20 octobre 2016
Les métallos affrontent le front
monopoliste de l'oligarchie financière et des arrangements
supranationaux
Le juge de la LACC décide que le
Port d'Algoma doit continuer de servir Essar Steel Algoma sans être payé
PDF
Les
métallos
affrontent
le
front
monopoliste de l'oligarchie financière et
des arrangements supranationaux
• Le juge de la LACC décide que le Port
d'Algoma doit continuer de servir Essar Steel Algoma sans être payé
• La proposition de Bedrock Industries pour
restructurer US Steel Canada
• Les batailles inter-monopolistes font rage
dans l'industrie canadienne de l'acier
Opposition
à
l'offensive
antisociale
• Grandes
mobilisations
à
la
défense
des services de santé pour les aînés dans le
Sunshine Coast de la Colombie-Britannique
• Manifestation à Montréal pour la hausse du
salaire minimum et des changements aux lois du travail
Les métallos affrontent le front
monopoliste de l'oligarchie financière et des arrangements
supranationaux
Le juge de la LACC décide que le Port d'Algoma doit
continuer de servir Essar Steel Algoma sans être payé
La lutte intermonopoliste est un
désastre pour les Canadiens et leur
économie.
Le lutte intermonopoliste qui se mène au sein des Fonds
de contrôle
de la richesse sociale (FCRS) pour le contrôle du complexe d'Algoma
Steel a atteint un niveau sans précédent de chaos et d'incohérence
suite à la décision d'un juge de Toronto lundi le 17
octobre.
Le juge Frank Newbould, invoquant la loi fédérale
appelée Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies,
a
déclaré
que
le Port d'Algoma était « insolvable » tout en lui
ordonnant de continuer d'assurer la manutention des marchandises
d'Essar Steel Algoma sans être payé. Selon les documents de la LACC, le
Port d'Algoma est dans cette situation depuis que
le complexe sidérurgique s'est placé sous la protection de la faillite
il y
a un an.
Essar Global Funds, le FCRS
d'avant la protection de la
faillite, qui possédait et contrôlait Essar Steel Algoma, possède
actuellement 99 % du Port d'Algoma et la ville de Sault Ste.
Marie
possède le 1 % qui reste. Dans sa décision, le juge Newbould
déclare
que les débiteurs-exploitants et l'agent de
restructuration de faillite de même que la haute direction d'Essar
Steel
Algoma, aujourd'hui sous la protection de la faillite, utilisent en
fait
leurs propres travailleurs pour faire la manutention des marchandises
au Port et qu'ils devraient être autorisés à utiliser gratuitement le
port qui est une propriété privée. On lit dans sa décision que « le
Port
d'Algoma n'assume aucune fonction de gestion ou de direction en ce qui
concerne les activités d'Essar Steel Algoma. Le Port d'Algoma n'exerce
plus de gestion opérationnelle du tout. Il est insolvable. »
Contrairement à ce qu'affirme le juge, à savoir que le
Port
d'Algoma n'a plus de direction, le président-directeur-général
Anshumali Dwivedi est vu en public et actif dans la ville de Sault Ste.
Marie. Il a demandé à ses avocats d'essayer de faire reconnaître par la
cour, ayant échoué une fois à le faire, que son entreprise Essar Ports
est en droit
d'être payée en vertu de l'accord sur la manutention des marchandises
sur sa propriété qui le lie à l'aciérie. S'il ne peut pas être payé,
ont plaidé les avocats, alors il devrait être autorisé à mettre fin à
ses opérations en ce qui concerne Essar Steel Algoma et à résilier ses
obligations. En plus de paraître en cour, le PDG Dwivedi a participé à
une
réception et une annonce à l'université d'Algoma le 14 octobre,
aux
côtés du ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement
économique Navdeep Bains.
Un autre FCRS, GIP Primus, présent à l'audience, a
déclaré qu'un
billet à ordre de 20 millions $ qu'il possède suite à un prêt
consenti
à Essar Ports est maintenu dû et n'est pas couvert par la LACC puisque
le port n'est pas sous la protection de la faillite. Les avocats ont
fait valoir que la loi impose un arrêt de paiement des
comptes en souffrance encourus avant la protection de la faillite mais
pas de ceux qui datent d'après l'entrée en faillite. Le juge
Newbould a rejeté tout cela et ordonné pour une deuxième fois qu'Essar
Ports permette à Essar Steel Algoma d'utiliser ses services de
manutention de marchandises gratuitement.
« Il n'y a pas eu grand changement bien que le montant
des
paiements qui n'ont pas été faits au Port d'Algoma s'approche du
montant du billet à ordre non remboursé au port », écrit le juge.
«
Essar Ports revient avec le même argument. Le port ne doit pas revenir
à la charge comme cela. Une décision défavorable au port a déjà été
rendue et elle n'a pas été portée en appel. De toute façon, je ne suis
pas convaincu que quoi que ce soit ait changé en ce qui a trait à
l'opération du port », a -t-il ajouté.
Certains ont dit qu'Essar Global Fund s'est livrée à
une manoeuvre calculée en faisant du Port d'Algoma une entité séparée
en septembre 2014
avant
de se placer sous la protection de la LACC l'année suivante et qu'il ne
devrait pas être autorisé à demander paiement pour ses services et à
fermer Algoma Steel pour défaut de paiement. D'autres
diront que le geste d'Essar Global Fund est semblable à celui de US
Steel qui a déclaré que sa propriété de Stelco représentait une dette
et non du capital-actions et s'est mis en tête de liste des créanciers
à être remboursés lorsque Stelco sera vendue dans le cadre des
procédures de faillite. Dans le cas de US Steel, le juge a
permis à la
fraude de passer alors que dans le cas d'Essar le juge appuie ceux qui
ont maintenant pris le contrôle d'Algoma Steel. Cela montre une fois de
plus que la LACC est une sorte de western du Far West où aucune règle
ne s'applique mais où seul s'applique le consentement ou la dissidence
du juge selon le FCRS qu'il appuie au moment des
procédures.
Le juge Newbould a clairement exprimé ses sentiments en
écrivant
qu'il n'est pas favorable au propriétaire de l'usine et du port d'avant
la protection de la faillite, soit Essar Global Fund, dans les
procédures actuelles. « Une telle ordonnance [qui forcerait l'usine à
payer pour la manutention des marchandises] reviendrait à donner au
port le
contrôle complet de toutes les procédures en cours. Peut-être cela
correspond-il aux désirs de la maison-mère d'Essar qui a exprimé dans
le passé qu'elle souhaitait acquérir tous les actifs lors de leur vente
en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des
compagnies. Mais cela irait à l'encontre de l'intérêt de la
majorité des
actionnaires. En plus, le Port d'Algoma a dit qu'il n'a pas d'argent et
que par conséquent tout ce qu'il reçoit d'Essar Steel Algoma en vertu
de l'accord sur la manutention va tout droit à son créancier GIP
Primus. Dans ces circonstances, il ne servirait à rien que le port
puisse empêcher le personnel d'Essar Steel Algoma d'opérer les
installations
portuaires. Nous faisons face ici à un effort d'un créancier de
survivre afin de poursuivre ses activités avec un nouveau
propriétaire. »
Les juges de la LACC sont investis de pouvoirs
extraordinaires. Le
juge qui est en charge des procédures de protection de la faillite de
US Steel a ordonné l'arrêt des paiements des prestations en avantages
sociaux des retraités de Stelco. Dans les cas des procédures de la LACC
de Stelco et d'Algoma, les juges ont autorisé les compagnies à
cesser de mettre de l'argent dans les régimes de retraite et à arrêter
de payer leurs taxes municipales. Les métallos disent que les frais des
avocats et les frais encourus pour les documents et l'utilisation de la
cour dépassent de beaucoup les paiements qui ont été arrêtés et que les
deux entreprises ont plein de liquidités.
Dans le cas de US Steel,
suite à la décision du juge de la LACC, le
détenteur du capital-actions d'US Steel Canada, soit la maison-mère US
Steel, est devenu le créancier principal tandis que la filiale
canadienne, l'ancienne Stelco, est devenue le débiteur. Dans les
procédures de la LACC dans le cas de US Steel, le juge ne vise pas la
survie du
créancier et des employés actifs et à la retraite mais le paiement
de 2,2 milliards $ au principal créancier US Steel à la vente
ou à la
liquidation de Stelco. Le juge Newbould se sent obligé de faire le
bilan de la situation en ce qui a trait à Essar Algoma Steel en
écrivant d'une façon banale que « il faut faire un choix et décider qui
va et
ne va pas être payé. Comme le dit le contrôleur, ce choix est souvent
difficile mais il faut établir un équilibre entre le débiteur et ses
parties prenantes et la partie qui réclame un paiement. »
Le « choix difficile » selon le juge ne comprend
pas une nouvelle
direction de l'économie et du secteur de l'acier qui bénéficierait aux
Canadiens. Il faudrait pour cela restreindre le droit de monopole et
qu'une autorité publique prenne le contrôle du secteur de l'acier dans
l'intérêt large du peuple. L'« équilibre » recherché par le
juge ne comprend pas les métallos ni les autres Canadiens et leur
économie dont tous dépendent pour leur survie. Les travailleurs et
leurs alliés ne doivent pas permettre à ces luttes intermonopolistes de
créer des problèmes dans leur vie et dans l'économie. Les travailleurs
doivent prendre la tête de la lutte et mettre fin à ce chaos et à cette
incohérence qui frappent l'économie.
Organisons et luttons pour une nouvelle
direction de l'économie !
La proposition de Bedrock Industries pour
restructurer US Steel Canada
Le 21 septembre on annonçait la signature d'un
protocole d'entente
entre Bedrock Industries et le gouvernement de l'Ontario permettant
l'acquisition des actifs de production de l'ancienne Stelco qui
appartient présentement au monopole US Steel.[1]
Selon les rapports de presse, Bedrock entend
acheter les actifs restants de US Steel, mais non ce qu'il considère
comme étant des charges, pour ensuite vendre ces actifs dans quelques
années à un prix plus élevé que celui qu'il a payé. Les charges en
question sont les régimes de retraite, les avantages sociaux
postérieurs à l'emploi, les ajustements au coût de la vie qui sont
contenus dans les
conventions collectives des métallos, la réparation pour la pollution
des terrains, les créanciers non garantis à qui US Steel doit de
l'argent, les taxes et les impôts non payés et les engagements passés
ou actuels de niveaux d'emploi ou de production. Le gouvernement
provincial et Bedrock entendent se débarrasser de ces charges
prosociales en
ayant recours à l'autorité fédérale de la Loi sur les arrangements
avec les créanciers des compagnies
et en extorquant les employés et les retraités par la menace d'un arrêt
complet de la production de l'acier et de pertes d'emplois, de pensions
et d'avantages sociaux et par une campagne dans les médias de masse
visant à briser la pensée et
les opinions indépendantes, les actions avec analyse et la politique
pratique des métallos et de leurs alliés.
En éliminant les charges
prosociales, Bedrock et le
gouvernement cherchent à séparer la production d'acier à Stelco de
toutes les obligations sociales qui subsistent et qui ont été établies
au fil des années par la lutte de classe des producteurs véritables de
l'acier et de leurs communautés à la défense de leurs droits. Un
certain nombre de
ces charges ont été intégrées à la société canadienne par des
gouvernements de droit aux niveaux fédéral et provincial, notamment le
droit du travail et le droit commercial et environnemental et la
législation sur les taxes et impôts et les pensions, toutes des choses
que le front monopoliste de l'oligarchie financière considère
maintenant comme
attaquables.
Ces charges sont dans une grande mesure des traits de
l'édification
nationale que les travailleurs ont réclamés au fil du temps pour
défendre leurs droits dans les endroits de travail et dans leurs
relations pendant leur vie entière avec leurs employeurs et l'État. Les
droits de la classe ouvrière concernent dans une grande mesure
l'échange qu'ils
font de leur capacité de travailler avec ceux qui possèdent et
contrôlent les moyens de production. En échange de leur temps de
travail, les travailleurs réclament une partie de la valeur nouvelle
qu'ils produisent sous forme de salaires, avantages sociaux, pensions
et programmes sociaux.
Les droits de la classe ouvrière sont liés directement
à la gestion
de l'économie, de ses parties comme de l'ensemble, et à la
reconnaissance que les producteurs véritables qui produisent la
richesse sociale doivent avoir leur mot à dire et exercer leur contrôle
sur les secteurs de base de l'économie, ses composantes et la valeur
sociale qu'ils
produisent. Ces droits comprennent l'assurance de garanties pendant
toute leur vie pour leur sécurité et leur bien-être, qu'ils soient bien
portants ou malades, de la naissance à la retraite. Les autres charges
prosociales comme celles qui ont trait à la réparation environnementale
et au besoin de respecter la souveraineté des peuples du monde et de
résoudre les conflits internationaux pacifiquement, sans avoir recours
à la guerre, proviennent de la reconnaissance par les peuples de la
nécessité d'humaniser l'environnement social et naturel et de défendre
les intérêts généraux de la société et l'humanité entière.
Ceux qui possèdent et contrôlent la richesse sociale
que la classe
ouvrière produit, comme US Steel et Bedrock Industries, ont mis au
point des méthodes pour nier les charges prosociales que la classe
ouvrière et la société ont intégrées à l'économie du pays. Ils ont
formé un front monopoliste de l'oligarchie financière pour servir leurs
intérêts
privés étroits. Par leur contrôle des médias de masse et de la
politique officielle, ils mènent une guerre idéologique constante pour
empoisonner la conscience sociale des gens. Ils ont rempli le monde
entier d'accords de libre-échange néolibéral et de leurs armées pour
imposer des arrangements supranationaux qui nient l'édification
nationale et
facilitent l'édification d'empire et l'ingérence dans les affaires des
peuples, y compris par la guerre prédatrice.
Le front monopoliste qui est
composé de sociétés de portefeuille
mondiales ou de Fonds de contrôle de la richesse sociale (FCRS) et qui
est armé jusqu'aux dents, avec l'armée impérialiste américaine et ses
coalitions agressives comme l'OTAN, cherche à libérer le monde entier
des charges prosociales développées dans le contexte de
l'édification nationale. Ces charges sont considérées comme des
obstacles au droit de monopole de faire grandir ses empires privés
mondiaux et de s'accaparer d'une portion toujours plus grande de la
richesse sociale que la classe ouvrière internationale produit. Le
front monopoliste de l'oligarchie financière et ses FCRS rejettent tout
fardeau ou
toute règle imposé à une entreprise traditionnelle qui est tenue
d'opérer à l'intérieur du droit national des affaires, commercial ou du
travail. Il opère principalement par le biais de FCRS qui n'ont rien à
voir avec les entreprises traditionnelles et s'oppose à tout
gouvernement de droit qui pourrait vouloir contrôler son économie
souveraine ou sa
politique, ce qu'il dénonce comme étant de la bureaucratie, un coût
pour les contribuables et un obstacle au développement.
Ceux qui ont pu prendre connaissance du protocole
d'entente ont dit
qu'une filiale va être formée en Ontario qui va protéger Bedrock contre
toute réclamation provenant de ces charges prosociales qui existent à
l'heure actuelle ou pourraient se développer.
US Steel (USS), qui lui-même est un FCRS possédé ou
contrôlé en
grande partie par des actionnaires institutionnels comme JP Morgan, a
créé une entité séparée au Canada appelée US Steel Canada (USSC) après
s'être emparé de Stelco en 2007 pour protéger ses avoirs mondiaux
contre toute réclamation provenant de ces charges
canadiennes que sont les régimes de retraite et l'obligation de
réparation environnementale. USS invoque sa création, USSC, pour dire
que que tout investissement qu'il ferait au Canada doit être considéré
comme un prêt de USS à une entité d'affaires séparée appelée USSC. Ce
prêt qui se monte à 2,2 milliards $ devrait être remboursé
à USS avant toutes ces charges lors de la vente ou de la liquidation de
USSC. Les charges prosociales n'auraient pas droit de réclamation aux
avoirs de US Steel à l'extérieur du Canada alors que le front
monopoliste, qui comprend Bedrock, USS et toutes les autres entités de
l'oligarchie financière qui se font concurrence pour la richesse
mondiale
et le pouvoir, jouit du droit de satisfaire ses réclamations partout
dans le monde sans restriction.
Pour la classe ouvrière et la société canadienne en
général, la
question se pose de quoi faire face au front monopoliste, à ses FCRS et
à la destruction de tous les arrangements précédents et du gouvernement
de droit qui a été créé pendant la période de l'édification nationale.
Cette situation nouvelle requiert de nouvelles méthodes d'organiser et
une politique pratique. Les vieux arrangements basés sur un
gouvernement national de droit et ses institutions politiques n'ont pas
été capables de défendre les droits de la classe ouvrière, l'économie
et l'intérêt général de la société face aux arrangements supranationaux
du front monopoliste. L'exemple de Stelco depuis les dernières
décennies l'a
amplement démontré.
Le front monopoliste
représenté par US Steel, Bedrock et les
institutions politiques de l'oligarchie financière et ses arrangements
supranationaux a manigancé dans le dos des gens directement concernés
un protocole d'entente qui nie les droits des travailleurs et l'intérêt
général de la société, qu'il considère comme un fardeau indésirable et
contraignant. La classe ouvrière et tous ceux qui se préoccupent de
leur société doivent prendre en main de priver le front monopoliste et
ses arrangements supranationaux du vaste pouvoir économique et
politique qu'il a amassé et qu'il utilise pour priver le peuple de ses
droits, empêcher les producteurs véritables de résoudre les problèmes
de
l'économie afin s'assurer sa reproduction continue et leur bien-être et
priver la société de son droit d'humaniser l'environnement social et
naturel.
La classe ouvrière et ses alliés peuvent développer de
cette façon
un front du peuple organisé et conscient et mener une lutte déterminée
pour priver US Steel, Bedrock, les autres FCRS et le front monopoliste
tout entier et ses arrangements supranationaux de leur pouvoir de nier
les droits des Canadiens et de saccager leur économie, leurs
programmes sociaux, leur société et leur gouvernement de droit.
Note
1. « La
proposition Bedrock n'est pas une solution », Forum ouvrier, 29
septembre 2016
Les batailles intermonopolistes font rage dans
l'industrie canadienne de l'acier
Les États-Unis et d'autres
impérialistes s'ingèrent
dans les affaires du Canada.
En opposition à cela, les métallos
s'organisent et mobilisent leurs confrères
et leurs communautés et les
Canadiens dans un mouvement pour prendre
le contrôle de leur travail et
de leur vie.
Une bataille prolongée entre le Fonds Global Essar et
Cliffs
Natural Resources inc sur l'exploitation du minerai de fer dans le
Minnesota et d'autres questions concernant leurs intérêts privés a
atteint les frontières du Canada. Il y a un an, Essar Steel Algoma, une
aciérie qui est une filiale d'Essar Global au Canada, a invoqué la
rivalité
intermonopoliste avec Cliffs comme l'une des raisons pour demander la
protection de la faillite en vertu de la Loi sur les arrangements
avec les créanciers des compagnies
(LACC). Essar dit que Cliffs refuse de respecter son entente pour
fournir du minerai de fer à Essar Steel Algoma, sans lequel l'usine
devra fermer. L'aciérie de
Sault-Ste-Marie dans le Nord de l'Ontario a eu recours à la protection
de la faillite en vertu de la LACC en partie pour forcer Cliffs à
respecter l'entente contractuelle sur l'approvisionnement en minerai de
fer. Essar Global est également mis en cause dans la procédure de
protection de faillite à laquelle prend part US Steel à Hamilton et à
Nanticoke.
L'été passé, la filiale d'Essar Global aux États-Unis,
Essar
Minnesota, s'est mise sous la protection de la faillite en vertu du
chapitre 11 de la loi sur les faillites aux États-Unis pour sauver
le
projet d'extraction et de raffinage du minerai de fer longtemps retardé
pour lequel il y a eu dépassement des coûts et qu'elle a du mal à
terminer.
Une fois en opération, le projet sera un concurrent direct aux actifs
miniers détenus et contrôlés par Cliffs au Minnesota et au Michigan.
Essar Minnesota contrôle des baux d'État lucratifs, qui sont
nécessaires pour l'extraction du minerai de fer sur les propriétés de
l'État. La société a également reçu des subventions de l'État pour
construire le
projet. Cliffs convoite les baux ainsi que le projet minier d'Essar en
construction et a enrôlé divers représentants politiques fédéraux et
des États dans une lutte pour s'en emparer et éliminer Essar en tant
que concurrent. Ses alliés au sein du gouvernement ont déjà forcé Essar
à rembourser ses subventions de l'État, ce qui est une autre raison
pour
qu'Essar Minnesota ait recours à la protection de la faillite en vertu
du chapitre 11.
Cette bataille intermonopoliste est un autre élément
qui contribue
à déstabiliser et détruire l'industrie canadienne de l'acier, ce qui
montre la nécessité d'une nouvelle direction pour l'économie. Les
intérêts privés étroits des monopoles, qui sont de défendre et étendre
leurs propres empires d'une part, aux dépens d'autres empires et du
bien-être
de l'économie dans son ensemble, et d'autre part, en opposition aux
droits de la classe ouvrière et du peuple canadien, sont en train de
déchirer l'économie.
Le monopole américain en comptabilité Ernst & Young
est le
contrôleur nommé par le tribunal pour superviser la faillite d'Essar
Steel Algoma en vertu de la LACC. Le 3 octobre, le contrôleur a
publié
son 19e rapport. Ce rapport contient de nouveaux éléments
indiquant
l'intensification de la bataille entre Cliffs Natural et Essar
Global. Il semble que Cliffs ait fait appel à des alliés au Canada dans
sa bataille avec Essar Global, pour affaiblir sa position au Canada et
aux États-Unis dans l'espoir d'anéantir Essar Minnesota et de s'emparer
de la mine de minerai de fer en construction ainsi que des baux de
l'État pour le minerai de fer.
Le juge du tribunal de faillite a apparemment accepté
la demande de
Cliffs d'exclure Essar Global de sa participation à la restructuration
d'Algoma Steel. Essar Global s'est également vu refuser sa
participation à l'appel d'offres pour les actifs canadiens de US Steel
actuellement sous la protection de la LACC. L'entente avec Cliffs de
continuer à fournir du minerai de fer à Algoma Steel en vertu de la
LACC contient des dispositions qui attaquent directement Essar Global.
Le surveillant a dit que Cliffs a inséré une clause qui lui donne le
droit de cesser de fournir en minerai de fer Essar Steel Algoma si
l'aciérie canadienne développe toutes formes de relations avec Essar
Global.
Selon le contrôleur, l'entente avec Cliffs pour fournir
des
boulettes de minerai de fer au cours du quatrième trimestre et en
janvier 2017 fait une référence directe à Essar Global et lui
interdit
de participer à la restructuration de quelque façon que ce soit, même
si Essar Global est le propriétaire des actifs sous la protection de la
faillite. Il
indique également que l'entente d'approvisionnement de Cliff est
subordonnée à des conditions qui incluent une modification de la LACC
en ce qui a trait au débiteur-exploitant et à la suspension des
recours. Pour recevoir le minerai de fer, Essar Steel Algoma a dû
accepter qu'il ne vendrait ou ne transférerait pas le minerai de fer à
une filiale
d'Essar Global sinon l'accord d'approvisionnement pour tout volume
supplémentaire de minerai serait annulé.
Sachant que l'obtention de minerai de fer provenant de
loin dans un
court délai coûterait très cher, Cliffs a fait des demandes
supplémentaires qu'un observateur impartial jugerait à juste titre
comme une ingérence indue dans le processus de restructuration et une
mesure frôlant l'extorsion. Le contrôleur écrit : « L'obligation
d'approvisionnement additionnel de Cliffs est à condition qu'il n'y ait
pas d'entente approuvée par un tribunal de l'Ontario pour la vente de
l'ensemble ou d'une partie matérielle de l'entreprise ou des avoirs
d'Algoma à Essar Global ni de plan de faillite qui ferait en sorte que
Essar Global retienne ou obtienne des titres de participation dans
Algoma. »
En formulant ces conditions pour l'approvisionnement en
minerai de
fer, Cliffs s'ingère directement dans une procédure de faillite au
Canada, dans laquelle le monopole américain n'est pas directement nommé
comme soumissionnaire ou comme créancier important. Le contrôleur ne
dénonce pas cette ingérence dans le processus de
restructuration ni cette extorsion ouverte et refuse de voir que toute
l'affaire soit au fond une manoeuvre pour affaiblir Essar Global et
prendre le contrôle du minerai de la mine du Minnesota en construction.
L'affrontement entre ces deux monopoles s'est étendu au
Canada et
est une autre bonne raison de s'organiser et de mobiliser les
travailleurs canadiens pour établir une nouvelle direction pour
l'économie, sans l'ingérence ou le contrôle des monopoles. Les
Canadiens ont besoin d'un contrôle sur leur économie pour qu'ils
puissent résoudre les
problèmes et aller de l'avant.
Les métallos et les autres salariés de l'industrie
canadienne de
l'acier s'organisent et mobilisent pour mettre fin à l'effet
destructeur des querelles intermonopolistes. Ils demandent un contrôle
sur le travail qu'ils font et sur la valeur qu'ils produisent, pour
eux, pour l'économie et pour la société. Ils demandent un contrôle pour
ouvrir une
nouvelle direction pour l'économie, pour résoudre les problèmes qui
l'accablent sans le bouleversement continuel des conflits
intermonopolistes, des bâtisseurs d'empire et des intrigues des grandes
entreprises. Les travailleurs et leurs alliés défendent une vision
élargie de l'édification nationale, un projet qui soit au service du
bien-être des
producteurs, de leurs communautés, de l'économie et de l'intérêt
général de la société, en opposition à la vision étroite des bâtisseurs
d'empire monopoliste qui part de leurs intérêts privés.
Opposition à l'offensive antisociale
Grandes mobilisations à la défense des services de
santé pour les aînés dans le Sunshine Coast de la Colombie-Britannique
Réunion communautaire sur la Sunshine Coast le 12 septembre 2016
Les travailleurs, les aînés et les membres de la
communauté
manifestent haut et fort leur opposition à la privatisation des soins
aux aînés dans la région du Sunshine Coast située au nord-ouest de
Vancouver, en Colombie-Britannique. Depuis plus de trente ans, deux
résidences publiques avec soins palliatifs pour aînés desservent la
population dans cette région, soit à Sechelt, à Shorncliffe et à
Totem Lodge. Le 1er juin, l'Autorité sanitaire côtière de
Vancouver
(ASCV) a annoncé que les deux résidences seraient remplacées
en 2018
par une résidence privée à but lucratif gérée par le groupe Trellis.
C'est à Trellis qu'a été accordé le contrat de trois des six projets
de construction ou d'agrandissement de résidences à soins palliatifs
pour aînés dans la région. Cela doublerait le nombre de résidences à
soins palliatifs pour aînés contrôlées de façon privée par Trellis en
Colombie-Britannique.
De grandes assemblées communautaires sont organisées, la
plus
récente le 29 juin à l'initiative du député provincial de Powell
River-Sunshine Coast, Nicholas Simons. À cette réunion plus de 100
personnes ont dû rebrousser chemin car la salle d'une capacité
de 250
personnes était comble. Les représentants de Trellis et
l'Autorité sanitaire de Vancouver-Est ont décliné l'invitation de
participer et de répondre aux préoccupations des aînés, de leurs
familles et des travailleurs en soins de santé. Quelques semaines
avant, le Syndicat des employés d'hôpitaux (SEH) qui représente
plusieurs des travailleurs de Shorncliffe et de Totem, a effectué un
sondage téléphonique
dans lequel 74 % des 767 répondants ont dit qu'ils
voulaient que les
soins aux aînés restent de domaine public. Une pétition parrainée par
le député Simons qui demande que le gouvernement cesse ses projets de
privatisation et ses attaques contre les travailleurs a reçu plus
de 8000 signatures en septembre.
Sentant la pression monter, l'Autorité sanitaire a
organisé une
réunion communautaire le 12 septembre à laquelle plus de 500
personnes
ont voulu participer malgré une salle à capacité restreinte.
Trellis, pour sa part, a tenu une « portes ouvertes » le 12
septembre
où il était question de rencontrer les gens de façon
plus personnelle pour parler des projets avec les membres de la
communauté. Cet événement fut étroitement encadré. Seulement 50
personnes à la fois pouvaient entrer dans la salle de la Légion, ce qui
a forcé des douzaines de gens à attendre à l'extérieur avant de pouvoir
entrer à leur tour. Malgré ces manigances, les travailleurs et la
communauté n'ont tout de même pas raté l'occasion pour exprimer haut et
fort leur opposition au projet. Les travailleurs, les aînés et leurs
familles continuent de dénoncer cette attaque contre la qualité des
soins pour les aînés et contre les droits des travailleurs,
conséquences inévitables de la privatisation des soins aux aînés.
Assemblée communautaire à Sechelt le 19 septembre 2016
À la fin de septembre, l'organisation Protect Public
Health Care -
Sunshine Coast a été mise sur pied par des groupes comme le Conseil des
organisations des personnes âgées de la Colombie-Britannique, le
Conseil syndical de Sunshine Coast, l'Alliance pour la démocratie de
Sunshine Coast, le Syndicat des infirmières de la
Colombie-Britannique et le Syndicat des employés d'hôpitaux. Les
travailleurs, les aînés et les membres de la communauté vont
constamment à la rencontre de la communauté, parlent à tout le monde et
n'accordent pas un moment de répit à l'Autorité sanitaire.
La fermeture de résidences publiques pour aînés et leur
remplacement par des résidences privées sont devenus monnaie courante
en Colombie-Britannique. Dans certaines communautés, la pression
publique a empêché certains projets de privatisation de se réaliser
mais en général non seulement le problème persiste mais il devient de
plus en
plus sérieux. L'ASCV, qui livre allègrement les soins aux aînés aux
intérêts privés, cherche à justifier ses actions en prétendant qu'il
n'y a pas d'alternative et que le système public n'est plus en mesure
de répondre aux besoins grandissants des soins aux aînés. Les résidents
rejettent ces allégations puisqu'ils savent très bien qu'à Powell
River, une
autre communauté du Sunshine Coast, une nouvelle résidence publique
vient d'être construite en remplacement d'une résidence désuète.
Bien qu'il soit sur terre ferme, le Sunshine Coast et
les villes et
villages qui s'y trouvent ne sont accessibles que par traversier
partant de Vancouver Nord ou par voie aérienne. Les soins pour aînés
dans la communauté sont fournis par deux résidences à Sechelt, la plus
grande des deux communautés dans la région, avec une population de près
de 8 500. La population du district régional servie par les
résidences
pour ainées est d'environ 26 000, et la plupart des gens
vivent à
l'extérieur de Sechelt et dans la deuxième plus grande ville, Gibsons,
qui a une population de tout près de 4000. Plus de 200
travailleurs
perdront leur emploi si
Shorncliffe et Totem Lodge sont fermés. S'il est vrai qu'habituellement
lorsqu'un propriétaire privé ouvre une résidence pour aînés il invite
les travailleurs qui ont perdu leur emploi à postuler à nouveau leur
emploi, il est aussi vrai que ce sera avec baisse de salaires et
avantages sociaux et sans syndicat.
La privatisation et les pertes d'emplois qui s'ensuivent
auront
d'importantes répercussions pour le Sunshine Coast et son économie
puisque plusieurs personnes qui auront perdu leur emploi suite à la
privatisation perdront aussi leur maison et devront déménager à
l'extérieur de la région, celle-ci étant très isolée et offrant peu
d'emplois.
L'arrogance de l'ASCV a aussi suscité la colère des
résidents. Un
grand nombre de personnes n'ont pas apprécié l'annonce surprise
le 1er
juin de la privatisation des soins aux aînés, ni le refus de l'Autorité
de participer aux assemblées, ni les mensonges racontés par l'ASCV lors
de l'assemblée communautaire du 12 septembre.
Lors de cette réunion, la PDG d'ASCV, Mary Ackenhusen, a prétendu qu'il
y avait eu une large consultation auprès des représentants de la
communauté avant de prendre les décisions. Plusieurs élus locaux, dont
Simons, ainsi que le maire de Sechelt et le président du Conseil des
hôpitaux régionaux ont affirmé que personne ne les avait abordés à
ce sujet et qu'ils avaient pris connaissance des projets de
privatisation par le biais des médias locaux. Les gens ont dénoncé la
façon dont les décisions ont été prises.
L'ASCV continue de faire la sourde oreille aux
sérieuses
inquiétudes soulevées au sujet de la qualité inférieure des soins en
résidences privées pour aînés, sans oublier les baisses de salaires et
la réduction du personnel dans le but de maximiser les profits, ni
toutes les perturbations qui accompagnent le processus de
privatisation. Lauren
Tindall, directrice de l'ASCV pour le Sunshine Coast, a déclaré à
l'émission On the Coast
de Radio-Canada qu'elle espère que les travailleurs congédiés vont «
tenir compte de l'aspect relationnel développé avec les aînés à qui ils
prodiguent leurs soins et qu'ils s'occuperont d'eux maintenant » en
postulant des emplois avec le propriétaire
privé. Ce n'est pas la première fois qu'une porte-parole de l'ASCV
laisse entendre que si les travailleurs se préoccupent vraiment des
résidents ils ne les laisseront pas tomber en refusant des salaires et
des avantages sociaux à la baisse et en résistant aux changements. Un
tel manque de respect pour les travailleurs et les aînés ne sert qu'à
accroître la
détermination des travailleurs et de la communauté à faire échec au
projet de l'ASCV.
Pour suivre cette lutte au jour le jour, visiter la
page Facebook
de Protect Public Health Care -- Sunshine Coast.
Pour signer la pétition du Syndicat des employés d'hôpitaux contre
la privatisation des soins aux aînés en Colombie-Britannique, cliquer
ici
Manifestation à Montréal pour la hausse du salaire
minimum et des changements aux lois du travail
Plus de mille personnes ont manifesté à Montréal
le 15 octobre pour
demander la hausse du salaire minimum et des changements aux lois du
travail qui bénéficient aux travailleurs. Plus de 30 organisations
ont
parrainé l'événement qui réunissait des syndicats et des organisations
communautaires. Les manifestants ont dit qu'un
salaire minimum à 15 $ de l'heure est ce qui est requis dans
les
conditions actuelles pour que les travailleurs et leurs familles
puissent satisfaire leurs besoins de base.
On estime qu'environ un million de travailleurs au
Québec touchent
moins que 15 $ de l'heure en ce moment. Cela comprend des
centaines de
milliers de travailleurs non syndiqués faisant face à des conditions
difficiles
et des heures irrégulières, vivant de contrats à court-terme et
temporaires, et
de plus en plus de travailleurs syndiqués, en
particulier dans les résidences privées du secteur de la santé et des
services sociaux. Un grand nombre de femmes et de travailleurs des
minorités nationales se retrouvent dans ces emplois.
Jasmin de la Calzada, porte-parole de l'Organisation
des femmes
philippines du Québec, PINAY, a parlé de la situation que vivent les
femmes au travail. Elle a dit qu'un grand nombre de ces femmes sont
employées comme travailleuses domestiques et aides familiaux résidants
et y affrontent des conditions pénibles. C'est le cas en
particulier des travailleuses migrantes qui souvent doivent envoyer une
partie de leur salaire déjà insuffisant aux Philippines pour aider
leurs familles.
En plus de demander la hausse des salaires, les
manifestants ont
réclamé des changements aux lois du travail qui garantiraient des
congés de maladie payés et d'autres avantages sociaux. Les manifestants
ont reçu des messages d'appui d'organisations de travailleurs de la
Colombie-Britannique et de l'Alberta qui luttent pour des demandes
similaires.
NUMÉROS
PRÉCÉDENTS | ACCUEIL
Site web: www.pccml.ca
Email: forumouvrier@cpcml.ca
|