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Même dans les prisons israéliennes, les Palestiniens résistent à l’occupation
Selon les médias, plus de 4 600 Palestiniens sont emprisonnés en Israël. Au moins 500 d’entre eux, dont des femmes et des mineurs, sont détenus pour des périodes de près de six mois qui peuvent être prolongées indéfiniment, sans accusation, sans procès ni condamnation, dans le cadre d’une « détention administrative ». Ils sont détenus parce que soupçonnés de faire partie de la résistance à l’occupation israélienne. Certains sont détenus depuis 11 ans au nom de la détention administrative.
Même derrière les barreaux des prisons israéliennes, les Palestiniens résistent. Depuis le début de janvier 2022, tous les détenus administratifs boycottent massivement le système des tribunaux militaires israéliens en guise de protestation. Ils refusent de participer aux procès pour le renouvellement des ordres de détention administrative de même qu’aux audiences d’appel et même aux sessions à la Cour suprême israélienne.
Un de ces prisonniers, Khalil Awawda, âgé de 40 ans, a entamé une grève de la faim de 25 jours consécutifs le 28 mars, dans la prison d’Ofer, pour protester contre sa détention administrative. Il a passé 12 ans en détention israélienne, dont 5 ans de détention administrative. Père de quatre enfants, il souffre de graves problèmes de santé et aurait besoin de chirurgie et de thérapie physique, qui lui sont refusées.
Alors que la résistance aux détentions administratives s’intensifie, Israël a de plus en plus recours à la violence pour infliger des châtiments et tenter de briser la résistance des prisonniers. Le 16 mars, des forces spéciales israéliennes ont même pris d’assaut les cellules de détenus palestiniens dans la prison de Nafha. Cependant, l’esprit du peuple palestinien ne peut pas être brisé.
Les autorités israéliennes ont pris de nombreuses mesures punitives contre les détenus pour se venger de l’évasion en septembre 2021 de six Palestiniens de la prison à sécurité maximale de Gilboa dans le nord du pays. Les Israéliens ont dû lancer une immense chasse à l’homme pour les capturer à nouveau et des affrontements et des grèves ont éclaté suite à leurs mesures de vengeance, comme l’interdiction des visites et la réduction du temps passé dans la cour. Après plusieurs semaines d’affrontements, des ententes ont été conclues entre les parties mais l’absence de mise en oeuvre de ses engagements par Israël a déclenché une nouvelle vague de protestations, dont le refus de se lever lors de la prise des présences le matin, de sortir dans la cour et de prendre des repas. Une grève de la faim massive a été appelée pour le 25 mars.
Le 24 mars, la Commission des affaires des détenus de l’Autorité palestinienne a annoncé que la grève de la faim massive qui devait débuter le 25 mars avait été annulée. Selon le Palestine Chronicle, le président de la commission Qadri Abu-Bakr a déclaré par voie de communiqué que les prisonniers palestiniens « avaient réussi à forcer les Services de prison israéliens à reconnaître leurs revendications touchant à leur vie quotidienne et à leurs besoins en santé ». Il a ajouté : « La persévérance et l’unité du mouvement des prisonniers [palestiniens] ont montré à l’occupation [israélienne] qu’il existe une nouvelle réalité et une nouvelle équation, et que tout abus dans quelque prison que ce soit est une attaque contre le mouvement des prisonniers en entier, y compris toutes ses factions. »
LML Quotidien, affiché le 30 mars 2022.
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