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Condamnons l’assassinat de la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne l’assassinat, le 11 mai, de la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh et les attaques israéliennes lors de ses funérailles, ainsi que l’assassinat d’autres journalistes couvrant l’occupation de la Palestine. Les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne et d’autres pays prétendent défendre la liberté de la presse, mais pas lorsqu’il s’agit de ces journalistes courageux qui prennent la parole pour dire la vérité sur ce qui se passe en Palestine. C’est un nouveau crime de guerre qui ne doit pas rester impuni.
Nous reproduisons ci-dessous l’article d’Abbas Hamideh, le directeur général d’Al Awda, le Mouvement du droit de retour palestinien aux États-Unis, publié sur sa page Facebook le 11 mai. L’article est reproduit intégralement.
Hamideh écrit :
L’assassinat de la journaliste palestino-américaine la plus influente, Shireen Abu Akleh, est une tentative d’assassinat de la voix des Palestiniens comme celle des voix puissantes qui l’ont précédée.
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Shireen, une Palestinienne de foi chrétienne de 51 ans, née à Jérusalem et dont la famille est de Bethléem, a été, en fait, la voix de la Palestine depuis plus de 25 ans ou, comme nous disons en arabe, « Sawt Falasteen ». Shireen était mariée à la cause ; elle n’a jamais eu d’enfants. Dans chaque maison, café ou centre récréatif arabo-palestiniens dans le monde, elle était un nom très connu des Palestiniens, une grande journaliste emblématique écrivant pour Al-Jazeera. Elle signait chacun de ses reportages sur la Palestine « Shireen Abu Akleh, min Filasteen al mu7talah » (Shireen Abu Akleh, en Palestine occupée). Bien qu’Al Jazeera ait utilisé jusqu’à un certain point un langage modéré sur l’occupation de la Palestine, Shireen n’a jamais hésité à dire de Jérusalem (Al-Quds), de Ramallah, ou de n’importe quel territoire en Palestine que c’était des territoires occupés.
Dans ses reportages détaillées sur la Palestine, elle n’a jamais succombé à la normalisation de la rhétorique des grands médias. Elle appelait un chat un chat et a donc été la cible de nombreuses arrestations récemment jusqu’au jour de son assassinat, aujourd’hui, dans la glorieuse ville de Jénine, où elle faisait avec beaucoup de courage son travail de journaliste. Shireen allait dans des endroits où d’autres journalistes n’osaient pas aller pour couvrir toutes les facettes de l’information palestinienne au fil des évènements à Ramallah, à Sheikh Jarah, et plus récemment, à Jénine. Dans une récente entrevue, elle a dit faire ce qu’elle fait parce que « cela la rapproche de son peuple palestinien », où elle se sent le plus à l’aise.
Aujourd’hui, Shireen a mis son dossard bleu de journaliste pour la dernière fois pour tenter de faire résonner à travers le monde la voix de son peuple, les Palestiniens, au moment où son peuple était envahi par les forces d’occupation sionistes dans la ville héroïque de Jénine. Elle a pris place dans une zone où il n’y avait pas de combattants de la résistance palestiniens. Il n’y avait même pas de civils dans la zone immédiate. Ce sont des mesures que prennent les journalistes pour tenter d’être le plus possible en sécurité, se tenant à l’écart de la ligne de tir, bien qu’il n’y ait eu absolument aucune confrontation armée à ce moment-là. Soudain, lorsque son collègue de travail Ali Sammoudi a reçu une balle dans le dos d’un tir délibéré d’un tireur embusqué israélien, elle a crié pour qu’une ambulance lui vienne en aide alors qu’il n’y avait personne dans les environs. Ses appels à l’aide pour sauver son collègue journaliste ont révélé sa position encore plus aux tireurs embusqués israéliens qui l’ont visée précisément sous son casque juste en dessous de l’oreille, la tuant instantanément dans ce qui ressemble en tout point à un assassinat.
Le monde doit savoir que ce meurtre délibéré est considéré comme un crime de guerre. Ce n’était pas un accident et il était très bien calculé. Shireen Abu Akleh est morte en héroïne palestinienne alors qu’elle faisait, pour la toute dernière fois en 25 ans, un reportage sur la Palestine et tentait de sauver la vie d’un autre journaliste. Shireen, en ton honneur, nous signons à ta place une dernière fois dans ta dernière mission : « Shireen Abu Akleh, min Jenin, Filasteen al Mu7tala (Palestine occupée). #ShireenAbuAlkeh »
(Facebook, 11 mai 2022)
LML Quotidien, affiché le 15 mai 2022.
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