22 juin 1944
80e anniversaire de l’opération Bagration
de l’Armée rouge soviétique
Les dirigeants de l’OTAN trahissent les sacrifices du jour J et de l’opération Bagration soviétique
En 2024, lors de la commémoration du 80e anniversaire du débarquement du jour J pendant la Deuxième Guerre mondiale, le président des États-Unis, Joe Biden, et le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, ont tous deux profité de leur présence en Normandie pour s’engager à ne pas abandonner le cours de l’agression et de la guerre quoi qu’il arrive. Alors que le jour J commémore le sacrifice de toutes celles et de tous ceux qui ont donné leur vie pour vaincre le nazisme et le fascisme en Europe pendant la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis se vantent à tort d’être les architectes de la victoire. Dans cet esprit, le rôle décisif de l’Armée rouge soviétique tout au long de la guerre a été dissimulé, notamment en excluant une fois de plus la Russie de la commémoration du jour J. Ainsi, aucune mention n’a été faite des grands exploits de l’Armée rouge soviétique durant la Deuxième Guerre mondiale, comme lors de l’opération Bagration, la vaste opération soviétique sur le front de l’Est, inextricablement liée au jour J et essentielle pour dissuader les nazis d’attaquer les alliés en Normandie. Cette année nous célébrons le 80e anniversaire de l’opération Bagration et nous restons toujours reconnaissants des sacrifices faits par l’Armée rouge soviétique et les peuples des républiques soviétiques pour assurer la libération de l’Europe des hordes nazies et fascistes.
|
Loin de saluer le sacrifice des peuples soviétiques, les États-Unis, la France et le Canada ont profité de l’anniversaire du jour J pour promouvoir leurs plans actuels d’agression et de guerre. Le président des États-Unis, Joe Biden, a salué la création de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), une organisation agressive, qu’il a qualifiée de plus grande réalisation de l’après-guerre. Il a chanté des hosannas en faveur de l’unité et de la victoire de l’OTAN en Ukraine, à un moment où la guerre par procuration menée par les États-Unis/OTAN en Ukraine est à l’agonie et où la désunion au sein de l’Europe est en train d’effriter l’OTAN. Alors que les États-Unis et la Grande-Bretagne intensifient la guerre en faisant directement participer les forces de l’OTAN pour lancer des frappes en Russie, le Canada les applaudit de l’extérieur.
Pour reprendre les mots de Joe Biden : « Ensemble, nous avons gagné la guerre. Nous avons reconstruit l’Europe, y compris chez nos anciens ennemis. C’était un investissement dans ce qui est devenu un avenir commun et prospère.
« Nous avons créé l’OTAN, la plus grande alliance militaire de l’histoire du monde. Et au fil du temps (Applaudissements) – exactement, elle l’est – et au fil du temps, nous avons rallié de nouvelles nations au sein de l’Alliance de l’OTAN, y compris ses membres les plus récents : la Finlande et la Suède. (Applaudissements)
« Aujourd’hui, l’OTAN compte 32 pays, et l’OTAN est plus unie que jamais et encore mieux préparée à maintenir la paix, à repousser les agressions, à défendre la liberté dans le monde entier. »
Présentant le sacrifice de la résistance antifasciste comme un combat contre les « forces obscures », Joe Biden dit que ce ne sont pas les États-Unis/l’OTAN et Israël qui constituent aujourd’hui les « forces obscures », mais présente une fois de plus les États-Unis comme le champion de la démocratie contre la dictature et les tyrans qui cherchent à s’emparer du monde.
Qualifiant le président russe Vladimir Poutine de « tyran déterminé à dominer », Joe Biden a lancé un cri de ralliement en faveur de la soi-disant unité occidentale dans la lutte contre l’agression russe. Ceci s’est accompagné d’un avertissement sans ambages des graves conséquences pour l’avenir de la sécurité européenne si Vladimir Poutine ne s’arrête pas en Ukraine. « Nous ne l’abandonnerons pas », a déclaré Joe Biden, « car si nous le faisons, l’Ukraine sera subjuguée. Et cela ne s’arrêtera pas là. » Il a déclaré : « Nous connaissons les forces obscures que ces héros ont combattues il y a 80 ans. Elles ne disparaissent jamais. L’agressivité et la cupidité, le désir de dominer et de contrôler, de changer les frontières par la force, ce sont des forces vivaces. La lutte entre la dictature et la liberté est sans fin. » Il a répété :
« Ici, en Europe, nous en avons un exemple frappant. L’Ukraine a été envahie par un tyran déterminé à dominer.
« Les Ukrainiens se battent avec un courage extraordinaire, subissent de lourdes pertes, mais ne reculent jamais. (Applaudissements.) »
Aucune mention des pertes ukrainiennes et de l’état dans lequel l’Ukraine a été réduite par ceux qui l’utilisent pour mener une guerre par procuration contre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. Il dit :
« Ils ont infligé à l’agresseur russe des pertes énormes. Les chiffres sont saisissants : 350 000 soldats russes morts ou blessés, près d’un million de personnes qui ont quitté la Russie parce qu’elles n’y voient plus d’avenir. »
L’homme qui a « abandonné » l’Afghanistan, laissant les « partenaires » des États-Unis se débrouiller tout seuls, assure maintenant à ses « partenaires » européens que :
« Les États-Unis, l’OTAN et une coalition de plus de 50 pays soutiennent fermement l’Ukraine. Nous ne l’abandonnerons pas. (Applaudissements). Car si nous le faisons, l’Ukraine sera subjuguée.
« Et cela ne s’arrêtera pas là. Les voisins de l’Ukraine seront menacés, toute l’Europe sera menacée.
« Et ne vous y trompez pas, les autocrates du monde entier observent attentivement ce qui se passe en Ukraine, pour voir si nous laissons cette agression illégale se dérouler sans rien faire. Nous ne le permettrons pas.
« Il est tout simplement impensable de se rendre face aux tyrans, de s’incliner devant les dictateurs. (Applaudissements) Si nous le faisions, ce serait comme si nous oubliions ce qui s’est passé ici, sur ces plages sacrées.
« Ne vous méprenez pas : nous ne nous inclinerons pas, nous n’oublierons pas. »
Hosanna est aussi un cri profond pour être sauvé et Joe Biden est clairement désespéré d’être sauvé. Il dit :
« Leur génération, à l’heure de l’épreuve, les forces alliées du D-Day ont fait leur devoir. La question qui se pose maintenant à nous est la suivante : à l’heure de l’épreuve, ferons-nous le nôtre ?
« Nous vivons à une époque où la démocratie est plus menacée dans le monde qu’elle ne l’a jamais été depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, depuis que ces plages ont été prises d’assaut en 1944.
« Alors, nous devons nous poser la question : allons-nous nous élever contre la tyrannie, contre les forces du mal, contre la brutalité écrasante de la main de fer ?
« Allons-nous nous battre pour la liberté ? Allons-nous défendre la démocratie ? Allons-nous nous serrer les coudes ? (Applaudissements)
« Ma réponse est oui. Elle ne peut être que oui. (Applaudissements) »
Dans la même veine, le chef de la minorité au Sénat américain, Mitch McConnell, a écrit dans une tribune libre du New York Times du 6 juin le rôle des États-Unis dans l’après-guerre : « Il y a 80 ans, l’Amérique et ses alliés se sont battus parce que nous le devions. Les forces rassemblées sur la Manche le 6 juin 1944 représentaient les fruits de nombreux mois de planification fiévreuse. Et une fois la victoire assurée, les États-Unis ont conduit la formation des alliances qui ont sous-tendu la paix et la sécurité occidentales depuis lors.
« Aujourd’hui, la plus grande partie de la vaillance consiste à construire des défenses crédibles avant qu’elles ne soient nécessaires et à démontrer le leadership américain avant qu’il ne soit douté davantage. »
Pour sa part, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, qui fait toujours la marionnette en carton, a fait écho aux propos de Joe Biden :
« Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale et la victoire des Alliés en Europe ont mené à la création de l’ordre international moderne fondé sur des règles – un ordre qui sous-tend depuis la paix et la prospérité dans le monde entier et un ordre que le Canada défend. Sur les plages de Normandie, nos soldats se sont battus vaillamment pour défendre la paix et la démocratie. Nombreux sont ceux qui ont donné leur vie pour que nous puissions vivre libres, et nous ferons ce qu’il faut pour préserver et protéger nos libertés durement acquises. »
Le président de la France, Emmanuel Macron, a directement fait référence à l’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine. Il a commenté.« Quand nous voyons la guerre revenir sur notre continent, quand nous voyons les gens remettre en question les valeurs pour lesquelles nous avons combattu, quand nous voyons ceux qui veulent changer les frontières par la force en réécrivant l’histoire, levons-nous avec dignité et regardons ceux qui ont débarqué ici. Ayons leur courage. »
La Déclaration de Normandie
Le Canada s’est joint aux États-Unis et à 17 autres pays en Normandie lors du 80e anniversaire du jour J afin de promouvoir l’usage de la force afin d’obliger les peuples du monde à se soumettre à l’hégémonie, à l’agression et à la guerre des États-Unis[1]. Ils ont lancé un appel vibrant à ne pas respecter l’état de droit international, qui a vu le jour après la Deuxième Guerre mondiale, mais la concoction des États-Unis appelée un « ordre international fondé sur des règles » dans lequel les États-Unis établissent les règles et cherchent à anéantir tout pays qui refuse de se soumettre. Leur bravade, compte tenu du petit nombre de pays qui se sont joints à leur déclaration à cette occasion, a plutôt résonné comme une lamentation sur la défaite qu’ils subissent non seulement en Ukraine mais dans le monde entier.
La Déclaration met en exergue sept « idéaux » qui constituent la pierre angulaire de l’ordre international américain fondé sur des règles. « Ces principes universels se trouvent au coeur de notre engagement collectif en faveur de la paix et de la sécurité. Ils sont depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale la pierre angulaire de l’alliance nouée entre les États-Unis, le Canada et les pays européens, ainsi que des partenariats mondiaux établis de longue date. Aujourd’hui, ils demeurent au coeur de notre action dans le monde, alors que nous nous efforçons de favoriser l’établissement de normes mondiales, de promouvoir des valeurs et de soutenir le développement durable pour tous. »
Les sept « principes universels » de la Déclaration sont des mensonges éhontés : « Premièrement, nous soutenons l’intégrité territoriale des États souverains. Les frontières ne peuvent être modifiées par la force ; deuxièmement, nous rejetons tout recours à la force comme moyen de régler les différends ; troisièmement, nous respectons la liberté de tous les États de définir les relations qu’ils souhaitent entretenir en matière de sécurité ainsi que leur droit de faire partie ou non d’alliances ; quatrièmement, nous nous engageons à respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales pour tous, sans distinction, notamment la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de croyance ; cinquièmement, nous défendons le droit de tous les peuples à définir librement leur statut politique en vertu de leur droit à l’autodétermination, conformément au droit international ; sixièmement, nous prônons l’accès de tous à des nouvelles et à des informations fiables, ainsi qu’à un environnement de l’information numérique ouvert, sûr et sécurisé. Septièmement, nous plaidons en faveur d’échanges économiques pacifiques, des liens entre les peuples et de la coopération internationale afin de promouvoir la sécurité et la prospérité en Europe et dans le reste du monde.
Notes
1. Pays signataires de la déclaration : Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Danemark, États-Unis, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Monaco, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Royaume-Uni, Slovaquie, Ukraine.
|
|
[RETOUR]