Corruption légalisée dans l’immobilier pour payer les riches
– K.C. Adams –
Les révélations sur la corruption du marché immobilier impliquant le gouvernement de la Colombie-Britannique, la ville de Vancouver et Holborn Properties Ltd soulèvent des questions importantes. Quelle est l’ampleur du problème de la corruption qui fait que les gens sont privés du droit au logement et que les prix des terrains et de l’immobilier en général montent en flèche ? Une grande partie de l’argent du peuple et des fonds de l’économie est liée à l’immobilier et au paiement des loyers résidentiels et commerciaux. Les problèmes économiques et sociaux qui en résultent, notamment l’itinérance et les faillites, doivent être abordés et résolus.
Quel rôle la corruption joue-t-elle dans ces problèmes ? La corruption fait généralement référence à une activité illégale, mais dans le domaine de l’immobilier, elle est souvent légale selon le droit des affaires. Nombreux sont ceux qui pensent que la corruption dans l’immobilier peut être moralement odieuse mais pas illégale. C’est le cas de la vente par le gouvernement de la Colombie-Britannique, en 2008, des douze acres de Little Mountain à Holborn Properties, un cartel mondial de l’immobilier et de l’investissement.
Une façon de s’attaquer à la corruption est de la rendre matériellement et légalement difficile, voire impossible. Dans le cas de la terre, il faudrait supprimer la terre en tant que marchandise et en faire un bien commun public qui ne peut être ni acheté ni vendu. En ce qui concerne le logement résidentiel en général et le logement social en particulier, il faudrait que des entreprises publiques centrées sur l’humain construisent constamment dans tout le pays des structures à louer ou à acheter à un prix de production déterminé.
Pour des logements locatifs, les entreprises publiques construiraient et entretiendraient les structures selon les normes canadiennes et avec des équipements modernes. Le logement social nécessiterait non seulement un entretien constant mais aussi tous les autres programmes sociaux dont les résidents ont besoin pour conserver leur dignité et leur attachement et maintenir la solidarité du travail et de la société. Cela signifie que le logement social comprendrait, selon des normes canadiennes, tous les aspects des soins de santé, de l’éducation, des loisirs, des sports, de la culture et de la sécurité alimentaire pour les résidents.
Supprimer la base juridique des escroqueries immobilières
Aucun des partis cartellisés dans l’élection fédérale ne s’engagerait jamais à changer la base matérielle de la corruption dans l’immobilier. L’idée de créer des entreprises publiques centrées sur l’humain dans tout le pays chargées de construire et d’entretenir des logements et de produire et fournir les matériaux de base tels que le bois et l’acier, sans l’intervention de la recherche du profit par des individus qui ne désirent que s’enrichir, ferait courir aux partis cartellisés le risque de subir la foudre de l’élite dirigeante.
Supprimer la perspective de l’enrichissement dans la construction de logements et la vente de terrains contribuerait grandement à vaincre la corruption dans l’immobilier, à résoudre la crise du logement et à affirmer le droit au logement comme nécessaire au maintien du droit d’être.
La corruption doit avoir une base matérielle pour exister. Si la base matérielle permettant la corruption est supprimée et que l’objectif impérialiste est constamment dénoncé comme étant antisocial, immoral et injuste, la corruption disparaîtra progressivement. Si l’objectif de s’enrichir est mis sous pression et examiné de plus pour voir comment il est nuisible et contraire à l’objectif d’une économie moderne, qui est de servir le peuple et de répondre à ses besoins, et si une base matérielle permettant de s’enrichir en manipulant l’immobilier est supprimée, alors l’expression de la corruption dans le comportement réel devient plus difficile.
La crise du logement peut être résolue si les Canadiens prennent des mesures audacieuses pour éliminer le terrain comme marchandise et établir des entreprises de logement public centrées sur l’être humain.