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Les travailleurs persistent à soulever leurs justes revendications
Les travailleurs de l’hôtellerie de la Colombie-Britannique intensifient leurs actions pour défendre leurs droits
Les travailleurs de l’hôtellerie de la région du Grand Vancouver, membres de la section 40 de UNITE HERE, poursuivent des actions vigoureuses dans trois hôtels pour soutenir leurs demandes de réintégration dans leur emploi.
Pacific Gateway
L’hôtel Pacific Gateway à Richmond, en Colombie-Britannique, près de l’aéroport international de Vancouver, a été engagé par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) de mars 2020 au 1er février 2022 pour servir d’hôtel de quarantaine. La plupart des travailleurs employés par l’hôtel ont été licenciés et remplacés par du personnel de la Croix-Rouge. Les travailleurs et leur syndicat, la section locale 40 de UNITE HERE, ont fait appel à plusieurs reprises aux députés locaux et aux ministres du gouvernement fédéral pour réintégrer les travailleurs licenciés, en témoignant devant des commissions parlementaires et en rencontrant des députés. Les travailleurs sont en grève depuis mai 2021 après que l’hôtel a licencié 143 des travailleurs mis à pied.
La section locale 40 de UNITE HERE rapporte que le gouvernement fédéral « s’est retiré du Pacific Gateway en janvier [2022] en invoquant des préoccupations concernant le traitement des travailleurs par l’hôtel ». Ils rapportent que « l’ASPC [Agence de la santé publique du Canada] s’est relocalisée dans un autre hôtel de la région de Richmond ce mois-ci et a déclaré dans un communiqué : ‘nous avons exprimé notre déception à l’égard de Pacific Gateway et de la façon dont il traite sa main-d’oeuvre syndiquée tout au long de cette période difficile.’ Les travailleurs avaient exhorté l’ASPC, le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, et son prédécesseur, la ministre Patty Hajdu, à quitter l’hôtel. »
L’hôtel de 380 chambres a rouvert ses portes mais a refusé de reprendre les travailleurs licenciés. Les travailleurs demandent aux futurs clients de l’hôtel de le boycotter. Pardeep Thandi, une femme de ménage de longue date, est citée dans le communiqué de presse de la section locale 40 de UNITE HERE : « Au plus fort de la pandémie, le propriétaire du Pacific Gateway a licencié 90 % de notre personnel de ménage. Qui nettoie l’hôtel maintenant ? Ils ont jeté notre personnel expérimenté comme des ordures. Nous demandons aux futurs clients de l’hôtel de respecter notre piquet de grève et de rester ailleurs.. »
Le boycott de l’hôtel est appuyé par la Fédération du travail de la Colombie-Britannique et le Congrès du travail du Canada.
Hilton Metrotown
Le jour de la Saint-Valentin, les travailleurs sur le piquet de grève de l’hôtel Hilton Metrotown à Burnaby ont organisé un mariage fictif pour inciter les couples à choisir un autre site pour leur mariage. L’hôtel est un lieu populaire pour les mariages et propose une promotion intitulée « À prendre et à serrer contre vous », un forfait « tout compris pour une cérémonie de mariage intime » destiné aux clients.
Les travailleurs ont leur propre campagne intitulée « Ne lui mets pas l’alliance au doigt au Hilton », qui demande aux organisateurs de mariage et aux couples d’organiser leur mariage dans d’autres lieux qui respectent les travailleurs. Pendant la pandémie, le Hilton Metrotown a licencié 97 employés de longue date et, après une journée de grève de protestation, a mis tous les travailleurs en lockout le 15 avril 2021. Les travailleurs sont sur le piquet de grève depuis lors.
Le syndicat a publié sur son site Web une « alerte aux voyageurs de la Colombie-Britannique » qui dresse la liste des dix hôtels de la province qui n’ont pas accepté de garder leurs travailleurs pendant la pandémie..
Pan Pacific Vancouver
Les travailleurs de l’hôtel Pan Pacific demandent la réintégration de près de 100 travailleurs qui ont été licenciés par l’hôtel pendant la pandémie, la plupart étant des femmes. Dans le cadre des négociations avec l’hôtel en vue d’un premier contrat, le syndicat exige des charges de travail équitables pour le personnel d’entretien, des augmentations de salaire et le droit pour les travailleurs licenciés de retrouver leur emploi d’avant la pandémie.
Le syndicat a poursuivi l’hôtel devant les tribunaux et, en décembre, un juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique a autorisé une action en justice intentée par un ancien concierge du Pan Pacific à procéder en tant que recours collectif contre le licenciement injustifié d’une centaine d’employés et contre les actions de contourner les règles relatives aux indemnités de départ prévues par les lois provinciales.
Tout au long de la pandémie, les travailleurs de l’hôtellerie ont mené la lutte pour protéger les emplois des travailleurs des secteurs de l’économie qui ont fermé ou réduit leurs activités. Dans les circonstances extraordinaires de longues mises à pied, les dispositions contractuelles et les lois du travail n’ont pas fourni une protection suffisante pour les emplois des travailleurs. Grâce à leurs actions déterminées, les travailleurs de l’hôtellerie ont réussi à négocier la prolongation des droits de rappel avec la majorité des propriétaires d’hôtels de la province. À ce jour, le gouvernement provincial néodémocrate n’a pas pris de mesures pour modifier les dispositions de rappel de la Loi sur les normes d’emploi afin de protéger les travailleurs de l’hôtellerie et les milliers d’autres travailleurs, syndiqués ou non, qui ont perdu leur emploi lorsque la période de rappel négociée ou prévue par la loi a pris fin avant que les employeurs puissent rouvrir leurs portes.
En luttant pour leurs droits, les travailleurs de l’hôtellerie ont clairement indiqué qu’ils luttent pour les droits de tous les travailleurs.
(Forum ouvrier, affiché le 5 mars 2022)
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