Dans l’actualité le 14 avril
Désinformation sur les crimes de guerre en Ukraine
Suspension inacceptable de la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU
Le 7 avril, les États-Unis ont présenté une résolution lors d’une session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), demandant la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme composé de 47 membres à Genève, alors que la Russie a été élue en janvier 2021 pour un mandat de 3 ans. La brève résolution déclare que l’AGNU est « gravement préoccupée par la crise des droits de l’homme et la crise humanitaire en cours en Ukraine, en particulier par les informations concernant des violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits et des violations du droit international humanitaire commises par la Fédération de Russie, y compris des violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme »[1].
L’Assemblée générale peut suspendre l’adhésion d’un pays au Conseil des droits de l’homme si ce dernier « commet des violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme », ce dont la Russie est accusée. La résolution a été adoptée avec l’appui de moins de la moitié des membres de l’ONU, soit 93 pays sur 193. Les 100 autres pays s’y sont opposés , 24 ont voté contre, 58 se sont et 18 n’ont pas participé au vote.
La condition requise pour suspendre l’adhésion d’un pays au Conseil des droits de l’homme est une majorité des 2/3 des membres présents et votant pour ou contre la résolution, tandis que les abstentions ne sont pas incluses dans le total. Dans ce cas-ci, cela aurait nécessité un vote de 90 pays en faveur de la suspension. Cette règle constitue une anomalie dans le système des Nations unies, car elle fixe une barre beaucoup plus basse pour suspendre l’adhésion d’un pays que pour l’approuver. Cette règle a été instituée sur l’insistance des États-Unis lors de la création du Conseil en 2006.
Le reportage du vote sur le site Web de l’ONU indique que la résolution visant la Russie a été élaborée « à la suite d’images et de témoignages récemment révélés d’atrocités perpétrées contre la population civile d’Ukraine ». Il est très révélateur que ces « images et témoignages » proviennent tous d’un gouvernement ukrainien soutenu par les États-Unis et l’OTAN et par des sources liées aux mercenaires et aux médias des pays des États-Unis et de l’OTAN. Même les médias n’ont montré aucun intérêt à s’enquérir de la vérité sur quelque sujet que ce soit. Il est également pertinent que les sources et les preuves russes soient traitées avec le plus grand dédain et rejetées d’emblée comme de fausses nouvelles et autres.
Pour diaboliser la Russie afin de la suspendre du Conseil des droits de l’homme, la date choisie pour le vote, le 7 avril, est le jour observé chaque année par l’ONU comme l’anniversaire du génocide au Rwanda. L’ambassadeur ukrainien en a fait un thème central de son intervention lorsqu’il a présenté le rexte du projet de résolution, établissant un parallèle artificiel entre le Rwanda et l’Ukraine. Il a déclaré que le génocide qui a eu lieu au Rwanda était en grande partie dû à « l’indifférence de la communauté mondiale, lorsque l’ONU n’a pas répondu aux avertissements du Conseil de sécurité des Nations unies et de l’Assemblée générale, un an avant la tragédie que nous commémorons exactement en ce jour. Aujourd’hui, dans le cas de l’Ukraine, il ne s’agit même pas d’une année, car la tragédie se déroule en ce moment même sous nos yeux ».
Le seul autre pays à avoir été suspendu en vertu de cette règle est la Libye – en 2011, peu avant que les États-Unis et l’OTAN ne l’envahissent après avoir manipulé le Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il approuve une « zone d’exclusion aérienne » sous le prétexte de « protéger les civils » contre les violations violentes des droits humains présumées de Mouammar Kadhafi. Chasser Kadhafi du pouvoir n’était cependant pas suffisant pour les agresseurs. Les États-Unis, l’OTAN et leurs mandataires l’ont exécuté de manière extrajudiciaire et ont continué à détruire le pays, le transformant en une base pour les terroristes pour attaquer la Syrie. Après tout cela, une Libye châtiée a été réadmise au Conseil des droits de l’homme, tandis que ceux qui ont instrumentalisé les droits humains pour procéder à un changement de régime et détruire le pays ont bénéficié de l’impunité.
La Russie a déclaré que la tentative de l’expulser du Conseil des droits de l’homme est un acte politique de la part de pays qui veulent préserver leur position dominante et leur contrôle sur le monde. L’ambassadeur adjoint de la Fédération de la Russie auprès de l’ONU, Gennady Kuzmin, a déclaré lors d’une session estraordinaire de l’AGNU sur l’Ukraine avant le vote que la résolution menée par les États-Unis « n’a rien à voir avec la situation des droits de l’homme sur le terrain ».
« Ce dont nous sommes témoins est une tentative des États-Unis de maintenir leur position dominante et leur contrôle total, de poursuivre leur tentative de colonialisme des droits de l’homme », a déclaré Gennady Kuzmin.
Après le vote, l’ambassadeur adjoint de la Russie a annoncé que la Russie avait démissionné du Conseil des droits de l’homme avant l’expiration de son mandat (décembre 2023). Il a déclaré que la Russie considérait la résolution visant à suspendre ses droits de membre du Conseil comme « une mesure illégitime et politiquement motivée, conçue comme une punition démonstrative d’un État membre souverain des Nations unies qui mène des politiques internes et externes indépendantes ». Le Conseil est en fait monopolisé par un seul groupe d’États qui exploite ce mécanisme pour atteindre ses objectifs opportunistes, a-t-il déclaré, ajoutant que ces États n’hésitent pas à faire chanter des nations souveraines pour obtenir les votes requis.
Note
1. Résolution ES-11/3, « Suspension du droit de la Fédération de Russie de siéger au Conseil des droits de l’homme ».
LML Quotidien, affiché le 14 avril 2022.
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