20 avril 2017
Les camionneurs défendent
leurs droits
La lutte pour la reconnaissance
légale
- Normand Chouinard -
PDF
Les camionneurs convergent vers l'Assemblée nationale à
Québec le 19 novembre 2016. (S. Thibault)
Les camionneurs défendent leurs
droits
• La lutte pour la reconnaissance légale
- Normand Chouinard
• Dépôt de la pétition
à la Chambre des communes
Nouvelle offre pour la
propriété et le contrôle d'Algoma Steel
• Les échecs montrent la
nécessité d'une nouvelle direction de
l'économie - K.C. Adams
Les camionneurs défendent leurs
droits
La lutte pour la reconnaissance légale
- Normand Chouinard -
Il ne se passe pas une semaine sans que se tiennent des
actions à
la défense des droits des camionneurs et visant la
reconnaissance du
métier de camionneur. Il faut noter à cet égard le
grand succès du
rassemblement du 19 novembre dernier où environ 600
camions ont
convergé vers l'Assemblée nationale à
Québec. Ce
rassemblement a été un moment clé de la lutte des
camionneurs pour
s'organiser et se mobiliser pour affirmer leurs droits. Les
camionneurs forment un contingent important de la classe
ouvrière au
Québec et au Canada qui lutte pour ses droits. Par leur travail
d'organisation et leurs actions avec analyse, ils sont
déterminés à
prendre la place qui
leur revient dans l'économie et à donner à
l'économie une nouvelle
direction
prosociale qui soutient les droits de tous.
Entre autres activités, ils ont
fait circuler une pétition
revendiquant la reconnaissance des camionneurs comme des professionnels
de la route dont le travail devrait se faire selon des standards qui
leur sont acceptables et sont applicables d'un bout à l'autre du
Canada. Ils ont déposé leur pétition au Parlement
canadien vendredi
le 7 avril.
Cette pétition est l'oeuvre des camionneurs et des camionneuses
eux-mêmes qui l'ont fait circuler parmi leurs pairs à
l'échelle du
Canada. C'est un geste important de leur part pour renverser la
déréglementation nocive du secteur que les gouvernements
ont faite
depuis les années 1980. Les camionneurs cherchent à
améliorer leurs
conditions
de travail, ce qui comprend leur sécurité et celle du
public. Ils
cherchent entre autres à réduire la concurrence entre eux
pour que
l'industrie fonctionne dans un esprit de coopération.
Les camionneurs ont adressé cette
pétition au ministre des
Transports et ils se sont rendus à Ottawa pour la déposer
au Parlement.
La pétition comprend des demandes de base en ce qui concerne le
travail
dans ce secteur et devrait donc être de grand
intérêt pour tout
gouvernement. Malgré cela, ni le ministre ni aucun
représentant du
gouvernement Trudeau n'ont daigné prendre part à la
conférence de
presse tenue à Ottawa à l'occasion du dépôt
de la pétition. Ceci est
une attaque inacceptable à la dignité des camionneurs.
S'organiser pour défendre les droits des
camionneurs
Manifestation du 21 mars 2014 au port de Vancouver où plus de
1500 camionneurs ont organisé
des arrêts de travail pour affirmer leur droit de négocier
des conditions de travail qu'ils
jugent acceptables
En décembre dernier a été mise sur
pied la Fédération canadienne du
transport, une organisation sans but lucratif ayant pour but d'assurer
la présence de représentants des camionneurs aux
différentes instances
fédérales qui concernent le transport. Selon son site
web,
l'association entend travailler en étroite collaboration avec
l'Association des
routiers professionnels du Québec, dont la mission
première est
d'obtenir une place à la table de concertation
gouvernement-industrie
au Québec sur la sécurité routière des
véhicules lourds.
Un autre groupe de camionneurs traitant de questions
relatives
au secteur du transport est lié à la radio web «
l'Heure juste du
camionneur (HJDC) ». Ce groupe vient de fonder l'Association
nationale
des camionneurs canadiens. Selon l'HJDC, cette nouvelle association
diffère de la Fédération canadienne du transport
en ce sens que son
objectif immédiat est de recueillir suffisamment d'argent pour
défendre
juridiquement les camionneurs dans des causes de négligence
criminelle
dans lesquelles les camionneurs ont de la difficulté à se
défendre
étant sans argent et sans organisation. Cette association vise
à mettre
fin à la criminalisation des chauffeurs aussitôt qu'un
incident
survient
dans le cours de leur travail. Elle compte aussi offrir les services
d'avocats et de lobbyistes appropriés pour défendre tout
camionneur mis
en accusation.
Ce travail visant à
mettre sur pied des organisations nationales
est devenue une nécessité pour des milliers de voituriers
indépendants
ou camionneurs contractuels qui se retrouvent
généralement sans
véritable représentation. Avec ce travail d'organisation
et ces
actions, les camionneurs développent leur lutte à la
défense de leurs
droits et de leur
dignité dans leurs endroits de travail respectifs et dans toutes
les
régions.
Les camionneurs sont déterminés à
changer cette situation où les
conditions de l'industrie se sont grandement
détériorées à cause des
dérèglementations successives depuis 30 ans et de la
croissance de
compagnies dotées d'un immense pouvoir. Un profond
déséquilibre a été
créé dans les conditions de travail des camionneurs
auquel ils ont
entrepris de remédier. À chaque jour, ceux-ci confrontent
le pouvoir
des grands monopoles manufacturiers et de transport et une machine
d'État qui s'agenouille devant chaque demande mise de l'avant
par ceux
qui contrôlent le secteur. En menant leur travail d'organisation
et
leurs actions avec analyse, les camionneurs luttent pour se
défendre et
défendre leur dignité et établir un nouvel
équilibre dans les rapports
de production qui leur est favorable et défend leurs droits.
L'organisation et l'unité des camionneurs
à travers le Québec et le
Canada sont vitales au développement de cette lutte, assurant la
poursuite et le succès du mouvement des travailleurs pour
l'affirmation
de leur droit de décider de la direction de leur industrie. En
bâtissant leur unité d'action, les différents
regroupements pourront
évaluer la
force qu'ils ont acquise dans la défense de leurs droits et la
transformation de la situation en leur faveur. Chaque geste permet de
mieux comprendre comment mener la lutte à la défense des
droits et crée
une plus grande unité parmi les travailleurs de l'industrie et
avec
leurs alliés. La mobilisation de tous et de toutes dans ce
travail est
nécessaire
pour créer un momentum fort qui ne va pas s'arrêter.
Dépôt de la pétition à la
Chambre des communes
Les camionneurs convergent vers Québec le 19 novembre 2016.
Le vendredi 7 avril a eu lieu le dépôt
de la pétition demandant la
reconnaissance du métier de camionneur à la Chambre des
communes à
Ottawa. Cette pétition est l'initiative de camionneurs et
camionneuses
du Québec, de l'Ontario, du Nouveau-Brunswick et de l'Alberta.
Elle a
été signée par plus de 6000 personnes au
Québec
et dans toutes les provinces, de même que dans les Territoires du
Nord-Ouest et au Yukon. Elle a aussi été signée
par 24 personnes
d'autres pays.
La pétition se lit comme suit :
Pétition au
ministre des Transports
Attendu que :
- les nombreux irritants
concernant la formation, la reconnaissance
des acquis, la sécurité et les permis des nouveaux
arrivants ;
- les conditions de travail
inadaptées : salaire de base, heures
supplémentaires après seulement 60 heures, calcul
des jours fériés,
style de vie malsain, manque de sécurité d'emploi et
problèmes de
santé ;
- le refus quasi
systématique des ministères provinciaux de
reconnaître les permis militaires versus les permis civils ;
- les programmes de
sélection et de formation non uniformes d'une
province à l'autre, empêchant ainsi une meilleure
accessibilité
(bourses d'études, subventions) ;
- une pénurie
grandissante de chauffeurs résultant du départ de
professionnels recherchant de meilleures conditions de vie
malgré un
salaire inférieur ;
- l'industrie du camionnage
relève en majeure partie du
gouvernement fédéral, et l'application des lois de
sécurités routières
du provincial, une reconnaissance légale et complète de
ce métier comme
profession aiderait grandement à se remettre de cette
pénurie ;
- nous sommes un service
essentiel à l'économie canadienne ;
- le risque que
l'administration américaine outrepasse ses droits et taxe les
revenus des chauffeurs interfrontaliers ;
Nous, soussignés,
citoyens canadiens, prions la Chambre des
communes de reconnaître les camionneur(e)s, toutes compagnies ou
provinces confondues, comme étant des professionnels de la route.
Nous demandons
également des normes applicables d'un océan à
l'autre, en tenant compte des disparités économiques, en
ce qui
concerne les salaires, la protection contre la taxation
américaine, les
avantages sociaux, la santé-sécurité et la
qualité de vie des
chauffeurs et des propriétaires-opérants.
La pétition a
été parrainée et déposée au
Parlement par la députée
NPD Ruth Ellen Brosseau de Maskinongé-Berthierville. En
conférence de
presse, la députée a dit que le secteur du camionnage
« est crucial
pour nos régions, pour notre économie et surtout, pour
les milliers de
personnes qui ont un travail relié de près ou de loin
avec cette
industrie. Les camionneurs vivent des disparités significatives
d'une
province à l'autre entourant les avantages sociaux, les
salaires, la
santé sécurité... Ce secteur est vital pour
l'économie canadienne. »
Suzan Sidwell, une ancienne camionneuse et
l'initiatrice première
de la pétition a dit ceci : « La grogne des
camionneurs envers les
conditions de travail et la disparité des normes se fait sentir
depuis
plusieurs années, avec cette pétition on envoie un
message clair au
gouvernement fédéral, il doit prendre le leadership pour
s'assurer que
le métier de camionneur est justement reconnu. »
Daniel Beaulieu, chauffeur de plus de 30
années d'expérience et
animateur de la page Facebook « l'Heure juste du camionneur
(LHJDC) » a
clôturé la conférence de presse : «
Depuis près de 40 ans, des lacunes
se sont installées sournoisement concernant les conditions de
travail
des camionneurs, suite aux
dérèglementations. Je constate qu'en 2017, une
solitude s'est installée
à l'intérieur de chaque camionneur se sentant seul et pas
entendu »,
a-t-il dit. « Le 19 novembre dernier
[le
grand rassemblement des camionneurs devant l'Assemblée nationale
- Note de FO] ce n'est pas l'industrie qui s'est levée, mais
ceux
qui font en sortent qu'elle avance malgré tout. Le 19
novembre, nous
avons prouvé au reste du Canada, qu'il était temps pour
nous de s'unir,
de faire front commun et d'aller de l'avant....Aujourd'hui le
dépôt de
la pétition pour la reconnaissance du métier est la suite
des choses »,
a-t-il ajouté.
Aucun représentant du ministère des
Transports ou du gouvernement
libéral n'a daigné être présent pour cet
événement malgré l'importance
des problèmes soulevés par les camionneurs.
Nouvelle offre pour la
propriété et le contrôle d'Algoma Steel
Les échecs montrent la nécessité
d'une nouvelle direction de l'économie
- K.C. Adams -
Un groupe qui s'est donné le nom de «
certains créanciers
garantis d'Essar Steel Algoma » vient de lancer
un site web afin de
promouvoir son offre visant à gagner la propriété
et le contrôle
d'Algoma Steel à Sault Ste. Marie en Ontario. Le groupe ne dit
pas qui
ces « certains créanciers garantis » peuvent
bien être. Les
deux principaux créanciers d'Essar Steel qui affirment
être garantis
sont les Fonds de contrôle de richesse sociale (FCRS)
basés aux
États-Unis Golden Tree et Bain Capital. Ces deux FCRS et la
Deutsche
Bank dont le quartier général est en Allemagne et qui est
le principal
débiteur exploitant des procédures de protection de la
faillite en
vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des
compagnies
(LACC) semblent avoir pris le contrôle de cette procédure
particulière.
Ils sont cependant contestés par un autre FCRS/oligopole
basé aux
États-Unis qui a pris le nom au Canada de Maga Steel
Corporation.[1]
Le site web de ces « certains créanciers
garantis » d'Essar Steel
Algoma parle « du besoin de changement à
Algoma » et met de l'avant un
« plan de restructuration ». Les travailleurs peuvent
tout de suite
voir que ce plan comporte un problème : il isole Algoma
Steel du
secteur canadien de l'acier et de l'économie
plus large et concentre ses feux à l'interne sur la
main-d'oeuvre
active et retraitée d'Algoma et demande des concessions.
Le plan présente Algoma Steel de façon
isolée par rapport aux
autres composantes du secteur de l'acier, et à la place et au
rôle qu'il
a dans l'économie interdépendante de Sault Ste. Marie et
dans
l'économie canadienne. En présentant les problèmes
qui prévalent à
Algoma Steel en vase clos par rapport à l'économie
socialisée dans son
ensemble et en demandant des concessions de la part de la force de
travail, le plan ignore les problèmes sous-jacents du secteur et
de
l'économie, lesquels doivent changer si on veut qu'un plan
spécifique
ait des chances de succès.
C'est maintenant la
quatrième fois qu'Algoma Steel se place sous la
protection de la LACC tandis que le fabricant d'acier Stelco dans le
sud de l'Ontario en est à sa deuxième protection de la
faillite. Ces
échecs montrent qu'il faut fournir une nouvelle direction
à l'économie
dans laquelle les Canadiens peuvent contrôler leurs affaires
économiques et résoudre les problèmes tels qu'ils
se posent plutôt que
de prétendre que la partie n'est pas liée au tout et que
les
concessions des travailleurs vont régler les choses.
Pour que les différentes parties du secteur de
l'acier puissent
régler leurs problèmes spécifiques, il faut en
premier lieu apporter
des changements à l'économie dans son ensemble et
procéder à une
planification scientifique de la production canadienne d'acier dans
toutes les régions de sorte à satisfaire la demande
apparente d'acier
dans une
économie canadienne indépendante sans ingérence
provenant de
l'extérieur de l'économie. Ces changements doivent
comprendre des
mesures qui font en sorte que le prix de marché de l'acier
reflète le
prix de sa production ici-même au Canada et n'est pas
dicté par les
oligarques américains ou quelque oligarque du système
impérialiste
d'États
dirigé par les États-Unis.
Le site web des « certains créanciers
garantis » fait allusion aux
problèmes du secteur de l'acier mais, au lieu de proposer une
nouvelle
direction, réduit la question à celle de voler la
réclamation que fait
la classe ouvrière à la valeur qu'elle produit et de
soutirer cette
richesse sociale à l'économie locale et canadienne pour
le bénéfice de
« certains créanciers garantis » des
États-Unis. Le web site mentionne
la volatilité du prix de l'acier mais en profite, plutôt
que de
présenter des solutions, pour attaquer les réclamations
des métallos et
des retraités et ses concurrents parmi les fabricants au sein du
système impérialiste mondial d'États.
Le groupe écrit : « Comme nous avons
pu le voir ces 18 derniers
mois, le prix de l'acier est très volatile (le prix des bandes
à chaud
s'est situé entre 354 $US et 653 $US la
tonne). On ne peut pas assumer
cependant que le prix élevé actuel de l'acier va demeurer
ce qu'il est
à long terme. »
Au lieu de proposer des façons de
contrôler la volatilité des prix
de l'acier et des intrants de matières premières au sein
d'une économie
canadienne sous contrôle souverain, le site web détourne
sa colère sur
les travailleurs actifs et à la retraite. « Le
régime de retraite à
prestations déterminées en vigueur présentement
à Algoma n'est pas
viable.
Les coûts de main-d'oeuvre actuels d'Algoma sont sensiblement
plus
élevés que ceux de ses concurrents. »
Abaisser les réclamations des travailleurs, des
retraités et de la
société à la valeur-acier que les travailleurs
produisent et détourner
cette valeur vers « certains créanciers
garantis » ne va rien résoudre.
Cela ne résout pas les problèmes fondamentaux du secteur
de l'acier et
de l'économie. Au lieu de s'attaquer au problème
d'élaborer une
nouvelle direction stable et sûre pour le secteur de l'acier et
l'économie du Canada à l'abri des crises
récurrentes, le site web
utilise les problèmes du secteur de l'acier comme un
prétexte pour
attaquer ceux qui produisent la valeur-acier et demander qu'on abaisse
leur niveau de vie pendant leurs années actives et à la
retraite.
Afin d'accroître leur réclamation à
la valeur que les travailleurs
canadiens produisent, ces « certains créanciers
garantis » des
États-Unis veulent qu'on les soulage de la restauration
environnementale et d'autres règlements et que l'État
réduise la
réclamation qu'il fait à la valeur-acier. Le fait de
déplacer la
réclamation à la valeur que
produisent les travailleurs, des travailleurs et de l'État vers
les
propriétaires des FCRS ne va pas résoudre les
problèmes du secteur de
l'acier. En fait, le refus de fournir une nouvelle direction est la
raison principale pour laquelle Algoma Steel et Stelco sont dans un
état de crise permanent.
On lit sur le site web : « Nous devons
créer un nouvel Algoma qui
est viable et profitable à long terme et capable de
résister à la
nature cyclique du marché mondial de l'acier. » Ces
gens là ne
réalisent pas à quel point ils sont idiots et
irrationnels quand ils
utilisent les mots
« viable » et « cyclique » dans la
même phrase. Ils
refusent de reconnaître que le « marché mondial de
l'acier » est
lui-même une grande partie du problème.
Le site web poursuit :
« La communauté de Sault Ste. Marie, les
employés d'Algoma et l'industrie de l'acier sont bien au fait
des trois
restructurations précédentes d'Algoma, dont une a
été faite alors que
les employés sont devenus propriétaires. Aucune de ces
restructurations
n'a produit une entreprise viable. Remettre la solution à plus
tard n'a rien accompli dans le passé et n'est pas une solution
viable
maintenant non plus. »
Une description partielle d'une situation sans une
analyse de la
source est très incomplète et
intéressée. Le refus d'analyser
mène à une attaque antiouvrière du type «
cesser de remettre la
solution à plus tard » contre les travailleurs
d'Algoma qui ont
fermement défendu leur droit à des pensions à
prestations déterminées
et à des
salaires au standard canadien et qui affirment que les concessions ne
sont pas des solutions.
Le site web n'analyse pas ou ne discute pas de la cause
fondamentale du problème de l'économie, qui provient du
manque de
contrôle des Canadiens sur le secteur de l'acier et de la
contradiction
d'ensemble entre un processus de production entièrement
socialisé au
sein d'une économie interdépendante et le contrôle
privé des
composantes de
cette économie socialisée qui se font concurrence entre
elles. Le
contrôle sur le secteur de l'acier et l'économie est
exercé par des
FCRS/oligopoles privés situés principalement
situés aux États-Unis.
Ceux-ci rivalisent pour défendre et augmenter leur richesse
sociale
privée et leurs empires sans considération pour le
développement de
l'ensemble et
les liens nécessaires entre ses parties, ce qui conduit à
des crises
récurrentes de plus en plus sérieuses.
Ces « certains créanciers
garantis » n'ont aucun intérêt à
l'existence d'un secteur commercial durable de l'acier au Canada. Ils
s'intéressent à l'édification de leurs empires
privés et à conserver
leur contrôle sur les parties de l'économie
socialisée qu'ils possèdent
en contradiction avec la classe ouvrière et en concurrence avec
les
parties
de l'économie qu'ils ne contrôlent pas. Ils ne sont pas
intéressés à ce
que les forces de production socialisées soient sous le
contrôle des
producteurs réels dans un esprit de coopération entre
toutes les
parties de l'économie sur un territoire défini
appelé Canada. Ils
refusent le défi de notre époque de créer une
harmonie entre les
différentes parties
socialisées de l'économie canadienne pour assurer la
stabilité et la
sécurité, en dehors de la domination du système
impérialiste d'États
rongé par la crise et fauteur de guerre dirigé par les
États-Unis. Les
oligarques exigent pour leur édification d'empire que soient
perpétués
la direction actuelle de l'économie et le contrôle des
oligarques sur
les
États canadien et américain, une direction et un
contrôle qui sont tous
deux marqués par la crise. Le Canada a besoin d'une nouvelle
direction !
Les oligarques ont besoin des métallos pour
produire la valeur
qu'ils convoitent, des matières premières, des forces de
production
socialisées et d'un marché pour ce qui est produit. Cela
place «
certains créanciers garantis » et les autres
oligarques dans une
relation sociale avec la classe ouvrière dont ils ont besoin
pour
étendre leur
richesse sociale au sein d'une économie interdépendante
moderne et
complexe. Les oligarques exercent un contrôle sur certaines
parties de
l'économie, qui, dans ce cas-ci, incluent Algoma Steel. Ils
utilisent
ce pouvoir et le pouvoir de l'État qu'ils contrôlent pour
exercer une
dictature au sein de la relation sociale avec les métallos et
les
employés
salariés.
En ce moment, dans les conditions de l'offensive
antisociale
brutale qu'ils mènent depuis des décennies, les
oligarques ne sont pas
intéressés à établir un équilibre
avec la classe ouvrière au sein de la
relation sociale. Le déséquilibre au sein de la relation
sociale
contribue aux crises récurrentes de l'économie
socialisée sous leur
contrôle privé.
Dans ce climat de chaos et avec la pression des crises et de la guerre,
les oligarques ont de plus en plus recours aux pouvoirs de police de
l'État, comme c'est le cas avec la LACC, pour
avoir le
dessus. En utilisant leur vaste richesse sociale et les pouvoirs de
police de l'État, ils s'efforcent de dicter leur volonté
au sein de la
relation
sociale avec la classe ouvrière et de bafouer les droits des
travailleurs. Cette activité rétrograde des oligarques
empire la
situation à la fois pour l'économie et les travailleurs.
Les concessions ne sont pas des solutions ! Non,
c'est Non !
Les véritables producteurs de la valeur-acier,
les métallos et les
employés salariés, doivent réclamer une partie de
la valeur qu'ils
produisent pour leur propre reproduction et leur survie jusqu'à
leur
décès. D'autres réclamations à la valeur de
l'acier sont nécessaires
pour satisfaire les intérêts généraux de la
société. Quelle devrait
être l'étendue
de ces réclamations ? Qui décide de la taille des
réclamations ? Les «
certains créanciers garantis » veulent dicter ce que
la classe ouvrière
revendique afin de satisfaire leur propre usage privé
étroit pour leur
édification d'empire, pas seulement chez Algoma Steel à
Sault Ste.
Marie, mais dans leur vaste empire mondial tout entier.
À cette fin, leur site web affirme que les propriétaires
et les
investisseurs dans la production de l'acier souffrent de la pression
à
la baisse sur leur taux de profit et leur taux de rendement et ont
besoin d'être soulagés au moyen d'une réclamation
plus élevée à la
valeur produite par les travailleurs. Sinon, ils n'investiront pas et
peuvent même
démembrer l'installation et la vendre séparément.
Ils écrivent : « Algoma doit devenir
un fabricant plus efficace
ayant une structure de coûts plus souple. L'expansion massive de
la
capacité sidérurgique dans des pays comme la Chine et le
Brésil (avec
de faibles coûts de main-d'oeuvre et des normes environnementales
laxistes) a rendu Algoma non concurrentiel. En Amérique du Nord,
on a été témoin d'une augmentation significative
de la production par
les mini-laminoirs qui ont des coûts moindres en raison de
structures
de coûts plus souples, d'installations plus modernes de
fabrication de
l'acier et d'emplacements plus proches de leurs clients.
« La structure de coûts d'Algoma est
nettement plus élevée que
celle de ses concurrents nord-américains parce qu'Algoma demeure
l'une
des dernières entreprises à usine unique en
Amérique du Nord et est en
concurrence avec des entreprises plus importantes possédant de
multiples usines. La situation actuelle du régime de retraite
à
prestations déterminées d'Algoma n'est pas viable. Les
coûts de
main-d'oeuvre sont nettement plus élevés que ceux de ses
concurrents. »
On se demande bien pourquoi ils se donneraient la peine
de faire
une offre ayant une vision aussi négative d'Algoma Steel et du
secteur
de l'acier en général. Ils s'en donnent la peine parce
qu'ils veulent
s'en prendre aux salaires, aux avantages sociaux et aux régimes
de
retraite des travailleurs. Leur site web qualifie les salaires et les
régimes
de retraite de « coût de production », un
coût pour les investisseurs
doit-on comprendre. Pourtant, c'est la classe ouvrière qui
produit la
valeur à laquelle elle fait une réclamation sous forme de
salaires et
de régimes de retraite. Prétendre que les
réclamations de la classe
ouvrière sont un coût pour les producteurs c'est parler de
la façon la
plus
intéressée. Un point de vue aussi rétrograde
envers les producteurs
véritables de la valeur ne peut pas mener à trouver des
solutions aux
problèmes économiques dans une société
moderne.
La classe ouvrière produit toute la valeur au
sein d'une économie
socialisée. La division de cette valeur parmi les
réclamants doit être
faite dans le calme et par des arrangements acceptables aux
travailleurs au sein de la relation sociale et non par un diktat des
investisseurs et des accusations ridicules contre les travailleurs
comme quoi leurs
réclamations sont un coût de production. Dans le contexte
de la
relation sociale actuelle, la valeur produite doit être
distribuée aux
réclamants dans un esprit d'équilibre et non de diktat.
Ces « certains créanciers
garantis » proposent de rendre le Canada
encore plus captif du système impérialiste d'États
et incapable de
mener ses propres affaires. Ils proposent d'abaisser le niveau de vie
des travailleurs canadiens et d'imposer l'austérité
à la société en
général afin que les oligarques puissent se remplir les
poches et bâtir
leurs empires privés, concurrencer leurs rivaux mondiaux et
mener des
guerres prédatrices. Afin d'atteindre leur objectif de
bâtisseurs
d'empire, ils cherchent à détruire toute notion d'une
économie
canadienne indépendante et d'édification nationale et
à éliminer la
notion même d'un niveau de vie canadien et d'une
société qui s'occupe
de ses
membres.
Ils menacent les Canadiens en
disant qu'ils feront des
investissements dans l'usine seulement « si Algoma a une
structure de
coûts concurrentielle ». Cette structure de
coûts est dictée par eux
selon leurs propres termes en fonction de leur objectif de profit
privé
et de leur vision du monde de bâtisseurs d'empire en
contradiction avec
la
classe ouvrière canadienne et en concurrence avec les autres
oligarques
au sein du système impérialiste d'États. Leur but
et leur vision du
monde impérialistes sont incompatibles avec le but et la vision
du
monde des Canadiens qui aspirent à une économie
indépendante et à une
nation qu'ils contrôlent et dirigent afin de servir le
bien-être des
producteurs véritables et les intérêts
généraux de la société
canadienne. Une économie et un État indépendants
qui servent les
intérêts de leur propre peuple peuvent et doivent
organiser des normes,
des attentes, des règlementations et des lois qui
déterminent la part
des réclamations de chaque réclamant à la valeur
que les travailleurs
produisent. Un
tel Canada ne peut permettre un diktat de la part d'investisseurs
étrangers ou autres sur l'ampleur et la répartition des
réclamations.
Cela n'engendre que le désastre, le déséquilibre
et les crises
récurrentes.
Le site web de ces « certains créanciers
garantis » d'Algoma ne
parle pas d'équilibre au sein de la relation sociale avec ces
Canadiens
qui produisent la valeur-acier. Ils font le contraire et de ce fait
causent un sérieux problème. Le site web revendique un
déséquilibre et
la négation du droit des producteurs véritables de
décider de leurs
réclamations et du droit des Canadiens de décider et de
contrôler la
direction de leur économie et de décider de la
quantité de valeur que
requiert la société pour soutenir son
intérêt général.
Les « certains créanciers
garantis » veulent se servir des
travailleurs canadiens pour que ceux-ci produisent la valeur pour eux
et utiliser les ressources et le territoire du Canada pour bâtir
leur empire. Pour eux il n'est pas question que les Canadiens
s'ingèrent
dans l'édification de leur empire bien qu'on parle ici du
Canada, un
pays qui
ne leur appartient pas. Ils ne veulent pas que les Canadiens affirment
leurs droits et contrôlent leur vie, leur économie et leur
société, un
contrôle qui commence par le contrôle de leur
économie sur un
territoire défini sous un gouvernement des lois. L'opposition
des
oligarques au droit des Canadiens à leur propre économie
et à leur
propre société
sous leur contrôle est un sérieux problème que les
Canadiens doivent
résoudre.
Qui contrôle l'économie et dans quel
but ? Les bâtisseurs d'empire
veulent le contrôle complet sans aucun équilibre avec les
Canadiens.
Ils refusent de permettre que les Canadiens aient le moindre
contrôle
sur leur économie et sur leur vie. Les métallos
canadiens et leurs
alliés font face à ce problème dans le secteur de
l'acier et sont
déterminés à y trouver une solution qui leur est
favorable, à eux de
même qu'à l'économie canadienne et à la
société et qui ouvre la voie à
une nouvelle direction prosociale. La détermination des
métallos actifs
et à la retraite d'Algoma Steel et de Stelco à
défendre ce qui leur
appartient de droit contre les assauts des oligarques est un pas dans
cette
direction. Sur leurs bannières est écrit :
Ne touchez pas à nos
régimes de retraite, nos salaires et nos
avantages sociaux !
Non, c'est non ! Stelco et Algoma doivent
continuent de produire de l'acier !
Note
1. Un Fonds de contrôle de
la richesse sociale (FCRS) agit comme un
oligopole. La richesse sociale qu'il contrôle se répand
comme des
tentacules partout dans les économies socialisées du
système
impérialiste d'États. Les FCRS/oligopoles
contrôlent des pans entiers
de secteurs du haut en bas, et contrôlent les façons dont
leurs
compagnies
associées interagissent dans un secteur et ailleurs dans
d'autres
secteurs dans tout le système impérialiste
d'États. Ils exercent aussi
leur contrôle direct sur l'État et ses institutions, tels
que les
pouvoirs de police du LACC au Canada et du Chapitre 11 aux
États-Unis.
L'ampleur incroyable de leurs actifs en richesse
sociale et de
leur contrôle étatique permet aux FCRS/oligopoles de
manipuler les
économies à leur avantage particulier afin de
générer de grands coups
d'argent et même de provoquer des crises lorsque cela sert leurs
intérêts étroits. Entre autres actions, ils volent
les régimes de
retraite des
travailleurs et leurs épargnes et étendent leurs empires
en saisissant
des matières premières, des régions et des
compagnies par le recours à
la faillite, ils inventent des stratagèmes pour faire de gros
coups
d'argent, s'engagent dans des guerres prédatrices et des
changements de
régime et provoquent des crises qui sont ou bien
planifiées et
exécutées
avec une précision militaire ou qui éclatent sans
avertissement.
Le FCRS/oligopole Bedrock dont le siège est aux
États-Unis tente de
prendre le contrôle de Stelco et de voler les pensions et les
avantages
sociaux et les épargnes des retraités tout en niant sa
responsabilité
pour la restauration environnementale. Il semble y avoir collusion
sinon coopération pure et simple entre ceux qui contrôlent
Bedrock, US
Steel ainsi que sa filiale canadienne connue sous le nom de Stelco, la
Cour supérieure de l'Ontario et les pouvoirs de police du LACC,
et les
gouvernements fédéral et ontarien.
Un autre FCSR/oligopole dont le quartier
général est aux États-Unis
et dont le directeur est Thomas M. Clarke de la Virginie de l'Ouest a
annoncé une offre rivale pour devenir propriétaire et
prendre le
contrôle d'Essar Steel Algoma alors que celui-ci est sous la
protection
de la LACC, en opposition aux offres de Golden Tree, Bain Capital et
de la Deutsche Bank. Le FCSR/oligopole de Clarke porte de nombreux noms
dont Maga Steel Corporation, Kissito Healthcare International, Southern
Coal Corp., et ERP Compliant Fuels. Le FCSR/oligopole de Clarke a
récemment fait l'achat d'Oak Grove Mine en Alabama et de
Pinnacle Mine
en Virginie de l'Ouest du notoire Cliff's Natural
Resources, et a pris possession de Maple Mine en Virginie de l'Ouest et
d'une usine de coke en Alabama alors que ceux-ci étaient
placés sous la
protection du Chapitre 11 de la faillite. Ses nombreuses
possessions
comprennent trois mines en Colombie-Britannique qui produisent du
charbon métallurgique qui sert à la production de
l'acier,
ainsi qu'une forêt de 13 500 acres au Belize. Ils
contrôlent aussi une
surface qui longe la plaine inondable du fleuve du Mississippi qui sert
aux « crédits de carbone » et qui permet aux
compagnies de charbon de
produire sans se soucier des problèmes ou des sanctions
légales ou
autres liés à l'environnement. Le FCSR/oligopole
de Clarke dirige aussi le Fonds du patrimoine de la conservation de la
Virginie qui contrôle plus de 30 000 acres de terres
dans cet État, et
qui en même temps est un important producteur de charbon dans la
région
qui tire avantage du laxisme des règlementations
environnementales dans
le secteur du charbon, gracieuseté du président
Trump.
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