Manifestation à Montréal contre le projet de loi du Québec qui favorise les intérêts privés étroits
Le logement est un droit !
Montréal
16 septembre – 13h00
Métro Préfontaine
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Il n’y a pas de meilleur exemple de corruption gouvernementale que l’utilisation de positions de pouvoir et de privilèges pour adopter des lois qui favorisent des intérêts particuliers malgré le tort qu’elles causent à tant de gens. C’est le cas du projet de loi 31 du gouvernement du Québec sur l’habitation, Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière d’habitation, déposé le 9 juin par France-Élaine Duranceau, la ministre du gouvernement du Québec qui prétend être responsable de l’habitation. Par responsable de l’habitation on entend généralement que la société a le devoir de loger la population et non de servir les magnats de l’immobilier et les promoteurs alors qu’un nombre toujours plus grand de personnes privées de logements abordables se retrouvent dans une situation impossible.
Le projet de loi a été immédiatement contesté par de nombreux groupes de défense du droit au logement, des organisations de quartier et divers collectifs réclamant un logement décent et abordable pour tous. Depuis des années, ils réclament des solutions à la crise du logement, des investissements dans le logement public et la rénovation de bâtiments abandonnés et décrépis.
Il est de la responsabilité sociale des gouvernements de financer le logement de manière à ce que tout le monde puisse être logé correctement, mais cela n’a pas été l’objectif des gouvernements successifs. Les défenseurs du logement soulignent qu’il faut briser la mainmise d’intérêts privés étroits sur le logement. Il faut remédier à la situation où les « entreprises de gestion immobilière » contrôlent le marché commercial et résidentiel. À défaut, ce sont ces intérêts privés qui dictent les changements de manière à réaliser des profits encore plus grands.
La ministre Duranceau a défendu son projet de loi en disant qu’il visait à créer une relation équilibrée entre le propriétaire et le locataire. C’est absurde. L’actuelle loi sur les locataires, que le projet de loi 31 entend vider de sa substance, offrait aux locataires un minimum de protection contre la capacité d’un propriétaire à augmenter les loyers en toute impunité et à refuser de réparer les immeubles ou même de les rendre salubres. Même à cette époque, le nombre d’unités de logement était totalement inadéquat et la crise du logement sévit depuis de nombreuses années et s’aggrave encore avec l’augmentation du nombre de nouveaux arrivants.
Que signifie « une relation équilibrée entre propriétaire et locataire » ? Un propriétaire peut être votre voisin qui loue un ou deux logements ; il peut s’agir d’une petite société immobilière qui possède 10 portes (ce qui correspond au nombre de logements qu’elle possède) ; il peut s’agir d’une grande société immobilière qui possède 3 000 portes et qui ne cherche rien d’autre qu’à augmenter ses marges de bénéfices. Et puis il y a la pléthore d’entreprises qui louent des centaines de logements insalubres, délabrés et mal isolés sans aucune conséquence pour elles parce qu’il n’y a pas assez de logements vers lesquels se tourner.
Le gouvernement doit rendre des comptes de cette prétention que le projet de loi crée un équilibre entre le propriétaire et le locataire. C’est le genre de mensonges que font typiquement ceux qui occupent des positions de pouvoir et de privilège et qui se fichent des conséquences, en autant qu’ils servent les intérêts particuliers qui les maintiennent au pouvoir.
Les militants du logement sont résolus à faire la lumière sur cette affaire et à exiger que le gouvernement annule son projet de loi et prenne les mesures qui s’imposent pour loger les Québécoises et les Québécois. En 2023, les Québécois attendent des gouvernements qu’ils assument leur responsabilité sociale et garantissent le droit fondamental pour tout être humain de pouvoir se nourrir, se loger, se vêtir et s’éduquer et d’avoir accès à des soins de santé selon des exigences objectives. La corruption des gouvernements à tous les niveaux n’est nulle part plus évidente que sur la question du logement et de leurs stratagèmes pour payer les riches de l’immobilier.
Parler d’un équilibre entre propriétaires et locataires, alors que des centaines de familles sont à la recherche d’un logement décent, salubre et abordable, auxquelles s’ajoutent les étudiants, les immigrants et les sans-abri qui peinent à trouver un toit, montre à quel point le peuple n’est pas gouverné par ses pairs. La suffisance des gouvernants qui croient pouvoir détourner le peuple en débattant de tel ou tel amendement pour améliorer le prétendu « équilibre » montre à quel point ils sont cyniques. Mais le peuple n’en veut pas.
Depuis le 23 juin, des manifestations contre le projet de loi 31 et en faveur des droits des locataires ont eu lieu dans plusieurs villes du Québec, la plus récente étant celle du 25 août où 500 personnes ont marché au centre-ville de Montréal.
Joignez-vous à la prochaine manifestation prévue le 16 septembre à 13 h, à la station de métro Préfontaine, organisée par le Regroupement des comités d’habitation et des associations de locataires du Québec (RCLALQ).
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