Une élection irresponsable
Parler en notre propre nom est
un bon point de départ
L’irresponsabilité du déclenchement de cette élection de pandémie à mi-mandat du gouvernement libéral reflète une dégénérescence sans précédent des institutions dites démocratiques au Canada. L’arrogance de cette décision montre avant tout que le pouvoir décisionnel est au-dessus du peuple (et contre le peuple). Elle révèle la nécessité pour les Canadiens de prendre directement les choses en main en s’opposant au système de partis cartellisés et en refusant de laisser ceux qui sont au pouvoir établir l’ordre du jour tant pour l’élection que pour la suite des choses.
Les libéraux disent que Trudeau est à la recherche d’une « grande idée » pour l’élection. À la conférence de presse où il a annoncé l’élection, il a dit « nous devons continuer le travail entrepris » et que la pandémie est l’occasion de « rebâtir mieux ». Ce sont des clichés et l’idée est de voir ce qui pourrait capter l’attention. Son auditoire, ce sont les médias, les analystes et les firmes de sondage qui sont pour la plupart au service des partis cartellisés ou d’intérêts privés qui ont pour rôle de poser les questions qui donneront les réponses désirées. Le parti le plus rusé et qui donne la meilleure performance obtiendra le vote des oligarques. Le peuple, appelé électeur, est traité comme un consommateur et son rôle est de « choisir son camp ». Rien d’autre. Il n’exerce aucun contrôle sur ce que font, disent ou décident les partis cartellisés. Même les membres de ces partis ne sont pas entendus et n’ont pas voix au chapitre sur la sélection des candidats ou la prise de décision. Leurs candidats et leurs députés sont tout aussi impuissants. Tout comme le public, les membres, les candidats et les députés des partis cartellisés sont pour la plupart désinformés. Les rumeurs et les insinuations font tourner la grande roue. Le produit final est que le peuple n’a aucun contrôle sur ce qui se passe.
L’alternative est d’affirmer le droit de parler en notre propre nom, de nous renforcer à chaque pas que nous faisons en prenant la position qui nous avantage dans la situation donnée. Dans cette élection, faire en sorte de maintenir les libéraux en position minoritaire est un bon point de départ.