Dans l’actualité le 26 mars
Derrière le refus des États-Unis de parler clairement de leurs laboratoires biologiques en Ukraine
Les États-Unis font une moquerie des réunions du Conseil de sécurité de l’ONU sur les laboratoires biologiques en Ukraine
Le 11 mars et à nouveau le 18 mars, la Fédération de Russie a convoqué des réunions du Conseil de sécurité des Nations unies pour répondre aux inquiétudes concernant les laboratoires biologiques en Ukraine et le rôle des États-Unis, en particulier du Pentagone, dans ces laboratoires.
Les médias officiels du Canada et des États-Unis ont rejeté les préoccupations soulevées par la Russie. Ils ont répété les arguments dérisoires présentés par les États-Unis en écrivant : « La Russie a allégué que les États-Unis finançaient la recherche pour créer des armes biologiques en Ukraine. Tant les États-Unis que l’Ukraine ont démenti ces allégations en affirmant qu’il s’agit d’un signe que Moscou pourrait bientôt utiliser elle-même ces armes. »
Le représentant permanent de la Fédération de Russie à l’ONU, Vassily Nebenzia, a déclaré que sa délégation avait demandé ces réunions en raison de faits découverts lors de l’opération militaire de Moscou en Ukraine. Il a déclaré : « Le ministère russe de la Défense a mis la main sur des documents confirmant que l’Ukraine a développé un réseau d’au moins 30 laboratoires biologiques qui accueillent des expériences biologiques extrêmement dangereuses, visant à améliorer les propriétés pathogènes de la peste, de l’anthrax, de la tularémie, du choléra et d’autres maladies mortelles à l’aide de la biologie synthétique. Ces travaux sont financés et directement supervisés par l’Agence de réduction des menaces de la Défense (DTRA) des États-Unis. »
Le 11 mars également, le représentant russe a soulevé que des expériences étaient en cours concernant « les possibilités de propagation d’infections particulièrement dangereuses par les oiseaux migrateurs » et par les chauves-souris. Appelant ses collègues européens à considérer la propagation incontrôlée d’agents biologiques depuis l’Ukraine comme un « danger biologique très réel », Vassily Nebenzia a averti que les risques sont réels.
La Haute-Représentante pour les affaires de désarmement des Nations unies, Izumi Nakamitsu, a déclaré qu’elle n’avait pas connaissance de programmes d’armes biologiques en Ukraine. Elle a déclaré au Conseil de sécurité que « des situations telles que celle-ci démontrent la nécessité de renforcer la Convention sur les armes biologiques ». Elle a encouragé les États parties à la Convention, dont les États-Unis, la Russie et l’Ukraine, à envisager de recourir aux procédures disponibles pour résoudre les problèmes connexes. Elle n’a pas évoqué le fait que les États-Unis refusent depuis longtemps de soutenir la vérification multilatérale de leurs affirmations et de s’y soumettre.
Lors de la réunion du 11 mars, l’ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré : « l’Ukraine n’a pas de programme d’armes biologiques. Il n’y a pas de laboratoires ukrainiens d’armes biologiques soutenus par les États-Unis — ni à proximité de la frontière russe ni ailleurs. » Elle s’est ensuite contredite en déclarant que « L’Ukraine possède et exploite sa propre infrastructure de laboratoires de santé publique. Ces installations permettent de détecter et de diagnostiquer des maladies. » et que : « les États-Unis ont aidé l’Ukraine à le faire en toute sécurité. Il s’agit uniquement de la protection de la santé des personnes. Cela n’a absolument rien — absolument rien — à voir avec des armes biologiques. »
Rien n’a été dit sur les raisons pour lesquelles le Pentagone est impliqué et finance ces activités de « santé publique ». De plus, quelle que soit la définition retenue, les laboratoires de santé travaillant avec des agents pathogènes constituent certainement un programme biologique.
Le 18 mars, des documents supplémentaires ont été fournis et des commentaires similaires ont été faits. Le représentant permanent de la Russie a déclaré que les recherches effectuées par les États-Unis dans les laboratoires ukrainiens « comprenaient des études sur la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, la leptospirose et d’autres agents pathogènes dangereux », dont l’utilisation pourrait facilement être déguisée en « origine naturelle ». Il a de nouveau souligné qu’« une opération biologique dangereuse était en cours ».
Les documents prouvent que les États-Unis participent à des expériences en Ukraine par l’intermédiaire de la DTRA. Au cours de ces expériences, six familles de virus ont été choisies, dont des coronavirus et trois types de bactéries pathogènes — agents pathogènes de la peste, de la brucellose et de la leptospirose. Le représentant de la Russie a déclaré qu’ils ont été choisis parce qu’ils ont des foyers naturels à la fois sur le territoire de l’Ukraine et en Russie, et que leur utilisation peut être déguisée en épidémies naturelles de maladies. Une fois encore, le représentant de la Russie a demandé des informations complètes sur ces questions.
Lors des deux réunions du Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et d’autres pays qui se font l’écho du point de vue américain n’ont pas abordé les inquiétudes soulevées au sujet des agents pathogènes biologiques, de leur sécurisation, du rôle de la DTRA du Pentagone et de la nécessité pour les États-Unis de fournir des informations sur ce qui a été produit et ce qui fait encore l’objet de recherches, y compris des expériences.
Au lieu de cela, les États-Unis ont rejeté les préoccupations soulevées, les qualifiant de « non-sens total » et étant « sans fondement », et se sont ensuite moqués des inquiétudes de la Russie en disant qu’il s’agissait de fausses nouvelles et ou en répandant la crainte que la Russie elle-même ait l’intention de les utiliser.
Ces propos ont été accompagnés d’une autre menace à l’égard de la Fédération de Russie : « Vous serez tenus de rendre compte de vos actions. Nous ne laisserons pas passer les atrocités. »
Le représentant permanent de la Chine aux Nations unies, Zhang Jun, a souligné lors des deux réunions que toute inquiétude concernant les armes biologiques devait attirer l’attention du Conseil. Les inquiétudes de la Fédération de Russie concernant les opérations biologiques et les armes potentielles doivent être traitées de manière adéquate, en fournissant des éclaircissements et des vérifications complètes.
Le 18 mars, la Chine a réitéré que les États-Unis devraient « répondre aux questions et offrir des clarifications complètes et opportunes afin de lever les doutes de la communauté internationale ». Le représentant de la Chine, mettant en garde contre l’utilisation de deux poids deux mesures, a déclaré : « Nous ne considérons pas que c’est trop demander. »
Le représentant de la Chine a partagé le désir de la communauté internationale de parvenir à un cessez-le-feu le plus rapidement possible et déclaré que la position de la Chine sur les armes de destruction massive est claire — elle est pour leur interdiction et leur destruction complètes. La Chine s’oppose au développement, à la possession et à l’utilisation de telles armes par tout pays, et il a exhorté ceux qui ne l’ont pas encore fait à détruire leurs stocks. Zhang Jun a appelé à des négociations rapides sur le régime de vérification de la Convention sur les armes biologiques, ajoutant que la Chine a été victime de l’utilisation d’armes biologiques et chimiques.
Parmi les autres représentants des États membres qui ont pris la parole au Conseil de sécurité le 18 mars, le Brésil, l’Inde et le Ghana ont évoqué la nécessité d’une vérification indépendante et multilatérale des préoccupations soulevées par la Fédération de Russie. Le représentant du Brésil, Ronaldo Costa Filho, a déclaré qu’il y a cinquante ans, le Brésil a adopté la Convention sur les armes biologiques, déterminé à exclure la possibilité que de tels agents et toxines soient utilisés comme armes. Il a franchi cette étape importante, convaincu qu’une telle utilisation répugnerait à la conscience de l’humanité. Aujourd’hui, pour la deuxième fois en une semaine, le Conseil s’est réuni pour discuter des allégations de développement, de production et de stockage d’armes aussi odieuses. Des accusations d’une telle gravité doivent être étayées par des preuves solides, qui doivent être présentées et confirmées par une autorité indépendante et impartiale, comme le prévoit l’article VI de la Convention. Le Brésil soutient depuis longtemps la création d’un protocole de vérification multilatéral de la Convention, assorti de mesures visant à garantir la protection et la sécurité contre les menaces émergentes. La situation actuelle ne fait que renforcer la nécessité d’établir un tel mécanisme.
Ravindra Raguttahalli, de l’Inde, a souligné que son pays attache une grande importance à la Convention sur les armes biologiques ou à toxines en tant qu’instrument clé de désarmement mondial et non discriminatoire, interdisant une catégorie entière d’armes de destruction massive. Toute question relative aux obligations découlant de la convention doit être traitée conformément à ses dispositions et par le biais de consultations et de la coopération entre les parties concernées. Exprimant sa profonde inquiétude face à la détérioration progressive de la situation en Ukraine, il s’est félicité du dernier cycle de pourparlers diplomatiques entre la Fédération de Russie et l’Ukraine, soulignant que la cessation immédiate des hostilités et la poursuite diligente de la voie du dialogue et de la diplomatie sont la seule voie possible.
Khalilah Hackman du Ghana a réaffirmé qu’une détermination concluante sur le programme biologique de l’Ukraine ne peut être faite qu’après des évaluations par des organismes internationalement reconnus. La militarisation d’agents chimiques ou biologiques serait inadmissible et ne devrait pas être envisagée. La communauté internationale doit parvenir à un consensus sur la création d’un régime de vérification pour la Convention sur les armes biologiques, compte tenu des récents développements mondiaux, a-t-elle déclaré, soulignant que la possession d’armes de destruction massive n’assure ni la paix internationale ni la sécurité nationale.
Seuls les États-Unis, sur les 183 pays qui ont signé la Convention sur les armes biologiques, ont systématiquement refusé de négocier un programme de vérification. Accuser la Russie de ce que font les États-Unis est devenu la base de la désinformation, des mensonges et du bellicisme visant à encercler, isoler et « écraser » la Russie.
Pendant bien trop longtemps, les impérialistes américains ont utilisé le spectre des armes de destruction massive pour menacer les peuples du monde. La désinformation consiste à faire spéculer tout le monde sur qui contrôle quoi, qui peut déclencher une troisième guerre mondiale, l’utilisation d’armes nucléaires ou biologiques, etc.
Pour répondre à cette situation, il est de la plus haute importance de reconnaître qu’il s’agit d’une conjoncture historique rare où les forces productives de ce monde se sont développées au-delà de tout ce que les humains ont pu concevoir pour les maîtriser.
Dans cette situation, la demande faite aux États-Unis de se soumettre à une vérification appropriée de ses laboratoires biologiques en Ukraine est une demande juste. À l’heure où le monde entier a à l’esprit les conséquences de la pandémie de COVID-19, qui est toujours en cours, ce n’est pas le moment pour les États-Unis de déclarer qu’ils n’ont pas besoin de rendre des comptes.
LML Quotidien, affiché le 26 mars 2022.
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