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23 juin 2021
Les pouvoirs de police américains saisissent et ferment 36 sites Web opérant à l’étranger
Le 22 juin, les pouvoirs de police des États-Unis ont saisi et fermé 36 sites Web détenus et contrôlés en dehors des États-Unis. Les sites Web attaqués comprennent les sites médiatiques bien connus Press TV et Al-Alam détenus par l’Union de la radio et de la télévision islamique iranienne (IRTVU). Ces deux sites sont les principaux diffuseurs iraniens en langue anglaise et arabe. La présentatrice de Press TV, Marzieh Hashemi, a déclaré que les États-Unis n’avaient donné à la société aucune raison pour la saisie ni aucun avertissement préalable.
Les pouvoirs de police américains ont également saisi la chaîne de télévision Al-Masirah au Yémen, trois sites en Irak, dont une chaîne d’information télévisée exploitée par le groupe politique Kata’ib Hezballah, et le site d’information Palestine Today. Ils ont également attaqué LuaLua TV du Bahreïn, qui a des bureaux à Londres, en Angleterre et à Beyrouth, au Liban.
Le ministère des Affaires étrangères de l’Iran a dénoncé les saisies comme un « effort systématique de déformation de la liberté d’expression au niveau mondial et pour faire taire les voix indépendantes dans les médias ». Le porte-parole de l’Iran, Saeed Khatibzadeh, a critiqué la « politique honteuse de deux poids deux mesures » des États-Unis en ce qui a trait à la liberté d’expression. Khatibzadeh a déclaré que l’Iran rejetait « l’action d’intimidation illégale » des États-Unis, ajoutant que « l’administration actuelle des États-Unis a suivi exactement la voie de l’administration américaine précédente, ce qui n’entraînera qu’une double défaite pour Washington ».
Le porte-parole de la mission iranienne auprès des Nations unies, Shahrokh Nazemi, a déclaré que les États-Unis tentaient de museler la liberté d’expression. Il a déclaré : « Bien que nous rejetons cette action d’intimidation illégale, qui est une tentative de limiter la liberté d’expression, nous poursuivons cette affaire par des voies juridiques. »
La société de radiodiffusion de la République islamique d’Iran (IRIB) a accusé les États-Unis de réprimer la liberté d’expression et d’unir leurs forces à celles d’Israël et de l’Arabie saoudite « pour bloquer les médias pro-résistance qui exposent les crimes des alliés des États-Unis dans la région ». L’IRIB a déclaré qu’il ne laisserait pas les médias de la résistance être réduits au silence et a presque immédiatement recommencé à diffuser les sites Web iraniens avec des domaines nouvellement enregistrés.
L’agence de presse iranienne Fars a accusé le gouvernement américain de cibler des sites Web appartenant au mouvement de résistance au Yémen, en Irak, au Liban, en Palestine et en Syrie. Les pouvoirs de police des États-Unis ont saisi le site Web de Fars en 2018, lorsqu’il a été enregistré en tant que domaine .com. L’agence de presse est passée à un domaine iranien (.ir) et est revenue en ligne.
Le mouvement politique houthis du Yémen a qualifié l’action de « piraterie américaine et la confiscation des droits d’auteur » en déclarant que « le gouvernement des États-Unis d’Amérique interdit le site Web Al-Masirah sans justification et sans avertissement ». Al-Masirah et LuaLua ont depuis établi de nouveaux sites Web en maintenant leur nom mais avec de nouveaux noms domaines.
Cette récente attaque des États-Unis s’inscrit dans la continuité des efforts pour faire taire la voix des peuples du monde entier. En octobre dernier, les États-Unis ont saisi un peu moins de 100 sites Web de nature politique et culturelle avec de la programmation provenant d’Asie centrale et occidentale et d’Afrique du Nord.
Les pouvoirs de police des États-Unis disent qu’ils ont le pouvoir de le faire car ils contrôlent l’Internet, y compris ses noms de domaine .com, .net et autres. Le gouvernement des États-Unis a déclaré qu’il utiliserait son pouvoir pour faire taire tous ceux « qui mènent une campagne mondiale de désinformation pour influencer la politique américaine et promouvoir la propagande iranienne dans le monde ». Depuis 2016, les forces armées des États-Unis ont remis le contrôle officiel des noms de domaine à l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), une organisation privée basée en Californie.
Les tentatives de bloquer la voix des peuples d’Asie, d’Afrique et d’ailleurs sont un des fronts de la quête multilatérale de l’impérialiste américain pour contrôler le monde et détruire ceux qui refusent de se soumettre. Ces attaques comprennent des agressions et intimidations militaires, des opérations spéciales, des assassinats, des sanctions, des blocus, des agressions culturelles et d’autres formes de propagande et d’ingérence.
(Avec des informations d’Al Jazeera et Xinhua)