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Les travailleurs de la construction en grève pour des augmentations de salaire qui permettent d’affronter le coût de la vie
Le 9 mai à minuit, près de 15 000 charpentiers du secteur industriel, commercial et institutionnel (ICI) de l’Ontario ont débrayé pour demander des salaires plus élevés afin qu’eux et leurs familles puissent faire face à l’escalade du coût de la vie. Ces membres du chapitre ontarien de la Fraternité unie des charpentiers et menuisiers d’Amérique ont déclenché la grève après avoir rejeté l’offre finale de leurs employeurs, l’Agence de négociation des employeurs de charpentiers (CEBA), un comité de négociation patronal de niveau provincial composé de six organisations patronales.
La grève des charpentiers fait suite à la grève du Premier Mai de 15 000 travailleurs de la construction membres de la section locale 183 de l’Union internationale des journaliers de l’Amérique du Nord (LiUNA) dans le Grand Toronto (GTA). « Les membres de la section locale 183 étaient considérés comme étant essentiels pendant la pandémie et continuent de servir un des secteurs de la construction du Grand Toronto qui croît le plus rapidement. Nos membres sont aux premières lignes de la croissance de la région et méritent un salaire et des avantages sociaux équitables pour leur travail et leur service à la communauté », a dit l’agent d’affaires de la section locale de LiUNA, Jack Oliveira. Certains des secteurs de travailleurs spécialisés de LiUNA tels que les installateurs de rampes et de garde-corps ont maintenant ratifié de nouvelles conventions collectives et sont retournés au travail.
Près de 6 000 ingénieurs constructeurs représentés par la section locale 793 de l’Union internationale des opérateurs-ingénieurs sont aussi en grève. Ensemble, les travailleurs en grève ont paralysé l’industrie de la construction domiciliaire et commerciale d’une valeur de 50 milliards de dollars.
Mike Yorke, le président du Conseil des charpentiers du district de l’Ontario, a dit que les travailleurs en grève revendiquent une augmentation de salaire pour rattraper l’augmentation du coût de la vie. « L’indice des prix à la consommation a augmenté de 6,7 % le mois dernier au beau milieu des négociations et c’est la priorité de nos membres ». […] « Que ce soit le logement, l’épicerie ou mettre du pain sur la table, le coût de l’essence pour se rendre au travail dans des villes comme Ottawa ou Toronto où il faut payer 25 ou 30 dollars par jour de stationnement pour aller travailler, ces montants s’additionnent les uns aux autres. C’est une crise d’abordabilité, le coût de la vie monte en flèche et nous devons penser à la prochaine génération. Comment allons-nous garantir que ce métier devienne viable pour les jeunes hommes et femmes que nous voulons attirer pour bâtir l’Ontario ? », a-t-il demandé.
Dans tous les chantiers de construction à Toronto et ailleurs, des travailleurs des autres syndicats se sont joints aux travailleurs en grève pour exprimer leur solidarité. Pendant la pandémie de la COVID-19, l’industrie de la construction a été désignée « service essentiel » et plusieurs travailleurs de la construction ont travaillé de 10 à 14 heures par jour pour respecter le calendrier très chargé pour la construction de maisons privées et des autres projets de construction gérés par des intérêts privés et approuvés par le gouvernement conservateur de Doug Ford pour répondre à la pénurie de logements.
La grève est une expression de la force des travailleurs qui, comme ils l’ont souligné, n’ont pas seulement travaillé dans les conditions dangereuses de la pandémie pour servir les intérêts des monopoles de la construction privés, mais ont également démontré qui était vraiment « essentiel ». Ce sont les travailleurs, dont le travail et les compétences permettent la construction de maisons et d’infrastructure en Ontario. La construction, une industrie de 50 milliards de dollars, est contrôlée par des intérêts privés. Les partis cartellisés au pouvoir servent ces intérêts privés, comme on a pu le voir pendant la pandémie lorsque la vie des travailleurs a été mise en danger pour garantir les profits des investisseurs et spéculateurs privés.
Les revendications des travailleurs de la construction pour des salaires et des avantages sociaux qu’ils jugent acceptables méritent l’appui de tous les Ontariens. Ils ont les compétences et l’expérience voulues pour prendre en main la construction des logements et des édifices commerciaux et institutionnels en Ontario. Cela mérite qu’on réfléchisse à la nécessité que les travailleurs de la construction et l’ensemble de la classe ouvrière et du peuple contrôlent l’économie et lui donnent une direction prosociale pour que, par exemple, le droit au logement soit garanti pour tous et toutes.
(Avec des informations de CBC, CTV, LiUNA)
Ontario Political Forum, affiché le 14 mai 2022.
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