12 janvier 2017
Les travailleurs discutent de
l'entente
de parrainage du fonds Bedrock pour acheter Stelco
Les métallos défendent
fermement leurs droits
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Les
travailleurs
discutent
de
l'entente
de
parrainage
du
fonds
Bedrock
pour
acheter
Stelco
• Les métallos
défendent fermement leurs droits
• Piquetage
à la
défense des emplois, des pensions et des avantages sociaux
Le besoin d'une
nouvelle direction de l'économie
• Le modèle économique
du Canada (Première partie)
Les travailleurs discutent de l'entente
de parrainage du fonds
Bedrock pour acheter Stelco
Les métallos défendent fermement leurs
droits
Les métallos et les retraités de Stelco
et leurs supporters ont
tenu une importante discussion à Hamilton pendant la
première semaine
de la nouvelle année. Les métallos sont très
préoccupés du fait que les
attaques contre eux vont s'accentuer. Face à ces menaces,
plusieurs ont
réaffirmé leur détermination à
défendre leurs droits et les droits de
tous contre les attaques sur tous les fronts de la part des
oligarques qui complotent contre eux. Ils ont déclaré
avec passion que leur
sécurité dépend de leur lutte à la
défense des droits de tous.
Les métallos et les retraités font face
à un assaut des oligarques
des États-Unis, et de l'État canadien et des
médias qu'ils ne
contrôlent pas. Les travailleurs peuvent contrôler leurs
propres
organisations, leur pensée, leur voix et leurs actions avec
analyse
pour se défendre. Dans la lutte à la défense des
droits, la question
centrale est d'activer le
facteur humain /conscience sociale d'une manière
planifiée et
organisée. Si l'on détourne son attention de ce que la
classe ouvrière
peut contrôler, alors l'énergie et le temps sont
gaspillés dans des
tentatives futiles pour influencer les oligarques et leur État
afin
qu'ils changent leur comportement plutôt que de se concentrer sur
la
mobilisation et
l'organisation de la classe ouvrière pour défendre ses
droits par des
actions avec analyse, afin de devenir une puissante force consciente
organisée qui refuse d'être privée de ses droits.
La classe ouvrière de Hamilton déclare
d'une seule voix : « C'est inacceptable que les ententes qui
ont été
négociées en ce qui a
trait aux salaires, aux avantages sociaux et aux pensions, en
échange de
la capacité de travailler des métallos de Stelco, ne
soient pas
respectées ! C'est inacceptable que les
engagements pris envers les niveaux d'emploi et de production de Stelco
nécessaires à la réalisation des obligations de
l'entreprise et à la
viabilité de l'économie canadienne ne soient pas
respectés ! »
Les oligarques et leur État impérialiste
peuvent bien s'époumoner,
se lamenter et avoir recours à leurs apologistes dans les
médias de
masse pour répandre leur dogme antiouvrier, cela ne changera pas
la
réalité objective du XXIe siècle que les droits
doivent être garantis. La classe ouvrière refuse
d'accepter toute
violation de ses
droits et
de sa dignité, et elle renforce ses organisations, son
unité et sa voix
pour mener une lutte déterminée.
Les oligarques n'ont pas changé et ne changeront
pas
leur façon de faire
Les oligarques et leur État impérialiste
sont convaincus que la
seule façon de satisfaire leur objectif d'édification
d'empire et de
mettre la main sur la richesse sociale produite par les travailleurs
est de priver la classe ouvrière de ce qui lui revient de droit.
Les oligarques
ne
renonceront jamais à leurs convictions antiouvrières
parce que leurs
privilèges de
classe et leurs empires sont basés sur leur idéologie
antiouvrière et
gouvernés par elle. La classe ouvrière ne peut que leur
arracher de force un accord d'équilibre qui tempère leur
objectif
antisocial et
leur impose de reconnaître que les travailleurs ne produiront la
richesse sociale que dans une atmosphère d'équilibre dans
la lutte de
classe où leurs
droits et leur dignité sont respectés. Cet
équilibre ne peut être
réalisé que si la classe ouvrière montre en
pratique qu'elle a des
institutions et une pensée indépendantes et est
animée d'une détermination
consciente à défendre ses droits sans défaillance.
Les métallos ont discuté du fait que
depuis l'approbation de
l'Entente du plan de parrainage de Bedrock (PSA) du 15
décembre 2016,
les oligarques et leur État continuent de refuser d'honorer
leurs
obligations envers les avantages sociaux à la retraite et les
pensions
ou de payer leurs taxes municipales. Bien que Stelco ait
amassé 250 millions $ de ses opérations
même amputées, elle continue
d'utiliser la Loi sur les arrangements avec les créanciers
des compagnies
(LACC) comme une arme de l'État pour nier aux travailleurs leurs
droits
et attaquer les collectivités et l'économie canadiennes.
Les métallos
de Stelco produisent une valeur énorme
mais les oligarques qui sont en position de contrôle refusent de
respecter leurs obligations, avec ou sans la PSA.
La PSA est une supercherie monstrueuse qui vise
à abuser des
crédules.
Les nouveaux oligarques qui remplacent les anciens oligarques n'ont pas
l'intention d'assumer les obligations sociales découlant des
accords
vieux de plusieurs décennies conclus avec les métallos en
échange de
leur capacité de travailler. Les métallos ont
dénoncé la manoeuvre
consistant à amener une autre bande d'oligarques
américains pour
siphonner la richesse sociale de Stelco vers New York et Miami.
Même
avec une production réduite suite à la destruction et la
fuite de US
Steel avec le carnet de commandes canadiennes, les métallos de
Stelco
produisent une valeur considérable. Stelco, soi-disant en
faillite, n'a
pas eu besoin de fonds provenant de l'extérieur pour soutenir
ses
opérations, pas même des débiteurs exploitants. Ce
n'est pas de Bedrock
que Stelco a besoin, ont dit les métallos, mais d'une nouvelle
direction.
D'autres ont dénoncé la
déclaration du président de Stelco, Mike
McQuade, à l'effet que la PSA de Bedrock permettrait à
Stelco « de
sortir de la protection de la faillite en tant que producteur à
faible
coût ». Cette affirmation injurieuse est
proférée par quelqu'un pour
qui les vrais producteurs de la valeur sont un «
coût ». Les «
épargnes » provenant de la PSA dont parle McQuade
seront faites aux
dépens des travailleurs qui produisent la valeur et à
même le refus de veiller à ce que la compagnie respecte
ses
obligations
sociales envers non seulement les travailleurs et les retraités
mais
envers l'économie, la communauté et l'environnement tout
entiers.
L'entente de Bedrock n'apporte rien à à
Hamilton. Elle doit être
rejetée avec tout le mépris qu'elle mérite. En
vertu de l'entente, on
remet la richesse sociale à US Steel au nom d'un prêt
frauduleux que la
compagnie s'est fait à elle-même, pendant qu'on refuse de
rembourser un
prêt légitime de 150 millions $ du
gouvernement ontarien. En vertu de l'entente, on n'oblige pas US Steel
à rendre des comptes de son refus d'honorer l'entente d'achat
originale
de Stelco selon laquelle la compagnie devait maintenir un certain
niveau de production et d'emplois, et on ne demande pas justice ou
réparation pour tous les lockouts et toute la destruction qui
ont
suivi.
Cette entente n'oblige pas US Steel à rendre des
comptes de sa
promesse
brisée de financer pleinement les régimes de retraite
avant la fin de
l'année 2015.
Au contraire, cette entente cherche à
couper les liens
entre la production de l'acier et les régimes de retraite
existants et
les accords ayant trait aux avantages sociaux en les faisant
disparaître du bilan financier. De cette façon, les
oligarques se
lavent les mains de toutes leurs obligations envers les avantages
sociaux et les régimes de retraite à prestations
déterminées, anciens
et nouveaux. Les métallos, anciens et nouveaux, sont
censés partir à la
dérive sans les régimes de retraite et les avantages
sociaux pour
lesquels ils se sont
battus et qu'ils ont gagnés suite à leur grève
historique de 1946 et à
la consolidation subséquente de la section locale 1005 du
Syndicat des
Métallos.
Cette entente ne tient pas la compagnie ou les
oligarques
responsables du nettoyage environnemental des terrains pollués
mais en
rend plutôt responsables les gouvernements provincial et
municipal de même que les retraités en
vertu d'un
arrangement digne d'un scénario de vente de terrains
marécageux en
Floride par des agents d'immeuble malhonnêtes.
L'entente ne
garantit
pas des niveaux d'emploi et de production à Stelco mais indique
clairement que les oligarques de Bedrock ne sont
intéressés
qu'à
débarrasser Stelco de ses obligations sociales, à faire
baisser les
salaires et les avantages sociaux dans le but de transformer la
compagnie à l'image du phantasme antiouvrier de McQuade d'un
«
producteur à faibles coûts » pour faire ensuite
un gros coup d'argent.
Les détenteurs du Fonds de contrôle de
Bedrock n'ont aucun
intérêt à
bâtir la
capacité de production d'acier du Canada et pourraient
même fermer les
deux usines par un lockout et attendre le temps qu'il faut pour
obtenir des concessions des métallos, comme l'ont fait les
tristement
célèbres impérialistes allemands de MANA.
L'entente de Bedrock ne
garantit même pas le remboursement des taxes municipales dues.
La PSA n'apporte rien à Hamilton. Au contraire,
avec une
production de l'acier et des revenus accrus aux usines de Hamilton et
de Lake Erie dans le cadre d'une Stelco indépendante, la
compagnie n'a
pas du tout besoin d'oligarques. Ces derniers bloquent le revenu et la
production et, comme US Steel et la bande d'escrocs du dernier recours
à la protection de la faillite, ils ne peuvent que mener au
désastre.
Ils veulent voler toute la richesse pendant qu'ils attaquent les droits
des métallos et des retraités pour ensuite
déguerpir de Hamilton et de
l'Ontario en laissant les travailleurs et les retraités sans
emploi,
sans
régimes de retraite et sans avantages sociaux mais avec une
facture
énorme et la responsabilité de réparer cent ans de
pollution sans aucun lien avec le revenu provenant de la production.
Les métallos et les retraités ont
discuté de comment ils doivent
continuer de mettre le plein poids de leurs organisations
indépendantes
derrière la lutte à la défense de leurs droits.
Ils ont aussi exprimé
leur détermination à approfondir la discussion dans la
communauté sur
la nécessité d'une nouvelle direction pour
l'économie, laquelle exige
un
nouvel objectif qui sert le peuple et la société en
opposition à
l'objectif étroit des oligarques de consolider leur
privilège de classe
et de cueillir pour eux-mêmes et pour leurs empires la richesse
sociale
que les travailleurs produisent.
À cet égard, les métallos ont
discuté de la déclaration du Nouvel An du Centre ouvrier
du PCC(M-L), Faisons
de 2017 une année de grand progrès pour le mouvement
de la classe ouvrière, en particulier de l'extrait
suivant :
« Les oligarques mettent leurs
intérêts privés étroits avant toute
responsabilité sociale envers le bien-être du peuple et de
la société.
Les institutions créées par le gouvernement des lois ne
fonctionnent
plus et au lieu de se renouveler pour mener à conclusion la
bataille
pour la démocratie, elles font place à un gouvernement
des pouvoirs de
police et voient les efforts du peuple pour affirmer ses droits et son
bien-être comme des choses à éliminer, comme des
entraves à leur
enrichissement à partir de la valeur que les travailleurs
produisent.
Les oligarques voient le renouveau de la démocratie pour
investir le
peuple du pouvoir souverain comme une menace à leur pouvoir. Ils
se
servent
de la richesse sociale et de la propriété sociale qu'ils
contrôlent et
du pouvoir de l'État pour priver la classe ouvrière de
son droit de
résoudre les problèmes du pays sur tous les fronts. Cela
est
particulièrement évident dans leur refus de moderniser
les rapports
dans les endroits de travail, de les faire correspondre au
caractère
socialisé de la grande
production de biens et services et à la nécessité
de travailler
ensemble, en coopération, pour le plus grand bien de la
société.
« Le cas de Stelco saute aux yeux comme un
exemple
d'obstructionnisme des oligarques et de leur négation du fait
que
l'économie a besoin d'une nouvelle direction. La seule raison
pour
laquelle les oligarques ont placé les aciéries Stelco
sous la
protection de faillite organisée par l'État était
d'attaquer les droits
des métallos, des employés à
salaire et des communautés vivant de l'industrie de l'acier. La
raison
d'être du processus de faillite organisé par l'État
est de priver les
métallos de ce qui leur appartient de droit : leurs
salaires, avantages
sociaux et pensions, et de se soustraire à toute
responsabilité envers
la société et envers l'environnement naturel et social.
« Le processus de faillite n'aborde même pas
la nécessité d'une
nouvelle direction pour le secteur de l'acier ; il ne fait que
changer
un groupe d'oligarques par un autre, redistribuer la richesse sociale
entre les plus puissants et voler la classe ouvrière. Il foule
aux
pieds les droits des travailleurs canadiens, leur économie,
leurs
communautés et leur société. Les aciéries
Stelco ne sont pas en
faillite ; les oligarques, leur pouvoir et leur État sont
en faillite.
Il est temps de donner à ce secteur une nouvelle direction.
« Les travailleurs canadiens en viennent à
la conclusion que pour
corriger la situation, ils doivent priver les oligarques dominants de
leur pouvoir de priver les Canadiens de leur droit de décider et
de
contrôler leurs affaires, que ce soit au travail ou dans la
société en
général. Cela comprend d'abord et avant tout le droit de
changer les
rapports
de production pour qu'ils correspondent au caractère
socialisé de
l'économie. Ceux qui produisent les biens et services doivent
contrôler
leurs secteurs et avoir le pouvoir de décider.
« Un changement de cette envergure dans les
rapports de production
passe par le renouvellement de la démocratie de manière
à investir le
peuple du pouvoir. Il faut une constitution moderne et des formes de
gouvernance moderne pour que les travailleurs puissent exercer un
contrôle sur leur économie et leur société,
pour ne pas être privés de
la valeur qu'ils produisent et du pouvoir de l'utiliser pour
bâtir une
économie qui suffit à ses besoins et qui se
développe dans tous ses
secteurs, dotée d'un but moderne, celui de garantir le
bien-être et les
droits du peuple et d'humaniser l'environnement social et
naturel. »
Piquetage
à la
défense des emplois, des pensions et des avantages
sociaux
Oakville
Vendredi
13
janvier
à
10
heures
Rendez-vous au bureau de la section locale 1005, 350 avenue Kenilworth
N. à Hamilton ou directement au Centre des conférences
d'Oakville, 2515
Wyecroft
Rd.
Information:
uswa1005.ca
|
|
La
section locale 1005 du Syndicat des Métallos à Hamilton
organise un piquet pour demander des comptes au gouvernement ontarien
alors que la première ministre Kathleen Wynne prononce un
discours devant la Chambre de commerce d'Oakville. Les métallos
demandent au gouvernement provincial de prendre ses
responsabilités en s'assurant que les régimes de retraite
sont pleinement financés et que les avantages sociaux à
la retraite qui ont été annulés par US Steel et le
tribunal de la LACC sont restaurés.
Les travailleurs
déclarent que le gouvernement provincial a permis à US
Steel Canada (aujourd'hui Stelco) de violer son engagement légal
de protéger les pensions des travailleurs et que le gouvernement
doit maintenant s'assurer qu'elles sont protégées. Amenez
vos drapeaux, vos pancartes et vos bannières!
Le besoin d'une nouvelle direction de
l'économie
Le modèle économique du Canada
Première partie
Certains membres de l'intelligentsia officielle du
Canada expriment
leur inquiétude face à la direction actuelle de
l'économie. L'Institut
international pour le développement durable (IIDD), avec l'appui
de la
Ivey Foundation, a publié une étude des données de
Statistique Canada
qui indique que la dépendance à outrance de
l'économie envers
l'exploitation et l'exportation de ressources naturelles n'est pas
viable pour plusieurs raisons. Sans des investissements plus globaux
dans tous les aspects d'une économie moderne, le niveau de vie,
les
possibilités d'emploi et même la valeur per capita
provenant de
l'extraction des ressources ne pourront que diminuer. Les
investissements dans
l'extraction et dans l'exportation des ressources ainsi que les
investissements accrus prévus dans les oléoducs se font
au détriment
des investissements dans d'autres secteurs de l'économie et cela
menace
la durabilité de la direction actuelle. L'étude examine
les données de
Statistique Canada de l'année 1980 à
l'année 2013.[1]
L'auteur principal du rapport, Robert Smith, est
l'associé
principal de l'IIDD et le directeur de Midsummer Analytics. M. Smith a
oeuvré dans diverses fonctions en tant qu'analyste de la
division de la
comptabilité économique et environnementale de
Statistique Canada et a
été pendant dix ans directeur de la division des produits
des comptes
et de la statistique de l'environnement de Statistique Canada.
Toutes les données et les citations
utilisées dans l'analyse qui suit sont
issues du rapport. Les
termes et les classifications ont été modifiés
conformément à la
perspective moderne de la classe ouvrière et de sa politique
économique
centrée sur l'humain. La période examinée est
celle entre 1980 et 2013.
***
La dépendance de l'économie envers
l'exportation de matières
premières et le secteur de la construction domiciliaire dans les
principales villes est une source d'inquiétude et il est
important d'en
discuter à la lumière de la controverse touchant les
investissements
accrus dans les oléoducs, dans l'exportation de gaz naturel
liquéfié
(GNL) et dans
les mégaprojets tels le barrage Site C dans le nord de la
Colombie-Britannique.
La production de la richesse sociale au Canada a
augmenté de 1,68 %
par année de 1980 à 2013, et cette croissance a
été grandement
concentrée dans l'industrie de l'extraction du pétrole et
du gaz ainsi
que dans la construction domiciliaire. Au cours de cette même
période,
la population canadienne est passée
de 24 516 071 à 35 156 000, en
grande partie dû à l'immigration. Cette
croissance de la population a été une source de
main-d'oeuvre pour
l'expansion de l'extraction des ressources et pour la construction
domiciliaire ainsi que d'un grand nombre d'acheteurs de ces maisons.
On estime à 0,93 % par année la
réduction en termes de per capita
réel de la richesse sociale potentielle provenant des ressources
naturelles récupérables (combustibles fossiles, bois,
minéraux) plus le
revenu brut des terres agricoles au cours de la période
étudiée, ce qui
représente une réduction totale de 25 %. Depuis
la fin de l'étude en 2013, on estime que la valeur nominale
du marché
per capita des ressources naturelles récupérables a
chuté d'un
autre 75 % suite principalement à la chute des prix
des matières
premières et du pétrole en particulier. À moins
que les prix de pétrole
n'augmentent, cette perte en richesse sociale ne pourra jamais
être retrouvée, selon l'étude, qui n'explore ni ne
discute d'une
nouvelle direction pour l'économie, libre de l'emprise
impérialiste de
l'oligarchie financière. Le manque à gagner en termes de
revenus
provenant de l'exportation représente en fait un déficit
pour
l'économie et de sa capacité d'acheter des importations,
qui sont
surtout des articles de
consommation et de la machinerie lourde.
La richesse sociale produite, principalement en
provenance du
Département Un de l'économie, « a été
l'élément positif ». Le
Département Un comprend les moyens de production y compris tous
les
éléments nécessaires pour qu'il y ait production
dans une économie
socialisée. Il s'agit de la machinerie, des outils, des
immeubles, du
matériel, etc. Le Département Deux comprend les articles
de
consommation qui par définition ne sont pas utilisés dans
la production
d'autres biens et services.
Une économie moderne doit développer une
relation harmonieuse entre
les deux départements pour que l'économie fonctionne sans
crise dans un
environnement d'autosuffisance, d'indépendance et de
contrôle
souverain. Les économistes centrés sur le capital n'y
voient aucun
problème puisque les sections de l'économie en
concurrence sont
sous propriété et contrôle privés et
qu'elles agissent en fonction de
leurs propres intérêts privés. Les relations entre
les deux départements sont impossibles à coordonner de
façon scientifique sans
que les producteurs de fait ne privent l'oligarchie financière
de son
pouvoir et de son contrôle privé. Comment harmoniser les
relations
entre les deux
départements relève de la science et celle-ci devrait
faire partie de
la conscience collective des producteurs de fait et devrait être
mise
en oeuvre au sein d'un État moderne où la classe
ouvrière contrôle la
production et la distribution socialisées de la richesse sociale
qu'elle produit.
Les économies qui se développent de
façon inégale sont la norme
dans le monde entier à quelques exceptions près, en
particulier dans
les pays opprimés d'Afrique, d'Amérique latine et les
Caraïbes. La
dépendance face aux départements Un ou Deux est
perçue comme une arme
entre les mains des impérialistes et de leurs oligopoles, une
arme qui leur permet de contrôler un pays et de forcer
l'économie de ce
pays à servir les grandes puissances maîtresses et non le
bien-être et
la sécurité alimentaire de ses résidents, qui sert
aussi à faire
obstacle au développement de programmes sociaux et de services
publics
modernes.
Pour le système impérialiste
d'États, le déséquilibre entre les
deux départements dans un pays comme le Canada est perçu
comme une
occasion d'augmenter les importations de biens manufacturés, ce
qui a
mené à l'importation massive de biens de consommation au
Canada par le
biais d'oligopoles tels Wal-Mart ainsi qu'au
sous-développement relatif de l'industrie manufacturière
dans toutes
les régions. Lorsque le Département Un croît de
façon significativement
supérieure au Département Deux, comme cela se produit au
Canada, il y a
alors danger d'une chute des exportations ou encore de changements dans
les prix du marché de ces exportations, ce qui s'est produit
récemment. Un changement dans les prix d'articles de
consommation
importés peut aussi se produire suite à un nombre de
facteurs y compris
un changement dans la valeur relative du dollar canadien face aux
autres devises. Un dollar canadien relativement faible face aux autres
devises mène à une augmentation rapide du prix des
aliments
importés. Une économie inégale qui n'est pas
diversifiée, comme celle
du Canada en général et de régions comme
l'Alberta en particulier,
exacerbe le danger qui guette l'économie, rendant celle-ci plus
vulnérable aux crises extrêmes, menant aux
mises-à-pied et à la perte
d'emplois.
Un grand nombre d'articles de consommation du
Département Deux ne
sont pas manufacturés au Canada mais sont plutôt
achetés à l'étranger
sur la base du revenu provenant des exportations du Département
Un.
Lorsque la demande et le revenu provenant de l'exportation du
Département Un chutent, il en résulte le chômage
ainsi qu'un
manque de revenu permettant d'acheter les importations d'articles de
consommation du Département Deux, lesquels sont produits dans
d'autres
économies.
Les auteurs du rapport font part d'autres
inquiétudes face à
l'importance excessive de la production et des exportations du
Département Un. Cela comprend le réel épuisement
physique des
ressources, les changements apportés aux méthodes de
production
mondiales qui ne nécessitent plus autant de certaines ressources
qu'avant, et les progrès
scientifiques qui révèlent que certaines méthodes
et certains éléments
de la production sont nocifs à l'environnement naturel et aux
humains.
Il en a été ainsi avec l'amiante, par exemple, et de plus
en plus avec
le pétrole et le recours aux combustibles fossiles en
général comme
source de chaleur et d'énergie.
Une autre source d'inquiétude suite à
l'importance excessive des
exportations du Département Un et à l'absence
d'indépendance et
d'autosuffisance de la part de l'économie canadienne est la
collusion
et la rivalité au sein des oligopoles et des différentes
sections de la
classe capitaliste dominante qui cherchent le contrôle au sein du
système
impérialiste d'États. Prenons l'exemple de comment les
impérialistes
américains ont inondé les marchés mondiaux du
pétrole produit en vertu
d'une nouvelle technique, la fracturation hydraulique ou fracking, qui
a ouvert de nouvelles zones d'exploitation non seulement aux
États-Unis
mais à l'échelle mondiale. Ce phénomène a
fait chuter le prix
du pétrole et a exacerbé la crise dans plusieurs pays et
régions, y
compris l'Alberta, Terre-Neuve et le Labrador. Cette crise a des
répercussions dans tout le Canada et dans le monde entier.
Les auteurs du rapport expriment aussi leurs
inquiétudes face non
seulement au surinvestissement relatif dans le Département Un,
mais
face à l'épuisement physique per capita des ressources,
ce qui veut
dire que le revenu provenant de ce secteur ne pourra pas soutenir le
niveau de vie actuel. Selon le rapport : « Ici aussi, il
faut exprimer
certaines inquiétudes face à la durabilité
à long terme. D'une part, la
production du Canada au sein du Département Un pour
l'exportation --
généralement du matériel en tant que valeur
d'usage dans la production
d'autres biens et services -- va de pair avec la
récupération en déclin
des ressources naturelles et cette tendance s'accentue avec le
temps. »
En 1980, l'industrie d'extraction du pétrole
et du gaz représentait
environ 9 % de la production du Département
Un. En 2013, la
part de cette industrie à elle seule avait augmenté
jusqu'à près
de 28 %. Au cours de cette période, l'investissement
dans
l'infrastructure d'extraction du pétrole et du
gaz représentait 33 % de toute croissance de la
production.
Ce développement inégal de
l'économie avec l'accent sur
l'extraction des ressources et les exportations porte à
réfléchir sur
le fait que cette dépendance à outrance envers la
production et les
exportations du Département Un a rendu l'économie
vulnérable aux
conflits et aux crises mondiaux. On se soucie aussi de
l'inégalité de
la production
au sein du Département Un lui-même. Le Canada compte sur
l'extraction
et l'exportation à faible valeur de matières
premières tout en
négligeant la production d'autres aspects du Département
Un, en
particulier la machinerie lourde onéreuse nécessaire
à l'industrie
minière moderne, à la production
pétrolière, à la foresterie et à
l'agriculture. La
machinerie importée est omniprésente sur les sites de
production
canadiens, les Caterpillar, Kubota et les machines minières de
lignite -- les Marietta Miners - qui servent à extraire la
potasse.
Note
1. Le rapport du IIDD est disponible
ici.
(À suivre. Il
faudra aussi davantage de discussion et de
données au sujet de la dépendance à outrance du
Canada sur les
exportations du Département Un et des changements qui ont eu
lieu au
cours de la période de 1980 à 2013 et qui ont
affecté les ressources
naturelles récupérables per capita, les revenus au long
de la vie des
travailleurs, les investissements en éducation, etc.).
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Email: forumouvrier@cpcml.ca
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