Dans l’actualité le 28 mars
Le sommet extraordinaire des chefs d’État de l’OTAN
Programme pour une expansion multilatérale accrue de l’OTAN
S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet extraordinaire de l’OTAN convoqué à Bruxelles le 24 mars sur le conflit entre l’Ukraine et la Russie, le secrétaire général Jens Stoltenberg a déclaré que le sommet avait été convoqué « pour faire face à la plus grave menace pour notre sécurité depuis une génération : la guerre du président Poutine contre l’Ukraine ». Il a dit que l’OTAN se tenait aux côtés du peuple ukrainien et a dit aux journalistes que « le président Zelensky nous a adressé un message passionné » dans lequel il a remercié les alliés de l’OTAN pour leur soutien et a souligné « l’importance vitale d’une aide militaire encore plus importante ».
Il a annoncé que l’alliance « continuera d’imposer des coûts sans précédent à la Russie » et renforcera « la dissuasion et la défense de l’OTAN ». Le sommet a approuvé la création de quatre nouveaux groupements tactiques de l’OTAN, un dans chacun des 4 pays suivants : Bulgarie, Hongrie, Roumanie et Slovaquie. Selon lui, cela porte à huit le nombre total de groupements tactiques multinationaux de l’OTAN, quatre étant déjà stationnés dans les pays baltes et en Pologne.
« Nous avons donc maintenant huit groupements tactiques multinationaux. De la mer Baltique à la mer Noire », a-t-il dit. Il a réitéré le mensonge selon lequel l’intention est de protéger ce qu’il n’appelle plus l’Europe mais le « territoire de l’OTAN », ce qui souligne son expansion continue vers l’est.
Le président des États-Unis Joe Biden, dans une déclaration sur le sommet de l’OTAN publiée le 24 mars, a dit que la création des quatre nouveaux groupements tactiques « est un signal fort que nous allons collectivement défendre et protéger chaque pouce du territoire de l’OTAN ».
Joe Biden a également indiqué que les États-Unis, par le biais de l’OTAN, ont les yeux rivés sur d’autres parties du monde. S’exprimant lors d’une réunion à Varsovie avec le président polonais et d’autres responsables le 26 mars, Biden a déclaré : « La capacité de l’Amérique à remplir son rôle dans d’autres parties du monde repose sur une Europe unie et une Europe sécuritaire. »
Jens Stoltenberg s’est fait l’écho des propos du président américain en disant : « Nous avons la responsabilité d’empêcher que ce conflit devienne une véritable guerre en Europe, impliquant non seulement l’Ukraine et la Russie, mais aussi les alliés de l’OTAN et la Russie ». Il a ajouté : « Cela sera plus dangereux et plus dévastateur. »
Jens Stoltenberg a indiqué que 100 000 soldats américains soutiennent les efforts de l’OTAN, dont 40 000 soldats de la force de réaction rapide mutinationale qui sont sous le commandement direct de l’OTAN, « principalement dans la partie orientale de l’Alliance ». En plus de mettre l’accent sur les troupes américaines, il a particulièrement applaudi les alliés européens et le Canada pour leur engagement. Ces forces, a-t-il dit, sont soutenues par « une puissance aérienne et navale majeure », y compris « un nombre sans précédent de cinq groupes d’attaque de porte-avions, du Grand Nord à la Méditerranée ».
En plus d’essayer d’impressionner avec les récits de la force écrasante de l’OTAN, l’essentiel de l’affaire réside dans ce qu’il a dit ensuite, à savoir que les dirigeants de l’OTAN ont convenu de « réinitialiser notre dissuasion et notre défense pour le long terme ». Il a décrit cela comme des mesures « pour faire face à une nouvelle réalité de sécurité ». Développant cette « nouvelle réalité de sécurité » pendant les questions, Jens Stoltenberg a déclaré : « Il s’agit donc de long terme, nous sommes préparés pour le long terme parce que nous pouvons déjà dire aujourd’hui que l’invasion russe, l’invasion de l’Ukraine par le président Poutine a changé notre environnement de sécurité à long terme. C’est une nouvelle réalité. C’est une nouvelle normalité et l’OTAN y répond pour le long terme. » Cela pourrait également signifier une expansion au-delà de l’Europe, comme le renforcement du rôle des « partenaires » en Colombie, en Amérique du Sud et ailleurs, comme le Pakistan, la Nouvelle-Zélande, le Japon et la Corée du sud.
Jens Stoltenberg a dit que le déploiement implique « des forces sensiblement plus nombreuses dans la partie orientale de l’Alliance, à un niveau de préparation plus élevé, avec davantage d’équipements et de fournitures prépositionnés ».
Davantage d’avions seront déployés dans les airs, et l’OTAN « renforcera sa défense aérienne et antimissile intégrée ».
Sur les mers, l’OTAN disposera « de groupes d’attaque de porte-avions, de sous-marins et d’un nombre important de navires de combat de façon permanente ».
La cyberdéfense sera également renforcée. Il a dit que l’OTAN « renforcera ses exercices, en mettant l’accent sur la défense collective et l’interopérabilité », dont les détails seront décidés lors du sommet de l’OTAN à Madrid en juin.
Jens Stoltenberg a déclaré que les dirigeants avaient accepté d’apporter un soutien supplémentaire à l’Ukraine, affirmant que cela contribuait « à faire respecter son droit fondamental à l’autodéfense ». Il y a une aide financière et humanitaire, a-t-il dit, tandis que les fournitures militaires importantes comprennent « des systèmes antichars et de défense aérienne, et des drones ».
« Aujourd’hui, a-t-il conclu, nous avons convenu de faire plus. Y compris une assistance en matière de cybersécurité. Et des équipements pour aider l’Ukraine à se protéger contre les menaces biologiques, chimiques, radiologiques et nucléaires. Cela pourrait inclure la détection, la protection et les fournitures médicales, ainsi que la formation à la décontamination et à la gestion de crise. » Jens Stoltenberg a également déclaré que les « dirigeants de l’OTAN » ont convenu qu’ils devaient accroître leur soutien « à d’autres partenaires visés par les menaces et l’ingérence de la Russie, notamment la Géorgie et la Bosnie-Herzégovine ».
Qu’est-ce que cela signifie lorsque Jens Stoltenberg dit que « nous avons la responsabilité de veiller à ce que le conflit ne s’aggrave pas davantage. Car cela serait encore plus dangereux et plus dévastateur » ?
Puisque les laboratoires de recherche biologique situés partout en Ukraine sont financés par les États-Unis et le Pentagone, l’avertissement au peuple ukrainien et au monde entier concerne ce que les États-Unis pourraient faire avec les agents pathogènes tueurs qui y sont stockés, et non la Russie. Ce sont les États-Unis et l’OTAN qui posent clairement les dangers croissants d’escalade et de guerre alors que les États-Unis continuent de menacer tous les pays qui refusent de se soumettre à leur diktat et de se mettre sous leur contrôle.
Cela inclut les pays de l’OTAN, et Joe Biden a averti, lors d’un discours à Varsovie le 26 mars, que « le critère le plus important en cette période de changement du monde – tant de choses ont changé, et pas seulement ici mais dans d’autres parties du monde – est que l’OTAN reste absolument, complètement, totalement unie ; qu’il n’y ait aucune séparation dans nos points de vue ; que quoi que nous fassions, nous le fassions à l’unisson ; et que tout le monde – tout le monde vienne avec nous ».
Se conformant à cette demande et faisant écho aux menaces américaines contre la Chine, le secrétaire général de l’OTAN a dit que les « dirigeants alliés » ont abordé la question de la Chine et de son rôle dans la crise. « Aujourd’hui, a dit Jens Stoltenberg, les dirigeants alliés ont appelé la Chine à s’abstenir de soutenir l’effort de guerre de la Russie. La Chine ne doit pas fournir de soutien économique ou militaire à l’invasion russe. Au lieu de cela, Beijing devrait user du poids de son influence auprès de la Russie et oeuvrer à une résolution pacifique immédiate du conflit. » Le Belarus a également été averti qu’il « doit cesser de se rendre complice de l’invasion de Poutine ».
Jens Stoltenberg a également indiqué que le sommet avait « réaffirmé notre ferme attachement à la politique de la porte ouverte de l’OTAN, conformément à l’article 10 du traité de Washington ».
Il a dit : « L’élargissement de l’OTAN a été un succès historique. Il a permis de répandre la démocratie, la liberté et la prospérité dans toute l’Europe. Un mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’environnement de sécurité de l’OTAN a fondamentalement changé. Pour le long terme. Et nous réagissons. Mais la sécurité n’est pas gratuite. Et faire plus coûtera plus cher. »
L’article 10 du Traité de Washington stipule : « Les parties peuvent, par accord unanime, inviter à accéder au Traité tout autre État européen susceptible de favoriser le développement des principes du présent Traité et de contribuer à la sécurité de la région de l’Atlantique Nord. Tout État ainsi invité peut devenir partie au Traité en déposant son instrument d’accession auprès du gouvernement des États-Unis d’Amérique. Celui-ci informera chacune des parties du dépôt de chaque instrument d’accession. »
Jens Stoltenberg a dit que les dirigeants ont convenu de « redoubler d’efforts pour respecter la promesse d’investissement dans la défense que nous avons faite en 2014 ». Il a dit que les membres ont convenu de « soumettre des plans supplémentaires sur la façon de respecter la promesse à temps pour le sommet de Madrid en juin ».
La Promesse d’investissement dans la défense a été adoptée en 2014 par les « dirigeants de l’OTAN » après l’insistance répétée des États-Unis. Elle lançait l’appel « aux alliés de cesser de réduire leurs budgets de défense et à se conformer à la directive de l’OTAN recommandant de consacrer au moins 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) à la défense dans un délai de dix ans. Les alliés ont également convenu de chercher, dans les mêmes délais, à porter à 20 % ou plus la part de leurs dépenses de défense annuelles consacrée à l’acquisition de nouveaux équipements majeurs, y compris la recherche et développement afférents. Enfin, les alliés se sont engagés à veiller à ce que leurs forces terrestres, aériennes et maritimes soient conformes aux directives agréées par l’OTAN en matière de déployabilité et de soutenabilité ainsi qu’aux autres métriques agréées et à ce que leurs forces armées puissent opérer ensemble de manière efficace, notamment par la mise en oeuvre des normes et doctrines de l’OTAN ».
Sur le site Web de l’OTAN, on peut lire : « Depuis 2014, les alliés ont réalisé des progrès considérables en augmentant les dépenses de défense et en investissant dans des équipements majeurs, et ils oeuvrent à un partage plus équitable des charges. D’ici 2021, les alliés européens et le Canada ont augmenté leurs dépenses de défense pour la septième année consécutive. À la fin de 2021, ces alliés ont contribué à hauteur de 190 milliards de dollars depuis 2014. Les alliés ne se contentent pas de fournir davantage des capacités plus lourdes et haut du gamme dont l’OTAN a besoin : ils améliorent également la disponibilité opérationnelle, la déployabilité, la soutenabilité et l’interopérabilité de leurs forces. Toutefois, les menaces et défis de sécurité ne fléchissent pas et les investissements de défense restent essentiels pour que l’Alliance dispose des forces et des capacités dont elle a besoin. »
Il est clair que les forces des États-Unis et de l’OTAN qui ont pris le contrôle des gouvernements des pays membres sont ivres de leur pouvoir et se croient inarrêtables. Il appartient aux peuples du monde d’intensifier la lutte pour la paix et mettre en place des gouvernements anti-guerre dont le but est d’humaniser l’environnement naturel et social en faisant respecter les droits de tous et toutes.
LML Quotidien, affiché le 28 mars 2022.
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