Dans l’actualité le 13 avril

Ampleur de l’intégration du secteur énergétique canadien à l’économie des États-Unis

Dangers posés par le « Réseau nord-américain de sécurité énergétique »

– K.C. Adams –

Manifestation à Vancouver, le 9 avril 2022, contre l’expansion de l’oléoduc Transmountain, qui met en danger l’environnement et n’a pas le consentement des peuples autochtones. L’expansion de l’oléoduc augmenterait l’approvisionnement en pétrole des raffineries de l’État de Washington et de la Californie pour alimenter la machine de guerre américaine.

Le secteur énergétique canadien est intégré à l’économie des États-Unis quim dans les faits, est une économie de guerre. Des rapports récents non seulement révèlent l’ampleur de cette intégration mais se réjouissent que ce soit quelque chose d’indispensable à nos vies et à notre économie et dénoncent toute opposition à l’expansion de cette intégration.

Un rapport du Centre canadien de l’énergie (CEC), une société du gouvernement de l’Alberta, écrit : « Une industrie pétrolière et gazière américaine forte est un élément essentiel de la prospérité économique et du réseau nord-américain de sécurité énergétique qui relie le Canada, les États-Unis et le Mexique. » Il omet de préciser que cette « industrie pétrolière et gazière américaine forte est un élément essentiel », non pas pour notre prospérité commune, mais en tant que pilier de l’économie américaine et de ses gigantesques forces armées d’agression déployée dans le monde entier qui ne pourraient fonctionner sans le pétrole et le gaz canadiens.

Le CEC analyse également les approvionnements du secteur canadien du pétrole brut aux raffineries de pétrole américaines. Il souligne à ses propres fins l’importance des raffineries américaines pour l’ensemble de l’économie américaine et les énormes approvionnements en matières premières canadiennes à la production des raffineries américaines. Il cite une source américaine qui explique clairement l’importance de la capacité de raffinage nationale des États-Unis pour l’ensemble de l’économie. Il est écrit : « Les raffineurs américains constituent un atout stratégique pour les États-Unis et le maintien d’une industrie de raffinage nationale viable est essentiel à la sécurité économique de la nation. Les raffineries nationales sont en concurrence directe avec les importations de produits pétroliers. Parce que l’industrie du raffinage fonctionne à l’échelle mondiale, l’Amérique doit choisir entre fabriquer ces produits chez elle ou les importer d’autres pays. La fermeture des raffineries américaines entraînerait des pertes d’emplois au niveau national et une baisse des recettes publiques sous forme de taxes. Elle entraînerait également une plus grande dépendance à l’égard des raffineries étrangères. »

Le CEC ne mentionne pas ou ne demande pas pourquoi ce raffinage ne pourrait pas être effectué au Canada, du moins dans une plus grande mesure qu’actuellement, avec les avantages évidents qui en découlent pour l’économie canadienne. Il n’aborde pas non plus le fait que la propriété privée de certaines parties de l’économie a dégénéré en un contrôle par une petite classe d’oligarques supranationaux qui se font concurrence et qui exigent que l’économie leur garantisse un profit privé maximum sans tenir compte du bien-être du peuple, de l’économie ou de l’environnement naturel. Une économie fracturée ne peut pas mobiliser l’énorme potentiel de la production industrielle de masse, qui nécessite une coopération dans son ensemble dans le but de servir le peuple et non des oligarques privés distincts dont leur contrôle mène inévitablement à des crises économiques et à la guerre.

L’économie de guerre des États-Unis est fondée sur l’exploitation des travailleurs et des ressources aux États-Unis et dans le monde entier, y compris au Canada. Cette exploitation est soutenue par les forces militaires et policières omnipotentes des États-Unis, par le contrôle des États-Unis des organisations financières internationales et de la société civile, et par la subversion idéologique qui promeut et déclare le « mode de vie » américain, la démocratie libérale et l’idéologie impérialiste comme étant indispensables et le sommet de l’accomplissement humain. Cette subversion de la pensée est incessante et a façonné un berceau idéologique dominant. Pour sortir de ce berceau historique, il faut un acte de participation consciente de l’individu, l’acte de découvrir, plaçant l’action pour changer le monde et défendre les droits et les revendications du peuple au premier plan et la compréhension au service de l’action.

Les forces armées des États-Unis sont déployées dans des centaines de bases et de forces navales à travers le monde et exercent une répression brutale de toute lutte contre l’hégémonie américaine. Aux États-Unis, la police est militarisée et sert la domination de l’oligarchie en toute impunité. Le Canada est impliqué dans l’activité militaire américaine non seulement par l’intégration de son économie dans l’économie de guerre des États-Unis, mais aussi directement en participant aux pactes militaires agressifs de l’OTAN et de NORAD et en acceptant d’emboîter le pas aux États-Unis.

Le peuple exige depuis longtemps une nouvelle direction prosociale pour l’économie pour changer le but actuel de manière à servir le peuple et son bien-être et contribuer à l’humanisation de l’environnement naturel et social, et non à sa dégradation et à sa destruction.

Forum ouvrier, affiché le 13 avril 2022.

(Photo : FO, Wilderness Committee)