24 juin
Fête nationale du Québec
Le 24 juin est jour de fête nationale au Québec. La célébration de la Fête nationale du peuple québécois inclut la célébration des patriotes qui ont lutté pour l’indépendance face à l’Angleterre au milieu du XIXe siècle, les Nelson, De Lorimier, Côté, Chénier, Duvernay, O’Callaghan et plusieurs autres, qui ont combattu pour une patrie indépendante et une république qui investit le peuple de la souveraineté. Elle inclut la célébration de tous ceux et celles qui ont épousé la cause des patriotes du Québec, et en particulier ceux et celles qui sont résolus à élaborer un projet d’édification nationale qui réponde aux exigences de notre temps.
Pour une partie des cercles officiels, le Québec célèbre sa fête nationale le 24 juin parce que c’est le jour où Saint-Jean-Baptiste a été proclamé patron des « Canadiens français » par l’Église catholique. L’Église catholique l’a fait pour saper les célébrations entourant le solstice d’été par les peuples autochtones. Les journées entre les 21 et 24 juin étant les plus longues, toutes sortes d’activités étaient organisées depuis les temps immémoriaux pour rendre hommage au soleil et au changement de saison. Les feux de joie, hommage à la lumière, servaient de réjouissances publiques, principalement dans ce qui était la Gaule et le nord de l’Europe. Le solstice d’été est encore célébré dans plusieurs pays, notamment en Irlande, en Écosse, en Islande, en Angleterre, au Pérou, en Équateur et au Canada.
Dans ce qui allait devenir le Québec, la tradition était remarquée sur les bords du Saint-Laurent dès 1636 par le Jésuite Louis LeJeune. En 1646, le Journal des Jésuites rapportait que « le 23 juin se fit le feu de la Saint-Jean sur les huit heures et demie du soir… On tira cinq coups de canon et on fit deux ou trois fois la décharge des mousquets. » Dans le milieu rural qu’était la Nouvelle-France à cette époque, le rythme des travaux est lié à celui des saisons, et la Saint-Jean permettait de prendre quelques instants de répit et de divertissements avant que ne débutent les gros travaux de fenaison et de moisson.
Avec le Concile de Trente (1545-1563), l’Église avait tenté de christianiser cette coutume de la célébration de la lumière autour d’un grand feu de joie pour lui substituer une représentation de soumission en la personne de Saint-Jean-Baptiste, « l’agneau de Dieu ». Dans cette même lignée, en 1702 monseigneur de Saint-Vallier, dans son Catéchisme du diocèse de Québec à l’intention des Canadiens, signalait que l’Église catholique au Nouveau Monde (entendre dans les colonies de l’empire français) dit qu’il s’agit d’une cérémonie parfaite pourvu qu’on en bannisse les danses et les superstitions, sous-entendues les croyances des nations autochtones.
Quand Ludger Duvernay et les députés du Parti patriote ont établi le jour de la Fête nationale de la nation naissante du Québec, ils l’ont fait dans un esprit très différent. Des historiens, comme Léopold Gagner, cité dans la biographie de Duvernay de Denis Monière, ont dit que Duvernay a été influencé par la Saint-Patrick qui est pour les Irlandais « un précieux instrument dans la revendication de leur liberté et de leurs droits ».
Il est intéressant de noter qu’aujourd’hui, le 21 juin, lors de la Journée nationale des peuples autochtones, est organisé le « Solstice des Nations, une manifestation d’échange et d’amitié entre les nations qui peuplent le Québec ». À cette occasion, les nations autochtones organisent la « Cérémonie du feu pour le rapprochement des peuples vivant sur le territoire québécois » afin que « les braises de ce feu allument le feu de joie du Grand spectacle de la Fête nationale du Québec, sur les plaines d’Abraham ».
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