1er janvier 2024
220e anniversaire du triomphe de la révolution haïtienne
Non à l’intervention étrangère en Haïti ! Soutenons le peuple haïtien et sa lutte historique pour les droits et la liberté !
À l’occasion du 220e anniversaire de la révolution haïtienne, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) adresse ses plus chaleureuses salutations aux Haïtiens qui vivent à Haïti et à l’étranger. Au Canada et dans le monde, les filles et les fils d’Haïti constituent un contingent militant de la classe ouvrière, qui est toujours aux premiers rangs de la lutte pour les droits de toutes et ne cède pas sa place dans l’opposition à la guerre et à l’agression impérialistes dans le monde.
En 2024, les traditions militantes du peuple haïtien lui seront d’une grande utilité lorsque les puissances étrangères veulent rassembler une force d’intervention armée pour poursuivre l’oppression d’Haïti et empêcher le peuple d’exercer un contrôle sur ses affaires. Il est également crucial que les Canadiens et les Québécois soutiennent fermement le peuple haïtien et s’opposent au rôle ignoble joué par le gouvernement canadien en Haïti au cours des vingt dernières années.
Les traditions révolutionnaires du peuple haïtien remontent à 1791, lorsque le peuple asservi de la colonie française de Saint-Domingue s’est soulevé dans une résistance organisée pour renverser l’esclavage et le pouvoir colonial. Les révolutionnaires, dirigés par Toussaint L’Ouverture et Jean-Jacques Dessalines, ont repoussé successivement les puissances européennes française, espagnole et britannique et ont établi fièrement leur république indépendante, Haïti, le 1er janvier 1804. Cela a porté un solide coup à l’empire colonial français, pour lequel les cercles dirigeants de la France n’ont jamais pardonné à Haïti. Il en va de même pour les États-Unis, car la révolution haïtienne a incité les hommes et femmes asservis aux États-Unis à poursuivre leur lutte pour mettre fin au système d’esclavage, ce qui explique que les États-Unis n’ont jamais cessé d’essayer de se venger et d’intervenir dans les affaires d’Haïti.
Cette réalisation historique du peuple haïtien été une contribution importante à la cause de tous les peuples opprimés et asservis et à leurs luttes de libération nationale en Amérique latine, dans les Caraïbes et au-delà. La révolution haïtienne a été la première à établir les droits de citoyenneté sur une base moderne, où ils appartiennent aux personnes du fait qu’elles sont des êtres humains membres d’un corps politique. Il s’agissait d’une rupture décisive avec la conception des droits des puissances coloniales reposant sur la propriété et un système de privilèges.
L’affirmation profonde des droits et de la souveraineté de la révolution haïtienne continue de caractériser la résistance inébranlable du peuple à l’ingérence des puissances étrangères. De 1804 à aujourd’hui, les puissances coloniales et impériales n’ont eu de cesse de se venger du peuple haïtien qui continue à lutter sans relâche pour la paix, la liberté et la démocratie.
Cette année marque le 20e anniversaire du coup d’État militaire de 2004 contre le président démocratiquement élu d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide. Le Canada a de nouveau pris fait et cause pour les intérêts impérialistes américains en Haïti, sur fond de soi-disant violence des gangs en Haïti. Le 17 octobre 2023, le Canada a tenu un sommet avec la Communauté des Caraïbes (CARICOM), dans le cadre des efforts déployés par le Canada et les États-Unis pour amener les pays de la CARICOM à rompre leurs relations fraternelles avec le peuple haïtien, qu’ils considèrent comme un obstacle à l’influence et au contrôle étrangers sur Haïti. Tout cela se fait sous le prétexte du fardeau colonial de l’homme blanc et de l’imposture du contrôle de la violence des gangs. Ce que l’on appelle des gangs sont en fait des factions représentant des intérêts privés et étrangers, et font partie des conséquences du coup d’État de 2004.
Le sommet Canada-CARICOM a été précédé par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU du 2 octobre 2023, rédigée par les États-Unis, autorisant le Kenya à envoyer une force de police de 1 000 hommes en Haïti. Le parlement kenyan a approuvé ce plan, mais sa mise en oeuvre a été bloquée en raison d’un recours juridique fondé sur le fait que, selon la Constitution, seuls les militaires peuvent être déployés à l’étranger, et non les policiers. La Haute Cour rendra sa décision le 26 janvier 2024. Les missions antérieures de l’ONU sont connues pour leur violence gratuite à l’égard des Haïtiens, tandis que le personnel de la police canadienne en particulier s’est fait connaître pour son inconduite sexuelle envers des Haïtiens.
Le PCC(M-L) condamne le rôle joué par le Canada, les États-Unis et la France, et tous les autres pays qui forment le Core Group sur Haïti, pour maintenir le peuple haïtien dans un état de misère et de servitude. Dans l’état de chaos et d’anarchie produit par cette domination étrangère, que ces pays revendiquent aujourd’hui un mandat pour mettre fin à ce que l’on appelle la « violence des gangs » est comme prétendre qu’un remède viendra des dieux de la peste.
Au cours de l’année à venir, soutenons le peuple haïtien dans l’affirmation de ses droits et de sa souveraineté, et exigeons du Canada qu’il cesse son ingérence en Haïti et qu’il verse des réparations pour son rôle criminel dans le coup d’État de 2004 et tous ses autres méfaits contre le peuple.
Non à l’intervention étrangère en Haïti ! Hors d’Haïti !
Tous en appui au peuple haïtien !
Manifestation du 17 octobre 2023 devant le bureau du premier ministre Justin Trudeau à Ottawa pour dénoncer la tenue du Sommet Canada-CARICOM le même jour et pour s’opposer à toute ingérence du Canada dans les Caraïbes.
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