Le 7 novembre 1917
106e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre
Un tournant décisif qui reste à compléter
Le 7 novembre marque le 106e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre de 1917. En « dix jours qui ébranlèrent le monde », le tout premier État ouvrier socialiste voyait le jour en Russie. L’architecte de cette révolution, le grand Lénine, parlant de sa signification historique, a dit qu’elle a entamé la tâche de compléter la révolution démocratique commencée en Angleterre dans les années 1660. Les anciennes formes de gouvernance fondées sur la démocratie libérale et une société civile bourgeoise ont été remplacées par de nouvelles formes. Une société civile socialiste a ainsi été créée avec le plein emploi, l’éducation gratuite, les soins de santé gratuits et le logement pour tous et sans impôts. Elle assurait l’égalité politique devant la loi, une démocratie complète avec le droit d’élire et d’être élu, sans les privilèges de classe et sans classes exploiteuses. Elle a affirmé que la paix, la prospérité, la liberté et l’unité fraternelle des peuples ne sont pas une utopie, une chimère, elles sont réalisables et elles sont la nécessité de notre époque.
Aujourd’hui, la lie des classes dirigeantes déchues de cette époque est obsédée par le spectre du communisme qui la hante chaque fois qu’elle se livre à des activités contraires aux intérêts du peuple. Elle a créé un stéréotype du socialisme qui est le produit de son imagination dérangée, dominée par une obsession morbide de sa propre disparition.
C’est le cas aux États-Unis dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle de 2024, où le candidat et ancien président Donald Trump, qui fait l’objet de plusieurs accusations devant les tribunaux fédéraux, prétend que le président Joe Biden, « avec une bande de ses plus proches voyous, inadaptés et marxistes, a essayé de détruire la démocratie américaine ». Il ajoute : « Si les communistes s’en tirent comme ça, ça ne s’arrêtera pas avec moi. » Comme le montrent de nombreux courriels de campagne et messages sur les réseaux sociaux ces derniers mois, Trump aime dire que, sous l’administration Biden, les États-Unis deviendront un « régime marxiste du tiers monde » ou une « nation marxiste tyrannique ».
De même, Joe Biden repousse les accusations de Trump de manière qui dénigre également le socialisme. Pour défendre les divers stratagèmes pour payer les riches que ses adversaires qualifient de socialistes, il dit des choses comme : « Et, au fait, je suis un capitaliste. Je ne suis pas socialiste. » À une autre occasion, il a qualifié d’« idiots » ceux qui portent de telles accusations contre lui.
C’est également le cas de la propagande impérialiste diffamatoire contre des pays comme la Chine et la Russie qui défendent leur droit d’être, qui sont qualifiés de régimes autoritaires devant être mis au pas et forcés d’adopter l’ordre constitutionnel adopté aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Canada et dans d’autres pays. Cet ordre constitutionnel est une démocratie de type Westminster basée sur la théorie du contrat du XVIIe siècle, née de la guerre civile des années 1660 en Angleterre. Bien que dépassé et ne répondant plus aux besoins du XXIe siècle, le gouvernement par prérogatives ministérielles est censé être le paradigme de la démocratie. Le soi-disant ordre international fondé sur des règles que ces puissances préconisent aujourd’hui est en fait le paradigme d’un gouvernement autoritaire ; néanmoins, des accusations sont lancées contre ceux qui sont considérés comme des rivaux pour le contrôle des sources de ressources bon marché, de la main-d’oeuvre, des marchés pour l’exportation de capitaux et des zones d’influence. Tout cela est utilisé pour détourner l’attention des travailleurs et des peuples du monde de la façon dont les décisions sont prises, de la façon de créer un système capable de canaliser efficacement toutes les ressources humaines et matérielles de leurs pays d’une manière qui les favorise. Cela ne peut se faire en imposant un régime de gouvernement de pouvoirs de police comme le font les impérialistes américains et leurs alliés, y compris le Canada.
En célébrant les réalisations de la Grande Révolution d’Octobre, il est important de comprendre comment, sous la direction de Lénine, les révolutionnaires ont résolu le problème d’investir la classe ouvrière et les masses laborieuses du pouvoir de décision. Il faut savoir où se trouve le pouvoir de décision si l’on veut concevoir un système qui le remette entre les mains du peuple. Il est important d’étudier les réalisations de l’Union soviétique et des démocraties populaires sur ce front, y compris les difficultés auxquelles elles ont été confrontées, leur cause et les moyens pris pour y faire face. Lénine, en son temps et dans les conditions qui prévalaient à l’époque, a entrepris un travail crucial pour achever la révolution démocratique qui avait commencé après la guerre civile anglaise dans les années 1660. Le léninisme a fourni les fondements théoriques et les définitions modernes de la démocratie qui ont constitué le pouvoir soviétique.
Aujourd’hui aussi, un travail théorique est nécessaire pour fournir des définitions modernes de la démocratie, du pouvoir du peuple, du pouvoir de la majorité, de l’intérêt public et de tant d’autres sujets qui s’y rapportent, afin de garantir la mise en place d’un système de gouvernement qui donne un rôle crucial à la classe ouvrière et au peuple pour résoudre les problèmes qui se posent, à eux et à leur société. Ces solutions doivent activer le facteur humain/la conscience sociale pour humaniser l’environnement naturel et social afin de donner à la société un objectif qui place les êtres humains et leurs droits en tant qu’êtres humains au centre de ses préoccupations. En l’absence de ce travail, les cercles dirigeants continueront d’usurper le pouvoir politique et de l’exercer contre l’intérêt de la classe ouvrière et du peuple, causant des dommages massifs à l’environnement social et naturel et des risques de catastrophes encore plus grandes parce qu’ils activent le facteur antihumain/anti-conscience sociale.
En fait, plus s’intensifie la contre-révolution lancée depuis la chute de l’ancienne Union soviétique, plus grandit l’importance de la Grande Révolution d’Octobre pour l’histoire de l’humanité. C’est la restauration du capitalisme en Union soviétique durant les décennies précédentes qui a conduit à son effondrement en 1989-1991. C’était un échec du capitalisme et non pas du socialisme. Depuis, les conséquences de l’offensive néolibérales brutales et antisociales et les guerres menées par les États-Unis pour obtenir des changements de régime et la domination continuent de causer des torts considérables aux peuples du monde et à la planète Terre. Les crimes que les États-Unis et leurs alliés, y compris Israël, commettent aujourd’hui sont sans précédent et ce n’est qu’en s’efforçant de s’investir du pouvoir de décider de leurs affaires que les peuples mettront un terme à cette situation.
Dans les conditions de repli de la révolution, le monde s’éveille maintenant à la nécessité de faire le point sur ce que veut dire avoir une société comme celle qui a vu le jour en 1917, quand la Russie soviétique a été établie et que le pouvoir soviétique a créé une société nouvelle dans laquelle les travailleurs décidaient de toutes les questions d’une manière qui favorisait leurs intérêts.
Les conditions du présent obligent toutes les personnes concernées à regarder les événements les plus importants du passé à partir d’une position avantageuse qui sert les besoins du présent pour contribuer à assurer l’avenir. Partout dans le monde, les peuples luttent pour créer de nouvelles formes fondées sur des principes démocratiques qui investissent le peuple du pouvoir de décision souverain de manière à répondre aux exigences du XXIe siècle.
La Révolution d’Octobre a porté au pouvoir les forces qui sommeillaient au sein de la société ancienne. Les ouvriers, les paysans, l’intelligentsia et les autres travailleurs ont créé pour la première fois de l’histoire de l’humanité un pouvoir qui les favorisait. Non seulement la Révolution d’Octobre a-t-elle porté au pouvoir une classe entièrement nouvelle, la classe ouvrière, mais elle a également inspiré les travailleurs et les opprimés de tous les pays à s’engager sur la même voie.
La crise créée par la Première Guerre mondiale a été résolue en faveur du peuple, car la Révolution d’Octobre a mis fin à cette guerre la plus meurtrière de l’histoire, jusqu’alors, que se livraient les puissances impérialistes pour le repartage du monde.
Ce fut la première révolution créant une société entièrement nouvelle. Le socialisme est apparu sur la scène de l’histoire mondiale, comme l’avait prédit Karl Marx. La pratique de la révolution prolétarienne a inauguré une période entièrement nouvelle, celle de l’abolition de l’exploitation de l’être humain par l’être humain et de la création d’une société fondée sur la classe ouvrière constituant la nation et la construisant à son image.
Le fondateur et dirigeant du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), Hardial Bains, a souligné que pendant toute la période qui a suivi la Révolution d’Octobre, « les peuples ont été profondément imprégnés de changement. Tout indique que de grands bouleversements sont à la veille de se produire qui vont encore une fois renouveler la société. Les travailleurs n’ont pas le choix que d’en venir à la conclusion que les préjugés et les dogmes ne sauraient remplacer une conscience claire et l’analyse scientifique, qui seules peuvent mettre un terme à la crise qui sévit dans la sphère des idées et placer le développement de la connaissance au service du peuple, et qu’il s’agit là de la préparation idéologique nécessaire au renouveau [1]. »
« Cette période de l’histoire indique la nécessité de revoir les événements de l’histoire avec un esprit ouvert, en s’appuyant sur le corps de connaissances acquises et sur l’expérience de la vie elle-même pour tirer les conclusions qui s’imposent. Saisir le présent et bien comprendre ce qui se passe devant soi est devenu crucial pour pouvoir repousser les notions obscures selon lesquelles les événements de l’histoire sont l’oeuvre de forces maléfiques, au lieu de les voir comme d’importants jalons sur la grande voie de la civilisation[2]. »
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) salue la Grande Révolution d’Octobre avec un grand optimisme révolutionnaire, en gardant toujours à l’esprit que la mission historique de la classe ouvrière est de devenir la nation et d’investir le peuple du pouvoir souverain. C’est à la classe ouvrière et à tous celles et ceux qui travaillent pour vivre de décider de leur avenir. C’est leur obstination à renouveler le monde d’aujourd’hui qui renforce la détermination du Parti à répondre à l’appel de l’histoire.
Notes
1. Le Marxiste-Léniniste quotidien, 7 novembre 1992
2. Le Marxiste-Léniniste, 3 novembre 2018
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