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13 avril 2017

Opposition grandissante à une nouvelle ronde d'attaques
de Postes Canada

Les travailleurs des postes manifestent devant le dépôt de Laval-Ouest

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Opposition grandissante à une nouvelle ronde d'attaques  de Postes Canada
Les travailleurs des postes manifestent devant le dépôt de Laval-Ouest

Comité permanent du commerce international
Les confessions du président de Stelco - Rolf Gerstenberger


Opposition grandissante à une nouvelle ronde d'attaques de
Postes Canada

Les travailleurs des postes manifestent devant
le dépôt de Laval-Ouest

Non à la restructuration antiouvrière des opérations de livraison !

Malgré une pluie battante, environ 150 travailleurs et travailleuses des postes ont manifesté jeudi le 6 avril devant le dépôt de Laval-Ouest. Ils étaient en colère contre la décision de Postes Canada de restructurer unilatéralement les opérations de livraison dans ses unités urbaines.

Postes Canada va de l'avant rapidement avec des changements unilatéraux dans les conditions de travail avant que le gouvernement Trudeau n'annonce ses décisions en rapport avec l'Examen du mandat de Postes Canada. Spécifiquement, cette restructuration des opérations de livraison ferait en sorte que des trieurs de nuit seraient embauchés dans les dépôts des facteurs pour faire le tri et la préparation du courrier. Cela allongerait des routes des facteurs qui pourraient bien passer tout leur quart de travail sur la route à livrer le courrier. En ce moment, les facteurs trient et préparent le courrier qu'ils vont livrer. Ils commencent leur quart de travail au dépôt puis vont sur la route. Les travailleurs des postes refusent que leurs conditions de travail soient restructurées et leur soient dictées sans qu'ils aient leur mot à dire ou soient consultés. Une telle chose n'est pas acceptable au 21e siècle.

Les travailleurs des postes ont choisi le dépôt de Laval-Ouest parce qu'il a été ciblé par Postes Canada pour entreprendre les préparatifs pour la mise en application de cette mesure. Les manifestants sont venus de la Région du Québec et de Montréal du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes.

Ils ont aussi protesté contre d'autres changements unilatéraux que Postes Canada veut imposer aux travailleurs et à leur syndicat. Ceux-ci comprennent l'élimination de postes à temps plein à Montréal et la recherche de 15 installations dans la région de Montréal pour ouvrir des franchises en fermant les comptoirs postaux desservis par les membres du STTP. Cette privatisation des comptoirs postaux va abaisser les salaires et les conditions de travail et réduire les services à la population tout en confiant des opérations lucratives à des monopoles privés comme Shoppers Drug Mart. Cela prive Postes Canada de la valeur que les travailleurs des postes produisent et accroît le bassin de travailleurs liés au service postal qui n'ont pas accès aux standards syndicaux canadiens en fait de salaires et de conditions de travail. Cela crée une pression à la baisse sur toute la classe ouvrière.

Lors de l'action qui s'est tenue sous une forte pluie, plusieurs représentants syndicaux ont pris la parole dont la présidente de la section de Montréal du STTP et les directeurs de la région du Québec et de Montréal du syndicat.

Lise-Lyne Gélineau, la présidente de la section locale de Montréal, a dit à Forum ouvrier que la manifestation était une expression du mécontentement des travailleurs et des travailleuses des postes face à ce manque total de respect de Postes Canada pour les travailleurs et la population : « Ces décisions sont prises sans consulter le syndicat, sans nous informer des détails, en cherchant à nous imposer leur façon de voir », a-t-elle dit. Parlant de la restructuration  des opérations de tri et de livraison et de la charge de travail intenable que cela va imposer aux travailleurs, elle a ajouté que « c'est bien possible qu'avec cette nouvelle décision nos facteurs et factrices pourraient se retrouver pratiquement à passer tout leur quart de travail sur la route à faire la livraison du courrier. Pour nous, pas question de laisser passer cela. »


Action de solidarité avec les travailleurs des postes dans la municipalité de
Pointe-aux-Trembles le 6 avril 2017

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Comité permanent du commerce international

Les confessions du président de Stelco

Le 21 mars, le président et directeur général de Stelco Inc., Michael McQuade, a témoigné devant le Comité permanent du commerce international du Parlement.

McQuade a admis clairement la raison d'être des pouvoirs de police de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). Il a dit que « Stelco est sortie des procédures de protection des créanciers en 2006, pendant une période de sommet sans précédent du cycle du marché de l'acier, sans s'être attaquée aux questions fondamentales qui avaient amené la compagnie à se placer sous la protection des créanciers en vertu de la LACC en 2004 ».

McQuade exprime le regret que les gens en position de contrôle de Stelco pendant les procédures de la LACC de 2004 à 2006 n'aient pas retiré les pensions et les avantages sociaux à la retraite des livres comptables et soutiré des concessions des métallos pour abaisser leurs conditions à ce qu'il appelle les « standards nord-américains ». En parlant ainsi, il blâme les travailleurs actifs et à la retraite et les salariés pour les problèmes du secteur de l'acier et de la compagnie. Voilà un thème qui revient constamment : que les travailleurs et les retraités sont la cause des problèmes auxquels font face le secteur de l'acier, la compagnie et l'économie et qu'ils doivent en payer le prix pour que les oligarques puissent réussir. McQuade se plaint que les pouvoirs de police de la LACC n'ont pas fait payer les travailleurs et les retraités en 2006 et affirme que cette fois-ci les oligarques de Bedrock et leurs alliés politiques et technocrates sont déterminés à briser toute résistance. « Les travailleurs et les retraités doivent payer », s'écrient les oligarques.

Selon McQuade, le travail préparatoire à l'imposition de concessions aux travailleurs, aux retraités, à l'économie et à la communauté a débuté en 2007, quand US Steel s'est emparé de Stelco. Il suggère que le rapport de force entre les classes à Stelco a changé en faveur de l'empire américain qui s'est retrouvé avec plus de pouvoir alors qu'USS a déployé la pleine puissance de son oligopole contre les métallos, les retraités, l'économie canadienne et la communauté locale. Les métallos de Stelco ont vécu lock-out après lock-out à Hamilton et Lake Erie Works qui visaient à leur arracher des concessions. En même temps qu'il brisait tous ses engagements relativement aux niveaux d'emplois et de production, USS a entrepris une campagne systématique pour détruire les régimes de retraite à prestations déterminées en commençant par en exclure les nouveaux engagés, en éliminant les ajustements au coût de la vie dans les pensions des retraités et en refusant de mettre suffisamment d'argent dans les régimes de retraite pour qu'ils soient pleinement capitalisés.

McQuade croit que la victoire de cette croisade antisociale est à portée de la main puisque USS a réduit Hamilton Works à presque rien et a même fermé les hauts fourneaux. Comme le sait tout travailleur, une installation industrielle requiert un réinvestissement constant rien que pour remplacer la valeur qui est transférée dans la nouvelle production, moderniser les opérations et y amener de nouveaux travailleurs. USS cependant était déterminé à détruire Stelco et n'allait permettre à aucune force politique de lui barrer la route. Il a même cédé une installation de production d'Hamilton à des impérialistes allemands appelés MANA qui ont immédiatement demandé d'énormes concessions, mis les métallos en lock-out quand ils ont dit non et fait rentrer des scabs pour faire comme bon leur semble.

Sans ressentir la moindre honte, McQuade décrit comme si de rien n'était la voie destructrice qu'a suivie l'oligopole. « En 2007, US Steel a acquis Stelco et a transformé les opérations en une installation manufacturière satellite gérée centralement à partir de Pittsburgh. Stelco n'a maintenu que peu de contrôle sur le développement des marchés, sur son approvisionnement en matières premières et ultimement sur sa rentabilité. Les installations multiples de US Steel ont été mises à profit pour que les marchés traditionnels de Stelco soient desservis à partir d'une variété d'endroits. En desservant le marché par des installations de production multiples, US Steel a pu aligner les salaires à Stelco sur les standards nord-américains. Il en est résulté trois arrêts de travail en 10 ans qui ont eu un impact négatif sur notre performance financière. »

Une façon galante vraiment de décrire les actions antisociales et anti-canadiennes des impérialistes des États-Unis : « Les marchés traditionnels de Stelco ont été desservis à partir d'une variété d'endroits. » Autrement dit, en volant le carnet de commandes de Stelco et servant ses clients à partir de ses usines américaines, détruisant ainsi l'emploi et la production de la valeur au Canada.

« Aligner les salaires à Stelco sur les standards nord-américains. » Une autre façon de dire faire des lock-outs brutaux en ayant recours au pouvoir de son oligopole pour miner tout équilibre dans les forces de classe et nier les droits des travailleurs et retraités canadiens et leur niveau de vie canadien.

« Il en est résulté un impact négatif sur notre performance financière. » C'est sans parler des pertes d'emplois, de la réduction de la production de la valeur pour l'économie et la communauté en plus des procédures actuelles en vertu des pouvoirs de police de la LACC pour retirer des livres comptables les pensions, les avantages sociaux à la retraite et la restauration environnementale.

Les oligarques et leur concept rétrograde des travailleurs comme
« coût de production et passif de responsabilités venant du passé »

Les oligarques considèrent les humains qui font le travail comme un coût de production que ce soit pendant leurs années actives à produire la valeur ou à la retraite. Selon la conception du monde intéressée des oligarques, le succès entier de leur entreprise, du secteur et de l'économie dépend de leur capacité à abaisser les réclamations que le facteur humain fait à la valeur produite par les travailleurs, pendant les années actives et à la retraite, à un « standard nord-américain » qui est défini par les oligarques. L'objectif de la production n'est pas centré sur l'être humain et au bénéfice des gens qui font le travail et de la société mais centré sur le capital et au bénéfice d'un petit groupe d'oligarques qui ont pris le pouvoir par la force et de leurs technocrates et politiciens serviles.

Selon les oligarques, les retraités qui ont produit la valeur pendant leurs années actives représentent un passif de responsabilités venant du passé qu'il faut écarter comme doit être écartée la responsabilité des terrains pollués après cent ans de production d'acier. Dans la pensée rétrograde de ces oligarques, qui sont ivres de leur richesse et de leurs empires, la classe ouvrière est un coût de production nécessaire et malencontreux dont les droits doivent être bafoués pour que les oligarques s'enrichissent et que les travailleurs s'appauvrissent.

Tentant d'adoucir son langage, McQuade ne fait que révéler sa pensée désuète quand il dit que « les employés sont appréciés et ne sont pas considérés juste comme une dépense ».

Vraiment généreux de votre part, M. McQuade, « pas juste une dépense ». Quoi d'autre alors, à part une « dépense » ? Des êtres humains avec des droits peut-être ? Des travailleurs qui échangent leur capacité de travailler pour une garantie à vie d'une sécurité et d'un niveau de vie canadien qui leur est acceptable ? Pas tout à fait, déclare-t-il, en décrivant à quel point Stelco va être magnifique une fois que les pouvoirs de police de la LACC l'auront débarrassée de ces responsabilités héritées humaines et environnementales qui causent tant de problèmes.

Un signe de piastre dans les yeux, McQuade dit qu'une fois sortis de la LACC « nous aurons mis fin à ces responsabilités venant du passé, y compris en ce qui concerne les pensions, et Stelco pourra être concurrentielle en tant que compagnie autonome. Stelco aura de nouvelles conventions collectives avec ses syndicats qui garantiront la paix sociale pour une période de temps prolongée. Nous allons recommencer avec un nouveau bilan comptable, des coûts de production bas et la capacité d'être concurrentiels sur le marché nord-américain ».

Tout le monde à Hamilton et Nanticoke est censé pleurer de joie. Grâce à notre chef, le passif a disparu des livres comptables ! Tout va bien, l'économie peut repartir maintenant qu'on a mâté et abandonné à eux-mêmes les travailleurs et les retraités. Réjouissons-nous parce que nous avons éliminé notre passif de responsabilités humaines et environnementales. Les coûts ont été abaissés, les oligarques vont pouvoir faire des tonnes d'argent et vivre comme Trump !

Les oligarques et leurs politiciens et technocrates n'ont aucun intérêt à bâtir le nouveau. Ils n'ont aucun intérêt à une nouvelle direction de l'économie qui place le facteur humain au centre et fait tout pour humaniser l'environnement naturel et social au sein d'un gouvernement des lois. Ils ne sont même pas capables de concevoir une économie canadienne de l'acier indépendante qui comble la demande canadienne apparente en acier et travaille en coopération avec tous les autres secteurs d'une façon planifiée et responsable au sein d'une économie canadienne puissante et intégrée qui fonctionne sans crises récurrentes. Ils ne peuvent pas imaginer une société dans laquelle les droits de tous sont garantis et qui possède un gouvernement des lois où le peuple peut rendre les gouvernants redevables de leurs gestes.

Pas question pour les oligarques de même reconnaître que les travailleurs qu'ils emploient ont des droits ou que la société a un intérêt général qui doit être soutenu. McQuade parle d'une convention collective de cinq ans avec les métallos qui n'est pas établie à un standard canadien décidé par les Canadiens mais à un standard nord-américain décidé par les oligarques au pouvoir. Même dans le cadre de ce diktat, quelle assurance y a-t-il qu'un gouvernement des lois va garantir la mise en oeuvre d'un accord quel qu'il soit ? US Steel a brisé en toute impunité chaque accord qu'il a conclu au Canada et va maintenant recevoir 126 millions $ dans le cadre de la vente à Bedrock par le biais de la LACC et va pouvoir continuer de vendre de l'acier au Canada à partir des ses installations américaines. Si McQuade est incapable de fournir quelque assurance, c'est que les oligopoles comme Bedrock s'appuient de plus en plus sur les pouvoirs de police et exercent leur diktat en dehors de tout gouvernement des lois ou se donnent à eux-mêmes des pouvoirs de police par le biais d'instances soi-disant légales comme la Cour supérieure qui supervise la LACC.

Cet état de choses est inacceptable au 21e siècle et les travailleurs, les retraités et leurs alliés dans la communauté ne vont pas accepter que leurs droits soient bafoués. Ils vont défendre leurs droits par des façons nouvelles et créatrices. Ils relèvent le défi de donner une nouvelle direction à l'économie et à la politique qui sert les travailleurs et la société et qui comprend une nouvelle forme de gouvernance au moyen de lois en vertu desquelles les gens ont des droits en tant qu'êtres humains et les gouvernés peuvent élire leurs pairs afin que gouvernants et gouvernés ne forment plus qu'un et peuvent se tenir mutuellement redevables de leurs actes.

Les travailleurs réclament une nouvelle direction de l'économie qui reconnaisse et garantisse concrètement les droits des employés, des retraités et l'intérêt général de la société. La situation actuelle d'anarchie de la production et de la distribution s'accompagne de violence et de conflit à mort au niveau de la superstructure. L'objectif étroit et intéressé de servir les intérêts privés des oligarques n'est pas un objectif viable. L'économie moderne socialisée et les travailleurs ont besoin de formes de coopération et de renouveau démocratique afin de résoudre la question de leurs relations au travail et dans la société en général.

Le refus des forces au pouvoir de garantir les droits au sein d'un gouvernement des lois empêche que les problèmes soient réglés. L'objectif de McQuade et de Bedrock de ne pas garantir les pensions et les avantages sociaux des retraités et de les retirer, de même que la restauration environnementale, des livres comptables est inacceptable. La détermination des travailleurs d'affirmer leurs droits ne fléchira pas. Quand ils disent Non !, ils veulent dire Non !

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