Dans l’actualité le 8 avril
La Russie accusée de crimes de guerre à Boutcha
La nécessité d’une nouvelle cohérence sur la base de laquelle les peuples peuvent renverser la situation en leur faveur
Une grave question à laquelle les Canadiens font face est que faire lorsque le gouvernement, les médias officiels et les experts se font les champions de la lutte contre les fausses nouvelles, mais sont eux-mêmes les plus grands pourvoyeurs de fausses nouvelles, de diffamation, de mensonges et de désinformation. Pour bien comprendre le problème, il faut voir que le succès de leurs activités repose sur l’incitation des passions alimentées par les préjugés qu’ils ont créés. Leur objectif est de faire en sorte que personne ne remette en question ce qui est dit. Cela est accepté en bloc et cela au point que toute enquête est rejetée d’emblée.
Dans le cas des événements qui se déroulent en Ukraine, depuis le coup d’État de Maïdan en 2014, auquel le Canada a été un participant important, les forces néonazies qui ont été placées en position d’influence ont commis des crimes inimaginables contre les populations russophones du Donbass. Les milieux officiels américains et canadiens ont accusé la Russie d’être un agresseur. Ils ont été le fer de lance de la haine contre la personne de Vladimir Poutine qu’ils ont dépeint comme maléfique, capable de tous les crimes monstrueux. Ils l’ont comparé à Hitler et l’opération militaire spéciale que la Russie a entreprise pour défendre la population du Donbass et sécuriser ses propres frontières, à une agression hitlérienne. Et ce, après sept années pendant lesquelles l’Union européenne n’a rien fait pour freiner les néonazis qui y commettent des crimes et a refusé d’appliquer les accords de Minsk. Sur la base de ce discours, les forces des États-Unis et de l’OTAN ont mis en scène des preuves de crimes de guerre et ont accusé la Russie. Tout cela dans le but de provoquer une réaction viscérale pour justifier la prolongation de la guerre.
Tout cela est conçu dans la meilleure tradition du journalisme sensationnaliste, qui fabrique ou met en scène un événement et crée une image pour susciter la colère du public à propos de cet événement. L’objectif n’est pas de montrer ce qui s’est réellement passé mais d’atteindre un résultat caché, comme les objectifs de guerre des États-Unis et de l’OTAN. Si, aujourd’hui, ce sont les forces néonazies qui fabriquent et mettent en scène les événements, tout cela est dirigé par les agences de renseignement des gouvernements et des organisations des États-Unis et de l’OTAN. Les plus hauts échelons du pouvoir aux États-Unis, avec lesquels le Canada emboîte le pas, ont passé aux mains des mêmes forces qui promeuvent et forment les néonazis comme des combattants de la liberté.
Les remarques de la nouvelle « ambassadrice itinérante pour la justice pénale mondiale » des États-Unis, Beth Van Schaack, le 23 mars, à la veille du sommet extraordinaire de l’OTAN, illustrent bien la façon dont l’histoire est fabriquée. Elle a déclaré que « plus tôt dans la journée, le secrétaire Anthony Blinken a publié une déclaration annonçant que, sur la base des informations actuellement disponibles, le gouvernement américain estime que des membres des forces russes ont commis des crimes de guerre en Ukraine ».
Compte tenu du mode opératoire des forces des États-Unis et de l’OTAN, dont on sait qu’elles ont utilisé des mercenaires néonazis, des contracteurs privés et des forces spéciales dans leurs guerres d’agression, de changement de régime et d’occupation, il y a tout lieu de croire qu’elles ont elles-mêmes mis en scène les atrocités de Boutcha, dans la banlieue de Kiev, pour accuser les Russes de crimes de guerre. La demande rationnelle serait de réclamer une enquête médico-légale par des organismes internationaux compétents qui ne sont pas sous le contrôle des forces des États-Unis et de l’OTAN et qui fournissent ce qui semble être des preuves mises en scène. Une enquête doit être menée sur la base des faits afin de tirer des conclusions justifiées, au lieu de ce genre de journalisme sensationnaliste qui est conçu pour susciter les passions afin de cacher l’ordre du jour véritable.
Cela souligne la nécessité d’une nouvelle cohérence, tant idéologique et théorique qu’organisationnelle et pratique, sur la base de laquelle des arrangements qui correspondent aux besoins de l’époque peuvent être mis en place. Le climat actuel de haine viscérale dont les forces des États-Unis et de OTAN sont responsables, dans lequel le Canada ne cède sa place à personne, alimente l’hystérie guerrière à un niveau jamais atteint depuis la Deuxième Guerre mondiale. À cette époque, ces mêmes forces ont concilié et pratiqué une politique d’apaisement envers l’objectif hitlérien de conquérir le monde en détruisant d’abord les pays d’Europe de l’Est dans le but d’anéantir et de dominer l’Union soviétique et, ce faisant, ont déclenché une conflagration de proportions mondiales et commis des crimes inimaginables dans toute l’Europe et, avec les puissances de l’axe, en Afrique et en Asie également.
Croire que les peuples des États-Unis, du Canada, de l’Europe et du monde accepteront de ne pas avoir de voix en ce moment-ci, c’est les laisser en dehors de l’équation afin qu’ils ne puissent jouer aucun rôle dans la résolution des problèmes en leur faveur. Mais les peuples sont loin d’être silencieux. La prise de contrôle de leurs pays par les forces néolibérales dont la mission est de dominer le monde est un fardeau qu’ils ne peuvent supporter, eux et leurs sociétés. Les peuples parlent en leur propre nom en luttant pour leurs droits et les réclamations qu’ils sont en droit de faire à la société.
Ce qui est certain, c’est que le peuple russe et les peuples des anciennes républiques soviétiques, ainsi que de l’Europe de l’Est et de toute l’Europe, d’Afrique, d’Asie, d’Océanie, d’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que des États-Unis et du Canada, luttent pour l’affirmation des droits de tous et qu’ils vaincront. Par leur lutte pour humaniser les environnements sociaux et naturels, une nouvelle cohérence sera apportée où les êtres humains occuperont eux-mêmes le devant de la scène.
Les crimes dont nous sommes témoins aujourd’hui de la part des forces des États-Unis et de l’OTAN sont si odieux qu’il n’est pas surprenant qu’ils suscitent une réaction viscérale. Mais une fois que les gens prennent la parole et que les preuves de l’identité des auteurs de ces crimes sont révélées, les peuples peuvent renverser la situation en leur faveur. De tels crimes ne peuvent pas être dissimulés et ceux qui les commettent ne peuvent pas non plus se cacher longtemps et dissimuler leurs vils objectifs. Il est vrai que les forces les plus réactionnaires se sont emparées des positions de pouvoir et de privilège aux États-Unis, au Canada et en Europe et qu’elles contrôlent de puissants instruments de désinformation et toutes sortes d’armes de destruction massive, mais l’avenir ne leur appartient pas. Il est entre les mains des peuples du monde. Ils vaincront parce qu’ils doivent vaincre pour sauver l’humanité des forces de la réaction la plus sombre qui se sont emparées des rênes du pouvoir aux États-Unis, au Canada et dans les pays européens.
Tout en oeuvre pour faire du Canada une force pour la paix, et non pour la guerre des États-Unis et de l’OTAN !
LML Quotidien, affiché le 8 avril 2022.
|
|