Dans l’actualité le 19 mars
Une humanité, une lutte!
Journée internationale pour l’élimination du racisme
La Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale est célébrée chaque année le 21 mars, le jour où la police de Sharpeville, en Afrique du Sud, a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d’une manifestation pacifique contre les « lois sur les laissez-passer » de l’apartheid en 1960 [1].
En 1979, l’Assemblée générale des Nations unies a décidé qu’à partir du 21 mars de chaque année, une semaine de solidarité avec les peuples luttant contre le racisme et la discrimination raciale serait organisée dans tous les États.
« Le régime d’apartheid de l’Afrique du Sud a été supprimé depuis 1966. Les lois et pratiques racistes ont été abolies dans de nombreux pays et nous avons créé un cadre international de lutte contre le racisme se fondant sur la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale », indique l’ONU. Elle informe que la Convention est maintenant sur le point d’être ratifiée par tous, « même si dans toutes les régions, trop d’individus, de communautés et de sociétés souffrent encore de l’injustice et des préjugés causés par le racisme ». Malheureusement, l’ONU n’analyse pas les raisons de cet état de fait, ce qui rend inefficace l’apport de solutions ; c’est pourquoi il appartient aux peuples du monde de fournir les solutions qui permettront d’éliminer le racisme une fois pour toutes.
Ce qui n’est pas abordé, ce sont les structures de pouvoir inégales associées à ce que l’on appelle les constitutions démocratiques, ainsi que la vision raciste qui sous-tend ces constitutions. Il faut s’attaquer à ce problème de manière à ce que les relations entre les humains et les humains et entre les humains et la nature profitent aux membres de tous les États. Au lieu de cela, nous constatons une augmentation du racisme d’État et de la discrimination appliquée sur cette base, ainsi que des morts aux mains de la police et de la brutalité policière à l’encontre des personnes noires, brunes et autochtones. Les gouvernements sont en mesure de participer aux activités approuvées par la Semaine internationale d’action des Nations unies, et même de les diriger, parce que les peuples sont privés de pouvoir décisionnel et ne peuvent pas leur demander des comptes lorsque leurs demandes ne sont pas reconnues et ne sont pas satisfaites.
L’édition 2022 de la Journée internationale de l’ONU porte sur le thème « Faisons entendre notre voix dans la lutte contre le racisme ». Le site Web de l’ONU indique : « Cette édition vise, en particulier, à : souligner l’importance de renforcer la participation et la représentation du public dans tous les domaines de la prise de décision pour prévenir et combattre la discrimination raciale ; réaffirmer l’importance du plein respect des droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique et de la protection de l’espace civique ; et reconnaître la contribution des individus et des organisations qui se dressent contre la discrimination raciale et les défis auxquels ils sont confrontés.
« Ce simple message peut être un puissant véhicule pour encourager les gens, partout dans le monde, à renforcer et consolider leurs voix contre le racisme, à se mobiliser contre toutes les formes et manifestations de discrimination et d’injustice raciales, et à assurer un environnement sûr pour ceux qui s’expriment. Il se prête à la narration d’histoires d’intérêt personnel et peut donner la parole à des gens et aux populations de partout dans le monde. »
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) appelle les Canadiens et les Québécois à utiliser cet espace pour lutter pour le droit de tous les peuples de faire valoir leurs droits sans être criminalisés. Cette année, au lieu de moderniser la Constitution pour investir le peuple du pouvoir décisionnel souverain et pour que les structures et les valeurs inégales et racistes soient éliminées, les gouvernements adoptent des lois contre la haine qui serviront à criminaliser l’opinion politique et à appuyer des opinions officielles discriminatoires au nom de grands idéaux.
Malgré l’opposition des peuples, le racisme est en hausse aujourd’hui car de plus en plus de pouvoirs de police sont concentrés dans les pouvoirs exécutifs. Les structures intrinsèquement racistes de l’État sont telles que la « liberté » est garantie pour ceux qui adoptent des pratiques de voyous et attaquent les individus qui ne sont pas d’accord avec eux, tout en justifiant ce qu’on appelle les valeurs canadiennes alors que ce sont précisément ces valeurs qui protègent les puissants intérêts financiers qui foulent aux pieds les droits du peuple. Les droits ancestraux des peuples autochtones sont bafoués, tout comme les droits des travailleurs, en particulier les travailleurs migrants et les travailleurs soi-disant invités, comme ceux d’Haïti et d’autres pays des Caraïbes de même que d’Amérique centrale et latine et d’autres endroits, afin d’abaisser les standards de l’ensemble de la classe ouvrière. Il en va de même des droits des peuples du monde entier. À cette occasion, le refus de protéger les Palestiniens en Palestine occupée et en Israël et les peuples de tous les pays déchirés par la guerre est également au coeur des préoccupations des peuples qui s’opposent à la politique de deux poids deux mesures et à l’hypocrisie libérale lorsqu’il s’agit de lutter contre le racisme et la discrimination raciale et d’exiger leur élimination.
Les peuples du monde luttent pour occuper l’espace où le changement a lieu en affirmant leurs réclamations à la société. Ne laissons pas les responsables du racisme, de la discrimination et des structures de pouvoir inégales priver les peuples de cet espace. C’est cet espace qu’il faut identifier et occuper afin de l’emporter dans cette lutte historique pour la paix, la liberté et la démocratie qui se développe à l’échelle mondiale.
Note
1. La loi sur les laisser-passer de 1952 obligeait les Sud-Africains noirs âgés de plus de 16 ans à porter sur eux, partout et à tout moment, un laisser-passer appelé dompas. Le dompas était similaire à un passeport et les pages du dompas d’un individu contenaient ses empreintes digitales, sa photographie, des informations personnelles sur son emploi, l’autorisation du gouvernement de se trouver dans une partie particulière du pays, ses qualifications pour travailler et d’autres informations.
(Forum ouvrier, affiché le 19 mars 2022)
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