que de plus en plus de demandes d'indemnisation
sont rejetées et aboutissent en cour et que
de
grandes coupes ont été effectuées dans les
indemnisations pour pertes
non financières en vertu des clauses de conditions
préexistantes, la
commission d'indemnisation ontarienne à réduit les
cotisations des
employeurs
pour 2017.
Alors que de plus en plus de demandes sont
rejetées, les travailleurs accidentés doivent se tourner
vers d'autres
services sociaux comme l'aide sociale. Les gouvernements se
délestent
de leurs responsabilités sur le dos des communautés et
des
contribuables ce qui est contraire à l'esprit original de la loi
sur
les régimes de
compensation. Ce sont les employeurs qui sont censés financer le
régime
et non les contribuables ou les travailleurs accidentés. Nous
allons
soulever cette question dans les communautés en particulier
pendant
notre tournée Cyclistes pour la justice qui se tient du 24
mai au 1er
juin. Nous nous opposons à ce transfert des coûts du
régime de compensation, des employeurs aux communautés et
aux
contribuables.
Une autre question de grande préoccupation pour
nous est la
tendance que nous observons, en particulier aux États-Unis,
où les
employeurs
cherchent à se retirer du régime de compensation. C'est
déjà le cas
dans un certain nombre d'États américains et dans ces cas
ce sont les
employeurs qui gèrent leurs propres compensations et la question
des
blessures au travail. Ils s'auto-réglementent et c'est là
une tendance
alarmante que nous suivons de près.
En Ontario, nous organisons une campagne provinciale
avec nos
partenaires syndicaux et communautaires qui vise à
réformer le régime
d'indemnisation afin qu'il soit fidèle au mandat que lui a
donné la loi
à l'origine de sa création. Nous allons faire pression
non seulement
sur la commission d'indemnisation mais sur le prochain
gouvernement de la province.
Les élections ontariennes se tiendront
en 2018 et nous voulons que
cette réforme du régime d'indemnisation fasse partie de
la plate-forme
des partis qui cherchent à former le prochain gouvernement. La
pauvreté
des travailleurs accidentés est en hausse, le
phénomène des familles
brisées est en hausse, toutes ces choses sont en hausse.
Nous allons faire de ces questions des enjeux électoraux.
« Nous voulons restaurer l'équilibre
à Travail sécuritaire Nouveau-Brunswick »
- Patrick Colford, président de la
Fédération des travailleurs et travailleuses
du Nouveau-Brunswick -
Forum ouvrier : Au
début du mois de mai,
le gouvernement du Nouveau-Brunswick a annoncé qu'il va former
un
groupe de travail pour examiner le régime d'indemnisation des
travailleurs du Nouveau-Brunswick. Quelle est la position de la
Fédération des travailleurs sur ce geste du
gouvernement ?
Patrick Colford : Si
le gouvernement va de
l'avant avec la création du groupe de travail, c'est certain que
notre
Fédération, qui est la plus grande organisation de
travailleurs de la
province, doit en faire partie. Nous demandons également au
public de
parler aux députés du programme Travail
sécuritaire. Nous voulons
que le public pose des questions. Nous avons demandé que les
cotisations des employeurs soient augmentées parce que le
Conseil
d'administration de Travail sécuritaire nous a dit qu'à
partir de 2017
le régime pourrait tomber en déficit. Ces six
dernières années, la
cotisation moyenne est passée de 2,08 $
par 100 $
de masse salariale à 1,11 $ en 2016.
Cette annonce nous
préoccupe parce que la dernière fois que le
régime a connu un déficit, soit au début des
années 1990, les
travailleurs ont perdu beaucoup en ce qui a trait aux prestations et
toutes sortes de reculs ont été introduits. C'est
à ce moment-là entre
autres que le gouvernement du Nouveau-Brunswick a introduit la
période
d'attente de trois jours et que la compensation pour perte de salaire
est passée de 90 % du salaire original
à 80 %. Le gouvernement de
l'époque avait dit que ces mesures seraient en vigueur
jusqu'à ce que
le régime soit capitalisé à 110 % ce qui
est le pourcentage recherché.
En 2015-2016, le régime a
atteint un taux de capitalisation de 130 % et malgré
cela les
employeurs ont obtenu des remises de cotisations. Depuis trois ans, les
employeurs ont touché environ 51 millions $ en remises
tandis que les
prestations des travailleurs n'ont pas augmenté. Les cotisations
des
employeurs ont été augmentées en 2017 et
ceux-ci crient au meurtre disant qu'ils ne sont pas capables de les
payer et que les prestations devront être coupées, C'est
la même
rhétorique qu'ils ont toujours à la bouche. Il y a
même des
représentants de certaines des plus grandes associations
d'employeurs
qui demandent que Travail sécuritaire soit administré par
une firme
d'assurance
privée.
Nous espérons que ce groupe de travail ne va pas
mener à de
nouvelles coupures des prestations des travailleurs accidentés.
Notre
préoccupation première est de restaurer
l'équilibre à Travail
sécuritaire. Nous voulons entre autres choses éliminer
cette période
d'attente de trois jours. Au Nouveau-Brunswick, lorsque vous êtes
blessés au travail
et que vous faites une demande d'indemnisation, vous devez passer trois
jours sans salaire avant de présenter votre demande. Pour les
travailleurs, ce sont trois jours de salaire perdus. L'autre aspect
c'est le recouvrement du salaire perdu à cause de la blessure.
Plusieurs de mes membres arrivent difficilement à joindre les
deux
bouts
avec 100 % de salaire alors les pénaliser pour
s'être blessés n'a pas
de sens. Le résultat c'est que les travailleurs ne rapportent
pas leurs
blessures et travaillent blessés parce qu'ils ne peuvent pas se
permettre la période d'attente de trois jours et les pertes de
salaires. Les gens travaillent blessés et aggravent leurs
blessures qui
n'ont pas
le temps de guérir.
La Fédération des travailleurs et
travailleuses du
Nouveau-Brunswick tient son congrès biennal du 28
au 31 mai et c'est là
qu'elle va lancer sa campagne sur le travail sécuritaire.
Les Canadiens ont besoin de leur propre
industrie de l'acier
De nouvelles poursuites en recours collectif
contre US Steel
Plusieurs poursuites en recours collectif ont
été intentées contre US
Steel au début du mois de mai dans lesquelles la compagnie est
accusée
d'induire en
erreur les actionnaires et acheteurs de titres d'USS. Selon les
communiqués de presse, les demandes de recours collectif ont
été déposées au nom des investisseurs de US
Steel notamment par Robbins Arroyo LPP, Lundin Law PC, Khang and Khang
LLP, Kessler Topaz Meltzer and Check, LLP, Rosen Law Firm, Johnson and
Weaver LLP et Goldberg Law PC.
Des extraits des communiqués de presse de deux
des cabinets d'avocats expliquent la nature de la plainte. Dans un
communiqué de presse du 9 mai,
Robbins Arroyo LLP déclare ce qui suit :
« Le cabinet juridique pour les droits des
actionnaires de Robins
Arroyo LLP annonce qu'une poursuite en recours collectif a
été intentée
contre la société United States Steel (NYSE : X)
devant le tribunal de
district des États-Unis du district ouest de la Pennsylvanie. La
plainte est déposée au nom de tous les acheteurs de
titres de US
Steel entre le 1er novembre 2016 et le 25
avril 2017, pour violations
alléguées de la Loi sur les bourses de valeurs
mobilières de 1934 par des agents et des directeurs
de US Steel. US Steel produit et vend des
produits laminés plats et tubulaires en acier principalement en
Amérique du Nord et en
Europe.
« Selon les plaignants, en 2013, US Steel a
initié un processus dit
le ' Carnegie Way ', une stratégie commerciale qui devait
accroître la
valeur pour les actionnaires. Dans le formulaire 10-K de 2016
de la
compagnie déposé auprès de la US Securities and
Exchange Commission
le 28 février 2017, US Steel
déclarait que 'le Carnegie Way avait déjà produit
un changement dans la
compagnie qui nous a permis de résister à la chute
prolongée des prix
de l'acier et d'être prêts lors de la reprise des
marchés'. Or, le 25
avril 2017, US Steel a annoncé une perte nette de 180
millions $, ou un
montant négatif de 1,03 $
par action diluée ainsi qu'un flux de trésorerie des
opérations négatif
de 135 millions $. La compagnie a de plus grandement
réduit ses
prévisions pour 2017, bien en deça des attentes
analytiques, et a
notamment annoncé une réduction de 35 % des
bénéfices par action
ajustés de 2017 avant intérêt, impôts,
dépréciation et amortissement. Lors d'une
conférence téléphonique le 26
avril 2017, le directeur général de US Steel, Mario
Longhi, a déclaré
que la compagnie allait 'connaître plus d'interruptions de
production
dans nos installations, ce qui limitera nos volumes de production
d'acier'. Suite à cette annonce, les titres de US Steel ont
chuté de 26 % et ne valaient plus que 22,78 $
l'action à la fin de la journée le 26
avril 2017... »
Le 9 mai, le cabinet d'avocats Lundin Law PC a
annoncé une poursuite en cour
couvrant la même
période. On y lit :
« Selon les plaignants, au cours de la
période en question, US
Steel a émis des informations matériellement fausses
et/ou trompeuses
et/ou a omis de déclarer les choses suivantes : qu'au
moment où elle
metttait en oeuvre le programme du Carnegie Way la compagnie cherchait
à réduire ses coûts et ne faisait pas les
investissements
nécessaires pour placer US Steel dans une position où il
pourrait
réagir à des conditions améliorées du
marché ; que la compagnie n'ayant
pas investi dans l'amélioration de ses immobilisations pendant
le
ralentissement de l'industrie afin de pouvoir annoncer des
améliorations financières apparentes, US Steel avait des
coûts de
production plus
élevés que ses concurrents, même dans un contexte
d'amélioration des
prix, ce qui a eu des répercussions négatives sur ses
résultats
financiers ; et que US Steel reportait la modernisation
onéreuse de ses
biens d'équipement afin de rehausser son bilan financier aux
dépens de
son bilan financier à long-terme, de sorte que US Steel s'est vu
dans l'obligation de procéder à une modernisation rapide
et onéreuse de
son équipement qui n'allait pas permettre à la compagnie
d'atteindre un
bilan financier amélioré dans un proche avenir. Lorsque
cette nouvelle
a été annoncée, le prix des titres de US Steel a
matériellement chuté, ce qui a lésé les
investisseurs,
selon les
plaignants. »
US Steel est confronté à la
nécessité
historique de changement
- K.C. Adams -
L'oligarchie dominante
empêche
la
résolution
des
problèmes
économiques
et
persiste
dans
sa voie
vouée à l'échec
US Steel considère le montant qu'il ne
dépensera pas pour le
renouvellement de sa force de production comme une épargne. La
somme
épargnée année après année
depuis 2014 est de 2,5 milliards $. La compagnie
rapporte que la société « a réalisé
grâce aux initiatives d'efficacité
et de réduction des coûts selon la méthode Carnegie
du pdg Mario Longhi, 575 millions $ en 2014, 815
millions $
en 2015, 745 millions $ en 2016 et 310
millions $ cette année ».
Il en a résulté
selon USS, « des opérations extrêmement
efficaces ». Ce facteur, conjugué à la hausse
des prix du marché de
l'acier, devrait entraîner des résultats financiers
« grandement »
améliorés. Pourquoi alors US Steel a-t-il
déclaré une perte de 180
millions $ au premier trimestre et réduit de moitié
ses
perspectives de profits pour 2017 ? Autrement dit, la
méthode Carnegie
et d'autres formes exprimant le refus de renouveler la capacité
de
production,
comme la fermeture d'usines parfaitement performantes, sont des
exemples du refus de l'oligarchie dominante de faire face à la
nécessité historique d'une nouvelle direction pour
l'économie.
Les relations de production actuelles, au sein
desquelles les
véritables producteurs ne contrôlent pas les forces
socialisées de
production, condamnent l'économie à
l'échec. Le contrôle privé
de la production socialisée ne permet pas de tirer avantage ou
de contrôler la
production et la distribution de l'énorme produit social. Le but
de la
propriété
privée de faire la concurrence à l'échelle
mondiale pour le profit et
l'édification d'empire, à d'autres composantes de
l'économie, elles
aussi de propriété privée, est en contradiction
avec les conditions
objectives de la production socialisée moderne.
La production socialisée exige une vaste
coopération de toutes les
parties et de tous les secteurs de l'économie dans un projet
d'édification nationale visant à garantir le
bien-être du peuple et les
intérêts généraux de la
société, un projet qui ouvre la voie à
l'émancipation de la classe ouvrière. La classe
ouvrière moderne est la
seule force sociale
ayant l'objectif et la vision de gérer les moyens
socialisés de
production industrielle de masse au bénéfice de tous, en
harmonie avec
toutes ses parties interdépendantes, sans crises. La classe
ouvrière en
tant que véritable productrice a l'objectif et le devoir de
distribuer
le produit social dans le cadre d'un projet d'édification
nationale qui
garantit
une reproduction élargie de l'économie, de même que
le
bien-être, la
sécurité et les droits de tous.
US Steel et ses années d'échec
Les dirigeants de US Steel et les détenteurs de
la propriété
institutionnelle privée de leurs actions et de leurs dettes
refusent de
reconnaître et d'accepter la loi de la chute du taux de profit
dans la
production industrielle de masse causée par la quantité
toujours
croissante de richesse sociale requise pour le déploiement des
forces productives
modernes. Pour
contrer la loi, l'oligarchie financière dominante s'aventure
dans des
actions parasitaires imprudentes, y compris des guerres
prédatrices et
inter-impérialistes avec des concurrents, se
déchaîne contre la classe
ouvrière et les forces productives dans une colère
destructrice.
Depuis 2008, USS n'a réalisé qu'une
fois des bénéfices sur ses
actions, soit 102 millions $ en 2014. Pourquoi alors
s'engager dans toutes ces «
économies de coûts » par la fermeture et
l'abandon des usines au Canada
et ailleurs, par le refus d'investir dans le renouvellement de la
production et par l'imposition de
concessions aux métallos et aux salariés, si tout cela
n'a pas abouti à
des profits ? Où sont les économies de coûts
de 2,5 milliards $ de la
méthode Carnegie tant vantée ? Ce casse-tête
confond les analystes
financiers et les représentants des propriétaires
institutionnels du
capital et de la dette de la société qui demandent avec
impatience des réponses et des résultats positifs et
n'apprécient pas les
pertes persistantes.
Les experts, les journalistes et les
académiciens universitaires
sont tous formés à ne voir que ce que la classe
impérialiste
dirigeante veut qu'ils voient. Ils ne sont bons à rien lorsque
vient le
temps de participer à l'acte de découvrir quelles sont
les sources des
problèmes au sein de l'économie socialisée.
Len Boselovic de Pittsburgh
Post-Gazette
écrit : « Le
rendement pitoyable de US Steel rend ridicules ses affirmations
constantes à l'effet que l'entreprise peut concurrencer
n'importe qui
si seulement Washington peut restreindre les importations
prédatrices
et subventionnées ». Il cite l'analyste d'Axiom
Capital, Gordon
Johnson, qui dit : « Ils (USS) ne peuvent rivaliser avec
personne à armes égales. Ils ont les coûts
les plus élevés de
l'industrie. »
Boselovic écrit : « En
annonçant la perte de 440 millions $ de
l'entreprise l'an dernier, M. Longhi a dit que 'les efforts
de
transformation selon la méthode Carnegie' ont
amélioré la structure des
coûts de l'entreprise. 'Ces changements et améliorations
substantiels
ont augmenté notre pouvoir de générer des
revenus'. »
Vraiment, monsieur Longhi? Pourquoi USS est-il
confronté alors à
une autre perte trimestrielle énorme et à des pertes
prévues pour les
années à venir ?
L'analyste économique de New York, Charles
Bradford, n'est pas
convaincu et, cherchant les revenus améliorés promis dans
les
données du premier trimestre de US Steel lors de la
conférence
téléphonique trimestrielle de
l'entreprise, il a demandé d'un ton sec: « Où
sont-ils ? »
« Oh, ils sont là », a
répondu un porte-parole de US Steel. « La
société a réalisé près de 450
projets basés sur la méthode Carnegie au
premier trimestre et en a plus de 3500 autres en
préparation. »
Boselovic écrit : « De telles
déclarations poussent les sceptiques à croire que la
méthode Carnegie est essentiellement de la poudre aux yeux ...
(Johnson, l'analyste d'Axiom Capital )
croit que le problème est que, depuis des années, US
Steel a dépensé
moins en immobilisations pour moderniser ses usines qu'il
a rapporté en charges d'amortissement et de
dépréciation -- une mesure
comptable qui chiffre le coût des équipements
sidérurgiques de
l'entreprise au cours de leur durée de vie utile et qui mesure
la valeur comptable que les équipements perdent chaque
année.
« Lorsque les coûts en amortissement
dépassent les dépenses en
immobilisations, c'est une forte indication qu'une entreprise
n'investit pas suffisamment pour maintenir ses installations et ses
équipements à jour. ' C'est une entreprise qui n'a pas
entretenu ses
installations pendant 80 ans ', a dit M. Bradford. »
M. Bradford pourrait faire enquête pour trouver
qui a réclamé la
valeur ajoutée que les métallos ont produit au cours des
années. La
valeur ajoutée était disponible pour le
réinvestissement dans les
forces productives à condition que les propriétaires de
la dette et
d'autres réduisent leurs réclamations et acceptent
gracieusement une
chute du taux
de profit. Mais ce n'est pas dans leur nature de classe de le faire.
Les propriétaires d'actions ordinaires ont
régulièrement réclamé
année après année vingt cents par action, soit
environ 34,8 millions $,
sur la base des 3,5 milliards $ de l'avoir très
variable des actions
détenues en propriété. Les dirigeants de
l'entreprise ont distribué ce
montant au compte-goutte tout en annonçant des
pertes trimestrielles continues par action.
La part du lion de la réclamation annuelle
à la valeur ajoutée va
aux détenteurs de la dette, ce qui représente
environ 230 millions $ sur une dette de 3,4 milliards $.
Les autres qui font une
réclamation à la valeur ajoutée sont les cadres
supérieurs et les
gouvernements.
L'ensemble des
réclamations à la valeur ajoutée et la pression
sur
ces réclamations dépassent ce qui est disponible et
mènent souvent à piger dans la valeur
transférée qui devrait être
utilisée pour
remplacer les machines dépréciées ou pour payer
les intrants matériels.
Ironiquement, le trait subjectif de l'économie
contrôlée par les
impérialistes, avec l'insistance des propriétaires
privés pour un rendement toujours
plus grand sur leur investissement de la richesse sociale malgré
la loi
objective de la chute du taux de profit, exerce une pression sur les
dirigeants pour ne pas réinvestir dans la production à
même la valeur ajoutée mais plutôt contracter des
emprunts
supplémentaires, ce
qui
exacerbe le problème et entraîne des crises encore plus
sérieuses.
Dans les grandes entreprises industrielles qui exigent
d'énormes
investissements de richesse sociale dans les moyens de production, les
oligarques préfèrent détenir la
propriété de la dette pour leurs
réclamations régulières et la
propriété de l'actionnariat pour une
chance de manipuler le prix fluctuant des actions à leur
avantage et
d'extorquer les
autres acheteurs d'actions. Beaucoup de sociétés
industrielles ne
paient aucun dividende en actions, mais doivent rembourser les
propriétaires de la dette à même les profits en
intérêts ou
se placer sous la protection de la faillite.
Len Boselovic poursuit : « (Johnson) a
entendu la déclaration de
l'entreprise sur sa capacité de rivaliser à armes
égales durant des
décennies et ne la croit pas. ' C'est la même vieille
rengaine qui nous
a été ressassée durant les années 70
quand [l'ancien Président de USS]
David Roderick a affirmé qu'ils pourraient rivaliser avec
n'importe qui ', a-t-il dit ... Si M. Longhi avait accordé plus
d'attention à ses usines plutôt qu'aux cadeaux du
gouvernement, '
peut-être que les choses auraient été un peu
différentes ', a dit M.
Johnson. »
Forbes, une importante agence de presse de
l'oligarchie
financière, a tenté d'expliquer la situation dans un
article intitulé «
Sous-performer dans des conditions économiques favorables :
l'exemple curieux de US Steel ». L'explication ne fait
qu'effleurer la
surface des choses et ne parvient pas à approfondir les
raisons pour lesquelles de tels problèmes nuisent
continuellement à non
seulement des entreprises particulières, mais à des
secteurs entiers et
à l'économie socialisée à la merci du
contrôle privé des oligarques.
L'article de Forbes affirme que « US
Steel a déçu les
investisseurs avec la publication la semaine dernière des
résultats
infructueux du 1er trimestre. L'entreprise a signalé une
baisse
inattendue des expéditions pour ses opérations
américaines d'acier
laminé à plat, ce qui représente
environ 70 % des revenus de la
société, et qui se traduit par une baisse significative
des BPA
(bénéfices par action). Les faibles revenus du premier
trimestre
de 2017 ont entraîné une forte baisse du cours des
actions de
l'entreprise au cours de la semaine écoulée ...
L'entreprise a attribué
la baisse des expéditions pour sa division de l'acier
laminé à plat à
des interruptions
de production planifiées, alors qu'elle entreprend son programme
de
revitalisation des actifs qui vise à améliorer
l'efficacité, la
fiabilité et la qualité des produits en plus de
réduire les coûts de
production. Cependant, en faisant cela, l'entreprise renonce à
des
niveaux de production plus élevés pendant une
période de temps
favorable caractérisée
par la hausse des prix de l'acier et la demande de produits sur les
principaux marchés.
« Les conditions commerciales
améliorées se reflètent dans la
remontée récente des prix de l'acier, alors que US Steel
rapporte au
premier trimestre une augmentation de 18 % par rapport
à l'année
précédente des prix réalisés pour la
division d'acier laminé à plat...
Au troisième trimestre de 2016, les livraisons de la
division
ont connu une diminution de 125 000 tonnes, soit
environ 5 % des expéditions du troisième
trimestre de l'entreprise, à la suite
d'interruptions de
production non planifiées. Au quatrième trimestre les
expéditions de la
division ont diminué d'un autre 6 % en raison des
interruptions de
production planifiées. La société a
abaissé les niveaux de production au quatrième trimestre
alors qu'elle
a entrepris son processus de revitalisation des actifs, lequel vise en
partie à résoudre les problèmes
opérationnels entraînant des
interruptions de production imprévues. Cependant, les
problèmes des
opérations d'acier laminé à plat de l'entreprise
se sont poursuivis
en 2017, avec
la libération accidentelle d'eaux usées à l'usine
de l'entreprise dans
le Midwest, à Portage, en Indiana, ce qui a causé
l'arrêt temporaire de
ses activités dans l'usine. En outre, la société a
déclaré au premier
trimestre de 2017 une baisse de 4 % par rapport à
l'année précédente
des expéditions de sa division d'acier laminé
à
plat. Elle a attribué la baisse des expéditions aux
interruptions de production planifiées dans le cadre du
programme de revitalisation
des
actifs.
« Les récentes
perturbations dans les installations de la division
d'acier laminé à plat ont soulevé des
inquiétudes quant à la capacité
de US Steel d'augmenter les niveaux de production pour profiter des
conditions commerciales améliorées pour l'acier aux
États-Unis. Le
programme de revitalisation des actifs réduira les
expéditions de la
division de l'acier laminé à plat d'environ 1
million de tonnes
en 2017. »
L'article de Forbes ne mentionne pas les
demandes pour des
concessions des travailleurs, les nombreuses fermetures
récentes, les
fermetures et la vente d'installations productives par US Steel, y
compris Stelco au Canada, une usine en Serbie, des installations
à
Gary, en Indiana, à Fairfield en Alabama, à Lorain, en
Ohio, à Lone Star au Texas, à Granite City en Illinois et
la rumeur de la
vente de son usine en Slovaquie. Toutes ces attaques antisociales et le
refus de faire face aux problèmes fondamentaux de
l'économie ont
entraîné d'énormes souffrances pour les
travailleurs actifs et
retraités et leurs communautés qui dépendent de
la valeur que les
travailleurs reproduisent dans ces installations. Le fait qu'ils
n'agissent pas pour résoudre
les problèmes et les contradictions dans l'économie
montre que les oligarques sont inaptes à gouverner. La classe
ouvrière
doit s'organiser
pour priver l'élite impérialiste dominante de son pouvoir
de bloquer la
voie à une nouvelle direction qui mettra en oeuvre des relations
de production
socialisées en conformité avec les conditions objectives
pourvues d'un nouvel objectif. L'oligarchie financière au
pouvoir
place ses
intérêts privés étroits avant les
intérêts larges des travailleurs et les
intérêts généraux de la
société. C'est à la classe ouvrière que
revient la responsabilité sociale
d'édifier le Nouveau.
Les conséquences de la guerre
commerciale sur l'industrie forestière
Produits forestiers Résolu fait des mises
à pied
Manifestation des travailleurs forestiers en
juin 2009 à Ottawa pour demander que le gouvernement vienne
en aide aux travailleurs forestiers et à leurs communautés
Produits forestiers Résolu a commencé
cette semaine à couper des quarts de travail dans sept scieries
au Québec et il retarde le début de ses opérations
en forêt. En tout, 1283 travailleurs vont perdre leur emploi
pour une période indéterminée. Les travailleurs
forestiers et leurs petites communautés subissent les
conséquences d'une crise
orchestrée dans un secteur qui est dominé par de grandes
entreprises comme Résolu.
L'industrie forestière du Québec
fournit 60 000 emplois directs et de nombreux emplois
indirects. En plus de servir de bois de charpente au Québec et
au Canada, le produit social est très apprécié
comme bien d'exportation. Quatre-vingt-dix pour cent des exportations
du bois d'oeuvre québécois sont destinées aux
États-Unis. Les
travailleurs du secteur créent une valeur immense pour le
Québec et le Canada. Ils méritent le respect et la
tranquilité d'esprit en ce qui a trait à leur
sécurité et leur avenir.
Selon le maire de La Tuque Normand Beaudoin,
Résolu a mis à pied 100 travailleurs de scierie dans
sa communauté qui est située à environ 200
kilomètres au sud de la région du Lac-Saint-Jean. Il a
dit qu'un arrêt de production encore plus prononcé va
créer de grandes difficultés aux familles de travailleurs
directement affectées
et à la ville elle-même.
À l'extérieur du Québec, une
petite usine de cèdre du Nouveau-Brunswick vient de fermer ses
portes, ce qui a affecté six travailleurs et est un exemple de
la crise croissante qui sévit au Canada et des
difficultés qu'elle cause aux travailleurs. Le
propriétaire de Hainesville Sawmill Ltd., Danny Stillwell, a dit
que le moulin qui est situé au
nord-ouest de Fredericton devra cesser ses opérations
jusqu'à ce que ce non-sens se termine et qu'il pourra vendre du
bois à nouveau aux États-Unis avec un peu de
quiétude avoir à payer les milliers de dollars de tarif
avant même de recevoir quelque paiement de l'acheteur. M.
Stillwell a dit que son moulin est le principal employeur de la petite
municipalité et que la fermeture « est un
événement majeur ». Le bois qui sort de la
petite scierie de Hainesville est soumis à un tarif
de 19,88 % et il en est de même de toute une
série de petits moulins de sciage au Canada qui ont
été regroupés en paquet par rapport au tarif. Ils
doivent payer la taxe immédiatement et
rétroactivement sur tout le bois qu'ils ont exporté aux
États-Unis depuis le 31 janvier.
Le bois qui est produit chez J.D. Irving au
Nouveau-Brunswick, une entreprise qui possède des moulins
partout dans la province et aux États-Unis, est soumis au tarif
beaucoup plus bas de 3,02 %.Pour obtenir ce tarif
inférieur, cette entreprise aux motifs intéressés
a plaidé « volontairement » devant la
Commission du
commerce international des États-Unis que le bois qu'elle
utilise provient de terres forestières privées,
contrairement à plusieurs moulins au Canada qui paient la rente
foncière ou des droits de coupe à l'État pour
avoir le droit de faire de la coupe sur les forêts de la
couronne. Comme l'ont fait d'autres géants forestiers en
Amérique du Nord
cherchant à augmenter leurs prix, J.D Irving a laissé
entendre que certains concurrents, en particulier dans l'ouest,
jouissent d'un « avantage inéquitable » du fait
que presque toute la forêt appartient à la couronne. Les
oligarques de J.D Irving vont également bénéficier
directement de cette crise en profitant de prix de détail plus
élevés du bois
au Canada et aux États-Unis et en s'étendant en
s'emparant du marché et même des opérations de
petites scieries comme celle de Hainesville.
Il est bon de noter que le premier ministre du
Nouveau-Brunswick Brian Gallant, un représentant de l'oligarchie
financière dans une province dominée par l'empire Irving,
a tout de suite déclaré que l'État ne va pas venir
en aide aux petites entreprises forestières et aux travailleurs
pendant la crise actuelle qui frappe le secteur. Il a dit que le
gouvernement américain utiliserait cela « comme une preuve
de plus de subsides inéquitables ». Gallant a
nommé David Wilkins pour gérer le conflit au nom de J.D.
Irving et d'autres exploitants. Wilkins été ambassadeur
des États-Unis au Canada sous le règne du
Président George W. Bush.
On craint que ce cinquième drame du bois
d'oeuvre orchestré par l'oligarchie financière, qui
domine et contrôle la Forteresse Amérique du Nord, va
causer autant de dommages que celui de 2004 à 2006.
Lors de cette crise, les travailleurs forestiers canadiens ont
perdu 20 000 emplois et 400 scieries ont fermé
leurs portes. Le secteur du bois d'oeuvre ne s'était pas encore
remis de ce coup dur lorsqu'il a été frappé encore
une fois, cette fois-ci par l'effondrement du marché du logement
en 2008. Alors qu'on croyait que le pire de la crise était
passé, les oligarques forestiers reviennent à la charge
et tirent profit du marché de la construction en hausse
aux États-Unis et de la demande accrue pour le bois pour faire
monter les prix en orchestrant un autre conflit du bois d'oeuvre.
L'oligarchie financière et les oligopoles
qu'elle contrôle dans le secteur forestier dans toute la
Forteresse Amérique du Nord sont engagés dans des
conflits perpétuels pour défendre leurs
intérêts privés et étendre leurs empires,
perturbant le secteur et menant à des crises économiques.
Alors qu'on le présente faussement comme une dispute
nationale entre le Canada et les États-Unis sur les conditions
du marché, ce drame du bois d'oeuvre qu'on rejoue constamment
est devenue une opportunité régulière de faire
monter les prix de détail du bois, d'affaiblir la lutte
organisée des travailleurs forestiers à la défense
de leurs droits et de concentrer encore plus la propriété
et le contrôle du
secteur dans un petit nombre de mains.
De plus en plus de voix se font entendre à
l'effet qu'il est temps de mettre fin à ces crises
récurrentes qui bouleversent les vies des travailleurs au Canada
et aux États-unis et endommagent sérieusement les
économies des deux pays. Pour apporter stabilité et
sécurité aux travailleurs forestiers et à leurs
communautés et aux secteurs qui
dépendent de l'approvisionnement en bois et d'un prix stable, il
faut fournir une nouvelle direction à l'économie qui
s'exerce sans le contrôle pour des motifs étroits
qu'imposent les oligopoles.
Les prix du bois d'oeuvre augmentent
en flèche au Canada
Forum ouvrier a reçu
une lettre et des
photos d'un
entrepreneur de la construction de l'Ontario qui montrent une
augmentation en flèche des prix du bois d'oeuvre au Canada. Sa
lettre
et le commentaire de Forum ouvrier suivent.
« Les planches de cette grandeur (2par4par8 dans
la photo)
coûtaient 2,59 $ cet hiver. On sait que Home Depot
et/ou les
fournisseurs augmentent toujours leurs prix au printemps et en
été mais
jamais à tel point. Je pense que c'est lié au «
conflit » commercial
frauduleux qui a lieu en ce moment et à toute l'hystérie
qui
l'accompagne pour justifier la fixation des prix. Weyerhaeuser [la
compagnie au coeur des conflits récents - note du FO]
est un des fournisseurs de Home Depot. Quand ce n'est pas cette
compagnie, c'est au tour de Résolu. Cela dépend
probablement de quel
fournisseur fait la meilleure offre à Home Depot. »
Commentaire de Forum ouvrier
Une augmentation de 46 % pour le bois de
charpente ! Le tarif
américain ne s'applique pas au bois d'oeuvre vendu au Canada
mais de
toute évidence, cela n'arrête pas l'augmentation en
flèche des prix.
Les grandes compagnies se sont sans doute entendues pour imposer le
prixaméricain le plus élevé partout dans la
Forteresse Amérique du Nord. L'entrepreneur a raison de
dénoncer cette
fraude.
Le tarif spécifique de Résolu pour le
bois d'oeuvre est
de 12,82 %, ce qui est inférieur à la moyenne
de 19,88 % imposée à la
plupart des compagnies. Ce qui veut dire que Résolu va empocher
la
différence entre le tarif et les nouveaux prix du marché
augmentés. En
plus, Résolu est une des quatre compagnies qui ne
sont pas obligées de payer la taxe à la frontière
mais uniquement après
avoir vendu le bois et complété la paperasse.
Le tarif établi pour Weyerhaeuser est dans la
moyenne de 19,88 %
mais cette compagnie n'a pas à expédier beaucoup de bois
à ses clients
aux États-Unis puisqu'elle est la plus grand productrice de bois
d'oeuvre dans ce pays. À moins bien sûr que le produit en
bois
recherché est produit uniquement au Canada. Weyerhaeuser et
d'autres compagnies ayant des usines aux États-Unis vont
grandement
bénéficier des tarifs et des prix augmentés
puisqu'ils vont absorber la
taxe sous la forme d'un prix de marché plus élevé.
Toutes les grandes compagnies de bois d'oeuvre vont
bénéficier des
prix gonflés au Canada et connaître une expansion alors
qu'elles vont
prendre le contrôle des petites scieries qui ne pourront soutenir
la
perte d'une partie de leur marché américain. C'est ce qui
s'est produit
à chaque fois que le gouvernement des États-Unis a
imposé un tarif
plus élevé. En plus, un grand nombre de compagnies moins
importantes
souffriront d'être obligées de verser la taxe à
l'avance et d'attendre
que ce montant leur revienne sous forme de prix plus
élevés, à
condition que leur produit soit vendu.
Un grand nombre de compagnies de construction verront
leurs
affaires diminuer au Canada et aux États-Unis si elles ne sont
pas
capables de trouver des clients prêts à payer un prix de
production
plus élevé pour leur produit social de construction. Il
pourrait aussi
se développer une tendance à se tourner vers des
matériaux de
construction
autres que le bois.
Des usines de fabrication de meubles aux
États-Unis ont lancé une
pétition pour demander une exemption du tarif sur le bois
d'oeuvre.
Elles font valoir que le bois dont elles ont besoin pour une grande
partie de leur production se trouve seulement dans des climats plus
froids comme celui du Canada et qu'elles ne sont pas capables de vendre
leurs meubles au prix de marché plus élevé
qu'elles doivent demander en
raison du tarif.
Résolu ne bénéficiera
peut-être pas autant que les autres
compagnies du secteur forestier canadien puisqu'en ce moment il ne
possède pas de scieries aux États-Unis. Les scieries
canadiennes de
Résolu sont au Québec et en Ontario où la
redevance foncière pour
l'exploitation des forêts est plus élevée qu'en
Colombie-Britannique.
Les plus
grandes compagnies forestières en Colombie-Britannique ayant des
scieries aux États-Unis peuvent approvisionner la plupart de
leurs
clients en bois d'oeuvre à partir de leurs scieries
américaines.
surtout que la demande pourrait chuter à cause des grandes
augmentations de prix. Elles peuvent aussi expédier des billots
de la
Colombie-Britannique
vers leurs propres scieries aux États-Unis pour ensuite les
scier en
bois de charpente et éviter le tarif. Les billots bruts de bois
d'oeuvre ne sont pas affectées par les tarifs.
Résolu de même que d'autres producteurs au
Canada sont ausi menacés
de l'imposition d'un droit compensatoire (étant accusés
de vendre un
produit social aux États-Unis en-deça du prix de
production) qui sera
mis en oeuvre plus tard cette année et sera ajouté au
tarif. Ce tarif
supplémentaire exercera une pression supplémentaire
à la hausse
sur les prix partout en Amérique du Nord.
La hausse en flèche de 46 % du prix du
bois de charpente au Home
Depot au Canada montre à quel point l'économie est
vulnérable aux
manipulations de l'oligarchie financière et à quel point
cette
manipulation peut être dévastatrice pour les
économies du Canada et des
États-Unis. Il est temps d'abolir le pouvoir des oligopoles
dans l'économie et d'avancer vers une nouvelle direction
prosociale
contrôlée par les véritables producteurs, la classe
ouvrière et ses
alliés.
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