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Les défenseurs des travailleurs accidentés prennent la parole sur les défis en 2022
Steve Mantis, président du Comité d’action et de recherche de l’ONIWG
Notre recherche fait partie intégrante de la lutte des travailleurs accidentés pour obtenir justice. Notre but est de pouvoir exercer plus de pression politique sur nos décideurs au gouvernement pour qu’ils réforment le système.
En gros, nous essayons d’accomplir trois choses principales.
La première est de prendre les résultats de nos recherches et de les traduire en un langage simple et facilement accessible pour que les gens puissent les comprendre et pour qu’elles puissent être facilement partagées. Nous avons développé l’infographie en même temps que la recherche que nous faisons, y ajoutant certaines des constatations issues de nos projets de recherche et dont nous avons connaissance et les transformant en une ou deux pages d’information attrayantes sur le plan visuel pour attirer le regard des gens et raconter une histoire en peu de mots.
La deuxième consiste à créer un processus pour faire participer davantage de travailleurs accidentés et activistes, en partenariat avec les chercheurs. Lorsque vous ajoutez l’expérience vécue des travailleurs accidentés à la discussion sur les principaux enjeux et comment ils se présentent, la qualité de la recherche est nettement meilleure.
La troisième est d’encourager davantage de recherches sur les questions que nous jugeons importantes, dont le développement des capacités, la participation des étudiants universitaires, les étudiants du premier cycle et les diplômés, et de travailler avec eux au cours de leurs études dans l’espoir qu’ils puissent commencer à intégrer une partie de ce qu’ils apprennent de nous dans leurs futures carrières.
Nous nous rencontrons une fois par mois. Notre ordre du jour est la place de la recherche dans l’action politique. Une démarche que nous avons prise en tant que comité est de présenter des mémoires officiels au Comité sur les droits des personnes handicapés de l’ONU. Notre comité a fait une présentation assez détaillée aux Nations unies en 2019 qui soulevait principalement la question du « deeming », ainsi qu’un autre mémoire en 2021 sur le droit au travail et à l’emploi.
Nous tentons de rejoindre d’autres organisations tant au Canada qu’en Australie. Nous avons créé des liens avec certains groupes de syndicats en Australie qui interviennent en faveur des travailleurs accidentés. Lorsque nous leur avons fait part de notre Journée des travailleurs accidentés du 1 juin, ils ont commencé à la célébrer en Australie. C’est aussi au cours de ces discussions et de ces liens qu’on leur a fait connaître notre travail auprès des Nations unies. L’idée c’est que plus il y aura de groupes qui présentent des mémoires sur les problèmes des travailleurs accidentés, plus les Nations unies en prendront peut-être note.
Par ce travail, nous voulons davantage capter l’attention du public. Lorsque nous avons présenté notre mémoire en 2019, par exemple, nous avons obtenu une certaine couverture de la part des médias canadiens sur les enjeux. Souvent, les questions liées aux travailleurs accidentés ne sont pas considérés comme suffisamment importants pour que les médias y prêtent attention. Nous avons fait plusieurs présentations sur ces questions à des groupes communautaires et nous constatons que le fait que nous soyons intervenons au niveau international engendre en certain enthousiasme. Les travailleurs accidentés se sentent encouragés. Nous avons partagé le mémoire le plus largement possible dans notre réseau.
En ce moment, nous priorisons le développement de nouveaux outils tels que les infographiques. Si nous pouvions faire une série de tels messages informatifs visuels, nous attirerions peut-être l’attention des médias sociaux. Nous examinons comment nous pouvons agrandir notre influence, nous développer et rejoindre des travailleurs plus jeunes.
Nous avons produit une série,« Follow the Money » (Suivez à la trace l’argent). Nous y voyons comment l’argent ne sert plus à payer les travailleurs mais bien les employeurs. Il faut suivre où s’en va l’argent, car après tout, c’est ça qui est important dans la vie, non ?
Récemment, j’ai aussi fait une présentation au nom de notre comité auprès du Comité permanent des finances et des affaires économiques de l’Assemblée législative de l’Ontario. Il y a des consultations pré-budgétaires partout dans la province.
Le Comité d’action et de recherche agit dans la perspective de faire de son mieux pour présenter les preuves et la documentation basées sur l’expérience vécue par les travailleurs accidentés pour contribuer au développement de pratiques et de politiques appropriées.
(Forum ouvrier, affiché le 11 février 2022)